"Suite à ce procès, les inculpés sont reconnus coupables d'abus de confiance, de corruption, de complot envers le gouvernement, de tentative de coup d'Etat et de tentatives de meurtres sur les personnes du Ministre de la magie et de divers hauts fonctionnaires. Étant donnée la gravité particulière de la situation, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, le Magenmagot condamne tous les inculpés à la peine capitale pour haute trahison, et se voit contraint, par mesure de sécurité, de dissoudre leur bureau et de poursuivre tous ses membres actifs. Par conséquent, la fonction d'Auror est abolie."

La voix du juge résonna avec force dans la salle plongée dans le silence le plus complet. Les accusés, accablés par ce coup de théâtre, reçurent ces paroles glacées et mortifères sans broncher, comme s'ils étaient encore incapables de réagir devant ce qui constituait pour tous leur jugement dernier. Ce soir, les détraqueurs ne recevraient pas de nouveaux pensionnaires, ils dîneraient. Le greffier immortalisa cette journée sur ses papiers d'une conclusion au lyrisme douteux mais parfaitement en accord avec le ton des évènements, "A partir de ce jour, l'auror ne poindra plus".
C'était quelques années plus tôt, lorsque les choses ne faisaient que commencer...





-Tous les exécuteurs sont convoqués d'urgence au bureau du directeur!
Les quelques pairs d'yeux présentes dans la salle se jetèrent des regards étonnés. Dans les couloirs retentissaient déjà le vacarme des hommes répondant à toute allure à l'appel de leur maître. Mais dans ce bureau, on se montrait plus hésitant. Des trois hommes, ce fut le plus vieux qui réagit le premier, un vétéran des exécuteurs de nuisibles dénommé Phileas.
-Qu’est-ce qu’il peut nous vouloir, encore, cet emmerdeur?
-Sans doute nous apprendre qu’après l’interdiction de transplaner au Ministère, il nous faudra demander une autorisation spéciale pour se rendre aux toilettes, supposa Lee de cet habituel ton narquois qui faisait sourire le vieux Phileas autant que Zampol, son autre collègue, en grimaçait. Celui-ci, agacé par la légèreté de ses camarades, se leva brusquement de son siège et désigna la porte du doigt, l’œil sévère.
-Vous feriez mieux de vous presser au lieu de jouer de les rigolos! Ce n’est pas en jouant sans cesse avec ses pieds que vous le remplacerez un jour, le directeur!
Un marrant, ce Zampol! Cette idée de remplacer Kagston au poste de directeur des exécuteurs de nuisibles était depuis longtemps une obsession chez lui. Il aimait prendre ses camarades de haut et se donner l’impression de les brimer en dévoilant au grand jour ce qu’il croyait être une réalité, et qui n’avait en vérité de sens que pour lui-même. Zampol pensait affecter ses collègues en leur rappelant qu’ils étaient loin d’y parvenir. Ça devait être une manière pour lui, qui n’arrivait toujours pas à satisfaire son ambition, de se réconforter en se disant que les autres n’y arrivaient pas plus. Bien ironiquement, Phileas et Lee s’en moquaient comme de leur premier chaudron, alors que lui convoitait ce poste avec une avidité effarante.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin à la salle de réunion, ils étaient presque les derniers. La pièce était déjà remplie d’une trentaine d’agents, tous disposés en cercle autour de Kagston, leur directeur. Celui-ci tenait dans sa main une lettre facilement reconnaissable des exécuteurs, frappée du sceau des hautes instances du Ministère, il s’agissait d’un ordre de mission, probablement importante pour nécessiter cette réunion générale. Kagston entama son discours par cette phrase célèbre qui avait fait le succès de tant de films d’action moldus:
-Messieurs, l’heure est grave!
De cette manière, il obtint le silence complet. Les regards étaient rivés sur lui. Monsieur le directeur des exécuteurs de nuisibles, enorgueilli par ce sentiment d’être au cœur de l’attention de tous, prit le ton le plus grave et le plus mystérieux possible.
-Je viens de recevoir un ordre du Ministre lui-même…
Sa mine s’assombrit, sa voix se teinta d’une pointe de tristesse pour le côté dramatique.
-Ce que nous craignions depuis un certain temps s’est enfin révélé être une certitude… Les preuves que les Aurors nous trahissent sont accablantes!
Cette déclaration souleva une vague de murmures dans le public de Kagston. Comme bien d’autres, Lee et Phileas se jetèrent un regard interloqué. Zampol, lui, gardait les yeux fixés sur le directeur, le regard sombre, mais un léger sourire en coin. Conscient du succès de son effet, l’orateur continua sur sa lancée, palpant l’excitation de cette assemblée qui ne demandait qu’à en entendre plus.
-J’ai été grandement choqué lorsqu’on me l’a appris… Hélas, les preuves sont irréfutables. Les Aurors sont en train de comploter, ils préparent le meurtre du Ministre lui-même pour s’emparer du pouvoir! Nous ne pouvons plus nous voiler la face. Messieurs… le Ministre lui-même nous demande de mettre fin aux agissements des Aurors. Nous devons agir!
Les murmures s’amplifièrent et devinrent des exclamations. Cette fois, on ne se retint pas d’exprimer à vive voix sa surprise. L’agitation s’empara des exécuteurs. Cela faisait un moment déjà qu’une certaine tension s’était installée au sein même du Ministère, comme un climat de suspicion qui s’était surtout porté vers les Aurors. Depuis quelques mois, les rumeurs sur leurs comptes ne manquaient pas. On avait commencé par parler de contestations, de mouvements de protestations, puis les mots rébellion, mutinerie, complot s’étaient ajoutés aux discussions. Ce fut lorsque les hauts fonctionnaires eux-mêmes commencèrent à en parler que le phénomène gagna en importance. On racontait que le directeur du département de la justice lui-même était inquiet de la situation, ne savait que faire pour assurer la sécurité du Ministre et saisir d’où venait la menace. En vérité, on en disait beaucoup, mais nul n’était en mesure de comprendre exactement ce qu’il se passait. Et pourtant, tous sans exception avaient senti venir ce moment crucial du masque qui tombe, du passage à l’acte, sans vraiment y croire. Parmi les exécuteurs, beaucoup accueillirent cette nouvelle avec approbation. Une vieille rivalité opposait depuis des décennies le bureau des exécuteurs de nuisibles et des Aurors. Son origine était inconnue, mais aucun des deux camps n’avait perdu une occasion de l’entretenir, de l’amplifier. Mais à ce stade… Lee sentit un frisson dans le dos. Son camarade, le vieux Phileas, semblait également faire partie des anxieux. Aucun d’eux n’osait commenter la situation. Tout cela semblait irréel.
-Messieurs! Reprit Kagston avec force. Il n’y a pas de temps à perdre. Face à la menace qui grandit, il faut agir au plus tôt. A cette heure-ci, la plupart des Aurors sont réunis dans leur bureau. Ils ignorent la décision ministérielle. Le Ministre craint qu’ils cherchent à fuir au lieu de se rendre. Aussi, nous allons être contraints de les prendre par surprise et de les forcer à déposer des armes qu’ils ne manqueront sûrement pas de brandir. Se battre au Ministère et contre des collègues, je sais à quel point cette perspective est terrifiante, dramatique, mais notre devoir passe avant toute chose. Comme les Aurors chercheront certainement à se défendre… Vous devrez employer la manière forte! Réunissez-vous par section, chaque chef d’unité va recevoir une instruction et un ordre précis. Allez!
Les exécuteurs quittèrent la pièce avec précipitation, excitation autant qu’angoisse, ou moins d’entrain pour quelques uns, parmi lesquels, Lee et Phileas. Ce dernier commentait la situation d’un ton grave.
-Je suis inquiet, Lee, je ne sais pas ce que cela signifie. Nous battre contre des agents du Ministère…
-Tu aurais peur des Aurors, Phileas? Ricana Zampol, derrière, qui l’avait entendu et savourait sa raillerie d’un large sourire. Tu as entendu le directeur? Les Aurors sont des traîtres!
-L’ennui, Zampol, c’est que le directeur pourrait te dire que tu es intelligent, tu serais fichu de le croire!
Vexé, l’autre pressa le pas et disparut parmi les exécuteurs qui encombraient les couloirs. Arrivés à leur bureau, les deux hommes aperçurent immédiatement la lettre qui était posée sur le meuble de l’entrée. Elle était décachetée, Zampol était passé avant eux mais la lettre était toujours là. Lee la prit.
-Alors? Interrogea Phileas.
-Nous allons être en première ligne! Nous faisons partie des sections chargées d’investir le bureau.
-Tu as peur, Lee?
-Les Aurors ne sont pas plus dangereux que les mages noirs et les loups-garous.
-Tous les Aurors doivent être arrêtés pour haute trahison. Tu sais ce que cela signifie?
-Azkaban.
-Au mieux, oui! Nous sommes en train de connaître des jours nouveaux, Lee, et j’ai du mal à savoir s’ils sont heureux ou sombres. Nous allons devoir tous les arrêter, tous! Les femmes, les plus jeunes, les recrues…
Phileas se tut, il manquait de mots. Les deux hommes se dévisagèrent longuement, hésitants. Le cœur du vieux battait avec force, celui de Lee conservait le même rythme. En apparence, tous deux étaient calmes, mais en vérité, un seul d’entre eux ne frémissait pas devant les heures terribles qui s’annonçaient, il avait perdu depuis longtemps l’habitude de voir une once de gravité même dans les pires évènements. L’arrestation des Aurors, du plus jeune au plus vieux, du plus coupable au plus innocent, le laissait parfaitement froid, autant que les excès du Ministère, et pourtant, il savait ce qu’il se passait tout comme Phileas. Mais Lee faisait partie de ces rares être qui n’avaient plus d’humain que leur corps, leur âme s’étant envolée à jamais vers d’autres horizons.
Finalement, entendant retentir à l’extérieur les cris des chefs de section qui appelaient au rassemblement, entendant le martèlement des pas rapides et nombreux sur le sol, ils y allèrent à leur tour. Comme attirés par un souffle irrésistible, ils se laissèrent emporter dans ce flot d’hommes qui s’apprêtait à submerger les chasseurs de mages noirs dont le tort était de n’avoir jamais réussi à éliminer la plus menaçante de leurs proies, car ce soir, s’ils devaient leur chute à quelqu’un, c’était à lui, seulement à lui. Les chiens étaient lâchés! Bientôt, on put entendre leurs aboiements dans tous les couloirs du Ministère.


Cette soirée de décembre fut particulièrement triste. Le ciel, gris et morne, en était responsable, pas autant que les hommes, mais il s’associait fidèlement au malheur qui frappait silencieusement le monde. De légers flocons tombaient sur Godric’s Hollow et couvraient le sol d’une fine couche de neige. Le soleil avait disparu depuis une heure, pour beaucoup, il ne se lèverait plus jamais. La nuit prenait place, la lune était pâle. Deux hommes marchaient sans entrain autour de l’église. Ils étaient seuls dehors, le froid et le mauvais temps avaient fait renoncer tous les habitants à sortir. La plupart des maisons étaient closes, les rues étaient désertes. Mais eux étaient contraints de rester là, malgré le vent glacé, c’était l’une des nombreuses contraintes de leur métier. Lee et Phileas portaient les marques d’une dure journée. La bataille avait été âpre, mais elle s’était soldée par une victoire. Une victoire pour qui? Cependant, plusieurs Aurors étaient parvenus à échapper au filet du Ministère et celui-ci exigeait que la situation soit corrigée dès ce soir, ce qui expliquait la présence des exécuteurs de nuisibles à Godric’s Hollow.
-Pas moyen de mettre la main sur ce Barter, pesta Phileas. La soirée ne finira jamais!
-Tu es certain qu’il n’a pas pu regagner sa demeure?
-A en croire sa femme, non… De toute manière, Zampol surveille la maison, il l’aurait forcément repéré s’il s’était approché.
-A moins qu’il n’ait été neutralisé!
-La preuve que non!
Phileas montra du doigt la silhouette qui apparaissait à l’autre bout de la place. Lee reconnut le visage suffisant de leur collègue Zampol. Celui-ci semblait aussi irrité que ses camarades par l’absence de résultats.
-Ce Barter commence à me casser les pieds! S’exclama-t-il en arrivant à leur hauteur. On voit bien que ce n’est pas lui qui passe sa nuit dehors!
-Pas sûr, contesta Orcus. Les fichiers sur les Aurors ne manquaient pas! Adresse, relations, familles, lieux de vacances… Nous savons tout sur leur compte et les endroits où ils sont susceptibles de se réfugier. Ça m’étonnerait qu’il ait pu trouver un abri sûr pour la nuit.
-Nous l’attraperons plus vite, le Ministère a eu raison de prendre ses précautions!
Phileas ne partageait en rien la satisfaction de Zampol, sa mine était sombre.
-On dirait que le Ministère s’était préparé à cela depuis très longtemps pour bénéficier de toutes ces informations.
-Et cela nous arrange bien! Exulta Zampol.
-Jusqu’au jour où nous découvrirons qu’ils détiennent les mêmes informations sur nous.
-C’est sûrement déjà le cas. En quoi cela peut-il nous inquiéter?
-Le jour où le Ministère voudra se débarrasser des exécuteurs, j’ai peur qu’il y arrive bien facilement.
-Nous n’avons aucune raison d’en arriver à cette extrémité! Les exécuteurs ne préparent aucun complot, à ce que je sache!
-Vois-tu, mon cher Zampol, plus je réfléchis et plus je pense que les Aurors furent autant étonnés que nous d’entendre parler de ces prétendus complots. J’en viens à croire que la machination s’est plutôt produite à leur encontre…
-Sottises!
Zampol dans toute sa splendeur! Le moindre mot suspect à l’égard du Ministère était un véritable blasphème à ses yeux. Orcus partageait les craintes de Phileas, même si lui n’avait pas pris la peine d’y réfléchir vraiment, n’y voyant aucun intérêt. Il devait reconnaître que ce remue-ménage ne lui semblait guère légitime, mais la vie continuait! Phileas aurait voulu riposter à Zampol, mais son regard s’était arrêté sur un point fixe derrière ses deux collègues et son visage se durcit. Sans explications, il tira sa baguette et se précipita vers l’église de Godric’s Hollow. C’est en se retournant que Zampol et Orcus comprirent qu’il avait aperçu une ombre mouvante à l’entrée du cimetière. Celle-ci avait tenté de sortir et visiblement, elle s’était ravisée en apercevant les trois hommes, mais trop tardivement! Il y eut une détonation, une lumière verte éclaira la cime de la haie du cimetière à l’endroit où venait de disparaître Phileas. Les deux autres se précipitèrent. Ils découvrirent avec stupeur le corps de Phileas, étendu dans la neige, les bras en croix.
-Et merde! Il est…
-Mort, oui. Tu peux admirer ici toute la beauté d’un Avada Kedavra savamment lancé. Reste ici, je vais coincer l’artiste!
Sur ces mots, Lee abandonna Zampol à l’entrée du cimetière et se lança à la poursuite de la silhouette qui venait de s’évanouir à l’angle de l’église. Lorsqu’il en fit lui-même le tour, il découvrit avec étonnement qu’il n’y avait personne. Des tombes dans tous les sens, mais nulle trace du vivant qui dérangeait le sommeil de leurs occupants. Orcus comprit vite qu’il s’était dissimulé parmi eux. Prenant bien soin de surveiller tous les côtés, il leva sa baguette et parla à voix haute.
-Vous perdez votre temps, Barter, vous ne sortirez pas de ce cimetière. Soyez sage, rendez-vous.
-Va au diable, Orcus!
L’exécuteur eut juste le temps de parer l’attaque magique de son agresseur qui venait de surgir de derrière une tombe. Il avait tenté de lui lancer un sortilège de désarmement très mal réalisé.
-Tu perds tous tes moyens, Barter, sois raisonnable.
-Ne m’oblige pas à te tuer!
-Visiblement, tu as déjà pris cette liberté avec mon collègue sans qu’il n’ait vraiment à te forcer.
-Tu vas me tuer?
-Tu m’y obliges?
L’Auror eut un hoquet de panique et, pris par une folie soudaine, se précipita vers Orcus qu’il bouscula d’un coup d’épaule. Il chercha ensuite à fuir de l’autre côté, quant il tomba nez à nez avec Zampol qui, inquiété par l’absence persistante de son collègue, était venu aux nouvelles. Le fugitif poussa un cri de surprise et faillit tomber en reculant. Lee ayant retrouvé son équilibre, il dut se glisser parmi les tombes pour ne pas être attrapé. Hélas pour lui, sa situation n’était guère mieux, disposés de part et d’autre de l’allée, ses deux prédateurs lui coupaient toute retraite et l’étau se resserrait. Barter esquiva de justesse le sortilège que lui expédia Zampol. Le rayon violet acheva sa course dans le coin d’une pierre tombale qui vola en éclats. Paniqué, incapable de se ressaisir, Barter courut sans faire attention et trébucha inexorablement sur une pierre traîtresse. Il était trop tard pour se relever. Il commença à agiter sa baguette, celle-ci lui échappa des mains, emportée par une force magique. Orcus apparut devant lui, le visage impassible. Barter était en proie à une véritable détresse, agité de sanglots, les larmes aux yeux, la mâchoire tremblante, il était pathétique.
-Je t’en supplie, Lee! Laisse-moi partir! Le Ministère a menti, nous sommes innocents. Je ne sais rien de ce complot dont on parle!
-Immobilise-le, Orcus! Ordonna Zampol qui approchait.
-Non! Ne faites pas ça! Je ne veux aucun mal au Ministre! Je suis de son côté, de celui de la liberté! Ils vont me condamner, vous le savez! Mais je ne suis coupable d’aucun complot! Leurs accusations sont fausses… Lee…
-Le meurtre de Phileas, lui, est bien réel, répondit trancha froidement Orcus. L’usage du sortilège de la mort est interdit, de surcroît quand il est employé à l’encontre d’un agent du Ministère. Tu ne l’ignorais pas.
-Je…
Mais l’Auror fut contraint au silence par les chaînes qui jaillirent du néant et l’enserrèrent de toute part, sous les yeux froids de Lee et de son collègue. Barter trouva la force de se débattre pendant une longue minute, puis finit par abandonner, vaincu par les chaînes magiques, vaincu par la fatalité. Il s’était enfui du Ministère, ayant échappé aux exécuteurs, il avait réussi à gagner Godric’s Hollow et s’y était caché pendant plusieurs heures, il avait réussi à s’approcher de sa maison et était finalement tombé à quelques dizaines de mètres de son objectif. Ce soir, sa demeure serait une des cellules du Ministère, puis, probablement Azkaban, à moins que le Magenmagot en réclame plus. C’était peu probable, mais en ces heures sombres, on ne savait plus exactement ce qu’il fallait croire ou ne pas croire. Celui qui tirait les ficelles le faisait à merveille. Grâce à lui, Barter comme des dizaines d’autres Aurors occuperaient le banc des accusés sur lequel ils avaient eux-mêmes fait s’asseoir tant de mangemorts. Ces derniers savoureraient certainement avec grand plaisir la lecture de la Gazette du sorcier, annonçant la nouvelle de leur sinistre réussite par un titre douteux repris d’un greffier à l’esprit macabre: « l’Auror ne poindra plus ».
Pendant ce temps, le crépuscule était déjà bien avancé.