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Voilà un endroit où le calme règne. Il fallait certes aller du côté moldu et risquer de tomber un problème quelconque mais si tout se passait bien, c'était un endroit idéal. De plus, la journée s'annonçait merveilleuse, malgré les températures en baisse. Minerva qui voyageait ou plutôt transplanait énormément ces derniers temps, aimait prendre un peu l'air dans les parcs. Loin des tumultes, elle avait donc opté aujourd'hui pour Hyde Park.

Cette immense surface de pelouse verdoyante, jardinée avec les plus belles fleurs de la saison, il faut dire que « Hyde Park » faisait partit de l'un des huit parcs royaux de la capitale. Loin des problèmes voilà une belle retraite au calme.

C'était le jour des enfants, aujourd'hui. De nombreuses familles sont venues avec des petits boutchou. Minerva s'était habillée en moldue passait facilement inaperçue contrairement à ce que l'on aurait pu croire. Elle était une petite mamie qui se promenait, toutefois, elle avait conservé sa baguette dans la poche de sa veste.

Le parc présentait plusieurs banc, mais la sorcière opta pour un qui donnait sur le lac central. C'était vraiment un magnifique paysage, si seulement elle pouvait venir ici en toute sécurité et non à regarder sans cesse par dessus son épaule si on ne lui tendait pas un piège. Après avoir prit place sur un des bancs, elle regardait une course de mini voiliers devant elle. Il y a en avait de toutes tailles, avec des étendards plus ou moins menaçants et colorés. Minerva souriait en regardant les enfants encourager le vent à faire gagner leur navire.

Finalement, elle s'appuya en arrière et croisa ses jambes, elle regarda au loin comme si elle cherchait à voir ce qui se cachait derrière les arbres. L'esprit pensif, Minerva ne prêta plus attention à ce qui pourrait surgir derrière elle. Simplement profiter d'un instant de silence et de calme.

Minerva se perdit dans ses pensées. Elle était « l'arbitre » de la course de voiliers qui se tenait devant elle. Les enfants étaient tellement en avant pour mieux faire avancer leurs bateaux que l'un d'eux ne pu s'empêcher d'en pousser un autre. Un énorme « ploouf » fit rire la bande de gamins, ils étaient joueurs et pourtant sans rancune ils continuèrent leur course. Reprenant à maintes reprises telles des manches gagnantes le parcours entre leur rocher à un autre à une centaine de mètres sur leur droite. Minerva ne savait pas vraiment si le parc permettait tout comme elle, à des sorciers de trouver un havre de paix durant une journée. Les gamins émerveillaient, la sorcière, elle s'imagina un instant qu'ils auraient pu être ses petits voire ses arrières petits enfants. Pour cela malheureusement, il aurait du avoir des enfants. C'était peut être mieux ainsi, surtout si elle avait pu prévoir qu'aujourd'hui, elle serait recherchée, traquée par des sorciers qui avaient du eux même l'avoir comme enseignante. Il n'y a rien de pire que d'être traquée par ses pairs, des gens que l'on avait vu grandir, des visages qui parfois ne s'oublie pas aussi facilement. Même avec les années, la lueur dans les yeux d'un être...

La sorcière ne détourna pas le regard de la course de voilier mais sentit quelqu'un arriver et prendre place à l'opposé du banc. Elle resta encore un instant dans ses pensées souriant de croire qu'elle aurait pu avoir des petits boutchou avec Dougal, dommage qu'il ait été moldu. Minerva ne voulait pas vivre la même situation que sa mère avant elle. Et Elphinstone était déjà bien trop vieux pour être père, ça aurait choqué. Mais même si, Minerva était loin de juger les couples, elle n'avait pas eu le temps de se poser réellement avec son mari. Finalement Poudlard et ses étudiants étaient ses principales préoccupations.

Les enfants se mirent à crier de joie, l'un d'eux avait réussi à gagner deux manches d'affilées. Un mauvais joueur lança son voilier dans l'eau ce qui éclaboussa les gens posés sur les bancs alentours. Minerva rabattue ses jambes en arrière quand l'eau arriva sur elle. La bande de garçons lui dirent qu'il avait un gage pour le coup ! Il devait aller à cloche-pied jusqu'au ponton et revenir en changeant de pied d'un aller/retour à l'autre. Mais avant cela, le garçon arriva en direction de la vieille dame, embêté, il s'excusa avant de récupérer son bateau. La sorcière sourit et le garçon partit faire son défi.

Minerva regarda alors le groupe d'enfants encourager leur acolyte. Les yeux émeraudes s'arrêtèrent alors sur le jeune homme assis l'opposé d'elle sur le banc. Il regardait droit devant, lui aussi devait rechercher le calme. La vieille dame n'était pas du genre à s'arrêter comme ça sur quelqu'un d'abord parce que c'était impoli et surtout elle ne cherchait pas à attirer l'attention sur elle. Pourtant, elle pu apercevoir ce qui pourrait être une baguette dans la veste du jeune homme. Il ne faisait pas partit du Ministère sinon il ne se serait pas contenter de s'asseoir, il l'aurait attaquer par derrière depuis bien longtemps déjà. Minerva observa encore une fois le profil du jeune homme, il lui disait quelque chose mais pas moyen de passer inaperçu même avec des regards furtifs en sa direction. Elle décida de lui parler directement.

-Bonjour, excusez-moi, on ne s'est pas déjà vu quelque part, monsieur ?

C'est nul comme accroche mais tellement bateau, c'est le cas de le dire. Mais c'était le seul moyen pour la sorcière de croiser le regard de son interlocuteur. Minerva n'était pas physionomiste à cent pour cent mais si elle avait déjà rencontré son interlocuteur, elle le saurait aussitôt. Au pire, elle aura discuté avec quelqu'un aujourd'hui.

Le regard de la vieille dame s'était arrêté sur un visage qui lui rappelait quelqu'un, mais pas moyen de se rappeler qui ? Après tout, depuis qu'elle n'était plus à Poudlard, elle voyait beaucoup plus de visages. Pourtant celui-ci, lui disait bien quelque chose mais c'était plus vieux, bien plus vieux que la prise de pouvoir du Seigneur des Ténèbres. Ne voulant pas paraître insistante et surtout malpolie, Minerva prit son courage à deux mains et interpella le sorcier.
Elle lui demanda simplement s'ils ne s'étaient pas déjà rencontré à un moment ou à un autre de leur vie respective. La sorcière se tourna un peu plus vers son interlocuteur pour mieux lui faire fasse et qui sait le reconnaître avant lui.

A la différence du jeune homme, Minerva n'avait pratiquement pas vieilli de visage, seulement des rides qui se sont accentuées au fil des années, mais elle restait pratiquement la même sorcière d'il y a vingt ans au moins. Même dans le monde moldu, elle pouvait être reconnue entre mille. La sorcière laissa alors le temps à l'intéressé de se rendre compte de ce qui se passait.

-Professeur McGonagall ?

Minerva sourit, elle le laissa se rapprocher d'elle afin de paraître plus discret. Il faut dire que sur le coup, l'ancienne directrice-adjointe avait regardé furtivement autour d'elle. Le jeune garçon était loin d'être discret, sûrement l'émotion de retrouver un professeur qu'il a du supporter pendant sept années durant sa scolarité. Minerva ne connaissait toujours pas l'identité de son interlocuteur, mais une fois que ce dernier fut suffisamment proche, le suspens s'estompa.

-Augustus O'Connell, vous vous souvenez de moi ?
-Voilà un nom que j'aurai du mal à oublier, monsieur O'Connell. Excusez-moi, vous avez tellement changé, vous voilà adulte. J'oublie rarement les étudiants qui présentaient un intérêt pour la matière que j'enseignais. D'ailleurs si ma mémoire ne me fait pas trop défaut, il y avait surtout dans cette matière où vous excelliez.

La vieille dame inclina alors la tête sur le côté en direction de l'Irlandais. Elle lui souriait simplement, Minerva faisait appelle à sa mémoire pour remettre le jeune homme dans le contexte où elle l'avait connu. Avant qu'elle n'ait plus dire quoique ce soit de plus, il avait déjà reprit la parole.

-Je ne m'attendais pas à vous croiser en plein Londres, professeur.
-Oh vous savez, Augustus, excusez-moi je peux vous appeler par votre prénom ? La sorcière se familiarisait plus facilement avec ses anciens étudiants en les appelant par leur prénom, tout en gardant le vouvoiement par preuve de respect envers eux. Elle reprit alors la parole. Et bien vous savez, il est parfois plus prudent d'être au cœur de la tempête et non sur son chemin pour être en sécurité. Et puis, peu de sorciers viennent fouiner ici, c'est un coin essentiellement moldus. Mais dites-moi que devenez-vous ? Les temps doivent-être difficiles pour vous ?

La sorcière faisait allusion aux décrets ministériels qui ont été mis en place pour « classer » les sorciers dans la société. Plusieurs souvenirs concernant O'Connell remontèrent de sa mémoire. En effet, les parents du jeune homme était ou du moins pour l'un d'entre eux était moldu, tout comme elle. Il n'avait pas le profil d'un sorcier recherché, il devait souvent regarder par dessus son épaule si tout allait bien. Si seulement Minerva pouvait l'aider. Elle ferait tout son possible mais pour cela elle devait savoir ce qu'est devenu l'un de ses anciens Gryffondor.

Minerva inclina la tête sur le côté en attendant les réponses de son ancien élève. La sorcière avait su garder sa fierté malgré sa situation actuelle. Elle avait bien conscience que les sorciers d'aujourd'hui n'étaient plus ceux qu'elle avait connu. Les décrets et la propagande avaient fait leurs devoirs en ciblant les « terroristes » comme des sorciers dangereux. Il était facile pour un sorcier de se retrouver en mauvaise posture, cette commission de sang est une abération depuis la nuit des temps. Mais elle reste dans les coutumes de la minorité, hors aujourd'hui, cette minorité avait le pouvoir de son côté. La sorcière repensait souvent à cela, et dire que le Mage Noir est également un sang mêlé, certes héritier de l'un des fondateurs de Poudlard, mais si les autres reconnaissaient leurs erreurs...sauf qui n'arrivera sans doute jamais.

-Oui, j'ai même eu un Optimal à mon ASPIC de métamorphose. Je crois que je vous avais écrit pour vous le dire, lorsque j'avais reçu les résultats...

Quoiqu'il en soit, Minerva écoutait Augustus avec attention, il lui expliqua ce qu'était devenu sa vie après ses ASPIC. La sorcière ne se rappelait pas du contenu de chaque lettre qu'elle avait reçu de ses anciens étudiants, elle se souvenait plutôt de ceux qui lui avaient dit de vives voix ou qu'elle aurait croisé par la suite. Il y avait quelques exceptions cependant, ceux qui l'avaient marqué durant leurs sept années soit par la manière la plus classique, les heures de colles ou les convocations dans son bureau afin de trouver un terrain d'entente. Soit, les élèves un peu catastrophe mais qui réussissaient dans sa matière. Et maintenant qu'elle y pense, elle se souvenait de beaucoup d'étudiants. Elle souriait à son souvenir alors que son interlocuteur se rapprochait davantage d'elle, on aurait dit qu'il ne voulait pas que les moldus d'à côté l'entende.

-C'est vrai que ce n'est pas facile, en ce moment. Je viens de perdre mon travail parce que je n'ai pas mes papiers du sang... Enfin, mon patron m'a dit qu'il me gardait la place, mais le temps que j'aie ce papier, il aura engagé quelqu'un d'autre. J'attends ma convocation devant la commission du sang. Je me demande d'ailleurs si c'est bien raisonnable d'y aller. Avec un père moldu et irlandais, je ne sais pas si c'est très prudent d'aller me jeter dans la gueule du loup. Le problème, c'est que si je n'y vais pas, je deviens hors-la-loi... Qu'est-ce que vous en pensez, professeur ?
-C'est à moi que vous me demandez ça.

Elle qui était dans le même cas que le jeune homme. Enfin à quelques détails près. Elle reprit son sérieux, soupira et fini par déclarer.

-Tout dépend si votre vie actuelle vous convient. Ce que je veux dire, il n'est pas agréable d'être recherché, dévisagé par son entourage, parce qu'on ne partage pas le même point de vue que le Pouvoir. D'autant plus si on a du sang moldu dans les veines. Certes, vous n'avez pas l'avantage peu de gens apprécient les Irlandais, surtout après ce qu'il s'est passé. Je ne peux pas vous conseiller de devenir Hors la Loi ce ne serait pas mon style de conseil.

La sorcière se tût et si, il était manipulé par le Ministère pour remonter la filière des Hors la Loi, elle ne pouvait pas se permettre après une rencontre fortuite de le ramener afin qu'il se joigne à eux. Ça serait irresponsable et idiot de la part de la sorcière. Le risque était grand même si elle se doutait bien, qu'après la mort de sa mère, il n'allait pas venir vers l'ancienne professeure et tenir ce genre de discours. Les choses évoluent et s'il voulait vraiment opter pour l'option hors la loi, la sorcière avait besoin de preuves.

-Je ne veux pas paraître sans cœur, mais si vous avez un travail et si votre employeur vous a certifié votre place, que puis-je vous dire de plus ? Passez votre commission et vous verrez bien ce qu'il en ait. Et puis, vous n'avez rien fait qui pourrait vous mettre dans l'embarras, jeune homme.

Minerva avait eut des échos très brefs de comment se passaient les commissions, elle n'avait pas eu tous les rapports depuis sa mise en place. Mais elle en avait une petite idée. La sorcière était légèrement embarrassée de la situation, si ça tenait qu'à elle, elle l'aurait bien prit sous son aile mais là ce n'était pas seulement la vie d'Augustus O'Connell qui était en jeu mais celle des autres Hors la loi également. Après quelques instants de silence, elle demanda.

-Etre hors-la-loi est une extrême, vous avez sans doute réfléchit à diverses options, non ?

Le front barré d'une ride horizontale, le regard perdu dans le vague, Augustus était manifestement soucieux. Il fixait sans les voir les enfants occupés à faire la course un peu plus loin ; ses pensées et son inquiétude l'avaient entraîné bien loin de Hyde Park et même de Minerva McGonagall, mais il n'avait pas perdu son habituel sourire. Qu'est-ce qui pouvait le lui faire perdre, d'ailleurs ? Même à l'enterrement de sa mère, il avait eu ce sourire, au point que les quelques parents et voisins présent l'avaient cru idiot, ou insensible, ou les deux. Ce n'était pas la perspective d'une commission du sang avec un des larbins du régime qui allait le faire déprimer. Il était, à vrai dire, assez loin d'imaginer ce qui pouvait se passer lors de ces commissions, et il pensait pouvoir s'en tirer assez facilement. Il ignorait par exemple que certains interrogés quittaient le Ministère pour Azkaban, lorsqu'ils n'avaient pas répondu correctement aux questions... Si cela tournait mal, Augustus était résolu à passer à la clandestinité – il connaissait assez bien le monde moldu pour y passer inaperçu – le temps de pouvoir regagner l'Irlande. Son père l'accueillerait volontiers, et il n'aurait plus qu'à trouver du travail là-bas, à moins qu'il ne décide de rejoindre l'armée qui se préparait à affronter les puristes anglais...

Le professeur McGonagall avait eu l'air affectée par les propos de son ancien élève. Augustus ignorait qu'elle était de sang-mêlé elle aussi ; bien sûr, il savait qu'elle était recherchée, mais croyait que c'était uniquement à cause de son rôle de résistante. Il ne s'était jamais intéressé au statut du sang des gens qu'il fréquentait, et ce n'était pas l'obsession du régime pour la pureté qui l'incitait à le faire. Elle lui parla brièvement de la vie de hors-la-loi, sans lui cacher ce que cela avait de difficile ; Augustus, pour un instant, cessa de sourire et répondit gravement :

-Oh, je me doute bien que ça ne doit pas être agréable... Mais je suis dans une mauvaise situation, vous comprenez. Mes origines font de moi un indésirable. En plus, mon père a quitté le pays à la prise de pouvoir de... Vous-Savez-Qui, mon frère et ma sœur aussi... Ils vont considérer que c'est de la trahison, non ? Même si moi je suis resté, ça ne les empêchera pas de me soupçonner d'être un espion par exemple. Ils sont tous cinglés dans ce ministère, de toute façon, on ne peut jamais savoir ce qui va se passer, conclut-il fermement.

Le professeur lui demanda s'il avait d'autres projets que celui de devenir hors-la-loi. Pour se laisser le temps de réfléchir à sa réponse, il tira de sa poche son paquet de cigarettes, déjà presque vide, et le tendit à McGonagall :

-Une cigarette, professeur ?

Il s'en alluma une au moyen d'un briquet moldu aux couleurs du club de football gaélique du comté de Tipperary, et prit une bouffée de tabac avant de répondre enfin :

-En fait, je n'ai pas vraiment réfléchi à ce que je pourrais faire. Jusqu'à présent, je n'avais pas eu à m'en soucier, je travaillais sans ce fichu papier... Si ça ne se passe pas bien, je pensais rejoindre le reste de ma famille, en Irlande... Bien sûr il faut arriver à franchir la frontière mais je peux toujours prendre l'avion, ça ne me fait pas peur et il y a certainement moins de contrôles du Ministère de la Magie. En plus, la guerre menace là-bas, et je suis inquiet... Je serais peut-être plus utile là-bas à essayer de repousser les cinglés du Ministère qu'ici à faire la plonge dans un restaurant... vous ne croyez pas ?

Minerva observait toujours du coin de l'oeil les environs. La méfiance était de mise depuis quelques années maintenant. Ah ! Qu'elle n'aimait pas regarder sans cesse par dessus son épaule, elle se souvenait du comportement d'Alastor Maugray à l'époque où lui-même faisait preuve de paranoïa. Il se sentait observé tout le temps, bien sûr, Minerva avait ce côté pausé qui la rendait nullement paranoïaque, mais n'empêche la situation dans laquelle elle était n'était pas de tout repos. Et quand elle entend un de ses anciens élèves hésiter sur son avenir. Elle ne peut lui apporter de réponses satisfaisantes. Elle qui a toujours été de bons conseils, ne parvenait pas à faire passer un message clair au jeune O'Connell.

Ce dernier en revanche parlait d'une voix et une opinion franche, bien plus directe et surprenant que la sorcière. Il est vrai et d'ailleurs elle l'avait également remarqué, le garçon partait avec des obstacles de taille à sa commission de sang. Ses origines n'étaient pas faciles à porter, même si Minerva était bien au dessus de ce genre d'observation. Quand la question du sang fut posée, Minerva avoua son appartenance à ces deux mondes. Peu de gens savait la vérité sur les origines de l'écossaise. Et à chacune des personnes que l'ancienne professeure avait confié cet élément sur sa vie privée, chacune d'entre elle avait cet air, l'air étrange, surpris comme l'avait Augustus. Le jeune homme reprit néanmoins la parole, il était devenu sage d'esprit avec le temps.

-Oh, je me doute bien que ça ne doit pas être agréable... Mais je suis dans une mauvaise situation, vous comprenez. Mes origines font de moi un indésirable. En plus, mon père a quitté le pays à la prise de pouvoir de... Vous-Savez-Qui, mon frère et ma sœur aussi... Ils vont considérer que c'est de la trahison, non ? Même si moi je suis resté, ça ne les empêchera pas de me soupçonner d'être un espion par exemple. Ils sont tous cinglés dans ce ministère, de toute façon, on ne peut jamais savoir ce qui va se passer.
-Vous avez raison malheureusement.
-Une cigarette, professeur ?
-Non merci. J'ai suffisamment à faire avec ma santé, je ne vais pas rajouter la fumée à ma vie. Mais c'est gentil d'avoir proposé.

Minerva n'avait jamais fumée de sa vie, elle n'avait jamais compris pourquoi les gens aimaient se détruire de l'intérieur. Après tout, elle aussi aurait pu être attirée mais elle préférait boire un verre de whisky de temps à autre plutôt que de fumer. Chacun son trip comme disent les jeunes moldus.

-En fait, je n'ai pas vraiment réfléchi à ce que je pourrais faire. Jusqu'à présent, je n'avais pas eu à m'en soucier, je travaillais sans ce fichu papier... Si ça ne se passe pas bien, je pensais rejoindre le reste de ma famille, en Irlande... Bien sûr il faut arriver à franchir la frontière mais je peux toujours prendre l'avion, ça ne me fait pas peur et il y a certainement moins de contrôles du Ministère de la Magie. En plus, la guerre menace là-bas, et je suis inquiet... Je serais peut-être plus utile là-bas à essayer de repousser les cinglés du Ministère qu'ici à faire la plonge dans un restaurant... vous ne croyez pas ?
-C'est certain qu'il vaut mieux aider ses proches plutôt que d'être entravé ici. Si vous pensez que c'est plus judicieux de fuir, faites-le. Je ne suis pas votre tutrice, jeune homme. Sachez simplement qu'il n'est pas facile de vivre recherché au risque d'être trahis par une ancienne connaissance qui voulait juste se protéger du Ministère.

McGonagall baissa la tête. Elle regarda l'heure sur sa montre. Elle devait s'en aller bientôt. Le parc était surveillé au bout d'une certaine heure. Elle avait ses habitudes et eux aussi.

-Je suis navrée monsieur O'Connell de ce qui vous arrive. Mais je vais devoir vous abandonner, il se trouve que des mangemorts font parfois leurs rondes dans ce parc en fin de journée. La sorcière se leva doucement pour ne pas attirer l'attention vers elle. Sachez que si vous avez besoin de quoi que ce soit, je ferai mon possible pour vous venir en aide.

Minerva afficha un sourire sincère. Ce geste signifiait plusieurs choses mais également un « bonne chance » pour la suite. Qu'il choisisse ou non de passer sa Commission et dans assumer les conséquences. La sorcière fit quelques pas, elle avait encore du temps devant elle avant l'éventuelle arrivée des mangemorts ou autres employés du Ministère, avant de se diriger vers l'une des sorties du parc moldu.