La matinée commençait fort, et Rygger Yaxley était ravi. Enfin un dossier un peu complexe, un peu intéressant, un dossier qui pouvait se terminer par un envoi à Azkaban. Le commissaire du sang en avait clairement assez de tous ces élèves imbus d'eux même, ne comprenant rien à ce qui se passait, qui prenaient la commission du sang comme un jeu. Ce n'était pas un jeu, c'était la seule et unique barrière contre le bourbisme. Car les sang-de-bourbe mentaient, ils mentaient comme des arracheurs de dents pour passer les mailles du filet et souiller la société sorcière puriste. Rydg était membre du PPA, il croyait dur comme fer à l'idéologie du partie et détestait tous les sang mêlés et les nés moldus. Car les sang mêlés valaient à peine mieux, dans son esprit, que les nés moldus.

Mais ce n'était pas le pire. Un sang mêlé irlandais valait beaucoup moins qu'un sang mêlé anglais. Il y avait des chances pour qu'un sang mêlé anglais soit un puriste et soit donc rattrapable, comme le montrait l'exemple du nouveau président-sorcier du Magenmagot, James Eccleston, qui s'était battu à Sligo. Mais les irlandais étaient des bourbistes par nature, alors autant dire qu'un sang mêlé irlandais était un cas irrécupérable pour Rygger. S'il était à moitié anglais...c'était à voir, mais il n'aurait pas de pitié. De toute façon, personne n'avait de pitié de la part de Rygger Yaxley. Et puis, vu que c'était un irlandais, et le premier dossier de la journée, autant s'amuser un peu. Rygger finit une tasse de thé, fuma une cigarette, et sortit, son dossier sous le bras, voir la sécurité. Il s'adressa à eux d'une voix sèche et clair :

"Murdoch, Baldwyn, lorsque Augustus O'Connell arrivera ici, vous lui prendrez sa baguette et vous me l’amènerez personnellement. Et vous resterez dans mon bureau pendant l'entretien. "

Oh, Rygger n'avait aucunement peur de O'Connell. Il faisait simplement pour l'impressionner. Puis il retourna dans son bureau. A l'heure dite, Alec Murdoch et Charly Baldwyn entrèrent, encadrant un rouquin ayant définitivement une tête d'irlandais. Ledit rouquin s'assit. Baldwyn posa la baguette sur le bureau de Yaxley, et rejoignit son collègue derrière le fauteuil de ce dernier. Le commissaire commença alors à parler :

"Bonjour, monsieur O'Connell. Je suis Rygger Yaxley, le commissaire chargé de définir votre statut du sang. Si vous tentez de me mentir, eh bien, les conséquences seraient fâcheuses. D'autant plus fâcheuses vu vos origines, je dois dire."

Pas de menace, juste un constat.

"Bien, ceci étant. Interrogeant : Rygger Tywin Yaxley, commissaire du sang. Interrogé : Augustus O'Connell, prétendant au statut du sang mêlé. Vous répondrez par oui ou par non à mes questions, et me corrigerez si nécessaire. Vous vous appelez bien Augustus O'Connell ? Vous êtes de bien de nationalité britannique, bien que d'origine irlandaise ? Né à Londres le 7 Mai 1969 ? Sans emploi fixe, bien évidemment ? Veuillez préciser votre adresse actuelle. Ceci est bien votre baguette ?"

Rygger montra la baguette que les deux de la sécurité avaient prise. Puis il reprit :

"Bien. Vous prétendez au sang mêlé. Parlez moi de vos parents. Qui d'entre eux a corrompu la pureté d'un sang sorcier ? "

Il gardait beaucoup, beaucoup de questions en réserve.

Les irlandais. En lui même, ce nom, cette nationalité, prononcée, crachée, avec haine et mépris par Rygger Yaxley, symbolisait tout ce qu'il y avait de plus détestable et de plus immonde dans la sorcellerie. Bourbiste par nature, ils ne pouvaient s'mêpecher de mentir. Ils avaient volontairement sombré dans la décadence et cherchaient maintenant à contaminer le reste du monde sorcier en mentant encore, en prétendant être de sang pur et en voulant assoir le bourbisme. Comme si ça ne leur suffisait pas d'avoir saccagé la société sorcière dans leur pays d'origine, il fallait qu'ils viennent mettre en péril la société anglaise, le modèle par excellence du purisme réussi. Mais ils n'y arriveraient pas. Rygger Yaxley était un homme ferme, et il veillait au grain. Il ne laissait jamais rien passer, interrogeait, réintérogeait, emprisonnait, martyrisait, mais il obtenait la vérité. On aurait pu comparer Rygger Yaxley à un bouledogue, féroce et bien décidé à en découdre. Et une fois qu'il tenait une pièce il ne la lachait plus.

La tête d'Augustus O'Connell ne lui revenait pas. Rygger avait du flair, il sentait les dossiers sensibles où il pouvait s'amuser à martyriser les gens. Humilier un sang mêlé était normal et humain pour lui. Surtout que ce sang mêlé là avait apparement une tendance à être un peu molduphile, de qui n'était pas vraiment à son avantage. Enfin, il y avait certains sorciers qui n'avaient pas vraiment le choix, mais là, ça faisait beaucoup. Le convoqué avait un nom irlandais, la dégaine d'un irlandais, était à moitié irlandais, était à moitié sang mêlé, et en plus vivait dans un quartier moldu. Non, il n'y avait pas à dire, ça faisait beaucoup trop de coincidences. Il y avait forcément quelque chose de louche là dessous. Rygger prenait des notes. Impassible. Il ne serait pas complaisant, il ne fallait pas compter la dessus. Surtout que l'autre s'amusait à ne rien dire. Le commissaire n'aimait pas ça du tout. Avoir de l'assurance et collaborer, voilà ce qu'il fallait pour arriver à passer un entretien sans problème avec Rydg. Une tête froide et logique, comme lui, assez tenace pour lui résister mais assez polie pour savoir où était sa place. Il posa sa plume tranquillement. Elle fit un petit bruit sec, à l'image de son propriétaire, lorsqu'elle atterit sur le bureau. Baldwyn et Murdoch étaient toujours là, impassibles eux aussi. Rygger remarqua sur le ton de la conversation :

"Donc vous trouvez malin de faire de la rétention d'information ? Vous savez ce que ça peut vous couter, obstruction au travail d'un commissaire du sang ? Non ? Je vais vous le dire, moi. Azkaban. Eh oui, monsieur O'Connell, ni plus ni moins. Azkaban."

Une pause. Le ton était plutôt aimable, impersonnel, comme si ce n'était pas le problème de Rygger, alors que c'était bien de lui que dépendait le destin d'Augustus. Mais le commissaire s'en fichait. Détruire des vies en envoyant des innocents en prison ne lui posait pas problème. Il estimait être dans son bon droit. Après tout, il oeuvrait pour le purisme. Il avait tous les droits. Tous. Il se pencha légérement en avant, comme s'il voulait faire une confidence à O'Connell. Mais ce n'était aucunement le cas. Cette fois le ton était clairement menaçant, aiguisé et froid comme une lame de rasoir :

"Alors je vous conseille fermement de collaborer, sinon il vous en cuira. Je suis clair ?"

Une fois qu'il jugea ce point éclairci, il continua, comme si de rien n'était. Tout ça ne le concernait que très peu, finalement. Lui, il était juste là pour décider si O'Connell méritait ou non de se faire pendre. Une fois cela établit, si c'était positif pour lui tant mieux, sinon tant pis. Rygger ne s'intéressait pas au sort des malheureux qui passaient à la ocmmission. Il s'en fichait complétement. Il était comme un dératisateur, dans son esprit quelque peu tordu. Et on n'avait pas de pitié pour les rats. Il reprit séchement :

"Je veux l'identité exacte et complète de vos parent. Leur nationalité à tous les deux. Leur profession. L'école et/ou la maison où est allée votre mère. Leur lieu de résidence. Et les documents qui le prouvent."

Il sourit d'un air faussement aimable à Augustus O'Connel :

"A moins que vous ne soyez un sang-de-bourbe doublé d'un abruti, vous avez bien sur des papiers prouvant vos dires, hm ?"