Event n°3 || Pas sérieux s'abstenir

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Au Bal maqué ohé, ohé ! || Pas sérieux s'abstenir

Paul Fawley avait un grand regret, dans sa vie, et un seul : il n'avait pas eu de petits-enfants, et même avec ses enfants, il n'avait pas vraiment pu profiter d'une véritable relation. Carole avait toujours été là, à tenir les gosses sous sa coupe. Ils aimaient Paul, mais c'était elle leur seule vraie référence. Et puis, étaient-ils vraiment les siens ? Depuis son ultime dispute avec Carole, Paul avait longuement réfléchi, et s'était convaincu qu'il avait élevé les enfants d'un autre. Elle n'avait pas menti, la carne. Ces gosses n'avaient rien de lui, hormis le nom. Ils avaient refusé de le revoir après le meurtre de leur mère, et Paul s'était retrouvé seul. À sa sortie d'Azkaban, il n'avait même pas essayé de renouer avec eux. Des bâtards, que fallait-il en attendre ? Il s'était rabattu sur ses neveux et nièces, dont il était abondamment pourvu. Avec eux, il avait pu enfin se conduire en grand-père, les emmener à la pêche, leur offrir des glaces, ou les écouter lorsqu'ils avaient des soucis...
Anne Fraser faisait partie de ses chouchous. Paul avait passé beaucoup de temps avec elle lorsqu'elle était gamine, et il la considérait un peu comme sa petite-fille. Ils se voyaient un peu moins à présent qu'elle était adulte et avait un travail prenant, mais conservaient une réelle proximité. Lorsqu'il lui avait adressé une invitation pour la soirée, Fawley savait très bien qu'elle ne pourrait peut-être pas venir ; il avait été comblé de la voir ce soir-là, si bien qu'il décida qu'elle aurait droit à un traitement spécial.
Anne était avec ses amis, son fiancé – Paul utilisait ce mot un peu suranné, tout en sachant que les jeunes préféraient parler de "copain" – et semblait s'amuser. Pas question d'aller la déranger, elle avait bien d'autres choses à faire que de tenir compagnie à son vieil oncle. Elle était là pour s'amuser, pas pour des obligations familiales ; ils parleraient une autre fois, quand elle aurait le temps...
Pris d'une idée soudaine, le maître des lieux fit signe à un serveur d'approcher, et donna ses consignes :

-Vous voyez cette jeune femme, mon petit John ? C'est ma nièce, Anne Fraser. Elle travaille au Ministère de la Magie. Vous allez vous occuper tout spécialement d'elle, d'accord ? Qu'elle ne manque de rien.

Le jeune homme acquiesça et s'éloigna pour mener à bien sa mission. De son côté, Paul continua d'arpenter la salle, allant de l'un à l'autre, saluant tout le monde avec la même gentillesse... Il finit, bien entendu, par se trouver à proximité d'Anne, à qui il adressa un sourire :

-Ca va, tout se passe bien ? Tiens, regarde, ce garçon, là, c'est le serveur dont je t'ai parlé l'autre fois. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu lui fais signe, il te trouvera ce qu'il te faut. Allez, amuse-toi bien, ma belle !

Et il s'éloigna, appelé par une quelconque huile du Ministère qui tenait à lui parler en privé, laissant Anne aux bons soins de John.

Spoiler:

crazyoilmachine pour Poudnoir

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Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, Anne n’était pas d’un naturel extrêmement curieux. C’était plutôt sa profession qui l’avait rendue comme ça. Faire de la recherche et de l’espionnage incitait à la curiosité et au bout d’un moment, il devenait tout à fais naturel de chercher à s’informer sur tout et d’ouvrir une oreille attentive, même dans les lieux les plus étranges. La soirée au Sabot de Bacchus était un bon exemple. On y croisait tous et tous le monde. Même des gens qu’elle n’aurait jamais cru y croiser. Prenez par exemple Al, Ashley et Theo réunis dans la même salle, le dernier au bras de sa nouvelle greluche du moment sans qu’ils se soient encore entretuer tout les trois. Un exploit selon Anne. Où mieux encore, Carl, un collaborateur d’Hypérion en train de discuter avec la fille de celui-ci – bonne chance à lui – où Adrian coincé entre sa sœur qui semblait particulièrement lui en vouloir depuis son coup d’éclat chez Chapman et sa nouvelle copine du moment. Une obscure jeune femme anciennement employée au ministère. Décidément ce soir, on trouvait des choses parfaitement étonnantes. Il n’aurait plus manqué qu’un Joe Emerald’s aimable pour faire son affaire.

Elle avait momentanément quitté Tom qui était aux mains de son nouvel admirateur et d’Ashley. Ils survivraient bien quelques minutes en étant séparés, Anne n’ayant jamais été le genre de personne qui se sentait obligée de coller son compagnon comme une moule accroché à son rocher. Elle recroisa son oncle qui continuait à faire son petit tour de salle, saluant ses invités et s’assurant que tout se passait bien.

« - C’est parfait tonton, comment veux-tu qu’il en soit autrement. »

Elle passa une main amicale pour enlever une crasse sur l’épaule de son oncle et regarda dans la direction qu’il lui indiquait.

« - Ah oui, John, c’est ça ? Je me souviens. Je n’hésiterai pas à profiter de ses services ce soir. »

Désormais curieuse, il ne fallut pas longtemps avant qu’elle fasse signe au serveur de s’approcher :

« - John c’est ça ? », elle se présenta. « Anne Fraser, la nièce de monsieur Fawley. Il m’a dit beaucoup de bien de vous et m’a indiqué que vous seriez à ma disposition si jamais j’avais besoin de quelque chose. Je peux compter sur vous j’imagine ? »

Elle allait vite le savoir !