Event n° 3 || Entre la peste et le choléra

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Au Bal maqué ohé, ohé ! || Entre la peste et le choléra

Ce soir était réunis tout ce qu'on pouvait attendre d'une soirée réussie. Musique agréable, bonne nourriture, boisson à volonté et de qualité, femmes attirantes et hommes élégants. Comble du comble, on trouvait même des gens intéressants à qui parler ce qui n'arrivaient pas souvent. Hypérion avait été accueillit personnellement par le propriétaire, très content de le compter dans ses clients. Le gestionnaire du restaurant était au petit soin avec ce client d'exception dont dépendait probablement l'article qu'on en ferrait le lendemain pour la Gazette. On s'assurait donc qu'il ne manquait de rien.

Hypérion étant connu, il y avait une chose qu'on savait de lui à coup sur. Il aimait les bons vins. Le sommelier n'était d'ailleurs jamais loin pour lui servir un verre et s'assurer que celui-ci reste remplis toute la soirée. Une deuxième chose qui ne pouvait pas échapper au public, c'était qu'Hypérion était un homme à femme. Il aimait être accompagné et bien accompagné. Sur les ordres de Paul, on avait subtilement fait comprendre au personnel qu'il ne fallait pas hésiter à présenter de jolies jeunes femmes à son invité.

Ce fut comme ça qu'on introduisit Wilhemina et Alexa au rédacteur de la Gazette. Jeunes, jolies, elles correspondaient au profil qu'on recherchait. Qu'elles soient merlinistes jusqu'au bout des ongles ne comptait pas. Après tout, elles étaient invitées à la soirée et ça ne pouvait être que des jeunes femmes très bien. Le serveur n'avait pas cherché plus loin quand il les avait présenté au journaliste. Si les deux jeunes femmes n'étaient pas familière avec le père de Cassidy, nul doute qu'elle allait en apprendre plus sur lui ce soir.

Spoiler:

crazyoilmachine pour Poudnoir

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Hypérion n’était pas un homme simple. Il aimait les choses complexes et agréables. Il détestait la médiocrité et le mauvais vin. Difficile donc d’être proche du journaliste sans un certain niveau de vie. Si l’on ajoutait à cela sa haine pure et simple du merlinisme ambiant et son aversion catégorique de l’impureté, on réduisait son cercle privé à une mince partie de la population anglaise. D’ailleurs, il ne s’en cachait pas, Hypérion n’aimait pas grand monde et, finalement, son snobisme reconnu devenait une marque de fabrique. Pourtant, ce n’était certainement pas un homme exécrable. Il avait ce fabuleux talent de rester souriant, agréable, avenant. Il était généraux et communicatif. Mais hypocrite. Il fallait peut-être le connaître un peu pour s’en rendre compte mais Nott n’était pas un homme honnête et droit. D’ailleurs il n’y voyait aucun intérêt. Être droit pour quoi ? Finir sous-fifre au fin fond d’une aile du Ministère de la Magie ? Il préférait sa position de journaliste en vogue à celles des quelques milliers d’autres sorciers du pays. S’ils désiraient rester droits, grand bien leur fasse, il les regardait de haut et se riait d’eux.

Ce soir, au Sabot de Bacchus, tout était fait pour mêler la haute société sorcière, à la moyenne. Il y avait là certains sorciers incapables de gagner la moitié du salaire de Nott en un mois de temps, à deux sorciers actifs. On pouvait juger la Haute sur bien des choses, mais si l’on était pas capables d’atteindre leur niveau de vie, il était inutile de se croire proche d’eux. Hypéron ne se refusait pas quelques écarts de principe et se délectait de croiser le chemin de quelques sangs-mêlées aux porte-feuilles bien légers. Il adorait les voir se trémousser devant lui. Ces gourgandines étaient à proscrire. Il n’était pas fou, elles croyaient se jouer de lui en prétextant l’adorer alors qu’il incarnait tout ce qu’elles détestaient. Mais son argent rendait fou. Il sublimait sa personne. La loi du masque et de la tromperie était un jeu auquel il était devenu expert. Aussi, la soirée de Fawley était grandiose tant elle entrait en symbiose avec Nott lui-même. Jusqu’à présent, il n’aurait que du bon à dire du restaurant du vieillard. Mais ce n’était pas étonnant : Nott était un habitué du Bacchus.

On lui présentait beaucoup de gens. Beaucoup de femmes. On passait la catalogue en revue. Qui est-ce qu’Hypéron ne connaissait pas encore ? Parmi les sangs-purs, le choix devenait restreint. Il en avait couché une bonne partie, restaient les plus jeunes (ou les plus vieilles). Du reste, il lui restait encore les sangs-mêlées à visiter. Les fonds marins l’intriguaient beaucoup. Et finalement on lui amena deux inconnues au bataillon. Ceci dit, malgré le masque, elles n’étaient pas vilaines. Quand bien même l’une l’intéressait, visuellement, plus que l’autre - il était trop tôt pour préciser laquelle - il ne crachait sur aucune. D’ailleurs, crachait-il sur quiconque ? - Sur quelques femmes, oui, souvent, amis de la poésie.

Il courba légèrement le buste, distinctement, présentant ses hommages. Si l’on était venu lui montrer ces deux-là, ce devait être pour une raison. Il tût son nom néanmoins. Soit elles le connaissaient déjà, auquel cas il était inutile d’avancer une évidence, sinon elles apprendraient par elle-mêmes ce que c’était que fréquenter la Haute. Il repéra néanmoins quelques détails évident chez l’une. Elle était nécessairement une sportive vu la musculature de ses bras. Ce n’était certainement pas déplacé, c’était même attirant. Il appela un serveur qui amena de quoi se restaurer et - surtout - boire. Il alluma une cigarette. Ses gestes étaient précis.

- Je parierai sur une carrière sportive, Miss ? Quidditch, je présume ? Pour quelle équipe ?

La soirée promettait de belles choses. Mais les défis que s’imposait Hypérion, masochiste de son état, n’était certainement pas moralisateur, ni même obsolète. Il était bien dans le coup, prêt à flâner le moindre coup tel un veracrasse au beau milieu des serres de Poudlard.

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Wilhelmina avait passé assez de temps à l'étranger pour savoir s'adapter à de nombreuses situations. Aussi, même si elle n'était pas forcément la femme la plus à l'aise du monde au milieu de tout le gratin sorcier de Londres, elle ne se débrouillait pas si mal. On l'avait complimenté - malgré son absence de plusieurs années, les amateurs de Quidditch ne l'avaient pas oubliée. Will s'en sentait plutôt flattée. Ce qui la gênait plus en revanche, c'étaient les compliments sur son apparence. Oh, évidemment, avec une robe pareil, il aurait fallu être idiote pour ne pas se douter qu'elle aurait des remarques, mais... Elle ne pouvait pas s'empêcher de rougir bêtement comme une vierge effarouchée à chaque fois, alors qu'elle pouvait d'ordinaire être la première à sortir une plaisanterie grivoise.

Mais à part son léger inconfort concernant sa tenue, le vin était délicieux, les conversation pas totalement désagréables. Et puis elle était avec Alexa, donc ça se passait plutôt bien. C'était comme si elles veillaient l'une sur l'autre, comme en mission en quelque sorte.

En tous cas, les personnes qu'elle pouvait rencontrer s'enchaînaient, jusqu'à ce qu'on l'amène avec Alexa à un homme qu'elle avec qui elle n'avait pas encore parlé. On leur avait dit qu'il s'agissait du célèbre journaliste Hypérion Nott. Elle ne connaissait que deux choses de lui : qu'il était clairement beaucoup plus Puriste que Merliniste, et que pour rester dans l'euphémisme, il aimait beaucoup les femmes. Cela devait être pour cette raison qu'on les présentait à lui... Néanmoins, Will était bien décidée à faire comme pour le reste de la soirée : faire bonne figure, ne pas afficher son affiliation, que ce soit au Mouvement ou à l'Ordre. Surtout pas à l'Ordre, évidemment.

Les salutations de Wilhelmina manquèrent peut-être un peu de grâce, mais elle s'en moquait. Elle ne désirait pas changer ses habitudes pour plaire aux gens. Le journaliste s'adressa tout de suite à elle. Will supposa qu'il ne la connaissait pas, mais comme lui-même ne s'était pas présenté - devant penser que tout le monde le connaissait -, elle décida d'en faire de même, ne répondant qu'à ses questions d'un air décontracté.

« J'ai été batteuse trois ans pour les Pies de Montrose. Les années suivantes, j'ai continué dans trois équipes étrangères. Ma carrière est momentanément en pause. Un cognard est tombé amoureux de ma clavicule. »

Elle termina la dernière phrase avec un petit sourire, buvant une gorgée de vin. Elle avait l'impression de trop en faire, de faire celle qui voulait impressionner. Pourtant, elle n'en ajoutait même pas, c'étaient seulement les faits et les réponses aux questions posées, qui plus est. Peut-être était-ce simplement parce qu'elle n'était pas trop habituée à se présenter ainsi ? Et puis franchement, elle n'avait jamais ressenti le besoin de chercher à impressionner les gens, ce n'était pas maintenant que ça allait commencer. En tous cas, parler d'une chose qu'elle maitrisait autant détendait Will, qui en oubliait presque sa tenue et à qui elle s'adressait.

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La soirée était en train de tourner d'une façon qu'Alexa n'avait pas, mais alors pas du tout prévu. Elle s'était retrouvé dans un groupe dont elle ne connaissait pas la moitié des personnes, puis, petit à petit, ils avaient tous désertés. Et maintenant, elle se retrouvait avec Will - ce qui était quand même une bonne chose - ainsi qu'avec un homme. Et pas n'importe lequel. Hypérion Nott, un des rédcateurs de la Gazette du Sorcier. Un puriste convaincu et convaincant. Ses articles étaient... particulièrement bien tournés et portaient des coups assassins envers les Merlinistes. Il était doué et il savait y faire, Alexa devait bien le reconnaître. Et être là en sa présence la mettait légèrement mal à l'aise. Cet homme était dangereux. Mais il avait peut-être un défaut dans sa cuirrasse.

Il aimait les belles filles.

Alexa ne s'était jamais considérée comme particulièrement belle. Un peu jolie, tout au plus. En fait, elle ne s'y était jamais vraiment intéressé. Elle n'avait jamais pris le soin de se pomponner comme elle avait pu voir d'autres filles le faire dans les toilettes, entre deux cours. Elle avait tujours trouvé ça ridicule. De plus, ce n'était que très peu pratique, et pour Alexa, le fait d'avoir le visage dégagé de toute gêne était primordial, aussi bien du temps de Poudlard que lorsqu'elle était Médicomage. Preuve en était ses dreads, souvent ramenés en une épaisse queue de cheval. Pour l'occasion, cependant, elle les avait laissés détachés, ne ramenant en arrière que deux mèches sur les côtés. Toujours le visage dégagé.

A son grand soulagement, Hypérion préféra d'abord s'attaquer à Will. Alexa lâcha un petit rire lorsque celle-ci plaça une petite remarque sur la façon dont elle s'était blessée. A ce niveau-là, ce n'était plus de l'amour, c'était de la rage. Il lui avait presque broyé l'épaule.

- Le Quidditch est un métier risqué. Nombre de blessés le sont à cause de ce sport. C'est dommage pourtant, c'est un sport très agréable à pratiquer ! ajouta-t-elle, les yeux pétillants légèrement d'excitation. Surtout à Poudlard, quand on se bat pour la Coupe ! ajouta-t-elle avec un petit rire.

Elle aimait toujours autant le Quidditch qu'à cette époque et le sourire lui venait toujours quand elle pensait à cette dernière. Et elle n'aurait pas dit non à un match. Mais pour le moment, elle était ici, avec Will, et coincée avec Hypérion Nott. D'ailleurs, elle lança un regard discret vers ce dernier et lança, mine de rien.

- D'ailleurs, je me demande où en est la reconstruction. Poudlard est un lieu tellement important, j'ai tellement hâte de le voir reconstruit.

Est-ce qu'elle tentait subtilement de soutirer des infos à Hypérion, l'homme le plus susceptible d'en savoir un minimum au sujet de Poudlard ? Oui. Totalement. Si elle pouvait soutirer cette info au Journaliste, elle pourrait peut-être s'en servir pour l'Ordre. Qui sait... Tout était bon à prendre.

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