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Cher (e) Sorcier (e),
Tu viens de débarquer dans un monde de la Magie subissant la dictature cruelle et sanglante de Lord Voldemort !
Un Monde où tout n'est que pouvoir, les faibles ne survivent pas ou suivent péniblement les forts.

Poudnoir est un forum qui se veut le plus réaliste possible ainsi la violence des combats et l'atmosphère de cette dictature est retransmise le mieux possible.
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No distance left to run || Mary [Fini]

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Benjamin Mulciber
Date de naissance du joueur : 24/08/1994
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Benjamin Mulciber


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MessageSujet: No distance left to run || Mary [Fini] No distance left to run || Mary [Fini] EmptyLun 29 Sep - 17:27

Tu pourrais dire que tu t'en fiches. Que la route s'arrête là. Benjamin Mulciber souriait de lui même : bien sur qu'il essayait de se convaincre lui même, mais ça ne marchait pas. Ne pouvait pas marcher, et ne marcherait jamais. Alors pourquoi s'accrocher au passé. Il ne savait pas bien, et ne l'avait jamais bien su. Son passé était mort : une terre étrangère, en somme, car l'homme qu'il avait été n'existait plus. Il avait tourné la page, banni finalement l'identité qui était la sienne, pour ne rien devoir à personne. Même son nom, ça lui plaisait de ne le devoir qu'à lui même. Oui, Ben Mulciber n'existait plus : et si ce nom voulait encore quelque chose, il signifiait désormais beaucoup moins que Limonkov. Benjamin Mulciber ne pouvait pas être autre chose que Benjamin Mulciber, et ce personnage là était lié à un nom. Il avait fait mentir ce nom, c'était vrai : mais finalement, comme une entité, sa famille s'était rappelée à lui. Quoi que tu fasses, quoi que tu sois, tu seras un pantin. Parfois nous t'oublions intentionnellement et tu en profites pour te construire des ponts, des ailes, des rêves chimériques; puis nous étendons la main, te secouons un bon secouement et te revoilà pantin. Et puis il en avait eu marre de mentir. Il le savait, ça ne marchait pas, ça n'effaçait pas ce qu'il était. La première personne à qui tu mens, quand tu mens, c'est toi-même. Et pour que tu te mentes c'est pour te leurrer toi-même. Et pour que tu te leurres il faut qu'à tes propres yeux tu ne vailles pas grand-chose.

Il ne se jugeait pas meilleur ou pire qu'un autre. Il jugeait juste, de manière pragmatique, que l'homme qu'il avait été ne valait pas grand chose. Mais ce pas grand chose, c'était déjà exister, alors vaille que vaille, coûte que coûte, il défendait cela. Peut-être que personne ne comptait, comme individu, plus qu'un autre, peut-être qu'il était un criminel qui méritait qu'on le juge et qu'il défendait des gens qui méritaient eux aussi d'être jugés. Peut-être. Il n'était pas parfait. Mais il essayait d'être meilleur. Il se souvenait d'où il venait et du mal qu'il avait fait, du mal qui lui avait été fait. Oui, souvent, il avait échoué, et il avait aussi pris de mauvaises décisions, c'était vrai ; Benjamin ne l'avait pas oublié, il était très probable qu'il ne l'oublierait jamais. La pire défaite en tout, c'est d'oublier, et surtout ce qui vous a fait crever.

Alors pourquoi, pourquoi ne pas renoncer au passé ? Pourquoi ne pas simplement accorder de l'attention au présent ? Thomas savait le faire. Pas Benjamin. Tom n'avait plus qu'un objectif : la Justice, quelqu'en soit le prix, la Résistance, mais la Résistance comme personne, pas même Granger, ne pouvait l'imaginer, quelque chose d'une trempe que Ben ne pourrait pas atteindre, jamais. Sa détermination, son courage avaient quelque chose d'inhumain, d'autant que ce qu'il exigeait de lui-même il l'attendait aussi des autres. Il considérait comme de la lâcheté de parler sur autre chose que l'horreur du purisme : cela revenait à le taire. Mulciber n'était pas comme ça. Il luttait parce qu'on lui avait volé une vie, sa vie, comme on avait volé la vie d'autres gens. Il lui restait le présent et une vie qu'il s'était bâti seul. Et le passé. Le passé était à pleurer.

Tu as cru que l'amour de Natasha, la langue russe, la lutte allaient te délivrer, te permettre de solder un passé dont tu ne veux pas et qui se répète en toi implacablement. Mais l'amour t'a menti, et tu ne parles toujours pas russe – pas bien. Et ton passé reste. Pas besoin de sauter par la fenêtre pour mourir, d'autres comme toi meurent très bien vivants. Ton passé reste.

Soit. Mais c'est le mien.

Peut-être qu'il était temps, après tout, de renouer avec. Il ne pouvait, de toute façon, plus faire demi-tour. Et il était entré, dans cet entrepot de Bristol, comme ça. Avec l'idée que si un des mecs de Vaas lui disait qu'il n'avait pas le droit d'être là, il lui péterait la gueule. Parce que la seule personne qui pouvait essayer de lui faire ça, à lui, c'était Llewelyn.

Son frère. Benjamin ne s'était pas posé la question de savoir ce qu'ils se diraient, ni pourquoi ni comment. Non. Il ne savait pas même exactement ce qu'il fichait là. Mais il y était. Et il était trop tard pour reculer, maintenant. Quelque chose, disait-il, se joue à ce moment, qui est de l'ordre de la guerre totale, de la débâcle totale, de la métamorphose totale. C'est une destruction psychique, cela peut être une refondation.  

Et puis voilà. Il était là. Et bien sur, il se demandait quoi dire. Il ne savait même pas exactement s'il était sur que ce soit Llew en face de lui. Le souvenir qu'il en avait, c'était celui d'un mome, d'un simple mome, pas de ce garçon, presque adulte. Il ressemble à quelqu'un que j'ai déjà vu. Qui ? Bon Dieu, il ne savait plus. Si. Le gosse. Le cousin de Mike. Comment il s'appelait ? Il ne savait plus, mais oui, il lui ressemblait. Et ça ne l'aidait pas à commencer la conversation. Ils ne devaient pas avoir l'air intelligents, tous les deux, à se regarder en chimère de faience, comme ça. Ne pas chercher quoi dire d'intelligent, laisser venir les mots qui sortent de sa bouche : ce ne sont pas forcément les bons, mais c'est seulement comme ça que les bons ont une chance de sortir.

« Salut. »

Oui, comme entrée en matière, il y avait eu mieux, mais que pouvait-il dire d'autre, sans tomber dans le cliché absolu ? Le tout était de tout dire et il manquait de mots et peut-être d'audace. De courage. Un gamin qui prononce le mot « frère » devrait être certain que son frère est un héros, un preux, et un frère qui n'est pas capable d'apparaître ainsi aux yeux de cet enfant n'est pas digne d'être appelé frère.  Et d'ailleurs, ce n'est pas ainsi que Llewelyn le nomma :

« Benjamin. Qu'est-ce que tu es venu foutre ici ? 
-Te voir. Ca paraissait évident, non ?
-Ouais, sans doute. Maintenant c'est fait, et on a rien à se dire. Tire toi. »

Apparemment, il avait encore moins d'humour qu'il le pensait. Celui de John était franc, honnête. L'humour de Benjamin pouvait correspondre à une certaine forme de cynisme. Celui de Llewelyn, pour ainsi dire, était inexistant. Peut-être aussi que Limonkov était un peu hors de la réalité. Comme s'il suffisait de revenir pour tout arranger.

« Ecoute, Llewelyn, je sais bien que tu m'en veux, mais écoute...
-Ecouter quoi ? Tes excuses ? Me dire que tu étais désolé ? Tu crois quoi, Benjamin ? Que tu peux te pointer, comme ça, et que je vais tout oublier ? Tu sais pas ce que j'ai vécu, putain. C'est pas toi qui les a subi, c'est moi, moi et encore moi, toujours ! Tu imagines, un peu ? J'étais le pauvre gosse qui jamais ne devait arriver à la cheville de son frère. Je te détestais, putain, Ben, je te détestais, et comment tu voulais que je fasse autrement, hein ? Bordel, t'as pas vécu avec ça toi. Je le voulais, je le voulais vraiment, que tu reviennes pas. Au moins, ça aurait été simple, finalement ! J'aurais été le sale con qui avait causé ta mort – parce que oui, c'est ça qu'on m'a vendu. Et j'y croyais, tu piges, j'y croyais à ça. Et j'aurais tellement voulu que tu puisses me pardonner...mais ça, ça, c'est fini, bien fini. T'as trahi. J'ai perdu des années à essayer de ressembler à un traitre. A mener une existence que je pigeais même pas. Alors non. Je vais pas t'écouter. Je veux pas te parler, non plus. Je veux que tu t'en ailles. On a rien à se dire. Rien. »


Ce n'est pas vrai. On a tout à se dire. Beaucoup de choses, encore, mais Ben n'insista pas. Il aurait pu, aurait du peut-être. La vérité, c'est qu'il se contenta de choisir un mauvais angle d'attaque :

« C'est grâce à moi si tu es là... 
-Ah ouais ? Ouais, peut-être. Et alors ? Je devrais te remercier ? Je devrais être reconnaissant ? »
Un instant, il se demanda si son frère n'allait pas le frapper, mais Llewelyn continua : « Ah, non, je sais, que je vienne avec toi. Ben non. Je te dois rien. Je t'obéis pas. Et je décide tout seul de ce que je fais de ma vie. En ce qui me concerne, notre relation s'arrête là. Et si t'essaye de décider à ma place, si tu reviens ici, je te promets, Ben, je te jure, je te le ferais payer. »

Sans laisser le temps à son ainé de répliquer quoique ce soit de fin ou d'intelligent, ou même d'humain, sans lui laisser aucune possibilité de changer les choses, ou de s'expliquer, ce qu'il était pourtant venu faire au départ, il se tira. Trop sonné parce qu'il venait de se passer, par cette conversation si brutale où il n'avait pas pu en caser une, Benjamin resta un instant hébété avant de se reprendre. Heureusement, aucun des mecs de Vaas n'avait vu ça, sans quoi il ne donnait pas cher de sa crédibilité...ah, tiens, si. Une gamine. La gamine. Ca ne pouvait être qu'elle. Il alluma une cigarette et lui adressa un sourire un peu désabusé :

« Laissez moi deviner. Vous êtes la personne qui m'a écrit l'autre fois, hm ? »
Il ne savait pas quoi dire, pas vraiment. « Et vous avez assisté à toute cette navrante conversation...bah, après tout, je savais bien que ça ne serait pas facile. » Il planta un regard assez inquisiteur, ou brillait cependant une pointe d'amusement, dans celui de la jeune fille : « Alors, je dois vous appeler belle sœur ou pas ? »

L'humour, dernier et seul moyen de cacher sa peine. La douleur, la tristesse, c'était privé. Il n'en parlait pas. Ou alors si peu.
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Mary Kane
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MessageSujet: Re: No distance left to run || Mary [Fini] No distance left to run || Mary [Fini] EmptyMar 30 Sep - 1:06


Ça ne faisait pas longtemps qu'ils étaient là, quelques semaines tout au plus, mais ici, dans le repaire de Vaas, le temps ne semblait pas couler de la même manière. Les jours et les heures n'avaient pas la même influence sur eux. Quelle importance qu'il soit trois heures du matin ou deux heures de l'après-midi ? Ils n'avaient pas de compte à rendre, ci ce n'était à Vaas. Mary avait fait sa première mission, commencé à travailler et à s'entrainer comme elle lui avait demandé. Le frère d'Hoyt, Jack, était arrivé dans la soirée peu après eux, et si elle s'entendait bien avec lui, lié par une certaine complicité depuis le passage à tabac de Nash, elle ne savait pas vraiment ce que Llewelyn en pensait. En réalité, elle ne savait pas vraiment ce que Llew pensait tout court. Assez naturellement, leur relation avait été basée sur une certaine confiance l'un envers l'autre, mais aussi compréhension. Or, il y avait des choses que Mary ne lui avait pas dites, comme l'agression de Nash. Non pas parce qu'elle voulait lui mentir, mais parce qu'elle avait voulu lui éviter des problèmes supplémentaires pendant la fin d'année scolaire. Llew, quant à lui parlait à son rythme. Elle n'avait jamais essayé de le forcer, mais depuis qu'ils étaient arrivés ici, il ne lui parlait que peu, et s'ils étaient bien plus heureux qu'à Poudlard, d'une certaine façon, une barrière s'était mise entre eux. Il y avait clairement un abcès à crever, mais l'adolescente ne savait pas vraiment comment aborder la chose. Elle sentait son compagnon tendu, probablement inquiet pour elle, mais également déboussolé. En un sens, elle s'acclimatait mieux que lui pour l'instant. L'ancienne Serdaigle avait pris les choses en main dés le premier jour en demandant à travailler. Elle avait décidé de plonger les mains dans le cambouis quitte à se salir un peu. De ça, comme de beaucoup d'autres choses, ils n'avaient pas encore discuté.

Peut-être était-il déçu de leur situation actuelle ? Après tout, il n'avait probablement pas imaginé les choses comme ça. À vrai dire, elle ne savait pas vraiment ce qu'il avait imaginé. Elle était la seule femme du « groupe », même s'ils n'en faisaient pas encore totalement partie. On sentait que les mercenaires n'étaient pas encore totalement habitués à leur présence. Ils étaient jeunes, très jeunes, il faudrait le temps qu'ils prouvent et qu'on reconnaisse leur valeur. En quelques semaines, elle et Jack avaient tué. Ils avaient tous les trois vu et entendu des viols collectifs. La chose avait dérangé Mary. En tant que femme, elle avait peur de subir la même chose, mais ça avait également renforcé sa détermination. Elle devait apprendre à se défendre le plus rapidement possible.

Les premières nuits avaient d'ailleurs été tendues. Jack, sitôt arrivé, s'était présenté, avait discuté avec elle tout à fait à l'aise. À Poudlard, il lui avait fait part de son impatience de quitter le château, impatience qu'elle partageait à part égale. Dans un premier temps, Vaas avait déclaré qu'il ne les mettrait pas dans la fosse aux lions et qu'elle dormirait avec Jack et Llew à l'étage. Elle n'avait pas su dormir. Premièrement parce qu'elle n'avait pas l'habitude de la présence de Llew à côté d'elle. Ils n'avaient jamais vraiment dormi ensemble, et leur vie intime avait été très limitée à Poudlard. Ensuite, la présence de Jack la mettait mal à l'aise en quelque sorte. Il pénétrait leur intimité, même s'il ne faisait qu'être dans la même pièce qu'eux. Or Mary restait encore une adolescente fort pudique, quand bien même la pudeur n'avait plus sa place dans leurs vies. Déjà à Poudlard, dormir avait été un problème. Et ici, entre les ronflements de Jack, et la respiration de Llew, tout ce qu'elle avait pu faire, s'était se retourner, écoutant les bruits inhabituels autour d'elle, inquiète que quelqu'un tente de forcer la porte. Elle avait pris les avertissements de son père au sérieux et sa baguette était restée à portée de main, même pour dormir. Au fil des jours, elle avait fini par s'habituer à tous ces bruits qui agressaient ses oreilles. Il n'y avait pas de sérénité dans l'entrepôt, aussi lui arrivait-il assez souvent de sortir sur la plage en journée. Elle n'aurait pas osé s'y aventurer seule la nuit.

Un soir, elle avait réussi à s'endormir, de presque bonnes heures, quand elle avait entendu la clinche de la porte grincer doucement. Elle n'aurait pas su dire quelle heure il était, mais quelqu'un avait brisé le sort de protection qu'ils avaient installé. Autour d'elle, les deux garçons ayant le sommeil moins léger qu'elle dormait toujours. Elle entendit des bruits de pas, apeurée et inquiète, elle lança un Stupéfix qui arrêta sa cible, et réveilla ses deux compagnons dans la foulée.

Elle se leva, allumant la lumière au passage et découvrit un des multiples mercenaires de Vaas. Elle ne connaissait pas son nom. Elle se rappelait simplement l'avoir croisé à un repas, et comme la plupart, il n'avait mis aucune discrétion quand il avait reluqué ses seins et ses fesses. Il avait même tenté de lui donner une petite tape qu'elle avait discrètement esquivée. Étrangement, elle n'avait pas besoin de lui demander pourquoi il était là parce qu'elle le savait. Ce fut probablement la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Jusqu'où devait-elle aller pour qu'on la laisse tranquille ? Ariana, H, l'Élite, Nash, l'Inquisitrice ... Que devait-elle faire pour qu'on arrête de s'en prendre à elle ? D'une voix sèche et autoritaire, qui n'autorisait pas la contradiction, elle se tourna vers Jack :

« Tu as de quoi couper ? »

Elle se tourna vers Llew, et lui posa la même question. Une fois qu'elle eut obtenu la réponse qu'elle désirait. Elle déclara :

« Coupez-lui les parties ! »

Même maintenant qu'elle était ici, elle ne pouvait pas se résoudre à employer un mot plus cru. Llew de son côté, semblait près à faire la peau à l'homme :

« Pourquoi ne pas simplement le tuer ?
Je veux qu'il vive. La douleur est plus forte. S'il meurt de ses blessures ... Eh bien tant pis, mais je veux qu'il vive. »

C'était devenu son obsession, ressentir la douleur, probablement parce qu'elle-même l'avait trop ressentie, et elle voulait le faire payer. Jack la regarda un moment, et elle soutient son regard sans défaillir, probablement pour la première fois. Elle avait toujours rougi devant lui, un peu gêné par sa présence, et parce qu'il était un garçon, mais pas ce soir. Elle était en colère, implacable, et elle voulait qu'on lui obéisse, même si elle n'était pas consciente de donner un ordre. Jack pesait d'ailleurs probablement le pour et le contre. Plus fort qu'elle, il aurait très bien pu la défier et lui dire d'aller se faire voir. Soit il lui tournait le dos, soit ils s'associaient.

« Ya moyen que tu sois sa fille. », fut sa seule réponse.

Vague instant de complicité entre les deux adolescents avant qu'il ne regarde Llewelyn. Un éclair de compréhension sembla passé entre eux puisqu'ils employèrent le même sort pour découper les parties génitales de leur prisonnier du moment. Le sang ne tarda pas à gicler à grand renfort de cris de la part de l'homme. La douleur semblait insupportable. Une fois que l'engin principal fut coupé. Mary s'attaqua elle-même au scrotum, dans la pièce une mare de sang s'était formée, et à force, les cris s'étaient éteins tandis que le mercenaire sombrait dans l'inconscience. Dans ses mains pleines de sang, Mary tenait ce qui avait fait office d'organe sexuel. Un peu déboussolée, elle déclara :

« Il faut le cautériser, puis on le mettra dehors. »

L'odeur de chaire roussie se mêla à celle du sang tandis que la jeune fille se demandait de ce qu'elle allait faire des bouts de chairs sanguinolents qu'elle tenait en main. Une fois le travail des deux hommes terminé, elle ouvrit la porte de ce qui leur servait de chambre, et ils traînèrent le corps dans le couloir. Les cris n'avaient réveillé personne puisque la pièce était insonorisée. Il ne devait pas être loin de trois heures du matin, mais elle n'aurait pas su donner d'heure exacte. Quelle importance après tout. Ils firent léviter le corps qu'ils déposèrent au rez de chaussé. Mary, les organes toujours en main, se dirigea vers le brasero au centre de la pièce, où étaient rassemblé quelques hommes parlant grassement. Certains la dévisagèrent, d'autres regardaient le corps de leur acolyte, sans stupéfaction, ils avaient l'habitude. Elle lança les organes dans le feu, et on sentit une odeur de viande grillée tandis qu'elle déclarait d'un air neutre :

« Il y a de la viande ce soir. »

Elle leur tourna le dos tandis qu'un des mercenaires s'exclamait :

« Oh la pute, elle lui a coupé les couilles »

Ils remontèrent les escaliers ensemble, et ce ne fut qu'une fois dans la chambre, en voyant la mare de sang qu'elle se mit à trembler, consciente de ce qu'elle venait de faire. Elle avait trouvé ça naturel sur le moment, mais à postériori elle n'en n'était plus si sûre. Et si Vaas lui reprochait d'avoir amoché un des siens ? La question la tortura un moment tandis qu'elle se laissait tomber sur le matelas, son copain à ses côtés.

« T'as fait ce qu'il fallait, s'était lui ou toi. »

Ce fut la voix de Jack qui brisa le silence de la pièce. Mary ne le regarda pas, mais un « Ta gueule » fusa de la part de Llewelyn. Jack pas contrariant pour une fois, haussa les épaules en déclarant :

« Et j'fais qu'aider moi. »

Mary lui adressa un sourire reconnaissant, auquel il répondit par un :

« J'vais me pieuter, ferriez mieux de faire pareil. »

D'un coup de baguette, Mary nettoya le sol, puis elle s'essuya les mains sur un vieux t-shirt désormais bon pour la poubelle. Se tournant vers Llewelyn, elle l'invita à retourner se coucher et se blottit contre lui tentant de trouver un sommeil qui ne vint jamais.

Depuis, les choses étaient différentes, progressivement, elle sombrait dans la violence, la voyant comme naturelle. Que ça soit parce qu'elle y était prédisposée, ou parce que s'était la seule façon pour elle de donner une logique au monde dans lequel elle évoluait désormais, elle reconnaissait la violence comme nécessaire, et l'approuvait comme un mode de vie à part entière. Elle n'était jamais violente inutilement, en réalité, le changement était très subtil, et en apparence, elle restait la même Mary Kane que l'on connaissait depuis Poudlard, ou presque. Pourtant, à l'intérieur, quelque chose changeait de façon irrévocable. Llewelyn, perdu dans ses propres problèmes dont il ne semblait pas vouloir lui parler, et peut-être réfractaire à cette violence dont il avait probablement voulu sortir, semblait s'éloigner d'elle. Ça l'effrayait, mais elle ne savait pas réellement quoi faire pour changer la donne. Elle n'avait pas de tutoriel, personne à qui parler, pas même Jill, et ici personne ne pourraient l'aider.

Quand Benjamin Mulciber était entré dans l'entrepôt de Bristol, Mary n'avait pas tout de suite compris à qui elle avait affaire. Le lieu était presque vide, l'entrepôt était gigantesque, et il était rare que quelqu'un traîne à l'entrée de celui-ci. Elle-même était sur le point de sortir avec Llewelyn, elle lui avait dit qu'elle voulait lui parler, l'adolescente voulait tenter de briser la glace, mais l'arrivée du frère de son compagnon changea la donne.

L'oubliant momentanément, les deux frères se regardèrent un long moment, sans rien dire. Elle sentait Llewelyn crispé, et furieux à la fois, tandis qu'elle avait l'impression que son aîné était surtout gêné. La discussion si on pouvait appeler leur échange comme ça commença sur les chapeaux de roue, et Mary eut au moins une certitude, Benjamin Mulciber, Chef de la Vague connu sous le nom de Limonkov n'était pas plus doué qu'elle pour les relations sociales en ce moment. Quant à Llewelyn, il n'y allait pas de main morte avec son frère, et elle en spectatrice silencieuse se sentait presque triste pour cet homme qui semblait prendre de l'âge juste en écoutant son frère le détruire. Elle aurait pu intervenir, tenter de raisonner son compagnon, mais elle le connaissait, et elle savait quand une cause était perdue. Llewelyn, quand il était en colère, n'avait plus de limites, se mettre en travers de son chemin, s'était en risquer les conséquences. Elle préférait le laissait s'énerver et tenter d'en discuter avec lui plus tard. Il faudrait bien qu'ils en discutent, non ?

Ça ne serait pas pour tout de suite en tout cas, puisque oubliant qu'il avait prévu de sortir avec elle, il tourna les talons, les laissant tous les deux en plans. Si Mary avait été une fille normale, elle s'en serait probablement vexé, mais elle n'avait pas assez d'égo pour ça. Elle comprenait que dans l'esprit de l'ancien Serpentard, se passait probablement des choses qui dépassaient leurs éventuels problèmes de couple.

Un peu gênée d'avoir assisté à l'ensemble de la "discussion", elle ne savait pas exactement si elle devait rester, ou tourner les talons. L'homme décida à sa place engageant la conversation, une cigarette à la main. Elle se demandait quel effet elle devait faire dans son jean et son t-shirt sans prétention, le teint un peu halé par le soleil auquel ils avaient eu droit pendant les vacances, et son air intimidé. Osant un sourire, elle lui tendit la main :

« Mary Kane, c'est exact. »

Haussant les épaules à sa remarque, elle ajouta :

« Je ne sais pas si navrant est le mot. Je dirais plutôt que c'était prévisible. Llew à l'habitude de gueuler et frapper avant de réfléchir. Il paraît que tous les Mulciber sont comme ça, enfin, c'est ce qui se dit. »

Sa voix n'était pas très ferme, et elle hésitait un peu à le regarder dans les yeux, après tout, c'était le chef de la Vague qu'elle avait devant elle, mais on pouvait noter qu'elle était plus bavarde qu'à l'accoutumer, osant donner son opinion, et parlant un peu plus qu'elle ne l'aurait fait à Poudlard.

La dévisageant sans gêne, il lui demanda s'il devait l'appeler belle-sœur désormais. Elle se sentit rougir de la tête au pied. Pourquoi tout le monde s'obstinait-il à mettre sa relation avec Llew en avant ? Elle détourna le regard un moment, ne pouvant pas vraiment le soutenir et répondit :

« Je ne sais pas si le mariage fait partie des plans de votre frère. Et puis, ça serait dommage de ne pas vous y voir s'il devait avoir lieu, on attendra peut-être que vous puissiez vous parler pour envisager ça. »

Gênée ou pas, la curiosité prenait toujours le dessus, aussi regarda-t-elle Benjamin, prêtant pour la première fois réellement attentivement l'homme en face d'elle.

« Et puis, vous, vous voudriez de quelqu'un comme moi dans votre famille ? »

Elle comprenait l'humour, mais ça ne l'empêchait pas d'être sérieuse parce qu'elle ne connaissait pas l'homme qui lui faisait face, tout ce qu'elle savait de lui, s'était ce que titraient les journaux et ce que Llewelyn lui avait dit. Ancien mangemort, il avait porté la marque avec autant de fierté que n'importe lequel de ses collègues jusqu'à sa mort. Y était-elle toujours cette marque sous ses longues manches ? La brûlait-il quand le Lord appelait ses fidèles ? Pourquoi avait-il trahi, Mary et Llew savaient pourquoi ils étaient morts aux yeux du régime, mais qu'est-ce qui avait pu pousser un homme qui semblait avoir tout eu, à passer du mauvais côté du lit ? Pouvait-on seulement faire confiance à ce genre d'homme ? Elle se le demandait. Ses idéaux avaient-ils changé ? Mary, quand bien même elle était une hors-la-loi gardait ses convictions puristes, et pour l'instant, rien ne l'avait convaincue qu'elle devait changer. Ne voulant pas paraître grossière, elle détourna les yeux du bras où était supposée être la marque, et regarda son interlocuteur :

« Vous savez, d'un côté, sans vouloir vous contredire, c'est un peu grâce à votre fiancée aussi qu'on est là, et papa, ce n'était peut-être pas le meilleur argument pour commencer la conversation d'ailleurs. »

Bien entendu, elle savait que la directrice du département des affaires moldues n'était plus sa fiancée depuis belle lurette, mais s'il avait décidé de la titiller, elle avait décidé de montrer qu'elle en était capable aussi. Ça n'avait rien de méchant, Mary n'était pas méchante de nature. D'un ton plus neutre, elle reprit :

« Et donc, comment puis-je vous appeler ? »

Ils avaient presque l'air déplacé à parler de façon aussi policée dans un lieu qui abritait les pires rebuts du monde, pour peu, ils auraient pu prendre le thé et des gâteaux, peut-être l'aurait-elle même proposé si elle en avait eu sous la main.

Spoiler:
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Benjamin Mulciber
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MessageSujet: Re: No distance left to run || Mary [Fini] No distance left to run || Mary [Fini] EmptyLun 6 Oct - 11:24

L'assertion sur les Mulciber lui tira un bref éclat de rire. C'était bien tout ce qu'il y avait de drole dans la situation présente, d'ailleurs, car franchement, Benjamin l'admettait, le reste faisait pitié. Mais il n'était pas comme les autres Mulciber, même s'il connaissait la réputation de la famille. Je pourrais démentir, mais à la vérité ce n'est pas entièrement faux.

« Une partie seulement. Mais la distinction entre les Mulciber dans mon genre et ceux dans le genre de John prendrait un peu de temps à expliquer. D'autant qu'en fait, je ne sais pas. »
Le propos pouvait paraître un peu bizarre et abscons, aussi Benjamin se sentit obligé de préciser sa pensée : « Ça fait six ans qu'on ne s'est pas vu, lui et moi. D'une certaine manière, on ne se connaît pas, vous voyez ? »

Peut-être que ça faisait pitié, ou que c'était triste. Ca l'était, mais pour le type assez fataliste que pouvait être Ben, sans compter qu'il possédait un certain degré de philosophie pour tout ce qui l'entourait, cela tenait d'un degré mineur d'importance. Ne pas parler d'émotions. Oublier, peu à peu,  ce qui nous rattache au monde, ce qui fait mal. Vivre à coté, rire. Continuer. La meilleure solution, c'est de faire avec. Presque de renoncer. C'est facile de renoncer : il suffit de commencer. Et puis une chose en entraîne une autre, et tout passe, tout va bien. Ben le savait, et il essayait. Il était plus facile d'être si froid et solitaire. Conscient d'être un salaud et de se foutre du monde. Décidé uniquement à se venger. C'est possible. Ca existe, puisque eux le font. Mais toi, Ben, toi ? Est-ce que tu peux le faire ? Parfois,  ça aurait été plus facile, et il mettait volontairement de la distance entre le monde et lui. Par son austérité, sa détermination. Par le coté silencieux et solitaire qu'il pouvait avoir, chef plus discret que Tom, mais plus prompt à susciter le rire.

L'homme de l'ombre. Insaisissable. Les gens le comprenaient mal. En témoignait Granger. Capable d'être provocateur, d'avoir un éternel sourire aux lèvres, d'avoir un rire qui emportait tout, irrésistible : un rire qui était la meilleure arme de Benjamin Mulciber, finalement. Contrairement à Tom, qui avait un bon fond mais une certaine psychorigidité, lui était souriant mais ne se voyait pas comme bon. Je sais faire rire, je sais diriger, je sais combattre. Ça ne fait pas de moi un héros. Pourtant on l'appréciait. Et pourtant il tenait aux gens. Mais ça faisait mal, et il n'aurait pas du. Mais il en était incapable. La carapace n'était qu'une illusion.

« Au final, vous le connaissez mieux que moi. »


C'était un constat, pas méchant. Manière de dire, c'est bien, il n'est pas tout seul, il vous a vous. C'était important d'avoir quelqu'un, sans doute, quelqu'un dans sa vie, parce que la famille, on ne la choisissait pas, on la subissait. Comme lui subissait son nom de famille, quitte à l'avoir fait mentir, lui avoir donné une autre signification. Benjamin en était fier. Parce que lorsqu'on pensait aux Mulciber, son nom revenait. C'était sa fierté. Personne ne pouvait oublier Limonkov. On pouvait le juger ridicule et inutile, il s'en fichait. Il était là et il tenait la barre. Et tout ridicule et inutile qu'il était, il emmerdait pas mal de gens, et ça, c'était un plaisir qu'il aimait beaucoup s'accorder. Ils aimeraient bien que je me la ferme. Que je me taise et que je ne dise plus rien. Eh bien, non. Je suis toujours là. Il revint à Mary rapidement, cependant :

« Pourtant, il ressemble à quelqu'un que je connais.»
Oui, il ressemblait à Wayland Witcher, et il ne savait guère pourquoi. « Il n'y a pourtant aucun rapport, mais... » Il fronçait les sourcils, signe de concentration indubitable. «  Quel pourrait bien être le lien entre Wayland Witcher et Llewelyn ? Ca n'a pas de sens. »  

Au final, Benjamin devait bien être le seul à ne pas être au courant de la relation entre sa mère et le père de Wayland Witcher, le seul à ne pas savoir que Llewelyn n'était que son demi-frère. Ca n'aurait rien changé pour lui. Il était la seule famille qu'il voulait bien se reconnaître, le seul qui lui manquait réellement, désormais, à part Ruth. Lorsque ses parents étaient morts, bien sur, il avait été triste, mais c'était inévitable. Il avait eu beaucoup de pitié pour eux, qui n'avaient rien fait et qui subissaient les conséquences de sa propre vie, une injustice totale à ses yeux...et de la colère. De la colère parce qu'ils avaient tué son cadet, Hugh. John, pourquoi un gosse ? Il n'avait rien fait, ne le connaissait pas. Allez, va. On se reverra en enfer. On réglera le problème à ce moment là. Ben avait une bonne mémoire. Et il oubliait rarement les choses et les gens. Je suis là. J'avance. Et je veux ma vengeance.

Mariage ? Non, pas de mariage, il fallait éviter de parler mariage, ça lui pourrissait la vie en ce moment, et il ne voulait pas en entendre parler, quitte à ce que ce soit celui de son frère, ce n'était pas possible. Il sourit, amusé, d'un amusement cynique et un peu fataliste :

« Pas sur qu'il veuille un jour me reparler. Je m'y prends mal, sans doute. Mais je n'ai pas de solution miracle. Je pourrais expliquer, des heures, ce que j'ai fait et comment j'en suis arrivé là. Mais ça ne changerait rien, je pense. C'est passé, fini, et acté. Il faudra faire avec, parce que la vérité, c'est que je n'ai pas réellement d'excuses. Au moins pour ce que lui a subit. »

Tout le monde change. Tout le monde a ses rêves et fait ses choix. Lui aussi en avait fait, comme Llewelyn. Il n'était pas impossible, en fait, il était même très probable, qu'ils entrent en collision à un moment ou un autre. Il essayait de faire de son mieux, il était plein de bonne volonté, mais il ne pouvait pas résoudre le problème. If I stay here, trouble will find me...quelque chose du genre. Il faudrait du temps. Il était là. Il attendait. Peut-être qu'il aurait mieux fait de continuer à attendre et de laisser Llew choisir le moment. Peut-être. Parfois l'impatience typiquement Mulciber rongeait Ben, il l'admettait. Mais pas foncièrement la psychorigidité. L'ouverture d'esprit, il l'avait.

« Je ne suis pas le mieux placé pour répondre à cette question, vous savez. » Il tira sur sa cigarette. « Ca en vaut la peine si vous vous aimez. Moi je n'ai rien à dire d'autre. Pas le droit de dire autre chose, en fait. »
De toute façon, dans le genre couple étrange, il se la posait là, alors franchement, émettre un jugement sur les autres, ce n'était pas la peine de lui demander. « Vous n'avez à demander la permission à personne. Il y a déjà tellement de gens qui trouveront ça étrange et ne l'accepteront pas, ne participez pas à ce mouvement là. »

Il était d'un calme et d'une tolérance tranquille par rapport à ça. Il l'aimait bien, cette gamine, pour l'instant, quitte à légèrement se faire railler. Mais c'était peut-être, sans aucun doute, mérité.

« Hmf. C'est la fiancée de Mike Witcher, maintenant. »
Oui, il lisait les faire-parts. Et oui, il l'avait assez mal pris. S'il pouvait buter ce cher Michael avant que ça arrive, il ne cracherait pas dessus. Ca ne ferait pas de mal à la résistance et ce serait un plaisir personnel, vraiment. « Cela étant, si je n'avais expliqué à votre père qui vous étiez... » Il était d'une mauvaise foi frisant l'insolence et l'humour. « Mais ce n'était pas le meilleur angle d'attaque, en effet. »

Cela dit, ce n'était vraiment pas facile. Il avait essayé, sans être sur de réussir. Mais il avait essayé. C'était déjà quelque chose, non ? On se rassure comme on peut, je suppose. On se dit que nos échecs sont des expériences. Ca reste des échecs. Mais la pilule est plus facile à avaler. Il tira de nouveau sur sa cigarette :

« Limonkov. Ou Benjamin. Mes amis m'appellent Ben. Mais je peux pas décider qu'on soit amis à votre place. »
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Mary Kane
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MessageSujet: Re: No distance left to run || Mary [Fini] No distance left to run || Mary [Fini] EmptyMar 7 Oct - 3:30

La capacité que l'homme a de rire dans toutes les situations prouve qu'il n'est pas encore mort, et qu'il peut encore combattre. Tant qu'on sait rire, on est vivant. Elle ne savait plus qui lui avait dit ça, mais elle avait trouvé qu'il y avait une certaine justesse dans le propos. Mary aimait rire. C'était quelque chose qui lui arrivait peu souvent, mais elle aimait ça. Mieux, elle aimait faire rire les autres, ça l'étonnait elle-même quand elle y arrivait. Son sens de l'humour était souvent lié aux sarcasmes, aussi, quand elle arrivait à faire rire quelqu'un, elle voyait ça comme une grande victoire. Peut-être la plus grande, parce qu'elle continuait d'avancer. Ça voulait dire qu'elle n'était pas morte, et dans le monde où elle vivait désormais, ce constat était plus fort que le reste : tu es en vie. Chose étonnante, elle arrivait à faire rire Benjamin Mulciber. Elle ne savait pas exactement ce qui l'avait fait rire, mais une chose était sure, ça permettait de briser la glace. C'est qu'il était tout de même impressionnant, cet homme qu'elle avait en face d'elle. Le frère de Llew, le chef de la Vague, un homme, qui en Angleterre, était probablement autant recherché que son propre père. Il n'avait pas grand chose en commun avec Vaas, pas aux yeux de Mary. Il était grand, musclé, mais il ne dégageait pas cette force brute et cette violence qui se dégageait d'un homme comme son père ou Hoyt.

Mary ne savait pas vraiment quelle distinction on pouvait faire entre un Mulciber et un autre, et dans le fond, elle n'était pas tout à fait sûre de vouloir le savoir. La simple mention de John, le cousin de Llew la mettait mal à l'aise. L'ancien Ministre, d'après les dires de son compagnon, n'avait jamais été un type commode, et elle ne souhaitait pas en savoir plus que nécessaire à son sujet. Tout le monde les pensait morts, lui compris, et c'était très bien comme ça. Benjamin semblait d'humeur bavarde, peut-être se disait-il qu'à défaut de pouvoir parler à son frère, il pourrait parler avec elle. Aussi l'écouta-t-elle lui dire que les deux frères ne se connaissaient pas si bien que ça, et qu'elle le connaissait sans doute mieux que lui sans rien répondre d'autre que :

"Venez si on doit discuter, je préfère faire ça ailleurs."

Ils étaient tous les deux à l'entrée de l'entrepôt, en plein milieu du passage, des hommes de Vaas allaient et venaient à toutes heures, et elle n'avait pas envie d'être dérangée, pas plus qu'elle n'avait envie que Llew voit qu'elle discutait avec Benjamin. Elle ne savait pas trop ce qu'il en penserait, et elle préférait aborder le sujet avec lui plus tard, plutôt que de le voir faire une crise. Mary fit donc signe à l'aîné des frères Mulciber de la suivre, et ils quittèrent l'entrée de l'entrepôt pour bifurquer vers la plage. C'était un endroit que Mary aimait bien, contrastant avec le reste de la planque de Vaas. Sur le chemin, les guets la virent passer sans broncher. Si elle ne faisait pas encore vraiment partie du groupe, on s'habituait à sa présence et on admettait qu'elle était la fille du patron. Les gosses avaient prouvé qu'ils savaient se défendre, quant à faire partie du groupe, c'était encore une autre paire de manche, il faudrait plus de temps que ça. Une fois arrivé dans un endroit qu'elle estimait tranquille, elle s'assit sur le sable, et ôta ses chaussures, plongeant avec délice ses pieds nus dans le sable chaud. Elle ouvrit son sac, une petite pochette à peine plus grande qu'un livre de poche qu'elle portait presque constamment en bandoulière et qui contenait, grâce à un sort, toutes ses affaires personnelles, des choses qu'elle avait jugées indispensable lors de son départ. Parmi le fouilli de son sac, une bouteille de Rhum que Jack avait ramené un soir, et dont Mary avait la garde. Elle sortit la bouteille, qui reprit une taille normale, et la planta dans le sable avec un sourire aimable et pour seule explication :

"Vous avez la tête de quelqu'un qui pourrait en avoir besoin."

Elle-même ne toucha pas à la bouteille et resta un moment silencieuse avant de dire ;

"Je ne sais pas si je le connais mieux que vous au final. Llew n'est pas quelqu'un qui aime parler de lui. Ca va vous sembler étonnant, parce que vous les sang-pur, savez toujours tout sur tout les membres de votre famille, mais j'ai mis un long moment avant de me rendre compte que vous étiez frère. Ça ne me semblait pas important. Je connais sans doute mieux celui qu'il est maintenant, mais dans le fond, vous connaissez l'enfant et l'adolescent qu'il a été. Les deux se complètent, on n'est pas l'un sans l'autre. Au final, je ne sais de lui que ce qu'il veut bien montrer. "

C'était dit sans rancune. Un simple constat, même si elle aurait pu ajouter, que pour le moment, il ne lui disait pas grand chose, mais c'était quelque chose qu'elle n'aurait jamais dit. Mary était quelqu'un de pudique, et elle avait toujours détesté parler de sa relation amoureuse. L'adolescente estimait que ça ne regardait qu'eux deux, et que les autres n'avaient pas à s'en mêler. Douce utopie, en particulier quand votre compagnon est un sang-pur. La notion d'intimité était inexistante chez les sang-pur. En particulier dans les familles patriarcales comme celle des Mulciber où tout s'articulait autour d'un chef de famille puissant qui dominait, et s'investissait dans la vie du reste des membres de la famille. Ça devait être oppressant en un sens, parce qu'on est jamais libre, et ça devait faire partie des raisons qui avaient poussé Llew à fuir avec elle.

Venait le moment des questions embarrassantes. En particulier pour elle. Oui, Llewelyn ressemblait beaucoup à Wayland, la ressemblance avait probablement du s'accentuer aux fils des années, mais certains jours, elle était telle qu'on aurait pu les prendre pour des jumeaux. Devait-elle pour autant le dire à Benjamin ? Ce n'était pas son secret, mais bien celui de Way, Jill et Llew. Personne ne lui avait jamais interdit d'en parler, mais personne ne l'avait autorisé non plus. C'était simplement un sujet qu'ils avaient évité sans faire d'histoires. Ils étaient tous les quatre extrêmement gênés dés qu'on abordait la question, et il était parfois préférable que certaines choses soient oubliées. Mary était d'un naturel franc lorsqu'elle parvenait à passer sa timidité. Or la franchise n'a pas toujours du bon. Non, décidément non, elle était certaine que Llew ne lui pardonnerait pas si elle disait quoique ce soit. Elle pouvait lancer Benjamin sur la piste, mais ça serait à lui de trouver le reste. Faisant écho à sa réflexion, elle dit donc :

"Ils se pourraient qu'ils soient un peu plus que cousins, mais ce n'est pas à moi de vous en parler. Il m'en voudrait, je pense."

C'était une façon de dire les choses qui lui permettaient de ne pas trop se mouiller. Du reste, la remarque de Mary sur le mariage semblait l'avoir rendu un peu amer, elle se permit de lui faire remarquer :

"Vous êtes d'un optimisme. Une vie sans se parler, c'est long vous savez. Il est têtu, pas idiot. Je crois qu'il faut simplement lui laisser le temps. Par contre, il a raison, les excuses ne changeront rien, il me semble. Vous ne pouvez pas revenir en arrière, lui non plus, mais l'avenir ça se construit."

Elle eut un bref sourire et décida d'assouvir sa curiosité :

"Cela dit, à vous, il ne vous parle peut-être pas, mais moi, il m'écoute. Donc vous pouvez peut-être m'expliquer un peu, et qui sait, il se peut que ça atterrisse un jour où l'autre dans son oreille, et par miracle atteigne le cerveau."

Sa propre remarque la fit rire. C'était une sorte de blague entre Llew et elle qui datait de Poudlard. Elle avait dit qu'elle réfléchirait pour deux, et qu'elle le laisserait cogner. Son compagnon n'était pas un imbécile, loin de là, elle en était persuadée, il était même intelligent. Pas de la même façon qu'elle, mais il l'était. Aux yeux de Mary, il aimait simplement jouer aux imbéciles parce que c'était plus simple que de réfléchir, et se forcer à voir la vérité en face. Son rire passé, elle reprit :

"Plus sérieusement, et je me trompe peut-être, je ne pense pas qu'il vous déteste. Il est en colère, blessé, mais s'il vous détestait autant qu'il le dit, il ne serait pas autant en colère. On ne s'énerve contre les gens qui n'ont pas d'importance. On les ignore, au mieux, on les méprise. Quand on est en colère, c'est que ça compte, donc que les gens comptent, non ?"

Elle n'était pas tout à fait sûre d'elle en disant ça, elle n'avait jamais été douée pour les relations sociales, mais, elle était bien plus perceptive envers les autres qu'elle-même. En ce qui concernait sa proposition, elle ne forçait pas Benjamin à lui dire quoique ce soit. L'adolescente ne faisait pas partie de cette catégorie de gens. Elle prenait les confidences comme elles venaient, sans les forcer. C'était à lui de choisir, pas à elle. Il n'avait pas l'air d'un homme fermé après tout. En l'écoutant, elle se disait même qu'il avait plutôt l'air ouvert d'esprit, et sans a priori à son égard. C'était vraiment étrange, c'était le premier sang-pur qu'elle rencontrait qui semblait si tolérant. Llew, Jill, Wayland, tous avait eu un apriori à son égard. L'ancienne bleu et bronze ne leur en avait pas voulu. Ça lui semblait logique, et à leur place, elle-même aurait eu la même réaction.

"Je ne peux pas vraiment leur en vouloir, vous savez. Je suis puriste, je crois que les sang-pur sont supérieurs aux sang-mêlé. Non pas parce qu'ils sont plus intelligents, mais parce qu'ils ont réussi à préserver la magie intacte. Je trouve les moldus étranges, au mieux; et leur monde ne m'attire pas, je pense qu'ils nous sont inférieurs, quant aux nés-moldus, j'estime que leur existence est contre nature, le fruit d'une mutation qui n'aurait pas dû avoir lieu. Le problème, vous voyez, c'est que personne ne peut prouver que j'ai raison, mais personne ne peut prouver que j'ai tort non plus."

Et en toute innocence, elle venait de mettre le doigt sur un des plus grands problèmes du conflit actuel. Dans un sens comme dans un autre, personne ne pouvait prouver qu'il avait raison, et son adversaire tord. Les deux camps étaient obligés de se fier à la loi du plus fort, et pour le moment, l'Intendance gagnait haut la main.

"Je vous choque ?"

Question innocente, mais il était à peu près certain que le dénommé Limonkov et elle, n'avaient plus la même façon de penser à ce niveau-là. Elle haussa les épaules, et prit la bouteille à laquelle elle n'avait pas touché jusqu'à maintenant, et en bu une rasade.

"Je n'aime pas les moldus, ni les nés-moldus, et si je pouvais, je me passerais de les fréquenter. Peut-être que mon opinion changera au fil du temps, je sais que les convictions ne sont pas immuables, mais tant que maintenant, c'est ce que je pense. En attendant, il y a une chose à laquelle je tiens plus que mes convictions, c'est ma liberté. Votre frère aussi, c'est pour ça qu'on est là."

Peut-être avait-elle été un peu trop loin en parlant de son ancienne fiancée. Elle haussa les épaules, et prit la bouteille à laquelle elle n'avait pas touché jusqu'à maintenant, et en bu une rasade. Foutue inadaptée sociale. Un instant, elle pouvait être tout à fait agréable et dire ce qu'il fallait, au moment où il le fallait, et l'instant d'après, elle mettait les pieds dans le plat avec allégresse. Elle se sentit un peu obligée de dire :

"Fiancé, c'est juste un état dans le fond. Llew l'a vue, avant qu'on ne parte, elle l'a mis en garde en lui disant qu'il s'était mis dans deux beaux draps, et en essayant de le convaincre de me laisser tomber."

Elle eut un sourire hésitant :

"Il aurait peut-être du, aller savoir."

On sentait clairement à quel point l'adolescente n'avait pas une haute opinion d'elle-même.

"Quoiqu'il en soit, tout ça pour dire qu'il m'a dit qu'il trouvait ça hypocrite de sa part quand il était assez évident qu'elle n'en avait pas fini avec vous. Enfin, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas."

Revenant sur un sujet plus neutre, c'est-à-dire son entrée en matière avec son frère, elle dit :

"Non en effet, il y avait mieux. Quel était votre plan à la base ? Venir lui parler et voir ce qui se passerait, ou le convaincre de partir avec vous ?"

Elle se sentait un peu sur la défensive en disant ça et s'en voulait de l'être. Benjamin était son frère, il avait le droit de vouloir emmener Llew avec lui, de le sortir de la bande de Vaas et de tenter de le tirer vers le haut. Il n'empêche que l'adolescente se sentît angoissée à l'idée qu'il puisse la laisser, et elle espérait que son angoisse ne se trahissait pas sur son visage. Qu'auraient-ils fait ? Elle ne se voyait pas quitter Vaas, pas alors qu'il lui donnait sa chance, pas quand elle était déjà allée aussi loin. De son côté, elle avait franchi le point de non-retour lui semblait-il, et si Llew partait, il était à peu près certain qu'elle ne l'accompagnerait pas.

Loin de toutes ses considérations philosophiques, politiques et morales, restait la question du nom. Bien que différent d'elle, l'homme lui était sympathique, c'est donc sans beaucoup d'hésitation qu'elle choisit le nom qu'elle lui donnerait :

"Ben sera très bien, vous pouvez m'appeler Mary si vous voulez."
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Benjamin Mulciber
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MessageSujet: Re: No distance left to run || Mary [Fini] No distance left to run || Mary [Fini] EmptyLun 20 Oct - 12:08

Les sang purs avaient leur manière d'agir. C'était un autre monde que celui des gens normaux – si le concept de gens normaux parlait à quelqu'un. Certainement pas à Benjamin, qui s'était vite aperçu que même sorti de ce microcosme d'origine, il ne tombait que sur des gens qui à défaut d'être normaux, avaient une personnalité. C'était ça : une gueule. L'erreur des sang purs, c'est bien ça : croire qu'ils sont les seuls à savoir l'ouvrir. Il suffisait de tomber sur Sheldon Ferguson, avec qui il devait constamment batailler pour imposer ses idées, pour se rendre compte qu'ils faisaient fausse route. Bien sur, ils avaient des obligations, et la richesse. Un monde à part, voilà ce qu'ils représentaient, très certainement. Benjamin en avait bien connaissance : mais ce monde là était tellement à part qu'il ne pouvait rien comprendre d'autre que lui même. Sortit de là, nous ne sommes plus personne. Pas étonnant donc que des gens comme les Mulciber luttent pour le purisme. Si le bourbisme gagnait, ils ne seraient plus rien. Et ça vous emmerde, n'est-ce pas ? Que personne ne s'écarte de votre chemin, que plus personne ne sache qui vous êtes. Il n'inspirait pas la peur, lui, c'était entre autre la principale différence entre Limonkov et le reste de sa famille : pas la même peur du moins.

Il n'y a en principe que deux types de Mulciber : ceux qui tuent et ceux qui dirigent. Normalement, on pouvait classifier les militaires et les politiques. Mais finalement, dans quoi on peut classer John ? Et où on me classe moi ? Il n'aimait pas les étiquettes. Il était lui même. L'étiquette qu'on lui avait attribué, celle de Benjamin William Edward Mulciber, il l'avait explosé et il n'en restait plus que Limonkov – ceux qui parlaient même encore de Ben étaient dans le faux. Alors, qu'est-ce tu es ? Personne, ou tout le monde ? Limonkov, ce n'est même pas un nom, c'est un mot. Il était une grenade. Oui, ça le définissait bien. Les sorciers ne craignaient pas les grenades – ils ne savaient même pas ce que c'était. Et la plupart ne comprenaient pas non plus Benjamin Mulciber. On méprisait sa méthode, il le savait. Méprisez. Vous le pouvez. N'empêche que je suis toujours là. Et il n'avait rien à perdre : de fait, ce n'était pas une illusion, on lui avait tout pris. Je suis un être fini, vous savez. La personne qui est devant vous n'est que le pâle reflet de ce qu'elle était autrefois. Ce qu'il y avait de plus précieux en moi est mort depuis bien longtemps et je continue à vivre uniquement sur le modèle de ce souvenir. Vous ne pouvez pas me détruire. Les ennemis qu'il croisait ne s'en rendaient pas compte : ils voyaient un homme à abattre. Les alliés, les amis, Mary Kane, que voyaient-ils ? Peut-être l'ancien mangemort. Jamais le doute. Jamais la haine qu'il portait à cette marque – toutes les fois où il avait tenté de la faire disparaître. Avait-il endossé un rôle de chef ? Oui. Personne n'avait envie de contrarier Benjamin Mulciber – il n'était pas Jugson, il n'était pas John, ne passait pas pour violent. Mais jamais personne ne me dit quoi faire. Jamais personne ne m'ordonne quoique ce soit. Il décidait par lui même. Vos obligations, votre nom, ce n'est plus mon problème. Ce nom là, je l'ai fait mentir.

Qui y prêtait attention ici ? Il n'était même pas sur qu'à part Vaas, manifestement pas dans le coin, Llewelyn et donc Mary, ne sache qu'il était là, et même qui il était. L'anonymat parfait. Il aimait les mercenaires pour ça. Ils lui foutaient la paix. Ca lui allait bien, et il suivit Mary sans faire d'histoire.

« C'était il y a longtemps. C'est long, vous savez, cinq ans. Presque six, maintenant. »
C'était dit sans tristesse – un constat, véridique, sur lequel il devait compter. Il fallait faire avec. « Cela dit, on ne sait globalement des gens que ce qu'ils veulent bien montrer – c'est pareil pour vous et moi, pas vrai ? » Il sourit, attrapa la bouteille de rhum : au stade où il en était, après tout... « Je plaisante – mais vous pouvez me dire si je ne suis pas drôle, vous savez. Ce qu'il me reste de sens de l'humour est encore plus cynique que ce que j'étais au départ. »

Il avait toujours été ironique et calme : d'un calme qui ne cadrait pas réellement avec ce qu'étaient les Mulciber. Prompts à rire, prompts à la colère, prompts à pardonner aussi : en réalité, seule la dernière affirmation était vraie chez Benjamin. Sans doute parce que c'est moi qui aie beaucoup à me faire pardonner. L'absence, surtout. Absence qui faisait qu'il ne comprenait plus grand chose à ce qu'il se passait : en particulier cette histoire avec Wayland Witcher. Il aurait pu en avoir le fin mot, ne serait-ce qu'en s'en prenant de nouveau audit Wayland Witcher – pas une mauvaise idée. Ce n'était plus réellement un gosse.

« Hm. Je demanderais à monsieur Witcher. »


Il n'était pas un homme bien. Il pouvait paraître plus sympathique et plus abordable qu'un Vaas, par exemple, ou même que John, mais finalement, l'héritage Mulciber était là. Bien présent et ancré en lui. Ben possédait une morale : mais sa propre forme de morale, dictée par une guerre qui avait ravagé sa vie. Il sourit vaguement à ce que lui disait la jeune fille et lui lança un œil presque sévère :

« Si on va par là, je pense que je compte énormément pour John, voyez vous. Pour beaucoup de gens que je combats aujourd'hui, cela dit... »
Il continuait de tirer sur sa cigarette : « Ce qui ne peut-être dit, s'en va hurler au fond de l'âme. Vous n'avez sans doute pas tort. C'est juste que j'ai été absent si longtemps.Mon silence..quelle erreur, quelle perte de temps ! J'étais jeune, alors, vous savez, j'étais capitaine dans l'armée, champion de duel, l'héritier des Mulciber. Ma mère... » c'était bizarre de se dire qu'elle était morte. Il n'avait aucune affection pour elle : il avait toujours trouvé qu'elle en faisait trop. Il aurait fallu qu'il parle de ça, et de beaucoup de choses encore. Mais c'était long et compliqué à faire. «...j'étais l'héritier, et elle n'aimait ni Llewelyn ni Hugh. Elle leur a toujours fait sentir. Moi...j'étais jeune, je suis passé à coté de ça, je n'ai jamais essayé de l'empêcher. J'aurais du. J'aimais mes frères, mais j'étais un gosse égoïste. Je n'ai compris ce qui se passait dans la tête de Llew que lorsque je suis parti...et je ne suis pas revenu. Je ne lui en veux pas, je serais mal placé pour ça, je crois. J'aimerais juste qu'il comprenne. Si j'avais pu, je serais resté. »

Mais voilà, ça ne se passe pas comme ça. Tu sais, quelle atrocité, cette guerre ! Elle a brisé tout ce que je connaissais, et cette vie si simple et si riche, si facile, en somme, s'est évanoui dans l'air. Il ne pouvait rien demander à Llewelyn, il n'en avait pas le droit. Il pouvait essayer d'expliquer. C'était un mauvais rêve. D'où il se réveillait, fracassé et somnambule – et où il continuait. Inlassablement. Fallait-il vraiment parler de purisme ? Il n'avait pas d'avis là dessus : Jugson en avait un, lui non, il était au-delà.

« Ce n'est pas une question de purisme ou de bourbisme – si vous allez par là, oui, je suppose que moi je suis merliniste. Admettons...vous trouvez que votre père a l'air inférieur aux sorciers ? Il n'utilise pourtant pas la magie. Question numéro 2 : comment reconnaissez vous un né-moldu ? Croisez en un dans la rue, dites moi comment vous l'identifiez. La magie ne disparaît pas avec eux, elle évolue. Ils n'ont rien de différent d'un sang pur ou d'un sang mêlé : la magie se fout du sang – et puis la magie, ce n'est pas quelque chose de vivant, de toute façon. Question numéro 3 : vous avez bien conscience que ce n'est pas une question de préserver le sang ou la magie ? Le purisme, c'est un mécanisme d'auto-défense. Les sang purs protègent leurs intérêts, leur pouvoir. Pas la magie. Leur position dans la société. Ils se foutent du sang. S'ils étaient né-moldus, ils défendraient les nés-moldus. Vous comprenez ? Et enfin, question numéro 4 : vous vous êtes déjà demandée ce que les moldus pensent de nous ? Ils se sont débrouillés pendant deux mille ans sans nous. Ils n'attendent rien de nous. Ils se foutent de nous. Et peut-être même qu'ils se sentent supérieurs à nous, qui sait. »


Il parlait d'une voix très calme. Benjamin n'essayait pas de convaincre les gens. Le débat entre le bourbisme et le purisme, c'était pour lui quelque chose de relativement mineur. Le combat portait sur autre chose. Je m'en cogne, d'avoir raison ou tort. Peut-être même qu'ils sont dans le vrai. Non, lui il défendait le droit des peuples à l'auto-détermination. Je m'en fous de ce que les gens choisissent, mais je refuse qu'on choisisse pour moi.

« Non. Vous êtes choquée, vous ? »


Il lui adressa un sourire. Benjamin était volontairement provocateur : en général ça faisait rire. Et si ça ne faisait pas rire, ça faisait réagir. En bien ou en mal, qu'importait. Il forçait les gens à réfléchir, il les forçait à se poser des questions, quelque chose que le régime proscrivait, et c'était sa plus grande victoire.

Il ne s'attendait pas à entendre parler de Ruth, pas autant. Il aurait espéré ne parler qu'à Llewelyn ; mais Mary n'était pas quelque de désagréable. Au contraire. Plutôt gentille, même. Il sourit :

« Ruth aime bien l'autorité. Mais c'est à vous d'en décider – à vous deux. Ce que je vais dire pourra peut-être paraître idiot, mais si vous vous aimez, ça en vaut la peine. Vous êtes amoureuse, Mary ? »
Le sourire était terriblement amusé – pas moqueur, cependant. Un peu insolent, au pire, tout comme ce qu'il dit ensuite : « Personne n'en finit jamais avec moi, de toute façon. »

Présomptueux ? Oui, ça l'était, mais c'était surtout une manière d'éviter de parler de sujets plus douloureux et de continuer sur un ton assez léger...Il sourit à nouveau, et peut-être que cette fois là, on pouvait clairement dire qu'il ressemblait à son frère, car ce qu'il dit pour terminer était typiquement Mulciber :

« En réalité, je ne suis pas sur que j'avais véritablement un plan. »

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Mary Kane
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MessageSujet: Re: No distance left to run || Mary [Fini] No distance left to run || Mary [Fini] EmptyJeu 23 Oct - 3:39

Mary aimait lire, ce n’était pas son passe temps préféré, l’adolescente préférait de loin la photographie à la lecture, mais plus jeune, en hivers, elle s’était souvent blottie derrière les lourdes tentures de velours pourpres du salon, recroquevillée sur l’appuis de fenêtre, un livre posé sur ses genoux, tournant distraitement les pages tandis qu’elle regardait la neige ou la pluie tombé. C’était une enfant calme. En réalité, à douze ans, on aurait pu parler d’adolescente, mais Mary semblait rester dans l’enfance. La différence se remarquait lorsqu’elle était à côté de sa jumelle Eleonore. Vivante, souriante, avenante, babillant sans réfléchir, celle qui était l’aînée de quelques secondes ne ressemblait en rien à sa sœur. Eleonore du haut de ses douze ans lorgnait déjà sur le maquillage de sa mère, regardait les garçons autrement qu’avec dédain et parlait avec enthousiasme du jour où elle pourrait enfin porter des soutiens-gorges et atteindre l’état tant désiré de femme. Quelle différence avec sa jumelle qui semblait vouloir s’accrocher à l’enfance. Mary avait toujours aimé observer. Peut-être était-ce de là dont venait sa passion pour la photographie. Elle observait avec patience jusqu’à ce qu’elle puisse capturer LE moment. Avec une certaine lucidité propre aux enfants, elle se rendait probablement compte que grandir requerrait d’elle autre chose que de la passivité. Devenir adulte signifie avoir des responsabilités, être actif. Inconsciemment, elle tentait probablement de repousser ce moment le plus longtemps possible.

Discrète, elle n’aimait pas se faire remarquer. Plus jeune, on lui avait expliqué qu’elle avait deux tares. La première était d’être une fille. Les filles, dans le monde sorcier puriste, n’étaient pas aussi importantes que les garçons. Chez les sang-pur, elles pouvaient servir à consolider des alliances, obtenir de l’influence via la belle famille ou des appuis financiers. Si elles faisaient partie d’une famille vraiment puissante, ou si elles étaient talentueuses, il était éventuellement possible, dans de très rares cas, qu’elles fassent leur chemin dans le monde. Rare étaient les femmes qui y arrivaient, et en général, celles-ci étaient mangemortes, une distinction que peu de personne en ce monde atteignaient. Mary, quant à elle, ne possédait pas qu’une seule tare. En plus d’être une fille, elle était une sang-mêlé, mais pas n’importe quelle sang-mêlé. Son père était ce qu’on appelait un sang de bourbe, un né-moldu, objet de honte et de haine dans le monde sorcier. Il n’avait même pas eu la décence de tenter d’élever ses filles, et s’était enfuis avant même leur naissance. Ce n’était pas sa faute. Comment est-ce que ça aurait pu être de sa faute ? Elle n’avait que six ans après tout, et ne comprenait pas la moitié de ce que sa grand-mère essayait de lui faire comprendre. A cet âge, les tenants et les aboutissants lui avaient échappés, mais la conversation était restée gravée. De celle-ci, elle n’avait retenu qu’une chose, elle était une erreur, et à ce titre, elle devait tout faire pour se faire le moins remarquer possible. L’enfant avait été élevée en ce sens. Docile, elle s’était pliée aux exigences vieillottes de ses grands-parents. Sa sœur, elle, plus indiscipliné, bénéficiant de l’indulgence de leur mère quand celle-ci était là, n’avait jamais pu être domptée. Mary s’était laissé faire. Ils l’aimaient, à leur manière, mais ils l’aimaient. Pour cette enfant qui sentait une certaine répulsion de la part de sa mère à son égard, c’était important. Peut-être même le plus important.

On dit souvent que les enfants sont très perceptifs au changement d’attitude chez les adules, même s’ils ne les comprennent pas. Mary était observatrice et perceptive avec tout le monde, sauf elle-même. Elle sentait bien que sa mère préférait Eleonore à elle. L’enfant n’aurait pas su dire pourquoi, elle le savait c’était tout. Elle ne pouvait pas se souvenir d’un seul moment passé seul à seul avec sa mère. Il y avait toujours quelqu’un avec elles. Dans son comportement avec sa seconde fille, Elizabeth Kane mettait une réserve et une distance qui étonnait quand on voyait la façon dont elle se comportait avec son autre fille.

Comment l’enfant aurait-elle pu savoir, que des deux sœurs, elle était celle qui rappelait le plus à la mère traumatisé, le viol qui avait donné naissance à ses deux filles. Des jumelles, Mary était probablement celle qui ressemblait le plus à Vaas. Pauvre femme violée, lors d’un stage de médicomage dans une zone à risque par un adolescent de dix ans moins âgé qu’elle. Elle gardait en tête la honte de ne pas avoir pu se défendre, la douleur de l’acte, mais surtout, les traits de son agresseur, son rire, et quelque chose dans son regard hantait ses souvenirs. Et même dix ans plus tard, il lui arrivait de se réveiller en sueurs à cause d’un cauchemar l’ayant ramené sur cette maudite île. De souvenir de la Serdaigle, certains avaient été effacés au cours des années, dont un en particulier. A l’âge de trois ans, trottinant dans le jardin sur ses petites jambes dodues, dans sa première vraie robe de sorcière, elle avait trouvé un oiseau agonisant. Tout enfant aurait probablement pleuré, couru chercher un adulte, implorant qu’on sauve le pauvre animal, traumatisé par son agonie. Mary, elle, s’était laissée tombée dans l’herbe, non loin de l’animal, et l’avait regardé mourir avec intérêt, sans le toucher pour autant, jusqu’à ce que sa mère, ne la voyant plus, la trouve souriante devant l’animal en peine.

« Qu’est-ce que tu fais ma chérie ?
Je le regarde mourir. »

Contrairement aux moldus, la notion de mort était inculquée très tôt aux enfants sorciers. Fait naturel faisant partie du cycle de la vie, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’une enfant précoce de trois ans comprenne ce concept. Ce n’était pas tant ça qui avait choqué Elizabeth Kane, que le sourire heureux de l’enfant à l’évocation de la mort de l’animal. Il était probable que ça soit son imagination, mais dans le regard de son enfant, la mère y avait brièvement vu une lueur lui faisant penser à son géniteur naturel. Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés. Cette médicomage traumatisée par un viol n’avait jamais pris la peine de suivre une thérapie pour arriver à passer le cap. Effrayée par sa propre fille, elle l’avait envoyé chez un spécialiste de l’enfant. Les souvenirs avaient été effacés, et l’homme de science avait déclaré que le bébé avait un intérêt morbide pour les situations dangereuses.

Mary n’avait manqué de rien dans sa vie, si ce n’était de l’amour maternel. La rupture, avait été trop brusque, et pour cette enfant issue d’une famille monoparentale, l’amour de sa mère avait représenté tout. Elle avait cherché chez ses grands-parents, qui l’adoraient, cette affection qui lui manquait tant, acceptant par la même occasion, leur façon de voir les choses, mais prenant également le rôle qu’ils voulaient qu’elle prenne. Celle d’une enfant effacée, dont la tâche était de ne pas se faire remarquer. Une femme ne se mettait pas en avant, surtout quand elle était issue d’un lignage aussi honteux que le sien. Ce besoin d’affection se retrouvait dans sa relation avec Vaas. L’ancienne Serdaigle ne recherchait pas l’affection au sens propre du terme. Pudique, les grandes embrassades et autres démonstrations d’affections publiques la mettait mal à l’aise. Elle l’aurait même désiré que Vaas aurait bien été incapable de lui donner ce genre de chose. Chez le mercenaire, le contact physique avec la gent féminine devait probablement être limité à deux actions, la première étant mortelle, la seconde sexuelle, et les deux étant souvent indissociable.

Le mercenaire lui offrait quelque chose de bien plus important que de l’affection. Il lui offrait une existence. L’abandon de ce nom, qui toute une année durant, avait sonné comme une insulte et un affront, au profit de son seul prénom : Mary. Par lui, elle existait. Il l’avait faite passée par le baptême du sang. Passage rituel qui, s’il ne lui offrait pas une renaissance corporelle, indiquait sa renaissance symbolique. Fin de l’enfance, et début de l’âge adulte. L’âge adulte n’existait pas réellement dans le monde de Vaas. On existait suivant la loi du plus fort, enfant, adolescent, adulte, vieillard, la règle s’appliquait à tout le monde et c’était la seule valable. Pas besoin d’être un adulte pour survivre. En reconnaissance pour cette existence que le chef des mercenaires lui offrait, sa fille, en retour, lui vouait une espèce d’affection malsaine mêlée à de l’admiration. Enfant qu’on avait tenu à l’écart, se sentant constamment rejetée, elle voyait dans le comportement de Vaas quelque chose qui comblait le manque parental qu’elle ressentait sans le savoir. Est-ce que ce manque de perception à son égard la rendait moins intelligence pour autant ? Les sentiments et le ressentit ne se contrôlent pas. Ce n’était pas des données arithmétiques où une seule réponse s’avérait correcte. C’était plus subtil, et plus compliqué que ça.

Avec Llewelyn, c’était différent. Ils partaient sur un pied d’égalité, ou presque. Il lui donnait sans rien demander en retour. Drôle de relation qu’était la leur. Deux adolescents en peine. Ils parlaient peu de leurs familles respectives, mais en un sens, ils se ressemblaient beaucoup, ces deux enfants non désirés, toujours rejetés, jamais assez bon, jamais à la hauteur. Qu’ils avaient dû être en manque d’affection et perdu pour se donné l’un à l’autre sans se connaître, passant outre un des plus grand tabou que leur société avait mis en place : la différence de sang.

Cet enchevêtrement d’évènements, qui en apparence, n’avaient aucuns liens les un avec les autres, les avaient mené bien loin. Plus exactement sur cette plage de Bristol où elle se trouvait désormais avec Benjamin Mulciber. Qui aurait cru, un an plus tôt, qu’elle parlerait d’égal à égal avec un des hommes les plus recherché du monde sorcier. Le Chef de la Vague, un homme qui de part son titre et son parcours était impressionnant. C’était le frère de Llewelyn, et sa curiosité, comme toujours, la forçait à vouloir en savoir plus. C’était les notions de bienséance qu’on lui avait enseignée, et qu’elle avait encore du mal à trahir, qui l’empêchait d’aller trop loin, et faisait d’elle quelqu’un de raisonnable. Pendant qu’ils parlaient, elle le regarda franchement, cherchant d’abord une ressemblance physique entre les deux frères. De façon étonnante, Llew et Way se ressemblaient bien plus que Benjamin ne ressemblait à Llew. Mais, elle se demandait, en voyant l’homme qui se tenait à côté d’elle, à quel point son compagnon pourrait lui ressembler une fois adulte. Aurait-il lui aussi ce même air un peu blasé et tranquille. Benjamin Mulciber ressemblait, aux yeux de l’adolescente, à un roc dont émanait une certaine tristesse, mais que rien ne pouvait ébranler. Il faisait référence à quelque chose qu’elle venait de dire. On ne sait des gens que ce qu’ils veulent bien nous montrer. Et lui, que voulait-il bien lui montrer ? On cache tous quelque chose. Un sombre secret, au fin fond de soi-même qu’on ne peut se permettre de révéler. Il n’y avait que les mercenaires comme ceux de Vaas qui pouvaient se permettre de ne pas avoir de secrets. Aucunes lois, aucune morale, personne pour les juger. Elle, elle ne jugeait pas. Qui était-elle pour le faire. Personne. Si tu es quelqu’un, tu es Mary, ça devrait être suffisant. Non, pas encore, elle n’en était pas à ce stade, et il faudrait longtemps avant qu’elle ne trouve ça suffisant. Elle voulait être honnête avec cet homme à côté d’elle, mais elle hésitait un peu. L’honnêté ne faisait pas toujours l’unanimité, elle le faisait-elle rarement. N’aurait-elle pas mieux fait de lui lisser le poil pour ne pas provoquer de friction ? L’hésitation fut présente un moment, jusqu’à ce qu’elle se dise que ce n’était pas une attitude digne de la fille de Vaas. On ne s’attendait pas à ce qu’elle tente de gagner les faveurs de qui que ce soit.

« Je n’ai rien à cacher je pense. Je ne suis pas quelqu’un de très intéressant. Vous en revanche, je suppose qu’il y a pas mal de chose intéressante que l’on pourrait apprendre. La plus intéressante d’entre elle serait probablement celle-ci. Pourquoi êtes vous devenu un résistant ? »

Il avait saisis la bouteille et en avait bu une longue gorgée. Une fois qu’il l’eut reposée dans le sable, elle prit le rhum et but une gorgée raisonnable, appréciant le goût sucré de l’alcool ambré et la légère brulure qui se faisait dans sa gorge alors que l’alcool faisait son chemin.

« Ne vous gênez pas, je ne bois pas beaucoup. »

Avec un sourire elle ajouta :

« Je ne tiens pas l’alcool. »

Véridique. Mary était très vite saoule, et l’alcool, comme chez beaucoup de gens, la rendait plus franche, plus audacieuse, probablement plus proche de ce qu’elle aurait été, si son éducation n’avait pas cherché à restreinte et supprimer toutes ses pulsions naturelles. Inconsciente que ses paroles pouvaient s’avérer vexantes, elle continua à bavarder avec Ben :
 
« Vous n’étiez pas fort drôle, mais j’apprécie le cynisme et le sarcasme. C’est le genre d’humour que j’aime bien. »

Elle-même était une grande utilisatrice de sarcasme, et sous ses airs coincés, elle possédait un solide sens de l’humour, même si celui-ci n’était pas compris de tous.

Heureusement pour elle, il n’insista pas sur la ressemblance qu’il pouvait y avoir entre Llewelyn et Wayland. Personne n’avait jamais dit qu’il était interdit de parler de leur lien de famille, mais elle ne voulait pas être celle qui dévoilerait le pot aux roses. Si Benjamin devait apprendre que Wayland était le demi-frère de Llewelyn, elle préférait que ça ne soit pas par elle tout simplement. Sans compter qu’elle n’était pas certaine que Llew apprécie qu’elle en dise trop à son frère sur lui, pas plus qu’elle ne pensait qu’il apprécierait qu’elle converse avec le chef de la Vague. Néanmoins, il pouvait faire des pieds et des mains, le jour où il lui interdirait quelque chose n’était pas encore arrivé. Et pour être honnête, il semblait à la jeune fille que l’idée ne lui avait jamais traversé l’esprit. Si Benjamin ne l’effrayait pas, elle sentit tout de même un frisson quand il annonça très sobrement qu’il demanderait à Monsieur Witcher. Elle n’était pas certaine de savoir de quel Witcher il parlait, il y en avait tellement, mais elle se souvenait qu’en Janvier, quand elle avait revu Wayland, c’était à Limonkov qu’il devait ses blessures. L’air de rien, elle crut bon d’ajouter :

« Wayland ne sait pas qu’on est toujours en vie, il serait utile que ça reste ainsi. Même s’il n’aura plus l’occasion de le voir, je pense que Llewelyn tenait beaucoup à Wayland et Jill. Moi aussi. »

Ce n’était pas un ordre, ni même une suggestion. Simplement une manière subtile de faire comprendre à l’aîné de la fratrie Mulciber qu’elle comme Llewelyn risquaient d’être contrarié si quelque chose de grave arrivait à Wayland ou sa sœur. S’il était intelligent – et elle ne doutait pas qu’il le soit- il comprendrait son sous-entendu. On n’augmente pas ses chances de réconciliations avec un frère perdu, en s’attaquant à ceux qui l’aiment, ou que par extension, sa copine aime. On ne pouvait pas dire que c’était très fair-play comme façon de faire, mais l’adolescente avait vite compris que le fair-play n’avait jamais apporté rien de bon à personne dans la vie.

La discussion reprenait une tournure plus personnelle, voir même intime. C’était perturbant de voir un parfait inconnu s’ouvrir autant, en particulier à une adolescente de son âge. Il parlait, sans vraiment de pudeur, assouvissant une curiosité non avouée de sa part. Elle essayait de ne pas dire de bêtises, mais elle ne pouvait pas empêcher les questions de fuser, quand bien même l’œil sévère qu’il lui lança l’intimida un peu :

« C’est peut-être parce que vous avez énormément compté qu’ils vous combattent avec autant de virulence, tout autant que pour ce que vous représenté. »

Ne voulant pas paraître présomptueuse alors qu’elle parlait d’une situation qu’elle connaissait mal, elle ajouta :

« Mais je peux me tromper. »

Il y eut un bref silence où elle tripota la bouteille d’alcool, hésitant à en boire de nouveau une gorgée, mais renonça finalement :

« Pourquoi être resté silencieux, si vous saviez que c’était une erreur ?  Dans le fond, Llewelyn, peut-être qu’il sait que vous seriez resté si vous l’aviez pu, mais entre comprendre et pardonner, il y a une marge. Il m’en a très peu parlé, il n’aime pas en parler vous savez, ça lui fait mal, mais je crois qu’il ne sait simplement pas pardonner. On ne lui a pas appris. »

Elle haussa les épaules, elle, ça ne la gênait pas. Elle avait appris à le connaître, elle apprenait toujours, mais elle le prenait comme il était, avec ses qualités, ses défauts, ses sautes d’humeur parfois dignes d’une fille en période menstruelle, sa violence, sa colère, sa tristesse. On n’aime pas une personne pour seulement quelques aspects de sa personnalité. On aime un tout, même si tout ne nous plaît pas dans l’ensemble Abandonnant le sujet, la discussion s’orienta sur le purisme. Sujet toujours tendu, en particulier quand votre avis n’est pas le même que celui de la personne d’en face. Après tout, ce n’était pas comme s’il y avait une guerre en cours à cause de ça. Il lui exposa ses propres arguments de façon simple. Puis lui souris lui demandant si elle était choquée elle par ses propos. Ca la fit rire. Elle ne se sentait pas mal à l’aise avec lui, quand bien-même elle n’était pas du même avis que lui.

« Non, je ne suis pas choquée. Je vis avec Vaas après tout. »

Elle jeta un regard à l’entrepôt derrière eux et dit :

« Je crois qu’il en faudra plus pour que je sois choquée. Pour revenir à ce que vous disiez. Rien ne prouve que les moldus et les nés-moldus, soient nos inférieurs. Il n’y a aucune preuve biologique et tangible qui a été mise sur la table jusqu’à présent, mais si rien ne prouvent que nous sommes supérieur, rien ne prouve que ce n’est pas le cas non plus. Au final, c’est une affaire de croyance. De foi même j’imagine. Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi est-ce qu’il y avait des sorciers, et pourquoi est-ce qu’il y avait des moldus ? De même, ça ne vous a jamais intéressé de savoir pourquoi est-ce que des gens qui n’auraient jamais du développer le gêne sorcier ont fini par l’avoir ? »

Questions fondamentales auxquelles personnes n’avaient de réponses. Et il était probable que personne ne voulait les avoir. Les réponses auraient pu déplaire, et tant qu’on ne les avait pas, le conflit pouvait rester dans une faction comme une autre « légitime ».

« Moi, je ne pensais pas pareil que tout le monde. Quand je suis arrivée à Poudlard, je me suis faite remarquée parce que mon purisme ne ressemblait pas à celui des autres. J’ai eu la mauvaise idée de le dire. Sans le vouloir, vous voyez, je déteste me faire remarquer. Ca me met mal à l’aise. Je suis plutôt timide. C’est comme ça que j’ai connu Llewelyn, parce qu’on ne pensait pas pareil. »

Inutile d’expliquer en quoi cette rencontre c’était mal passée. Elle était persuadée que Benjamin était assez intelligent pour l’imaginer, sans compter qu’elle n’aimait pas s’étaler quand il s’agissait de sa vie privée.

« Vaas, même s’il n’utilise pas la magie, reste un sorcier. Il reste supérieur, mais partons du postulat que j’ai tord et que vous avez raison. Les sorciers de sang-pur ne seraient pas supérieur au sang-mêlé, et se contenterait de défendre leur position dans la société. En quoi est-ce choquant ? La méritocratie n’existe qu’en théorie. Prenez le monde moldu, depuis la nuit des temps, les classes dirigeantes étaient celles qui avaient de l’argent, et ils ont tout fait pour protéger leur pouvoir. Il n’y a pas un seul moyen qu’ils n’aient pas utilisé. Même maintenant, au vingt et unième siècle, ce sont les plus riches qui continuent d’exercer leur influence pour diriger le monde. Ils le font simplement de façon subtile, sous le couvert d’une démocratie. En quoi leurs méthodes diffèrent-elle réellement de celle qu’emploie les sang-pur ? Qu’est-ce qui fait qu’eux méritent d’être protéger. Nous étions deux peuples différents qui n’étaient pas destinés à se rencontrer. Nous avons vécu des centaines d’années dans l’ombre, obligés de nous cacher à cause des persécutions qu’ils nous faisaient subir par peur. Non pas la peur de nos différences, mais celle de notre puissance, de notre supériorité dirons certains. Qu’est-ce qui assure qu’une fois que vous les aurez défendus, ils ne se retourneront pas contre vous par peur ? Mes arguments sont dans le font aussi valables que les vôtres. Ils ne reposent sur aucunes preuves tangibles. Je suppose que c’est tout le problème du conflit qui oppose l’Intendance au mouvement Hors la Loi. Aucune des deux factions ne peut prouver qu’il a raison autrement que par la force. Et c’est par la force qu’il devra assoir sa légitimité. »

Tout ça dans le fond ne la regardait plus, elle le fit savoir :

« Nous, on est en dehors de ça désormais. Intendance, Hors la Loi, Moldus. Papa travaille avec tout le monde. Et nous aussi. Ce qui veut dire qu’on pourrait très bien être ennemis un jour et ami le lendemain. Ca vous va vous ? »

Après tout, il devait avoir l’habitude, ce n’était pas comme si, du jour au lendemain, il avait tourné le dos à l’ensemble de sa famille pour rejoindre une cause qu’aucun d’eux ne comprenaient.

La discussion s’orienta de nouveau sur un sujet personnel, l’ancienne fiancée de Limonkov. Sujet sensible apparemment, même s’il ne semblait pas offensé par sa hardiesse. Et contre toute attente, il ne se déroba pas. Pas tout à fait en tout cas.

« Je ne l’ai pas rencontrée. Je ne suis pas sûre que ça se serrait bien... »

Elle ne finit par sa phrase, ses joues se colorant d’un très beau rouge carmin à l’évocation de sa relation avec Llewelyn. Elle l’avait cherché après tout, c’était elle qui avait commencé avec les remarques personnelles. Mais tout de même, répondre à ce genre de question quand on est incapable de prononcer distinctement les mots « Je t’aime » relevait du défit pour l’adolescente. Cette fois-ci, sa main se porta sans hésitation à la bouteille, et la bouteille à ses lèvres, et la rasade d’alcool lui donna au moins le courage de le regarder de biais pour répondre d’un air très embarrassé et d’une voix très basse :

« Je suppose, oui. »

C’était le mieux qu’elle pouvait faire, vraiment. Voulant désespérément changé de sujet, elle saisit la première perche qu’on lui tendit :

« Parce que vous, vous en avez fini avec eux peut-être ? »

De façon très enfantine, elle tira discrètement la langue. Il n’en fallait pas beaucoup pour que l’alcool agisse sur Mary, et si elle n’était pas saoule, les deux rasades qu’elle avait prises avaient au moins eu pour effet bénéfique de la détendre. Ce qui lui permit de rire à gorge déployée quand elle l’entendit dire, qu’il n’avait pas eu de plan. En cet instant, il ressemblait réellement à Llew. Elle revoyait encore clairement la tête de son petit ami quand, après avoir refait le portrait à Isaac, et fais comprendre à l’ensemble de Pré au Lard que leur relation dépassait le stade des insultes primaires, il s’était excusé, expliquant que ce n’était pas prévu.  Moqueuse, elle ne put pas s’empêcher de dire :

« On ne peut pas se tromper, vous n’êtes pas frère pour rien. »

Après tout, qu’ils le veuillent ou non, ils ne pouvaient pas le nier.
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Benjamin Mulciber
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MessageSujet: Re: No distance left to run || Mary [Fini] No distance left to run || Mary [Fini] EmptyJeu 4 Déc - 16:01

Combien de gens spéciaux changent ? Combien de vies se vivent étrangement ? Où étais-tu pendant que j'étais heureux ? Est-ce qu'il avait été heureux, d'abord ? Il ne savait pas. La vie était compliquée. La vie était toujours compliquée et ça n'allait pas en s'arrangeant.  Tout ce qu'il connaissait se rappelait à lui et tout ce qu'il avait aimé et connu revenait le hanter. Il pensait que ça suffisait, que ça faisait suffisamment mal comme ça, mais lorsqu'il pensait que c'était trop, finalement, ce n'était pas assez. Ils cherchaient, en face, à briser sa volonté, encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne soit plus capable d'avancer, jusqu'à ce qu'il abandonne. Une technique de Mike, à tous les coups. C'était assez perfide pour être digne de lui, pas le genre de John. Mais ce qui était le plus terrible, c'était de se dire que Ruth ne l'avait pas empêché de faire ça, qu'elle avait accepté. Tu vas vraiment épouser le Connard, dis moi ? Mike avait toujours été comme ça. Revanchard, jamais satisfait de rien, rageux. Limonkov le savait : avant il trouvait ça amusant, maintenant, en vieillissant, ça devenait de plus en plus puéril, mais il était triste. C'est terminé. Je le sais, maintenant. Tu n'as pas besoin de me le dire. J'espère simplement que tu trouveras le sommeil cette nuit. Je ne me tuerais pas à essayer de rester dans ta vie. Notre route s'arrête là. Il était probable qu'ils se revoient, bien sur, ils n'avaient pas le choix, un jour ils combattraient. Mais ils ne pouvaient pas refaire ce  qu'ils avaient fait. Deux fois de trop. Si tu me vois, s'il te plait. Tourne-toi et fais demi tour. Je ne veux pas te voir. Parce qu'on sait tous les deux ce qu'on pense, lorsqu'on se sent mal, lorsqu'on se sent seul, et qu'on se souvient tous les deux. Mais c'est fini. Il n'était même pas en colère, seulement triste, maintenant. C'est fini, voilà. Je savais que ça se terminerait comme ça. Benjamin était un peu fataliste. Il ne pouvait rien faire pour l'empêcher. Il aurait pu souhaiter qu'elle trouve quelqu'un d'autre, qu'elle l'oublie, qu'elle refasse sa vie, mais avec Witcher, non, jamais, ce n'était pas possible.Alors il faisait ce qu'il avait à faire. Je  rentre à la maison – où que ce soit...

Il se perdait dans ses pensées sans répondre à la question. C'était une situation étrange. La fille de Vaas. Plus il pensait à ça, plus il se disait que le monde, tout de même, était bien devenu fou. Ce n'était pas une situation désagréable, mais en fait, il n'avait pas imaginé la gamine comme ça. Non, en fait, tu n'avais rien imaginé. Limonkov pouvait se révéler être un stratège intelligent et rusé et pour cela il n'avait rien à envier à Jugon, quoiqu'en disent les puristes. Non, il n'était pas Thomas, justement. Plus dur, avec moins de scrupules. Tom était un bon chef. C'était quelqu'un qui avait une morale, quelqu'un qui avait compris que la victoire ne pouvait venir que d'une seconde chance. Il l'avait dit. Victor of the second chance. Mais pas Benjamin. Le monde n'est pas cruel, il est indifférent. Personne n'a besoin d'une seconde chance – c'est trop tard pour eux, et puis pour moi. Il était malade, corrompu par ça, par la tristesse et la colère, qui prenait chez lui une tournure froide, hanté par la misère et par son nom, quand bien même il était fier de l'avoir fait mentir. Mais en ce qui concernait sa famille, non, il n'avait pas de plan, et pas prévu non plus de parler avec Mary.

Parler du passé, encore et encore, toujours. On dirait que je ne suis rien mis à part ce passé. Juste ça. Pourquoi je suis devenu résistant ? J'en sais rien. Je suis devenu hors la loi, c'est tout. Ce n'est pas vraiment un choix. C'est juste comme ça.

« Quand j'étais dans l'armée, j'étais en Russie. Lors d'une attaque, j'ai été blessé. On m'a déclaré mort. Ce sont les bourbistes russes qui m'ont sauvé. J'avais une dette envers eux, du coup. Alors je les aie aidé...et j'ai continué mon chemin. C'est tout. »


Il n'était pas venu parler de lui et ça devenait lassant de raconter à chaque fois la même chose, le même parcours, le même combat. On ne le demandait jamais ce qu'il comptait faire de la résistance, comment il envisageait l'avenir. En avant, je suis en avant, ce sont les deux seules questions intéressantes en ce monde, en avant, toujours plus loin. Ahead. Un mot qu'il adorait, qui prenait tout son sens lorsqu'il le prononçait. Il fallait faire des sacrifices, peut-être, mais il irait en avant. Et alors, peut-être qu'il saurait quoi faire avec cette famille qui lui causait bien du souci.

« Oh, certainement. Mais il y a beaucoup de monsieur Witcher. Et croyez moi, j'ai toujours rêvé de péter le nez à Mike. »


Non, pas depuis toujours, c'était faux, mais qu'importait ici. Il voulait juste sa peau. Non, pire, il voulait sa déchéance. Ce serait tellement simple de le tuer que ça n'avait aucune utilité à proprement parler. La déchéance. La Justice. Voilà tout ce que ce type là méritait. Et s'il pouvait plaisanter juste avant avec Mary, si juste après il continuerait à parler de manière raisonnable et sympathique avec elle, là il ne plaisantait pas. La rancœur était là, immense et forte. Il n'avait pas de rancœur envers John, envers les autres, tous les autres, même pas de haine, plutôt de la pitié ou du mépris s'il fallait absolument parler de sentiment négatif.

« Benjamin Mulciber est mort. Ce qu'ils combattent, c'est un fantôme. Je ne peux rien contre ça. »

Non. Absolument rien. Il ne restait rien de l'héritier, il était mort en Sibérie, ou avec Natacha. Si je meurs, tu m'en voudras toute ta vie ? C'était peut-être la grande question de son existence, qu'il aurait voulu poser à tout le monde et que in fine, tout le monde lui posait plus ou moins directement. Il ne possédait aucune réponse, qui que soit la personne qui demandait.

« Je n'ai pas vraiment eu le choix. Je pouvais pas revenir,j'ai failli crever, et après j'ai trahi. »
Il sourit, un peu gêné. « J'avais honte, je crois. Quelque chose comme ça. »

La famille, c'était toujours compliqué. Il aurait préféré continué à parler du purisme. Parce que quoi qu'il dise, c'était un problème insoluble. Parce que nous avons besoin des autres. Parce que nous avons foi en nous. On le sait, au fond. Tout au fond. Du moins il l'espérait. Il pouvait difficilement parler de Llewelyn comme ça. Tout le monde a besoin de temps. Il se contenta alors de sourire :

« J'ai vu des gens qui tuaient et torturaient sans problèmes être plus choqués par mes idées que par une tournante. »
Évidemment, il n'était d'accord avec personne sur le purisme. Même pas réellement avec Thomas, alors bien sur, c'était compliqué. Il sourit : «  Différence explicite entre les moldus et nous. S'il est vrai que la méritocratie est une illusion chez eux comme chez nous, quoiqu'on en dise et quelque soient les défauts de leur système, ils n'ont jamais acceptés que les riches soient toujours plus riches et les pauvres soient toujours plus pauvres. Ils se battent contre ça, avec plus ou moins de succès. Comme la résistance. Il n'y a pas d'acceptation, pas de retraite, pas de reddition, aucun d'entre nous ne fait preuve d'acceptation. C'est ça le problème du monde sorcier. Ce n'est pas la cruauté. Le monde n'est pas cruel. Même pas les mangemorts, malgré ce qu'ils disent. Personne ne sait ce que c'est la mort, alors comment peut-on être un meurtrier ? Non. Le monde n'est pas cruel. Il est indifférent. La fin justifie-t-elle les moyens ? Votre père dirait que oui. John aussi, les mangemorts aussi, le Lord, pareil. Le purisme est basé là dessus. Jugson disait que non. Que la justice n'était pas une faiblesse. Que la violence était juste le résultat de l'échec des discussions et que par conséquent, prendre le pouvoir par la force ne donnait aucune légitimité et que cela mettait juste en lumière l'échec chronique du monde sorcier. » Il tira sur sa cigarette, gentiment. « Moi, je ne crois qu'en une chose. On n'a à rendre compte qu'aux gens à qui on doit quelque chose. Nous ne devons rien aux moldus et les moldus ne nous doivent rien. Aucun des deux peuples n'est fait pour régenter l'autre. Au pire, nous sommes faits pour vivre séparément. Au mieux pour cohabiter. »

Il sourit. Il écoutait ce qu'elle disait. Libre ? Personne n'est libre. Il y avait des choses que Benjamin voulait dire mais il savait qu'elles lui feraient mal. Alors il les enfouit, les laissant lui faire du mal à lui.

« Croyez en ce qui vous permet de dormir la nuit. Moi je n'ai pas d'ennemis. Simplement des gens qui veulent me tuer. Mais je dois reconnaître qu'ils sont plutôt nombreux. »


Il sourit, amusé de ce qu'il disait lui même. La vie est difficile, mais ça ne la rend pas haïssable. Cette proportion qu'il avait à rire de tout sauvait Ben et le rendait détestable aux yeux de ceux qui jugeaient que le combat que la résistance menait était quelque chose de sérieux. Il sourit encore :

« Des problèmes avec vos sentiments ? Je me demande si vous ne seriez pas plus à l'aise si je vous demandait combien de fois il vous a prise par derrière. »


Il n'était pas fin, ni gentil, ni bien élevé : ça c'était Tom. Il n'était pas Thomas. Il en était incapable. Mais c'était aussi à ce genre de réplique qu'on pouvait comprendre pourquoi il réussissait à s'entendre avec Vaas. Il tira sur sa cigarette.

« Moi ? Oui. Je rentre chez moi. Ici, en Angleterre. Mais ma maison n'est plus la leur. »


Ils l'avaient détruite. Mais malgré tout ce qu'il disait, toute la froideur avec laquelle il l'affirmait, ce n'était pas vrai. N'était-ce que parce qu'il ressemblait à Llewelyn, ou que Llew lui ressemblait, et force était pour lui de l'admettre et d'en rire.

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Mary Kane
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Pensine
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MessageSujet: Re: No distance left to run || Mary [Fini] No distance left to run || Mary [Fini] EmptyMer 17 Déc - 16:40

Est-ce que Mary était une victime ? Probablement. Victime d'une société qui n'avait pas voulu d'elle. D'une éducation peu adaptée aux situations réelles. Victime de ses rêves, des contrecoups de la vie. Se voyait-elle comme une victime ? Non. Il y avait quelque chose de fataliste chez l'adolescente qui lui permettait d'accepter plus facilement certaines situations. Ce peut arriver, arrivera. Elle voyait les évènements qui lui étaient arrivés comme inévitables, et si ceux-ci ne quittaient pas son esprit pour autant, elle tentait de ne pas s'appesantir inutilement dessus pour se tourner vers l'avenir. Elle supposait que c'était également ce que devait faire Benjamin Mulciber, sans quoi, comment aurait-il pu continuer à aller de l'avant ? Il semblait avoir une histoire plutôt tragique du point de vue de l'adolescente. Elle était naturellement curieuse de savoir comment il arrivait à vivre tout en se disant qu'il avait tourné le dos à sa famille.

Parfois, elle pensait à sa mère, son frère, sa soeur. Elle avait cru qu'en allant vivre avec Vaas, elle pourrait tourner la page facilement. Ce n'était pas aussi simple. Elle avait vécu avec eux pendant quinze ans. La majeure partie de sa vie s'était fait en leur compagnie, et du jour au lendemain, elle avait décidé qu'elle passerait pour morte. Ce n'était pas sans justification pensait-elle. Il en allait de sa vie, de son avenir, de son futur. La voie dans laquelle elle s'était engagée n'était pas conciliable avec la famille qui lui restait. Dans le fond, ne valait-il pas mieux qu'ils la pensent morte ? Auraient-ils seulement compris son choix ? Elle était persuadée que non. Ce n'était pas pour ça qu'elle les détestait. L'affection qu'elle leur portait avait toujours été difficile, teintée de ressentiment, mais elle ne les détestait pas. Benjamin aussi s'était fais passé pour mort face à sa famille, et au final, de ce point de vue, leur situation n'était pas si différente.

Ici, elle tentait d'aider les deux frères, en quelque sorte, plus elle comprenait Ben, plus elle était capable, de peut-être, faire baisser le ressentiment de Llewelyn à l'égard de son aîné. A titre personnel, la question qu'elle aurait aimé poser, c'était plutôt : "Comment vivez-vous avec ça ?", mais elle était trop polie, trop timide pour le faire. Alors elle se contenta d'écouter, sans remettre en cause ce qu'il disait.

Désormais, elle ne faisait plus partie d'aucun camp. Elle était Mary. Hors la loi neutre dans un combat où elle prendrait part selon qui serait le plus offrant. Ses opinions politiques, ses convictions, ne comptaient plus que pour elle-même. C'était déstabilisant. Elle avait vécu seize ans dans une société où les opinions que vous aviez définissait qui vous étiez. A présent, ça n'avait plus d'importance, c'était à la fois grisant, perturbant, et effrayant. Où se trouvait ses points de repères désormais, puisque ceux qu'elle avait connu n'existaient plus ?  Nulle part ! C'était la réponse à sa question muette. Réponse dont elle ne pouvait se rendre compte à l'instant, puisqu'elle était toujours à leur recherche. Ce genre de réponse requièrait une sagesse qu'elle n'avait pas, et qu'elle ne possèderait peut-être jamais. D'un point de vue extérieur, il était ridicule de chercher des points de repère quand on vivait avec un homme qui avait pour but de tous les détruire. Et si elle embrassait la voie choisie avec docilité, se rendait compte de certaines de ces implications - les plus évidents tout du moins - ce n'était pour autant qu'elle avait une vue d'ensemble réaliste de sa situation.

D'ailleurs était-elle réaliste tout court ? Bonne question. Biberonnée au purisme, pouvait-on admettre que sa vision des choses était réaliste. Son opinion était-elle réellement son opinion ou simplement celle qu'on s'était efforcé de lui instillé depuis sa naissance. Llewelyn et elle étaient des produits du purisme. Dans les idées qu'ils véhiculaient, où était la part d'idées personnelles, et où s'arrêtaient celles distillées par le Purisme. Est-ce que leurs convictions étaient réelles, ou simplement là par habitude, parce qu'il en avait toujours été ainsi, parce qu'ils ne pouvaient pas penser autrement pour le moment. On ne leur avait pas appris. A cet égard, discuter avec Benjamin étaient un exercice étrange. Il était, après tout, le premier véritable bourbiste qu'elle rencontrait. Le premier avec qui elle discutait. A son égard, elle n'éprouvait nulle animosité. Pourtant, au vu de son éduction, elle aurait du. Non, elle était simplement curieuse, et probablement aussi perturbée. Ils échangeaient des idées, mais nul doute qu'ils étaient en total désaccord sur le fond. Elle le voyait bien. Elle aurait pu renchérir éternellement, point par point, expliquer en quoi elle n'était pas d'accord avec son point de vue, elle ne le fit pas. Ils n'étaient pas d'accord, et même si on ne pouvait pas dire qu'elle respectait son opinion, elle n'était pas là pour tenter de jouer à qui aurait raison. Elle lui dit avec un sourire contrit :

"Je n'ai pas l'impression que nous serrons un jour d'accord, mais je ne veux pas être grossière en vous contredisant sans fin, je ne suis pas restée pour me disputer avec vous."

En effet, elle n'était pas venue pour chercher querelle, quel intérêt ? Parce qu'il était le frère de Llew, et parce qu'elle l'aimait, elle voulait tenter de réconcilier les deux, si elle le pouvait. Elle se doutait que Llew ne suivrait probablement jamais son frère, à son grand soulagement - elle ne s'imaginait pas sans lui, malgré le froid dans leur relation pour le moment - mais il était la seule famille à laquelle il avait encore accès. De son point de vue, ça semblait important. Peut-être parce qu'elle se sentait coupable. Dans la tête de l'adolescente, si Llew n'était pas sortit avec elle, il ne serait probablement jamais partis. Il aurait probablement poursuivit une carrière au Ministère sous la houlette de son cousin, il serait peut-être devenu mangemort, fiancé à une sang pur et il aurait pu profiter de Jill et de Wayland. Désormais, il n'avait plus que Ben.

Par contre, s'entendre avec lui risquait d'être plus difficile que prévu. Sortant de nulle part, il lui sortit une remarque qu'elle jugea offensante. Mary n'avait rien de violent. La violence lui venait facilement en groupe, portée par les hommes de Vaas et l'excitation du moment, mais en dehors de ça, elle restait calme et mesurée, pourtant elle vit rouge. Probablement aussi rouge que la fois où Isaac avait tenté de la tripoter dans le parc de Poudlard. Sa main partit sans qu'elle comprenne comment tandis qu'elle se levait indignée sans entendre son dernier commentaire :

"Comment osez-vous !"

Son visage était rouge de gêne, de honte, et de colère. Si les commentaires des hommes de Vaas ne la gênait pas, elle ne s'était pas attendue à ça venant du frère de son copain. Ca lui semblait déplacé, grossier et rude.

"Et vous vous étonnez qu'il ne veuille pas vous parlez ?"

Elle le regarda encore une fois sans parvenir à comprendre le type qui était en face d'elle. Déçue, c'était probablement sa réaction face à son attitude :

"Vous savez, personnellement, j'aurais apprécié que Llew puisse renouer avec vous, mais c'est vous l'adulte, pas lui, c'est à vous de faire le premier pas, même s'il vous repousse, par contre, ce n'est clairement pas avec cette attitude là qu'il reviendra vers vous."

Ramassant ses affaires, elle fit mine de retourner vers l'entrepôt puis ajouta :

"Notre route est de ce côté là, la vôtre ailleurs, essayer de ne pas vous faire tuer, je suis sûre qu'au fond de lui, il serait quand même triste si c'était le cas."
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