Tryan et les nuisibles … une belle et grand histoire.
Lui, n'avait jamais excellé en la matière, peut être parce que du temps de Beauxbatons, son professeur l'avait trouvé un peu trop … virulent, extrême dans ses méthodes et théories, là où il était, ce vieillard devait se retourner de savoir que son élève avait réussi à capturer trois lycanthropes, ils étaient loin les bulletins nuancés sur l'avenir de l'élève en cette matière …
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« Rappelez moi quel intérêt présente la capture d'un spécimen comme le Vert-Gallois ?_ Aucun ! »La classe rit.
« Quand monsieur Anderson aura cessé ses pitreries nous pourrons tout de même avancer … tenez vous qui semblez amusé, monsieur De SaintClair nous vous écoutons. » Le jeune homme ne sembla pas surpris d'être interrogé, il pencha la tête sur le coté, et répondit en fixant le professeur.
« Le Vert-Gallois dites vous, si tant est que nous puissions le capturer, je dirais qu'il aide à comprendre le fonctionnement de l'animal, ses réactions, ainsi, il est préférable d'avoir tout ces comportements en tête au cas où nous en recroiserions un. Il est plus aisé de vaincre et de détruire une menace quand on la connaît, cela va de soi. »La classe ne pipa pas, sa voisine, une blondinette, sourit à l'entente de cette phrase, mais le professeur intervint.
« Votre réponse est légitime, mais ne pensez vous pas qu'il y ait un intérêt scientifique ? Dans le cadre de la préservation de l'espèce, ou même purement par acquisition d'un savoir. »L'autre ne sembla pas décontenancé, et ne cacha pas son ressenti.
« Je ne pense pas professeur non … ce savoir n'a d'intérêt que s'il est justifiable dans l'application d'un procédé. Somme toute, apprendre pour apprendre est on ne peut plus stupide, ce qui est légitime, c'est d'apprendre pour appliquer, ou tout du moins garder à l'esprit ou prendre conscience dans le cadre d'une situation présente. Je ne crois pas que la préservation d'une espèce nuisible soit nécessaire, laisseriez vous une menace roder près de votre famille, même une menace potentielle ? Si oui, cela impliquerait un comportement très puéril et ô combien insouciant …_ De SaintClair je vous prierais de nuancer votre propos et d'arrêter vos allusions désobligeantes ! »--------------------------------------------------
Au fond, il n'avait pas tant changé que ça, Tryan De SaintClair, l'arrogant qui avait une pensée juste, celui qui raisonnait et exprimait sa pensée sans rond de jambe, le sorcier qui ne pliait pas devant plus faible intellectuellement.
Même dans ce cachot sordide, il avait cette même attitude, méprisante, sans même s'en rendre compte, dans son invitation à d'Uberville, il y avait quand même une certaine touche de cynisme, j'ai réussi à faire ce que vous expert, n'avez pas fait, c'était signé.
Il regarda ce que le dit expert faisait, prenant des mesures, notant diverses observations, du travail méticuleux, mais était ce vraiment utile ? Peut être, peut être pas, en attendant ça l'occupait, et l'intéressait à n'en pas douter, Tryan lui était moins friand de ce genre de choses, lui préférait le faire à sa manière, mais il n'allait pas blâmer le pauvre homme pour si peu, à chacun ses méthodes.
L'heure approchait, la transformation allait se faire, et le magicozoologue traînait un peu.
Il sortit des affaires, une sorte de gant étrange, une affaire de spécialiste à n'en pas douter, le jeune homme n'y prêta guère attention, il ne restait vraiment rien en tant.
La bête de la deuxième cage commençait à s'agiter, enfin la bête, le prisonnier, dans l'esprit du français, c'était du pareil au même.
« Monsieur De SaintClair, il est l'heure, puis je ouvrir ? »Après un bref regard à la première cellule, voyant que d'Uberville était prêt, un geste de main du sang-pur ordonna l'ouverture de la petite plage de bois au dessus de la cage numéro un, et le petit homme commença à se tortiller dans tous les sens, d'abord avec mollesse, puis un peu plus, les chaînes le retenant solidement.
Le prof à Poudlard se tint devant la bête, alors Tryan ordonna l'ouverture de la trappe numéro deux, et là, le plus 'agressif' des deux se transforma à son tour.
Il se tint d'abord la tête entre ses mains, se tortillant, criant à la mort, la mâchoire se prononça un peu plus alors que ses doigts commençaient à se recourber, les poils de ses mains se faisant plus prononcés.
Puis il hocha la tête frénétiquement dans un craquement d'os, l'homme grandissait alors que son visage se faisait plus bestial, l'allongement significatif, les yeux qui se repliaient en ellipse, les oreilles qui devenaient plus pointues, tout cela annonçait la couleur.
Les cheveux et un collier de poils se rejoignirent, les dents prenant de l'ampleur, et les habits du pauvre malheureux cédèrent sous la musculature naissante, les cotes devinrent plus prononcées, les pieds plus grands, les ongles grandissaient en griffes, le dos se courbait également, tant de changements …
Les muscles saillants, les griffes aiguisées, les mâchoires solides, le regard féroce et bestial, voilà ce qu'étaient ces choses, des bêtes à tuer.
Aussitôt ou presque, il se jeta sur le coté de la cage, près d'où se trouvait le français qui le regardait comme la première fois qu'il l'avait vu, l'animal grognait et martelait la cage à coup de pattes.
Ce qui ôta un rire à De SaintClair, un rire sadique et cynique, où était le fier animal libre de ses mouvements ? Où était la bête de destruction ? Là, il n'y avait qu'un cabot en cage, une chose que l'on montre en trophée, un spécimen à étudier, et rien de plus.
L'autre semblait plus calme, la potion tue-loup ayant sans doute calmé ses ardeurs, quand Tryan en eut marre du vacarme, il pointa le cabot enragé de sa baguette et formula distinctement :
« Impero ! »Aussitôt la bête se figea, après s'être légèrement tortillée, la bête recula avec maladresse, et on permit au professeur d'Uberville de finaliser ses mesures, après quoi la conclusion se fit naturelle.
" Loi 1 : positif. Loi 2 : négatif...je crois que j'en ai fini, monsieur de SaintClair." Alors le jeune entra dans la cage deux, qu'il laissa ouverte, l'homme de main semblait avoir certaines angoisses, pas De SaintClair visiblement, s'approcha de la bête, et celle ci ouvrit la mâchoire, sans doute sous un ordre tacite de l'imperium.
Là, le français s'adressa au professeur d'Uberville :
« J'ai une question monsieur d'Uberville, la lycanthropie s'échange par morsure, mais comment cela se passe t'il ? Sont ce les canines qui, à la morsure, libèrent une enzyme qui propage la maladie à la victime par le sang ? Où est ce autre chose ? »Il attendit la réponse avant de questionner à nouveau.
« Autre question si vous permettez, en cas de morsure à la pleine lune, la transformation est elle immédiate ? Nous avons de quoi faire l'expérience de toute manière … »Claquant des doigts, le grand maigre au visage sévère réapparut, mais il n'était pas seul, à l'extérieur de la cage, se tenait avec lui un enfant, il ne devait pas avoir plus de six ans, quoi que, sa maigreur le rajeunissait vraiment.
Il était contrôlé via une corde provenant d'un Incarcerem qui l'étranglait presque totalement, une méthode de raffleur.
On devinait aisément que le petit était un sang-de-bourbe, ou tout du moins qu'il était considéré comme tel, il ne devenait qu'un cobaye, du bétail comme l'appelait certains suceurs de sang.
« A Pré-au-Lard, les bêtes se sont lâchées, et n'ont fait qu'une bouchée de nos appâts, je pensais qu'ils se contenteraient de les transformer, mais non, ils semblaient affamés, s'il n'y a que morsure, peut être que la transformation suivra. »Alors il quitta la cage, le raffleur jetant ou presque, le gamin en pâture à la bête encore sous imperium. Il sanglotait, pauvre petite erreur de la nature, effrayé par un si gros monstre, c'était pitoyable, et à la fois si amusant, ce genre d'expérience galvanisait Tryan De SaintClair, il aimait ça, essayer, tester voir ce qu'il se passerait si … comme un gamin qui torturait des animaux pour apprendre, c'était ça, le sadisme pur, il n'était pas gratuit non, il était dissimulé sous excuse, là, on ne prenait pas conscience du mal que l'on faisait, et ce qui le rendait d'autant plus frappant.
La porte se referma dans un fracas métallique, et le français eut le verbe sarcastique.
« Voyons plutôt ... »La bête grogna.
Fin de l'Imperium ou non ? Difficile de savoir, en attendant, le monstre s'avança vers la proie, avec une démarche de bipède assez maladroite, l'enfant, trop effrayé pour reculé, ferma les yeux, tremblant, il pleurait toutes les larmes de son corps. Dans ses haillons, il avait ramené ses bras son torse, ce qui lui donnait un aspect encore plus misérable.
Dans un mouvement lent, la patte griffue se leva, et vint donner un coup sur le flanc droit du corps d'enfant qui fut projeté et la bête planta ses griffes sur l'autre pour mieux se saisir du petit, la mâchoire vint se loger au niveau d'un trapèze, et la morsure laissa une grande trace, pas besoin de gant lorsqu'on possédait un bout de viande humain sous la main.
Lâchant la proie, la bête se recula, et on put voir le spectacle, la transformation devint effective après à peine une minute d'attente.
Tryan soupira, et fit non de la tête, il se marmonna à lui même quelque chose de presque inaudible pour son entourage.
« Et dire que c'est ça qu'elle avait épousé ... »Comme agacé et après avoir expiré d'un coup sec par le nez, il jeta un sortilège d'homomorphus, et la transformation non complète, se stoppa et entama un processus de récession, perpétuel ou non, il ne le savait pas, et ce n'était pas son problème.
Il se tourna de la cage, et regarda d'Uberville, les yeux dans les yeux, et lui dit d'une voix calme et toujours assez froide.
« Si vous avez terminé monsieur d'Uberville, laissez moi vous raccompagner. »Avant de partir il hocha la tête.
« Ah j'oubliais … rupture … »Alors on entendit un grognement rauque, puis un bruit de griffes sur le sol.
« Nous pouvons y aller. »Puis ils transplanèrent après avoir entendu un cri de l'enfant, cobaye ou pas, une bête restait une bête.
Les deux français arrivèrent sur la place de Pré-au-Lard.
« Voilà qui fut enrichissant, vous avez le temps de prendre un verre ou vous êtes attendu ? »Une invitation à la détente, libre à lui d'accepter ou non, Tryan comprenait bien qu'en tant que chez de famille, son invité avait sans doute d'autres occupations.