Convocation (Lincoln) [Terminé] 1453055880-header-fullhd
POUDNOIR
Cher (e) Sorcier (e),
Tu viens de débarquer dans un monde de la Magie subissant la dictature cruelle et sanglante de Lord Voldemort !
Un Monde où tout n'est que pouvoir, les faibles ne survivent pas ou suivent péniblement les forts.

Poudnoir est un forum qui se veut le plus réaliste possible ainsi la violence des combats et l'atmosphère de cette dictature est retransmise le mieux possible.
Auras tu le courage de nous rejoindre ?
POUDNOIR
Cher (e) Sorcier (e),
Tu viens de débarquer dans un monde de la Magie subissant la dictature cruelle et sanglante de Lord Voldemort !
Un Monde où tout n'est que pouvoir, les faibles ne survivent pas ou suivent péniblement les forts.

Poudnoir est un forum qui se veut le plus réaliste possible ainsi la violence des combats et l'atmosphère de cette dictature est retransmise le mieux possible.
Auras tu le courage de nous rejoindre ?
Forum RPG Harry Potter Post-Bataille de Poudlard
Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Partagez|

Convocation (Lincoln) [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage


    | Membre de PN Origins

| Membre de PN Origins
James Eccleston
Date de naissance du joueur : 10/03/1981
Âge du joueur : 43
Arrivé sur Poudnoir : 31/05/2012
Parchemins postés : 1504



Pensine
Mon casier judiciaire est: vide
Mon niveau magique est: PA4 - Adulte Supérieur
Ma résistance magique est de: 12PV
James Eccleston


Convocation (Lincoln) [Terminé] Empty
MessageSujet: Convocation (Lincoln) [Terminé] Convocation (Lincoln) [Terminé] EmptyMer 18 Juil - 0:26

La chaleur d'août s'était abattue sur Londres. En proie à la torpeur, le Ministère de la Magie fonctionnait tant bien que mal ; une chaleur étouffante régnait dans la plupart des bureaux, et seuls les personnages les plus haut placés, disait-on, bénéficiaient d'une température correcte pour travailler. Les employés en charge de la maintenance magique avaient affirmé ne pas pouvoir offrir ce confort à tout le monde, si bien que l'on crevait de chaud dans la majeure partie des pièces. Dans son bureau du niveau 2, James étudiait un dossier pour un prochain procès, tout en s'éventant avec le procès-verbal d'arrestation. Les deux autres occupants de la pièce – on n'avait pas son propre bureau, au Magenmagot, lorsqu'on était au bas de l'échelle – planchaient sur la même affaire ; on n'entendait que le grattement des plumes, et le léger froissement des parchemins que l'on déplaçait. Les trois juges avaient quitté leurs vestes, dénoué leurs cravates et travaillaient en bras de chemise ; une tenue pas très réglementaire, mais qui permettait au moins de ne pas étouffer.

James déposa sa plume, s'étira, et se servit un verre d'eau glacée. Une volée de notes de service passa dans le couloir, et il suivit du regard leur vol désordonné ; la porte du bureau était restée ouverte, dans l'espoir de créer un hypothétique courant d'air. L'un des avions bifurqua, et alla se poser doucement sur le bureau d'Eccleston, par-dessus les documents qu'il étudiait. Le jeune juge déplia le parchemin, et lut :

Citation :
« Juge J. Eccleston. Vous êtes attendu sans délai dans le bureau de Lincoln Crow, Directeur du Bureau des Exécuteurs de Nuisibles, pour affaire urgente. »

La teneur du message le surprit un peu, mais il se leva aussitôt pour répondre à la convocation. Comme il passait sa veste, l'un de ses collègues, relevant la tête pour éponger la sueur de son front, lui demanda où il allait.

-Je suis convoqué par Lincoln Crow, répondit James en renouant sa cravate.
-Convoqué chez Crow ? Mon pauvre vieux, commenta l'autre mal à propos, en se remettant au travail.

Cette phrase instilla le doute dans l'esprit de James. Que pouvait bien lui vouloir Lincoln Crow ? Le jeune juge était impressionné à l'idée de rencontrer le Directeur du Bureau des Exécuteurs de Nuisibles, mais il devait avouer qu'il éprouvait une légère appréhension. Crow n'avait pas la réputation d'être un tendre... Que fallait-il attendre de cette entrevue ? Des ennuis ? Ses péripéties avec Sheppard à Londres étaient passées depuis trop longtemps pour que le juge pense à faire le rapprochement. Quant à la rencontre de Holyhead, personne n'était au courant... Le PPA ? Après tout, Lincoln Crow en faisait partie, et au plus haut niveau... Mais pourquoi le convoquerait-il en urgence ? Il arriva rapidement devant le bureau du Mangemort, et toqua à la porte, l'esprit toujours plein de suppositions.




Dernière édition par James Eccleston le Lun 13 Aoû - 23:29, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas


    | STAFF DE PN ORIGINS

| STAFF DE PN ORIGINS
Lincoln Crow
Date de naissance du joueur : 07/10/1995
Âge du joueur : 28
Arrivé sur Poudnoir : 08/10/2011
Parchemins postés : 1575



Pensine
Mon casier judiciaire est: vide
Mon niveau magique est: PA5 - Sorcier Dangereux
Ma résistance magique est de: 14PV
Lincoln Crow


Convocation (Lincoln) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Convocation (Lincoln) [Terminé] Convocation (Lincoln) [Terminé] EmptyMar 24 Juil - 21:48

Il n'était pas plus de onze heure ce matin là, et déjà, la chaleur étouffante et horriblement pesante d'Août se faisait sentir dans les couloirs interminables du Ministère de la Magie. Une véritable fourmilière soumise à la température excessive. Il était rare de voir telle climat en Grande-Bretagne, de mémoire d'homme, ce n'était pas arrivé depuis dix ans, et dix ans, dans le milieu magique, c'est long, surtout la dernière décennies, durant laquelle nombre de choses se succédèrent et s'entrecroisèrent. Dans l'ensemble bureaucratique le plus important dans le monde magique du Royaume-Uni, sous une telle chaleur, on remarquait immédiatement la hiérarchie mise en place. Les plus petits suaient, les plus grands non. Certains essayaient tant bien que mal de lancer quelques futiles sortilèges visant à rendre l'atmosphère moins pesante, plus froide, plus agréable, mais voilà bien une chose inutile et perturbante pour un fonctionnaire... se distraire n'est pas permis sous Lord Voldemort, et d'aucun des Directeurs ne tolérerait une telle distraction durant le temps de travail. Il est bien connu que l'on ne rigole pas lorsque l'on travaille. Chaque chose en son temps.

Dans un tel contexte, alors que les nouvelles et la Guerre d'Irlande battaient leurs pleins, il était question au Bureau des Exécuteurs de Nuisibles du retour tant attendu -et certainement craint- du Directeur : Lincoln Crow. Mangemort de son état, et nouvellement manchot du bras gauche. Difficile condition de vie, mais il en était ainsi. Il avait perdu tout son honneur, et pourtant rien n'y paraissait. Seules les rares personnes le connaissant que trop bien pourraient s’apercevoir que Weasley et son Ordre du Phénix avaient réussi à détruire le personnage qu'était autrefois le cruel et sadique Crow, le tortionnaire de génie, dont la signature était d'une violence si pure et folle qu'elle laissait bouche-bée n'importe quel sorcier. Un monstre à part entière brisé, détruit, expédié au fin fond de la tourmente, hanté par la haine, la honte et la solitude. Une solitude qu'il ne maîtrisait pas, qu'il ne maîtrisait plus, qu'il ne maîtriserait très certainement jamais, et c'était bien ça le problème : il ne maîtrisait de toute façon plus rien. Tout lui échappait comme l'eau entre ses doigts, et rien, ni personne, ne pouvait y changer grand chose. L’œuvre des hors-la-loi était quasiment parfaite, à ceci près qu'il était encore capable de réfléchir. Réfléchir... un bien grand mot pour ce qu'il se contentait de faire. Il ne voulait plus réfléchir, il ne voulait plus se casser la tête, il ne voulait plus rien, sauf mourir. C'était là le fondement même de sa mélancolie. Il était seul, désespéré, et suicidaire. Plus capable de grand chose si ce n'est servir, servir, servir. Où était l'intérêt de servir lorsque l'envie n'y était plus ? Où était l'intérêt de tuer, de torturer, de détruire, lorsque l'on n'était même plus capable d'y trouver la dose de satisfaction autrefois considérée comme un luxe à part entière. Le luxe de dominer. Un Luxe qu'il ne pouvait plus s'acheter... il avait subi l'affront suprême, comment le laver ? Comment se penser dominateur lorsque l'on a été dominé ? Il s'était retrouvé risible face à Leonheart, et pis encore face à Weasley et ses chiens. Bande d'enflures.

Il était cependant impossible, impensable, de laisser ses hommes, et le sorcier lambda voir en lui un être déchu, non. Il était, au yeux du monde, du moins essayait-il de le faire paraître, le même monstre qu'auparavant, voire pire encore. Un être dénué de toute chose humaine. Il était rentré jusque dans son bureau, et s'y était réinstallé avec un regard critique et extérieur. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Pourquoi se préoccupait-il des autres ? Il ne l'avait jamais fait, pourquoi maintenant ? En quoi était-ce important ? Aucune réponse ne lui semblait plausible, logique, ou pensable. Non, tout était absurde et puéril. Avait-il encore la possibilité de réfléchir convenablement ? Pas sûr...

On frappa à la porte. Une frappe franche, dure et d'une seul coup, comme il le préférait. Ce ne pouvait être que Aeron, son bras droit. Un homme d'une carrure impressionnante, blond, les yeux bleus, et à la voix rauque. Son côté germanique était indiscutable, et son efficacité incomparable. Lincoln le fit entrer d'une simple formule. Il était assis dans son siège, le dos tourné vers la porte, fixant la baie vitrée qui prônait derrière son bureau et donnant lieu sur l'Atrium, à une hauteur encore basse, comparée à celle de Valverde. Il ne daigna pas regarder son agent, et lui lança sur un ton autoritaire et cinglant :

-Auriez-vous quelque chose à me communiquer ou est-ce simplement un moyen -pour le moins efficace- de m'irriter de si bon matin cette intrusion ?
-Monsieur, j'ai pensé que vous amener le dossier en charge de la section Exécutrice numéro deux serait utile.
-Ne pensez pas Aeron, faîtes.


Il se retourna enfin, et fixa son homme d'un regard haineux et rabaissant. D'aucun n'osera contredire que le Crow, le terrifiant Crow, était devenu plus apeurant encore. Une chance pour les élèves de Poudlard. Ses cheveux étaient plus courts, et on remarquait que cela était dû à une magie des potions, Il avait de larges cicatrices sur la figure, et le plus impressionnant était ce bras coupé net, ce bras gauche. Il ne le montrait pas, le bras étant caché sous une cape d'épaule, mais on devinait très bien la blessure. Il posa son seul bras valide sur le bureau et d'un geste de la main demanda le dossier. Il reprit, d'une voix lente, et pesante, et seule elle s'entendait dans le bureau, comme si tout se taisait à l'extérieur lorsqu'il élevait la voix.

-Dossier Sheppard ? Vous l'avez ré-ouvert ?
-Oui, depuis votre combat avec lui à Manchester, nous n'avons regroupé que quelques informations peu utiles sur l'indésirable, mais une grosse avancée m'a été rapportée la semaine dernière par l'agent Xavier.
-Hum... un échange de lettre, et... une rencontre vous dîtes ?
-D'après les informateurs oui.
-Qui sont-ils ?
-Les agents de la section Quatre Monsieur. Ils disent que d'après les analyses littéraires, il y a eut une rencontre entre les deux.
-D'après des analyses ? C'est tout ? Une spéculation parmi tant d'autres ?
-On ne peut pour le moment pas faire mieux.
-Oseriez-vous me dire que le Bureau des Exécuteurs ne peut pas me rendre un travail plus complet que de simples spéculations Aeron?
-Non Monsieur il est que...
-Oseriez-vous dénigrer l'honneur porté sur l'élite du Ministère en me soumettant un travail fait de spéculations ?
-Non Monsieur.
-Alors pourquoi me donnez-vous ceci?


Il jeta le dossier aux pieds de son agent qui ne broncha pas. Le patron gueulait, on écoutait, et on se taisait. Règle numéro une du comportement à avoir en présence de Crow. Le directeur attrapa son paquet de cigarette, s'en fourra une dans le bec et l'alluma d'un geste. Il prit quelques bouffées et continua toujours aussi froidement :

-Qui est l'autre ?
-James Eccleston. Nouvellement nommé au Magenmagot en temps que Juge.
-Un traître ?
-Non, nous ne soupçonnons pas de traîtrise. Il a affronté Sheppard en plein Londres, et l'a mit en fuite. Nous pensons plus que c'est le résistant qui a prit contact. Mais le contenu des lettres nous est encore inconnu, les analyses nous prennent trop de temps.
-Bon. Arrêtez les analyses, ne les reprenez que sous mon commandement. Envoyez trois hommes au domicile d'Eccleston. Je veux une fouille parfaite, et gommée. Vous mènerez la fouille, et si un seul détail me chagrine Aeron... vous connaissez déjà les conséquences. Vous pouvez y aller.


L'autre partit sur le champ sous les yeux de son directeur à l'air mauvais. Une fois son homme dégagé, il appela sa secrétaire, et lui commanda de convoquer le dénommé James au Bureau, plus précisément au bureau du Directeur. Lincoln avait l'intention mesurée de l'interroger lui-même. Au moins, il aurait le cœur net sur sa franchise. Il n'eut à attendre qu'une demie-heure, le temps que sa secrétaire range le dossier Sheppard et le replace sur le bureau du Directeur, qui ne bougeait pas et sirotait lentement un verre de Whisky. Lorsque le Juge se présenta et frappa à la porte, Crow était fin prêt à résoudre cette affaire. James frappa à la porte, mais la secrétaire le ravisa :

-Monsieur Eccleston ? Permettez moi de vous introduire. C'est... préférable.

Elle lui adressa un sourire sincère et compatissant. Elle avait toujours été bien traitée par Crow, mais elle savait à quel point un entretien avec lui pouvait être déroutant, et pour tout dire, depuis son retour, le directeur était particulièrement craint au Bureau. Seul Aeron osait se présenter à lui, outre sa secrétaire qui n'avait, en soi, rien à craindre. Elle ouvrit la porte, et se présenta d'un signe de tête.

-Monsieur le Directeur, Monsieur Eccleston.
-Vous pouvez nous laisser. Eccleston, prenez un siège.


Le ton était sec, et froid. Tandis que l'autre s'installait, et s'installait pour un moment très certainement, Crow prit le dossier de sa seule main valide, encore heureux qu'il soit droitier, et regarda rapidement les détails récoltés par son équipe. Il ne pointa ses yeux emplis de colère sur le juge que quelques minutes plus tard après un blanc interminable.

-Je ne vais pas y aller par quatre chemins, il m'a été rapporté qu'après votre éclatante victoire face à l'indésirable numéro trois, le dénommé John Sheppard, vous avez eu quelques échanges de lettres avec lui. De quelle nature étaient ces échanges ? Quelles en sont les conséquences ?

Il s'agissait là d’éclaircir les quelques points imaginés par les exécuteurs. Comme pour tous les interrogatoires de cette catégorie, il était évident qu'un peu de menace n'était jamais malvenue. Ainsi, continua t-il avant que le juge en ait placé une.

-La correspondance avec les résistants est interdite, et nous vous soupçonnons d'avoir eu un lien avec le résistant. Si nos doutes se confirment, vous encourez une radiation du Magenmagot, une peine de quinze ans d’emprisonnement, et une dégradation au titre de traître public. Ainsi, je vous conseille vivement de collaborer, et nous pourrons voir si il n'y a pas moyen de réduire la peine encourue... peut-être même de l'annuler si vous vous montrez utile à la cause des Exécuteurs.

C'était dit avec une telle banalité que cela en devenait presque insignifiant. Crow n'éprouvait pas de compassion pour une peine, jamais, et maintenant moins qu'auparavant. Il avait fort à faire pour se sortir du pétrin le pauvre Juge. Surtout face à Crow.
Revenir en haut Aller en bas


    | Membre de PN Origins

| Membre de PN Origins
James Eccleston
Date de naissance du joueur : 10/03/1981
Âge du joueur : 43
Arrivé sur Poudnoir : 31/05/2012
Parchemins postés : 1504



Pensine
Mon casier judiciaire est: vide
Mon niveau magique est: PA4 - Adulte Supérieur
Ma résistance magique est de: 12PV
James Eccleston


Convocation (Lincoln) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Convocation (Lincoln) [Terminé] Convocation (Lincoln) [Terminé] EmptyVen 3 Aoû - 15:22

Le trajet jusqu'au bureau de Crow lui avait semblé interminable, et ce n'était encore rien. L'Imperium revenait, plus puissant que jamais, et à chaque pas, James devait lutter contre l'envie de faire demi-tour. Bien entendu, ce serait une très mauvaise idée que de se soustraire à une convocation chez le Directeur du Bureau des Exécuteurs de Nuisibles ; ce serait, ni plus ni moins, la preuve qu'il avait quelque chose à se reprocher – et c'était précisément le cas. Si l'Imperium revenait avec une telle force, c'était justement parce que cette entrevue avec Lincoln Crow risquait de signer sa fin ; la magie se révoltait, d'une étrange manière, et le juge marchait dans les couloirs comme un automate. N'y va pas. Il va tout comprendre, et te jeter en prison, si ce n'est pire. N'y va pas, tu n'y récolteras que la juste récompense de ta trahison, alors que tout cela pourrait rester à jamais secret. N'y va pas, songeait-il encore en frappant un léger coup à la porte du secrétariat de Crow.

Il entra dans la pièce avec l'horrible impression de venir se livrer lui-même à son bourreau, et se présenta à la secrétaire qui l'avait regardé entrer. Elle répondit d'une voix machinale, en désignant la porte du bureau de Crow :

-Ah, oui, monsieur Eccleston. Monsieur Crow vous attend, vous pouvez y aller.

Le juge ne put la remercier, car les mots refusaient de sortir de sa gorge nouée ; il se dirigea donc vers l'autre porte, frappa à nouveau, mais la secrétaire, probablement prise de compassion, lui indiqua, sur un ton nettement moins formel, qu'elle allait l'introduire. À la façon dont elle glissa que « c'était préférable », au sourire qu'elle lui adressa, le juge se sentit frémir. Ainsi, il venait pour quelque chose de désagréable, et cette femme le savait... Il eut envie de lui poser des questions, mais n'en eut pas le temps. Elle avait ouvert la porte, et avait annoncé l'entrée du visiteur ; aussitôt, James se trouva seul en compagnie de Lincoln Crow, lequel, dans la fraîcheur de son bureau, sirotait tranquillement un whisky. Rien à voir avec le bureau sombre et étouffant du juge, dans lequel le simple fait de boire un verre d'eau passait déjà pour une perte de temps inqualifiable. Les joies de la hiérarchie ! Crow n'était guère plus âgé qu'Eccleston, la trentaine tout au plus, mais lui avait su mener une carrière efficace. Il n'avait pas perdu de temps dans les prétoires, à défendre des escrocs minables et des Mangemorts de pacotille. Bien sûr, Crow n'avait pas choisi la carrière la plus sûre et la plus paisible, comme en témoignaient les traces de son récent enlèvement ; il portait de nombreuses cicatrices, ses cheveux avaient une implantation étrange et, sous la cape, on devinait un bras gauche mutilé. Son expression était restée la même, et peut-être même avait-il l'air encore plus redoutable qu'auparavant lorsqu'il ordonna à James de s'asseoir.

Ne t'assois pas. Ne dis rien. Prends tes jambes à ton cou, quitte ce bureau tout de suite. Ne t'assois pas. À nouveau, l'Imperium ruait dans les brancards.
Il fallut une bonne demi-minute à Eccleston pour obéir enfin, et prendre place, à contre-coeur et après un long débat intérieur, dans le siège que Crow lui avait désigné. Lorsque ce fut fait, au prix de quelques mouvements désordonnés qui trahissaient une terrible nervosité, le juge parvint à se calmer, et à affronter le regard étincelant de colère de son vis-à-vis. Il savait, c'était évident. Un dossier était posé devant lui, un dossier dont James ne put lire le titre, mais qu'il supposa être consacré à ses turpitudes. Était-il possible que le Ministère possède déjà autant de choses à son sujet ? Avait-il à ce point semé les éléments contre lui ? Crow tournait les pages en silence, et à nouveau, Eccleston sentait l'Imperium qui tentait de reprendre le contrôle. Lorsque le directeur du Bureau des Exécuteurs de Nuisibles lui parla enfin, il regardait la porte avec passion, luttant contre l'envie de prendre la fuite. Les premiers mots de Crow lui firent amèrement regretter de ne pas avoir cédé à cette impulsion, et il se ratatina sur son siège : le Mangemort était au courant des échanges de lettres avec Sheppard, exigeait d'en savoir plus – et assortissait les questions d'un rappel, inutile mais efficace, des peines encourues. Eccleston était parfaitement au courant du châtiment réservé aux traîtres, et il savait que ce qu'énonçait Crow n'était que la peine minimale. Selon l'humeur du tribunal, on pouvait aussi bien ordonner le baiser du Détraqueur ou la mort... Le magistrat sentit que ses mains se mettaient à trembler, malgré ses efforts pour les tenir immobiles. Il était foutu... Il allait falloir tout avouer, se reconnaître coupable... En même temps, une sensation de soulagement se faisait jour sous la panique : Crow allait l'aider à se débarrasser de cet Imperium, peu importait de quelle manière, il allait lui rendre sa maîtrise de lui-même et lui permettre de ne pas aller jusqu'au bout de la trahison. Ce qui lui restait de volonté se refusait à livrer davantage d'informations à l'ennemi, à la fois par peur et par loyauté... mais l'Imperium était toujours là qui brouillait ses pensées. Le juge, en proie à ce débat intérieur, secoua la tête et se frotta les yeux d'un geste impatient comme si cela pouvait le débarrasser du sortilège ; au prix d'un effort de sa volonté, il parvint à répondre, d'une voix à peine audible :

-Je ne veux que collaborer, monsieur Crow, je suis à votre entière disposition... Je ne veux pas trahir le Ministère, ajouta-t-il, sans se rendre compte de l'étrangeté de la phrase.

Protester de son dévouement ne suffirait pas. Il fallait répondre aux questions, malgré l'Imperium qui lui dictait de se taire. Les coudes posés sur ses genoux, il prit sa tête entre ses mains et, sans regarder Crow, entreprit de répondre en ayant l'air de souffrir à chaque mot prononcé :

-Il est exact que j'ai échangé des courriers avec Sheppard. Il m'a contacté après mon interview dans le Chicaneur. Il m'a menacé. Il connaît mon adresse. Je n'ai rien dit parce que j'avais peur.

Impossible, pour l'heure, de parler de l'entrevue de Holyhead, ni de l'Imperium, ni des documents partis par hibou la veille au soir. Le juge essaya de poursuivre, il ouvrit la bouche mais sans parvenir à articuler le moindre mot à ce sujet.


Revenir en haut Aller en bas


    | STAFF DE PN ORIGINS

| STAFF DE PN ORIGINS
Lincoln Crow
Date de naissance du joueur : 07/10/1995
Âge du joueur : 28
Arrivé sur Poudnoir : 08/10/2011
Parchemins postés : 1575



Pensine
Mon casier judiciaire est: vide
Mon niveau magique est: PA5 - Sorcier Dangereux
Ma résistance magique est de: 14PV
Lincoln Crow


Convocation (Lincoln) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Convocation (Lincoln) [Terminé] Convocation (Lincoln) [Terminé] EmptyDim 12 Aoû - 18:53

Lincoln connaissait particulièrement bien les sortilèges impardonnables. De même, il connaissait comme des amis de longues dates, les sortilèges de magie noire de la peur. Une magie si peu reconnue et appréciée à sa juste valeur qu'il se voyait en elle comme dans un miroir. Elle était l'origine même de sa violence : la peur. Elle dictait nos actes, nos pensées, notre façon de réfléchir, d'analyser, et d'agir. Elle contrôlait nos vies et l'environnement, la peur était en elle-même source de vie. Ainsi, pouvoir la contrôler à la seule force de sa baguette, de son esprit et de formules magiques rendait le tout toujours plus séduisant pour Crow... c'était comme créer la vie avec quelques ficelles. Autrefois, alors qu'il débutait tout juste sa carrière de mangemort après être sorti d'Azkaban pour avoir perpétré le crime d'une vingtaine de familles moldues, dont celle de son père, son éducation noire le mena vers d'étranges manuscrits, initiant aux divers arts sombres, tels que la nécromancie ou la domination des ténèbres – une pratique des plus anciennes et des plus obscures à étudier. Cependant, une seule parmi tant d'autres attira le jeune homme de l'époque : celle de la peur. Elle semblait si complexe à manier, si difficile à étudier, si destructrice... elle l'envoûtait réellement. Son apprentissage débuta alors par de nombreux rites plus ou moins complexes et inquiétants, dont l'un le mena à se renfermer complètement sur lui-même pendant plusieurs mois, jusqu'à en devenir paranoïaque. C'était ça la première phase : connaître la peur. La connaître jusqu'à la ressentir. Ainsi, Crow paraissait – et était – sain d'esprit au jour d'aujourd'hui, mais il n'en fut pas toujours ainsi. Le mangemort fut atteint de divers troubles psychologiques comme une paranoïa intensive, de nombreuses hallucinations, des troubles du sommeil dû à des sensations corporelles imaginaires, et autres. D'autres l'auraient même pensé illuminé à cette époque... mais c'était le prix à payer pour penser un jour contrôler la peur et ses nombreux atouts. Connaître la peur... beaucoup osaient le dire, osaient le crier, l'hurler... peu d'entre eux en connaissaient réellement le sens et les implications. D'ordre général, ceux sachant ce qu'est réellement la peur finissaient soit à Saint-Mangouste, se taisaient à jamais, ou devenaient des mages noirs comme Lincoln, mais d'aucun n'osaient le dire, c'était trop... apeurant que d'assurer la connaître... elle était plus qu'une personne, elle était plus qu'une sensation, c'était une nouvelle matière, une autre dimension, un nouveau monde à explorer.

Si Lincoln était un sorcier en phase de devenir Mage Noir maniant la peur et ses nombreux dérivés magiques, il n'en restait pas moins un expert du Doloris, et connaissait presque à la perfection les deux suivants, le sortilège de mort, signature du Seigneur des Ténèbres, et le sortilège de l'imperium, marque significative du Ministre de la Magie, John Mulciber. Il savait reconnaître également le « vrai » du « faux » ainsi que le « dominé » ou le « dominant », et ici, clairement, James n'était pas à l'aise pour être un dominant. Ces propos ne semblaient pas faux pour autant, il y avait simplement quelque chose d'anormal dans sa voix... quelque chose de différent. Peut-être était-ce Lincoln lui-même qui l'apeurait ? Hum... cette vision ne l'aurait pas étonné plus que cela... à vrai dire, sa magie fondatrice faisait en sorte qu'il inspire la crainte, naturellement, et son passage dans le repaire de l'Ordre n'avait rien arrangé. IL n'était pas flippant comme l'est le Seigneur des Ténèbres, non, il était inquiétant, d'une présence dominante et forte, et ça, ça changeait les bureaucrates du Ministère qui avaient l'habitude de se retrouver face à des moutons placés là pour faire joli. Lincoln observa longuement le juge, avec une telle précision et un regard si perçant qu'il s'en serait fallu de peu pour qu'il prenne ses jambes à son cou. Les deux réfléchissaient, rapidement. L'un appréhendait très certainement ce qui allait se passer, encore qu'il était impossible de savoir ce qui tournait dans sa tête, et Lincoln analysait de plus en plus le comportement d'Eccleston. Cette façon de regarder, la sueur à petite goutte, et ses tremblements au niveau des mains, il se rapprochait finalement d'une conclusion intéressante et pour le moins... inquiétante. Si cela s'avérait vrai, alors lui-même, Lincoln, était en danger de mort, ou même pire, le Ministère. Il devait agir au plus vite, mais devait avant tout s'assurer que tout ceci était bel et bien vrai. Il était de nature quelqu'un de très intuitif, et rares furent les fois où son intuition l'eut trompé... mais un rien pouvait tout faire changer, et depuis son enlèvement, rien n'était dit que son jugement ne soit devenu quelque peu hâtif, ou que sa paranoïa, pourtant déjà loin dans son passé, ne resurgisse.
Il reprit le dossier en main, continua à tourner quelques pages, releva les yeux vers son « suspect » et prit une gorgée de whisky qu'il apprécia grandement.

-Collaborer est une chose Eccleston, encore faut-il être assez efficace pour que ce mot ne soit pas vain.

L'art de rendre la situation toujours plus tendue, mais c'était voulu. L'Imperium était un sortilège complexe qui réagissait suivant le ressenti du sujet. Ainsi, si la personne était stressée, ou soumise à une plus forte pression psychologique, la réaction était d'autant plus flagrante que lorsque cette dite personne restait de marbre, car pas inquiétée. C'était un test simple de confirmer ses soupçons, mais ce n'était, aux yeux de Crow, pas suffisant pour accuser quelqu'un d'être soumis au sortilège de l'Imperium... surtout lorsque ce sortilège devait être annulé d'une façon violente et pour le moins terrifiante. Il n'existait qu'un seul moyen d'une radicalité exemplaire : l'enfermement. Lincoln avait ses techniques, apprises aux moyens d'expérimentations pas toutes belles à voir – et certaines étaient encore en exécution dans les sous-sol de son manoir – et sa façon d'annuler un Imperium n'était pas des plus agréables... cependant, son efficacité n'avait d'égale que la mort.

-Il n'aurait fait que vous menacer donc ? Pas de conditions, pas de rendez-vous, pas d'échange physique?

Il notait quelques mots sur le dossier pendant que le juge tenait sa tête entre ses mains à la façon d'un malade mental schizophrène. Lincoln souriait de son côté. Un sourire presque invisible, mais si froid et impassible qu'il donnait l'air féroce au mangemort. Un air satisfait aussi, il approchait du but... ce juge allait le mener tout droit jusqu'à Sheppard, il en était persuadé. Il lui fallait alors monter un plan infaillible pour ne pas laisser l'indésirable numéro 3 s'échapper... et pour ça, il savait sur qui compter. Dévoiler maintenant ses intentions aurait été du gâchis, aussi se contenta-t-il de cocher quelques cases sur les questionnaires montés du dossier, ainsi que de prendre quelques notes, que le juge ne pouvait voir tant l'écriture était rapide et petite, sur une feuille de parchemin. Lincoln était le genre de sorcier à haïr et à prohiber les plumes à papote. Cela lui semblait si dérisoire et superficiel qu'il ne pouvait que mépriser les autres en utilisant. C'était si pitoyable, si rabaissant de pas être capable d'écrire suffisamment vite pour suivre une dictée que c'était à déplorer au plus haut point. Lincoln attendit que le juge termine, et envoya un papier jusqu'au bureau de sa secrétaire. Il releva alors ses yeux perçants sur James et continua d'une voix lente et pourtant si rythmé qu'on en devinait son envie de passer à l'étape supérieure si ses doutes étaient bels et bien confirmés.

-Concernant votre quotidien... pas de troubles majeurs ? Sheppard n'aurait pas tenté une approche plus subtile pour atteindre le Ministère qu'une simple lettre ?

Il fit une pause, histoire que la tension monte, et décida de l'achever grâce aux documents fournis par ses hommes :

-Pas d'entrevue...?

Là c'était clairement obliger l'Imperium à se montrer. Pour Crow, ce sortilège était une sorte de chose vicelarde se glissant à l'intérieur de l'esprit d'autrui. Ainsi, il interprétait l'Imperium comme un esprit vivant dans le corps d'un autre et lui dictant ses actes... et si on savait gérer un Imperium suffisant bien, on pouvait prévoir ses réactions et l'obliger à se montrer aux yeux de tous... l'exercice n'était pas simple, mais il le savait possible, et dans le cas d'Eccleston, qui semblait être soumis à ce sortilège impardonnable pour la première fois, c'était plus simple. Ainsi, il arrêta de tourner autour du pot plus longtemps, tout était une évidence.

-Je vais vous dire ce que j'en pense de tout ça Eccleston... j'en pense que vous n'êtes pas vous-même. Et que Sheppard n'est pas dupe pour vous laisser venir dans mon bureau sans protection.
Lincoln se leva, sorti sa baguette plus rapidement qu'on ne l'aurait prédit – même un bras en moins, il gardait sa maîtrise totale du bras droit – et immobilisa Eccleston d'un mouvement et d'un sortilège informulé.

-L'imperium... une belle invention n'est-ce pas ? Il se trouve que je le manie avec une grande efficacité, loin d'être aussi doué que notre Ministre,je sais en déceler quelques ficelles... et il se trouve que je sais aussi reconnaître quelqu'un soumis ou non à ce sortilège. Je ne peux rien promettre sur votre devenir Eccleston... j'espère juste pouvoir vous rendre votre liberté... un jour.

Le mot clé était « un jour ». A ce moment là, trois exécuteurs entrèrent, et encerclèrent le juge. Crow resta de marbre, debout, fixa l'interrogé. Les autres n'étaient pas au courant du pourquoi était-il immobilisé, ils avaient juste été prévenu par l'intermédiaire du mot précédemment envoyé. Lincoln leur demanda de le saisir et de l'emmener en cellule. Les « cellules » des exécuteurs étaient totalement impossible d'accès par quiconque n'appartenait pas au Bureau, ainsi, personne ne pourrait venir voir ce que foutait là le juge du Magenmagot. Les Exécuteurs étaient soumis au secret professionnel, et Crow ne comptait pas le laisser pourrir ici... oh non, il avait bien mieux comme traitement de défaveur.

La journée se passa, Lincoln avait de nombreux dossiers à terminer, ou à ouvrir, ou bien encore à continuer. Le dossier Sheppard pouvait attendre quelques heures sans soucis. Alors que sonnait les minuit passés, Crow débarqua dans le quartier des cellules, absolument vide, comme le reste du Bureau où même Aeron n'était plus derrière son bureau. Lincoln s'adossa au mur et contempla le juge qui devait s'être rongé l'esprit à cause du maléfice qui était encore loin d'avoir disparu.

-Vous savez Eccleston, peu de gens m'apprécie. En réalité, désormais, plus personne ne m'apprécie, et j'en ai rien à foutre. La compassion, l'amitié, l'amour, ce ne sont que des moyens de vous nuire psychologiquement. Je me suis forgé à cette idée, et j'ai enfin atteint le stade que je désirais depuis longtemps : n'être proche de personne.

Il fit une pause, proposa une cigarette à James, et en prit une qu'il alluma rapidement.

-Vous êtes sous Imperium, mais je ne vois pas un traître. Je vois un gars qui a merdé. Vraiment merdé. J'ai pas envie de vous juger, j'ai pas envie de vous punir, ça, ça me gave voyez-vous ? J'ai pas pour habitude de donner une seconde chance, en fait c'est la première fois, mais voyez ceci comme un avertissement... la prochaine fois, je vous tue.

Ce n'était pas dit avec méchanceté ou agressivité, c'était simplement dit comme ça. La menace n'en restait pas moins une, et elle n'était pas à prendre à la légère, certainement pas. Il aurait pu d'ailleurs l'envoyer à Azkaban pour trahison, et ainsi, au revoir les chances de liberté.

-Nous allons faire en sorte que vous reveniez vers le Ministère. Sheppard a l'emprise sur vous, mais, j'ai l'emprise sur Sheppard.

Sur ces mots, il décocha sa baguette et lança le juge du magenmagot dans un coma superficiel mais duquel il ne pourrait revenir tant qu'un sorcier n'en aurait pas décidé ainsi. Et le départ pour la Baie du Château arriva. Un départ nécessaire pour recommencer à zéro.

HRP : moi j'arrête là. Tu peux conclure !
Crow t'emmène dans son manoir, situé dans une baie surnommée Baie du Château, on continue dans un autre RP, dès que je l'ouvre je te le transmets.
Revenir en haut Aller en bas


    | Membre de PN Origins

| Membre de PN Origins
James Eccleston
Date de naissance du joueur : 10/03/1981
Âge du joueur : 43
Arrivé sur Poudnoir : 31/05/2012
Parchemins postés : 1504



Pensine
Mon casier judiciaire est: vide
Mon niveau magique est: PA4 - Adulte Supérieur
Ma résistance magique est de: 12PV
James Eccleston


Convocation (Lincoln) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Convocation (Lincoln) [Terminé] Convocation (Lincoln) [Terminé] EmptyLun 13 Aoû - 23:28

Curieux comme il pouvait faire froid, tout d'un coup... Prostré sur sa chaise, le magistrat se sentait frissonner, malgré sa veste qu'un instant avant encore il jugeait superflue. À présent, il était glacé, et il était certain qu'il avait la chair de poule – en pleine canicule estivale, il fallait le faire. Ou alors, c'était que les agents de la maintenance venaient de forcer la dose sur le bureau de Crow ? Mais le Directeur du Bureau des Exécuteurs de nuisibles ne semblait pas avoir remarqué le moindre changement de température ; James s'en assura d'un coup d’œil furtif : toujours aussi nonchalant, le Mangemort tournait les pages du dossier ouvert devant lui, et sirotait son whisky. Il y eut quelques instants de silence durant lesquels on n'entendit que le tintement des glaçons contre le verre, puis Crow parla. James avait l'impression que sa voix résonnait bizarrement dans le bureau, mais peut-être n'était-ce qu'un effet de son imagination... Sans détours, il fit savoir au juge que sa « collaboration » était, pour l'heure, insuffisante. Il avait raison, bien sûr ; s'il suffisait d'avoir de bonnes intentions pour être tenu quitte, cela se saurait... Il faudrait passer aux aveux, le plus vite possible, et veiller à ce qu'ils soient complets.

Je dois lui parler, je dois tout lui dire, quoi qu'il m'en coûte. Il en va de la sûreté du Ministère, de la stabilité du régime... J'ai été inconscient, et le moindre des courages est d'assumer... Et puis, peut-être que si je parle, Crow tiendra parole et m'obtiendra un allègement de peine ?
Tu parles. Crow est un Mangemort, il ne t'a fait miroiter la clémence du Ministère que pour te faire parler plus facilement... Et une fois qu'il aura tes aveux, il oubliera ce qu'il a dit, et tu auras gagné un aller simple pour Azkaban. Ne parle pas, ne dis rien. Si tu prononces le mot Imperium, si tu évoques ta rencontre avec Sheppard, ou les documents que tu as transmis, il te tuera sur place. Après t'avoir torturé, bien sûr. Ne dis rien.

Le juge essuya la sueur qui perlait sur son front – étrange, alors qu'il avait si froid – et essaya de faire taire l'Imperium qui lui parlait avec la voix de John Sheppard. L'Impardonnable revenait de plus belle, avec une puissance inouïe, depuis le début de l'interrogatoire ; si James avait pu lutter auparavant, il se sentait, à présent, complètement submergé par le sort et sa vigueur nouvelle. La magie était chose complexe, et l'Imperium avait sans doute décelé en Crow celui qui le ferait céder ; il affermissait sa prise sur sa victime, et prenait à nouveau pleinement possession de l'esprit du juge. Les questions posées par le Mangemort achevèrent de faire paniquer le magistrat, qui leva vers son interrogateur un regard éperdu. Son cœur s'était mis à battre à une vitesse anormalement élevée, et il devait lutter contre une féroce envie de prendre ses jambes à son cou. Son esprit lui semblait s'être scindé en deux parties, l'une désirant plus que tout répondre aux questions de Crow, et l'autre, plus puissante, enfermée dans un mutisme farouche. Le Directeur du Bureau des Exécuteurs de nuisibles ne s'y était pas trompé ; il posait ses questions, en les choisissant soigneusement pour dévoiler l'Imperium. Lorsqu'il parla d'entrevue, James se ratatina encore sur sa chaise, et, d'une voix à peine audible, parvint à confirmer :

-Si... Nous nous sommes rencontrés.

Il fit encore un effort, et plongea la main dans la poche de sa veste, dont il tira le petit morceau de parchemin remis par Sheppard. Il avait emporté, par mégarde, le document, et l'avait retrouvé un peu plus tôt dans la journée... Le hors-la-loi y avait noté ses ordres ; James avait barré la ligne « liste des membres du Magenmagot » et, face à la ligne « adresses des employés du Ministère », noté les initiales des départements qu'il avait déjà fournis à Sheppard. D'une main tremblante, il tendit le parchemin à Crow, sans fournir d'autre explication. Autant signer tout de suite son arrêt de mort... D'ailleurs, le Mangemort se leva et, d'un mouvement vif, immobilisa le juge. Il acheva son suspect en quelques phrases bien senties, évoqua la possibilité de lui rendre sa liberté « un jour », puis trois exécuteurs entrèrent dans le bureau et embarquèrent le juge immobile, comme un paquet, en direction des cellules.

Et voilà, songeait James, impuissant. C'était la fin de l'histoire ; une fin lamentable, comme il se devait. Il allait croupir dans l'une de ces cellules en attendant son procès – ou finir, sans même un jugement, à Azkaban. C'était bien sa place, finalement... Les exécuteurs l'enfermèrent dans un réduit mal éclairé, où régnait une chaleur épouvantable, lui confisquèrent sa baguette magique et se retirèrent sans un mot.

Au début, le juge resta tranquille, assis à même le sol, le regard fixe. Puis, peu à peu, l'Imperium revint, et une rage impossible à contenir s'empara d'Eccleston. Il se leva, se mit à marcher en long et en large d'un pas vif, cognant parfois contre le mur – en pure perte, d'ailleurs. Après un moment, en nage, il jeta sa veste dans un coin, puis sa cravate ; il enrageait de ne pas avoir de montre. Depuis combien de temps était-il là ? Des heures, sans doute. Depuis la veille, très certainement. La soif finit par le calmer, et, à nouveau, il s'assit sur le sol, l’œil torve. La trouille le plongea dans une sorte d'état second, si bien qu'à le voir immobile, la tête basse, on aurait pu le croire endormi.

Vers huit heures, un exécuteur entra dans la cellule pour – enfin ! - fournir au prisonnier un pichet d'eau. James se redressa aussitôt, et lui demanda l'heure, mais l'autre se retira sans avoir prononcé la moindre parole. Le juge absorba la moitié du pichet d'une seule traite, et se remit à arpenter sa cellule, fébrile. Il ne s'arrêta plus de marcher jusqu'au moment où la porte se rouvrit pour livrer passage à Crow lui-même. Ainsi, c'était fini... James s'arrêta net, et fixa le Mangemort. Qu'allait-il lui annoncer ?

Crow se lança dans des explications dont Eccleston perçut mal l'utilité, puis, contre toute attente, offrit au prisonnier une cigarette. James l'accepta avec reconnaissance – il n'avait pas faim, mais fumer lui ferait certainement du bien... La présence de Crow le rendait terriblement nerveux, et il coula un regard en direction de la porte restée entrouverte pour évaluer ses chances de fuir. L'Imperium revenait, encore une fois... Le juge n'avait cependant pas l'esprit assez embrouillé pour ne pas saisir les paroles du Mangemort. Il ne le tenait pas pour un traître, lui accordait sa chance, et l'avertissait, sur le ton de la conversation, que la prochaine fois il le tuerait. La prochaine fois ? Mais il n'y aurait pas de prochaine fois... De toute façon, le juge allait s'enfuir, quitter cette cellule et aller exécuter la fin des ordres de Sheppard – l'Imperium était sans appel. Il jeta le mégot de sa cigarette au sol, prêt à céder à cette impulsion – ce n'était rien, après tout : neutraliser Crow, traverser tout le bureau des Exécuteurs sans baguette et avec la gueule de fou qu'il devait se payer, autant dire une balade... Il ne put faire un geste de plus ; sans lui laisser le temps de comprendre ce qui se passait, le Mangemort tira sa baguette, et lui lança un sort. L'éclair n'était pas vert, c'est tout ce que James put se dire avant de sombrer. Ce n'était pas la mort, même si ça y ressemblait.



Suite ici
Revenir en haut Aller en bas





Contenu sponsorisé


Convocation (Lincoln) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Convocation (Lincoln) [Terminé] Convocation (Lincoln) [Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas

Convocation (Lincoln) [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
POUDNOIR :: 

Détente

 :: Archives :: PN origins :: Monde adulte
-