Parce qu'un soleil radieux et une brise légère auraient clairement fichu en l'air toute la préparation du metteur en scène, un vent glacial battait les alentours du château de Poudlard, perdu au milieu d'une nuit presque sans lune. Une épaisse couche de brouillard rendait la visibilité nulle au delà de vingt mètres. En bref, le climat était lugubre et propice à une scène d'horreur. Le hasard faisait bien les choses...
-Pas possible qu'ils nous fassent mettre le nez dehors par ce temps là! Grognait le brigadier Jarvis en jetant des cailloux dans l'eau noire du lac.
A côté de lui, Orcus demeurait silencieux, contemplant les alentours d'un regard distrait en fumant sa pipe, fidèle compagne de chacune de ses aventures. Un autre agent du Ministère leur tenait compagnie. Aucun d'eux n'était vraiment enclin à la discussion, ce soir, mais comme Jarvis ne cessait de pester et de grogner, l'autre brigadier finit par s'agacer à son tour.
-Cesse donc de râler, Jarvis. C'est déjà pénible de rester ici, arrange-toi pour ne pas rendre la garde plus fatigante.
Irrité, l'autre fut sur le point de répondre, mais Orcus intervint et mit fin à ce qui était sur le point de devenir une dispute.
-Calmez-vous, les gars, dans un quart d'heure c'est la relève et on en aura fini pour cette nuit.
-En parlant de relève, je crois que la nôtre à de l'avance... Regardez.
Suivant le doigt du brigadier, les deux autres aperçurent au loin l'ombre d'un homme qui avançait à pas lents. Dans le brouillard, il n'était pas très visible, mais il semblait perdu tant sa marche était lente et maladroite.
-Vas le chercher, Gollan.
Seul, le brigadier alla à la rencontre de la silhouette lointaine et bientôt, il ne fut, lui aussi, plus qu'une ombre aux contours flous. Restés près du lac, les deux autres crurent entendre quelques bribes de parole mais n'en tinrent pas compte. Ce fut lorsqu'ils entendirent un cri déchirant qu'ils jugèrent la situation anormale. Intrigués, ils s'interrogèrent du regard. Orcus finit par prendre la décision.
-Reste là, je vais voir ce qu'il se passe.
-Soyez prudent, patron.
Fidèle à la consigne de son collègue, Lee avança avec la plus grande des prudences. Il n'était pas des plus peureux ni du genre à se laisser entrainer dans les angoisses irrationnelles, mais cette atmosphère brumeuse et glaciale justifiaient quand même une certaine crainte. Et puis il y avait eu ce cri. Orcus s'immobilisa à mi-chemin, pour deux raisons. Un nouveau cri, provenant du lac, l'avait fait sursauter. Puis il avait cru apercevoir un peu plus loin devant lui quelque chose qui lui donnait la certitude qu'il n'aurait plus à se faire beaucoup de soucis pour Gollan. Il gisait au sol, inanimé, quelques mètres devant. L'espace d'une seconde, Lee hésita entre se porter au secours de Gollan, bien que c'était visiblement inutile, ou retourner au lac pour comprendre l'origine de cette nouvelle alerte. Il choisit finalement la seconde option, craignant le pire.
Cette fois, il y alla en courant et crut perdre la raison lorsqu'il trouva Jarvis, le corps étendu au sol, la tête disparaissant dans les eaux du lac voisin. Clairement, il se passait quelque chose d'anormal et Orcus osa à peine regarder autour de lui.
S'il n'avait une image de marque à tenir, il se serait permis le plus terrifié des cris, mais son auteur ne l'autorisant pas à une telle faiblesse, il se contenta d'une grimace effrayée autant que surprise en apercevant la sorte de créature immonde qui sortait, accompagnée d'autres, doucement du lac. La mort prématurée de Jarvis et Gollan trouvaient enfin une explication, pas des plus raisonnables, mais le seul souci d'Orcus, pour l'heure, était de ne pas les rejoindre à son tour. Il ne savait pas encore à quoi il avait affaire, mais il savait qu'il était préférable de s'éloigner. Aussi se mit-il à courir sans trop savoir où aller. Puis, voyant que les silhouettes semblaient vouloir le suivre malgré leur lenteur, il s'immobilisa. Enfin, il se souvint qu'il était exécuteur de nuisibles et que sa tâche consistait à défendre les autres, surtout quand il s'agit d'une troupe de gamins inexpérimentés et dormant sans se douter qu'une bande de créatures viles se dirige vers eux. Ainsi, il décida de faire face, non sans un certain déplaisir. Sa première action fut de lever sa baguette vers le ciel où il fit jaillir un rayon qui se perdit en une puissante détonation, semblable à un feu d'artifice. De cette manière, il avertirait les autres de la menace qui progressait.
A présent, il s'agissait de ralentir les envahisseurs ou au moins de défendre sa peau. Orcus comprit qu'il avait affaire à des inferii, ils faisaient partie des connaissances de l'élève exécuteur, mais il avait oublié l'encadré précisant de quelle manière s'en débarrasser. Il décida de s'en remettre à la chance et visa la plus proche des créatures, une sorte de sirène qui n'avait visiblement pas respiré l'air frais depuis quelques siècles. Au hasard, Orcus choisit le sort qui lui tenait le plus à coeur, un éclair blanc foudroya la créature, causant les mêmes effets qu'une arme à feu moldue.
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HJ: Pas terrible le RP, mais fallait bien lancer le mouvement.
Dé choisi au pif, il convient?