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Poudnoir est un forum qui se veut le plus réaliste possible ainsi la violence des combats et l'atmosphère de cette dictature est retransmise le mieux possible.
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Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion

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Anne Fraser
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Anne Fraser


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MessageSujet: Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion EmptyMer 21 Sep - 22:22

D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Anne avait toujours assisté à des réceptions. Tous d'abord, dans la demeure de ses parents. Il n'était pas rare que ceux-ci reçoivent. On lui avait appris, dès le plus âge à savoir se tenir en société. Elle savait observer l'étiquette et comment se comporter avec les gens selon leurs rangs. Contrairement à beaucoup d'enfants de leur âge, elle et son frère étaient loin d'être des enfants turbulents. Quand elle avait quitté le monde moldu pour le monde sorcier, elle avait trouvé la routine étrangement familière. Ses grands-parents étaient ce qu'on pouvait appeler "vieux jeux", même pour quelqu'un ayant été élevé dans la noblesse anglaise des années soixante. Parents de plusieurs enfants, ayant eux-mêmes une progéniture plutôt nombreuses, ils aimaient les avoir sous leur toit pendant que leurs parents travaillaient.

Arrivée à l'âge de huit ans chez les Fawley, Anne avait adopté le nom de Fraser. Auprès de ses cousins, on l'avait fait passée pour une cousine dont la mère, une Fawley, avait marié un Fraser. Tous deux morts dans un accident, Prudence, leur grand-mère avait décidé de recueillir l'enfant et de l'élever avec ses cousins. L'aîné, Matthew, un garçon arrogant qui faisait partie de la maison des serpentards lui fut directement antipathique et réciproquement. Il n'avait pas de patience pour cette petite cousine qui venait troubler l'harmonie du groupe de garçon qu'ils étaient. Le reste, plus proche de son âge ou simplement plus sympathique lui fit bon accueil. Il y avait Roland, le frère de Matthew, qui faisait le désespoir de ses parents depuis qu'il avait été réparti à Poufsouffle. Venait ensuite Théophilus qui irait à Serpentard avec elle ainsi que Peter et Olivier qui se verront répartis à Gryffondor.

Bien qu'ayant quelques années d'écart, ils passaient leur temps libre chez leur grands-parents entre les jeux et les cours d'initiation à la magie comme il était d'usage dans les familles sang-pur. De même, pour les habituer à la société sorcière, ils accompagnaient leurs grands-parents et leurs parents lorsqu'il y avait une réception.

Des années plus tard, même après son entrée à Poudlard, rien n'avait changé. On était en plein mois d'Août et la chaleur était, cette année, particulièrement insoutenable. Un temps parfait pour la réception annuelle des Parkinson dans leur résidence de campagne. Un manoir de petite taille, mais avec un jardin magnifique dans lequel ils organisaient une réception chaque été. Bien entendu, Prudence avait à coeur d'y emmener ses petits-enfants chaque année. Malgré la chaleur, il avait été hors de question de mettre autre chose que des vêtements sorciers. C'est pourquoi, Anne se retrouvait avec une robe de sorcière d'un très beau vert eau lisséré d'argent, mais trop chaude pour elle. Elle regrettait les robes à manches courtes moldues qui pouvaient se porter au dessus du genoux sans que personne y voit quelque chose à dire. Si à treize ans, elle avait quité l'enfance pour entrer dans l'adolescence, son corps ayant perdu ses rondeurs d'enfants pour doucement gagner celles d'une adolescente, elle restait tous de même une enfant aux yeux de son cousin Matthew.

Aussitôt arrivé, ses cousins étaient partis voir des amis, elle-même était restée un moment avec sa grand-mère et son cousin. Celle-ci les avait quitté et avait spécifiquement demandé à l'aîné de ses petits-fils de s'occuper d'elle. Ca avait tiré une grimace à son cousin. Il venait tous juste de sortir de Poudlard et l'idée de trainer avec une enfant ne l'enchantait pas plus que ça. Ils restèrent donc un moment ensemble avant que celui-ci n'aperçoive un ami à lui.

" - Hypérion ! "

De trois ans son cadet, Hypérion Nott était un de ses camarades à Serpentard. Il venait d'une famille puriste et lui-même était un puriste convaincu, rien d'étonnant à ce qu'il s'entende bien avec Matthew qui prônait des idées plutôt extrémiste lui aussi.

" - Comment vas-tu ? Dis, j'ai déjà du te parler de ma cousine, Anne Fraser, elle est à Serpentard quelques années en dessous de toi. Tu penses que tu peux t'occuper d'elle un peu pour moi, j'ai un rendez-vous que je ne peux pas louper. Je te revaudrais ça."

Et c'est comme ça, que sans un regard pour sa cousine, Matthew la laissa au main du dénommé Hypérion Nott. Elle le connaissait, comme on connaît simplement quelqu'un de noms dans le monde sorcier. Elle l'avait croisé à des réceptions sans jamais lui parler ainsi que dans la salle commune des Serpentards. C'était un adolescent, bientôt un adulte, très beau et charismatique. On le voyait rarement sans une fille au bras.

Un peu gênée de lui avoir été imposée de la sorte et se rendant compte de ce que la demande de son cousin avait de grossier, elle tenta de rendre la chose plus simple.

" - Enchanté de te rencontrer, je suis Anne. Ne prends pas la demande de mon cousin trop à cœur. Je trouverai rapidement quelqu’un que je connais. "

Un elfe passant par là, elle l’apostropha :

" – Un verre de vin. ", sa grand-mère les autorisait à en boire trois sur l’ensemble de la journée, pas plus. Elle se tourna vers Hypérion et demanda : " Tu veux quelque chose ? "


Dernière édition par Anne Fraser le Sam 16 Sep - 14:04, édité 1 fois
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Hypérion A. Nott
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MessageSujet: Re: Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion EmptyDim 25 Sep - 20:10

L'année de ses dix-sept ans, Hypérion Alderan Nott était un jeune homme séduisant, agréable, distingué. Il n'en restait pas moins sournois et manipulateur, l'essence même du personnage était son hypocrisie constante avec tout et tout le monde. Ce type-là, bien que souriant, était une vipère à qui la vie n'avait que trop sourit... jusqu'ici.
Pourtant, Nott continuait de vivre une vie frôlant la perfection. Il était élève en septième année à l'école de sorcellerie Poudlard, son éducation était brillante et son parcours scolaire tout à fait exemplaire. Il se destinait à de belles études ou, tout du moins, une bonne carrière. La réputation de son nom aidant, personne ne se faisait aucun soucis pour le jeune Nott. Sa vie était, vraisemblablement, toute tracée. Néanmoins, ce n'était pas l'avis d'Hypérion. Il voulait, comme toujours, transcender sa situation, être meilleur que ce qu'on attendait de lui. On lui prévoyait beaucoup de choses, mais beaucoup de choses ne lui convenaient pas. Exigeant, il l'était, tout autant dans ses fréquentations que pour ses ambitions. Et à seulement dix-sept ans, Hypérion avait une force de caractère qui en avait gêné plus d'un. Surtout à Poudlard où il s'était entiché d'une réputation musclée de puriste extrémiste hyper violent. La violence chez Nott n'était que très rarement physique. Il persécutait psychologiquement, démontait petit à petit chaque personne lui barrant le chemin par de simples mots. Il savait s'exprimer, il aimait la rhétorique et son statut de Serpentard le rendait presque intouchable du fait qu'on ne pouvait pas s'attaquer à lui sans se retrouver avec le reste de la maison sur le dos.

Oui, chez les Serpentards, Nott avait bonne réputation. Il avait l'argent et les connaissances pour. C'était un fils de mangemort qui traînait, du coup, avec ses semblables. Ils étaient tous confinés dans de grands manoirs qu'on ne pouvait qu'imaginer. Ils fréquentaient les mêmes soirées, les mêmes élites. Hypérion se complaisait dans ce cercle privé. D'ailleurs, l'été obligeant, l'une des nombreuses réceptions de ce soir était attendue par beaucoup de familles et d'éminents étrangers. Il s'agissait de lier quelques alliances et, pour les plus jeunes, de trouver sur qui jeter son dévolu. Car les grands riches refusaient de mélanger les tribus sociales, et Hypérion n'était pas le seul sang-pur célibataire à qui l'on cherchait une belle demoiselle. Lui, pourtant, était assez volatile. Il ne se contentait jamais d'une seule personne. Déjà très jeune il cherchait la sympathie des femmes. Les seules qu'il se refusait étaient les sangs-de-bourbe et, évidemment, les moldus ou carcmols. Du reste, même les sangs-mêlés y passaient. Bien sûr, il avait ce petit faible pour les sangs-purs probablement toutes cousines avec lui. Il y avait une éthique semblable qui lui plaisait. Néanmoins à force de vaquer à ses passions, il avait probablement visité toutes les jeunes femmes faisant plus ou moins son âge avec un sang au moins aussi pur que lui.

Ce soir-là, il débarqua derrière son père. Edward Nott était respecté dans ce cercle fermé pour sa discrétion et son parcours exemplaire. Il était de ceux permettant au purisme de persévérer. Les deux Nott étaient suivis de Mary, la mère d'Hypérion qui disparaîtrait d'ici un an, anéantissant son fils qui plaçait en elle une estime sans nom. Ils s'entachèrent d'une discussion avec les éminents Black. Hypérion s'excusa brièvement et rejoignit quelques-uns de ses amis de Poudlard.

- Ah, Nott ! Pas trop tôt. On t'attendait. Tu veux un verre?
-Quelle question.

Un vin blanc sec mis en bouteille en 1972 directement importé de Bordeaux, en France. Il y avait ce soir une atmosphère élégante. Il y avait de l'argent, beaucoup même. Et ce n'était même pas visible, c'était pas palpable. Chaque verre était fait de cristal, chaque vin, finement choisi, les tenues explosaient le budget moyen d'une famille sorcière lambda. Rien n'était laissé au hasard. L'élite avait besoin de se savoir supérieur, de revenir à une certaine exclusivité et c'était en se préoccupant des détails qu'ils avaient la très nette sensation d'être d'un autre monde.

Il discuta un long moment avec ces quatre là. L'un avait un an de plus qu'eux et entrait déjà au Ministère, à la Coopération Magique. Il avait des choses à raconter, beaucoup trop même. Hypérion l'écouta un moment avant de s'en aller à nouveau. Il n'aimait pas les autres, c'était un fait. Leurs histoires n'étaient pas pour lui, il voulait être le centre des attentions et des préoccupations. On pouvait même dire qu'il était névrosé. Nott fils craignait de ne pas être admiré. Comme son père, il voulait être ce genre de type qu'on regardait passer, avec qui l'on rêvait de parler sans réellement se le permettre. Edward Nott était un bien sombre personnage, Nott entendait bien être aussi mystérieux que lui.

Il s'éclipsa lentement en direction des cuisines. Là, plus personne ne l'emmerderait. Il arpentait les couloirs des sous-sol du manoir jusqu'à parvenir à la cave personnel du maître de maison. Edward avait veillé à ce que son fils soit drastiquement éduqué. Il savait à quoi l'on reconnaissait un bon vin. Avait-il envisagé que ceci deviendrait une addiction ? Probablement pas. Mais très jeune, Hypérion présentait déjà une forte tendance à l'alcoolisme juvénile. Évidemment les doses n'étaient pas aussi impressionnantes que celles qu'il s'enfilerait plus tard, une fois à la Gazette du Sorcier. Mais déjà, à dix sept ans, Nott avait du mal à se passer d'un verre par jour. Souvent en cachette. Cette fois-ci, son dévolu se posa sur une bouteille entière. Il la glissa sous sa veste de costard et quitta la pièce sans l'once d'une honte.

Il n'eut pas vraiment le temps de bénéficier de sa trouvaille qu'on l'interpella à nouveau. Matthew Fawley. Merde, sérieusement ? Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter l'attention d'un rat d’égout pareil ? En fait, ça s'était fait tout seul. Matthew avait trois ans de plus que lui et l'avait repéré dans la salle commune des Serpentards courant de sa deuxième année. Nott avait toujours été un sacré connard et il n'avait jamais hésité à s'attaquer à plus fort que lui. Mettant à mal un sixième année en le discréditant et le rabaissant plus bas que terre, Nott s'était illustré comme une flèche montante de la maison de Salazar. Matthew s'était entiché du gamin et l'avait plus ou moins fréquenté jusqu'à sa sortie de l'école. Nott ne le détestait pas, mais il était incapable de l'apprécier réellement. L'autre était antipathique à l'image d'Hypérion, sauf qu'il ne le cachait pas. Ce qui en faisait un personnage inintéressant pour le descendant d'Edward. Il se retourna, affichant un sourire aimable pourtant si faux. C'était un menteur d'exception qui ne brisait jamais le masque. Qualité qu'il affinera avec le temps.

-Oh, Fawley. Je ne savais pas que tu étais là. A croire qu'on vous autorise encore à venir aux réceptions depuis la dernière fois ? C'est amusant.

Car Matthew était souvent sujet à scandale dans cette sphère fermée qu'était l'élite sang-pur d'Angleterre. Il lui présenta sa cousine, Anne, qui, pour le coup, intriguait plus Hypérion. Il n'écoutait que partiellement jusqu'à ce que l'autre ait fini son monologue d'excuses inutiles. C'était du mensonge, et alors ? On mentait tous.

-Hum. D'accord. Tu me dois déjà trop de faveurs pour que je te refuse celle-ci de toutes façons.

Ni une, ni deux, Matthew disparut sans plus de précisions. Hypérion se retourna vers Anne, la dernière donc. Elle était encore jeune. A vrai dire il ne la remettait pas. Pourtant à Serpentard, il avait l'impression de ne l'avoir jamais vue. Il allait néanmoins apprendre de qui il s'agissait.

- Tu m'abandonnerais dans cette jungle, sans rire ? Y'en a pas un pour rattraper l'autre ici. Je préfère encore passer mon temps avec une inconnue, c'est plus intéressant. Mais bon ! Si tu veux t'éclipser, je ne serai pas regardant.

Il lui adressa un sourire en coin et se déplaça, suivi d'Anne jusqu'au coin excentré de la soirée où deux sofas vides les attendaient. Il s'installa, tandis qu'elle prenait un verre et lui en proposait un. Son sourire s'étira, il tira de sa veste la bouteille et la déposa sur la table basse en verre.

- J'ai ce qu'il me faut. Mais merci.

Il appréciait qu'on soit enclin à déroger aux règles. Et si à treize ans Anne buvait déjà, elle s'entichait d'une bien belle qualité aux yeux de Nott.

- Je ne te connais pas, c'est étrange. Tu es à Serpentard pourtant. Matthew ne m'avait jamais parlé de toi, vous êtes proches ?

Après tout, c'était normal de se rapporter à la seule personne qu'ils avaient en commun. Matthew Fawley était un sacré personnage, il y aurait eu de quoi tenir la soirée sur sa simple personne. Pourtant Hypérion espérait bien éclipser ce sujet ennuyeux pour venir sur un sujet plus stimulant. Anne semblait réactive, c'était agréable, déjà.

- Habituée aux soirées toi aussi, je suppose ? Quelle purge. Les trois quarts veulent nous trouver un conjoint du même rang. Quand est-ce qu'on s'amuse nous ? Tu es venue avec Prudence, c'est ça ? Pas trop étouffante?
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Anne Fraser
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MessageSujet: Re: Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion EmptyLun 26 Sep - 15:47

A treize ans, Anne Fraser n’avait encore rien de la femme assoiffée de pouvoir qu’elle deviendrait un jour. Elle était, comme la plupart des adolescentes de son âge, une jeune fille joyeuse avec un bon caractère. Il en fallait d’ailleurs peu pour la contenter. En l’occurrence, une sortie en compagnie de ses cousins était assez pour le moment. Il suffisait d’oublier Matthew et Anne l’oubliait généralement facilement. Elle le trouvait idiot, lui et son côté colérique, sans compter sur son air suffisant qu’il affichait en permanence au grand plaisir de ses petits cousins qui prenaient un malin plaisir à le mimer une fois qu’il avait le dos tourner.

Bien entendu, elle n’était pas parfaite. Déjà à son âge, son caractère commençait à s’affirmer. On pouvait voir ce qui deviendrait un jour ses défauts et ses qualités. Lorsqu’on la présentait en société, on la trouvait agréable, même si peut-être un peu discrète, bien mise et bien éduquée, elle avait une grâce naturelle et un maintient que peu de fillette de son âge possédait. En ce sens, son éducation moldue assez stricte en ce qui concernait le décorum lui avait directement servis dans le monde sorcier et sa grand-mère lui avait dit plus d’une fois qu’elle était heureuse de voir sa fille, même loin de sa tutelle, avait gardé les principes qui avaient fais sa propre éducation à l’époque. Somme toute, Prudence Parkinson avait été agréablement surprise par cette petite fille dont elle ne savait rien et qu’elle avait accueilli chez elle en ce demandant si son éducation était encore récupérable. Ce qu’on l’on savait moins à son propos, c’était les raisons qui avaient poussés le choixpeau à la répartir à Serpentard. A vrai dire, ses cousins avaient pensé qu’elle finirait probablement à Serdaigle. Sa soif d’apprendre semblait intarissable, évidemment, ils ne se rendaient pas compte qu’elle avait la curiosité d’une enfant qui n’était pas née dans le monde magique. Tout était neuf pour elle et elle avait été, dès le début, pressée de rattraper son retard sur les autres. Opportuniste et calculatrice, elle avait hérité de sa grand-mère ce besoin de ne laisser échapper aucune opportunité. Elle était simplement assez fine et assez bien éduquée pour ne pas le laisser paraître. Il n’y avait rien de plus vulgaire que quelqu’un qui montre de façon évidente qu’il désire être au dessus du lot. Et même à un âge aussi tendre, elle n’aimait pas la vulgarité.

Ce faisait des raisons pour lesquelles elle n’aimait pas Matthew. L’hostilité qu’il lui manifestait quotidienne eut été suffisant en réalité, mais il ajoutait à ça de mauvaises manières, une suffisance gênante et une vulgarité souvent déplacée. Ils n’avaient aucun atome crochu et la situation empirerait avec les années. Elle ne fut pas mécontente de le voir partir, la laissant avec un inconnu. Evidemment, elle ne comptait pas s’imposer, mais puisqu’il lui proposait de rester et qu’il semblait sympathique, elle ne vit pas d’inconvénient à faire plus ample connaissance avec lui, après tout, c’était à ça que servait ce genre de soirée. Absolument pas gênée par l’écart d’âge, elle lui sourit et répondit tandis qu’ils marchaient vers un coin peu plus isolé.

«  - Cette jungle. Drôle de description, je suis certaine que tu y es aussi à l’aise qu’un strangulot dans l’eau. Puisque tu ne vois pas d’inconvénient à ce que je reste, je me ferrais un plaisir de te tenir compagnie. »

Elle s’assit dans le sofa à ses côtés, le dos droit, sa jambe droite croisée sur l’autre et ajouta :

« - Pour le moment en tout cas. Je vois que tu as d’autres compagnes que moi après tout.»
, dit-elle en faisant référence à la bouteille qu’il sortait tout juste de sa veste.

Après tout, qui savait seulement si elle ne trouverait pas quelque chose de plus intéressant à faire dans la soirée. Néanmoins, son interlocuteur était agréable et faisait l’effort de faire la conversation. Elle appréciait la démarche, aussi quand on revient avec son verre de vin, elle congédia le serveur pour se consacrer à son interlocuteur.

« - Ce n’est pas si étrange que ça que tu ne me connaisses pas. Tu vas entrer en dernière année si mes souvenirs sont corrects, on a rarement vu un septième s’intéresser à une troisième année. Cela dit, j’ai obtenu une place de poursuiveuse dans l’équipe, tu auras donc l’occasion de me voir plus souvent. Je compte sur toi pour venir saluer mes exploits sur le terrain. »


Bien entendu, c’était dit sur le ton de l’humour, il n’y avait rien d’arrogant chez Anne. Elle n’était pas mauvaise en Quidditch et l’équipe des Serpentards était une très bonne équipe. Ils avaient remporté la coupe bon nombre de fois et elle comptait faire pareil. Certain voulait devenir préfet, d’autres préféraient largement la gloire qu’on retirait après une victoire au Quidditch. Elle but une gorgée de son verre et fit la grimace. Le vin n’était pas à son goût. Elle aimait les blancs minéraux, avec une jolie pointe d’acidité et pas trop sucrés. Elle s’en était doutée à sa robe trop foncée, mais le serveur lui avait servit l’équivalent d’un  Monbazillac pensant probablement qu’elle préférerait, vu sa jeunesse, quelque chose de plus doux et sucré en bouche.

« - Ce vin n’est absolument pas à mon goût. Tu as plus de chance avec le tien ? »

Déçue, elle le reposa sur la table et continua la conversation :

« - Je ne suis pas fort proche de Matthew, on ne se connaît pas depuis longtemps. Je ne vivais pas ici jusqu’à il y a quelques années. »

Elle haussa les épaules, ne voyant pas l’intérêt de parler de ses parents soit disant morts, ça lui donnait un air pathétique qu’elle n’aimait  pas.

« - Disons que pour dire les choses poliment, nos caractères ne sont pas compatibles. »

Après tout, même si Matthew et elle ne s’entendait pas, on lui avait toujours appris à ne pas discréditer sa famille en public, aussi n’irait-elle pas plus loin pour le moment. Evidemment, comme tous début de conversation, on parlait de sujets faciles, ceux qui amèneraient la conversation sur un sujet plus intéressant.

« - Je les fréquente depuis quelques années, quatre ans je pense. Grand-mère me trouvait trop jeune avant. »

Elle lui accorda un sourire où perçait un amusement un peu moqueur :

« - Seulement quatre ans et je trouve que ces évènements ne se renouvellent guère, dire qu’on en a au moins encore pour septante ans à la fréquenter. J’espère qu’on nous offrira quelques distractions d’ici là. »

Les sorciers étaient connus pour leur longévité et autant dire que même proche des quatre-vingt ans, elle serait probablement bien loin de la mort. Septante ans était donc probablement un chiffre en déca de la vérité.

« - On t’a déjà mis sur le marché du mariage. Mon pauvre, tu n’es pas encore sortit de Poudlard. »

Elle le dévisagea avec l’intérêt d’une adolescente de treize ans. Elle était encore trop jeune que pour connaître les affres de l’amour ou même réellement l’attirance sexuelle, néanmoins, elle avait une idée très claire de la façon dont se passaient les choses ici bas. Très réaliste malgré son jeune âge, elle savait également que c’était un sujet dont elle n’aurait jamais à s’inquiéter, le mariage n’était pas une option pour elle. Pas quand on avait tant à cacher. Sa grand-mère lui avait clairement expliqué.

« - C’est vrai que tu es plutôt bien de ta personne. Par contre, je n’ai pas l’impression d’avoir vu grand-chose de valable dans ta tranche d’âge. J’espère que tu aimes les dames plus âgées. »

Pince sans rire, elle désigna une vieille rombière un peu plus loin qui triturait son collier de perle avec nervosité pendant qu’elle parlait à un homme encore plus âgé qu’elle.

« - Qu’en penses-tu ? Elle semble bien conservée pour son âge et on m’a dit que son patrimoine la rendait plus belle de jour en jour. »

Elle s’autorisa un petit rire, indiquant qu’elle n’était pas sérieuse et compatis :

« - J’ai de la chance je suppose, je suis encore loin d’être valable pour le marché du mariage. Il va falloir que tu t’en sortes tous seul ce soir, je ne peux que compatir. »

Après tout, à treize ans, qui n’aurait pas ris de la situation.

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Hypérion A. Nott
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MessageSujet: Re: Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion EmptyMer 19 Oct - 23:48

L'amour d'Hypérion pour sa personne ne datait pas d'hier. C'était quelque chose qu'il avait toujours ressenti. Une espèce de manifestation de son rejet d'autrui qui l'obligeait à s'apprécier lui-même. Il se serait probablement suicidé sans ça, se disait-il. Vrai que le monde l'ennuyait. Il aimait l'étudier, le comprendre, le décrypter, mais l'Autre était vide de sens pour lui. Il était cet espèce d'adolescent souriant, avenant, capable de tenir une discussion de bout en bout sans jamais faiblir qui, pourtant, détestait proprement vous adresser la parole. Force était de constater que ça n'avait même pas évolué avec le temps. Hypérion rédacteur en chef de la Gazette continuait de dénigrer habilement ses semblables, peut-être même plus, avec l'expérience, que ce jeune homme élégant, subtilement accompagné d'une jeune fille et d'une belle bouteille. Il se servit un verre d'une main assurée et généreuse. Le verre en ballon plein, il se faufila au fin fond du canapé, croisa les jambes et huma le vin silencieusement. S'il n'aimait pas parler aux autres, il adorait les écouter. Ils étaient si dérangeants tant leur stupidité était ambiante. Néanmoins, et étrangement, il ne ressenti aucune gêne avec Anne. Sûrement dû à la jeunesse de sa compagne du moment, se disait-il, elle avait un cran assuré, une parole franche, tranchée qui lui donnait un caractère propre et une certaine légitimité.

Et le terme jungle lui semblait tout approprié quand il détourna le regard autour de lui. Si Anne semblait un minimum intéressante, au moins amusante, le reste de l'assemblée lui semblait morne. Ils étaient tous là, courbettes sur courbettes, à tenter d'obtenir grâces et fortunes de personnes qu'ils haïssaient probablement plus qu'Hypérion ne les rejetait. Indigne population au cœur pourri, Nott ne voyait rien de plus coloré que l'alcool. D'où son amour du vin et des liqueurs en général. Il adorait l'alcool fort aussi. Ceci dit, il reconnaissait moins la patte subtile d'un bon crû. Le péché-mignon du futur journaliste depuis ce début de septième année était probablement quelques drogues issues du monde moldue qu'il affectionnait tout particulièrement. Encore trop peu connues dans le monde sorcier pour être réellement interdite, Nott se donnait à cœur joie en errant de découverte en découverte. Aventurier des sens, il ne se refusait aucun plaisir.

- On peut être à l'aise et les détester en même temps. Il n'y a rien d'incompatible là-dedans, non ?

Il l'observait sans gêne. Son regard soutenu insistait sur chaque détail, ses cheveux, ses yeux, ses lèvres, sa poitrine naissante peu reluisante, ses courbes encore enfantines, ses bras, ses doigts, sa posture. Tout était passé au peigne fin. Autant qu'il le pouvait, il aimait savoir à qui s'adressait. Hypérion tenait un concept qui donnait au physique une importance considérable.
A la remarque d'Anne, il ne put s'empêcher de rire. Oui, son alcoolisme naissant était déjà visible même s'il passait alors pour un simple trait de rébellion juvénile peu subtile. Il y avait néanmoins une véritable maladie là-dessus qui ne se résorberait jamais. Bien au contraire. Évidemment, tout ceci n'était pas dû à une mauvaise vie mais à un esprit bien trop critique pour rester sain. Il refusait la simplicité des autres et se plongeait dans l'ivresse pour éviter de s'y confronter. La réalité avait un arrière-goût amer qu'il exécrait.

-Oh ! Tu sais, j'ai connu quelques aventuriers qui appréciaient la compagnie des plus jeunes. Je reconnais ne pas en être, mais parfois une belle relation sublime l'écart d'âge. Qui sait?

Il attrapa un verre vide sur un buffet à proximité d'un geste d'un baguette puis servit Anne. Le verre n'était pas léger. Ceci dit, le vin était bon. On suivait rapidement l'idée concept d'Hypérion qui mettait en avant les bons crus dans de beaux verres bien remplis. Et puis, à vrai dire l'alcool aidait à délier les langues. Les fêtes étaient ennuyeuses, il ne tenait qu'aux invités de les rendre extravagantes, ou, au moins, divertissantes.

-Poursuiveuse, hein ? J'ai ma place en tribune d'honneur pour le journal de l'école. Si tu me fais bonne impression je pourrai éventuellement y placer quelques éloges. Enfin, il faut les mériter, bien sûr.

Ses commentaires passés sur Matthew, Hypérion eut un sourire amusé. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait d'équivalentes remarques à propos du serpentard. Il avait une réputation certaine qui variait du mauvais, au très mauvais. Nott savait, néanmoins, qu'il était loin d'être inefficace au travail. Aux yeux du fils de mangemort, c'était essentiel et bien plus important qu'être sympathique.

- Matthew est un abruti. Et comme tous les gens de son espèce, il suffit de les obliger à picorer dans ta main. Rien de bien difficile. Je suis sûr que tu as déjà de bons réflexes dans le domaine, sinon dans d'autres.

Et il y en avait un paquet, de bons réflexes à avoir pour contourner le phénomène Matthew. C'était un type violent dans sa façon d'être et d'agir. Aussi ne pas s'attirer ses foudres physiques ne tenait souvent qu'à un petit tour de passe-passe. Certains préféraient la subtilité de la diplomatie et du marché, d'autres s’aventuraient sur les pentes dangereuses du don de chair. A voir de quel bord serait Anne.

-Les distractions, j'estime que c'est à nous de les créer. Si on compte sur eux pour amener une once d'amusement, on risque de vite tourner en rond. Tiens, lui, qui arrive par la porte vitrée. C'est Johnson Abbet, un Australien qui réside à Londres depuis quelques années. Avec lui, on a fait exploser les vitres du dôme du Domaine Rossi pour la réception annuelle de la famille Italienne. Il alluma une cigarette. La légende ne dit pas si ils ont réussi à trouver les coupables.

Acheva-t-il, sourire aux lèvres. Des conneries, Nott en avait faites un bon paquet. Et ce serait bientôt le cas d'Anne, il n'en doutait pas un seul instant.

- Oh, ne te détompe pas ! Tu es sur le marché autant que moi. Simplement trop jeune pour encore recevoir des avances. Ils te scrutent probablement plus que moi d'ailleurs, tu as un avenir brilliant qui t'attend. Jeune, élégante, aimable, tu te trouveras bien un bon bougre comme le père Avery pour t'entretenir.

L'humour d'Hypérion était souvent étrange et tendancieux mais il s'y complaisait parfaitement bien. Il scrutta sans gêne la vieille femme qui passait et émit un regard des plus envieux. Il lécha délicatement les lèvres et se leva, replaçant sa veste.

- Tout à fait à mon goût, bien cuisinée, à point, moelleuse.

Il s'élança à l'assaut de la vieille qu'il accosta un verre à la main.

- Miss Bulstrode ! Quel plaisir de vous voir, ce soir. Comment vous portez-vous ? Puis-je vous offrir ce verre ? C'est un excellent cru que j'ai fait sortir de la cave.
-Oh ! Hypérion. Quel hasard. Vous, ici ? Je vous croyais en Malaisie! Avec plaisir, merci bien.
-En Malaisie ? Hum... oui, oui, parfaitement, j'y étais hier encore ! Je reviens juste. C'était... enrichissant. Et vous, comment allez-vous ? Vous êtes rayonnante.
-Flatteur ! Jeune homme, je me porte au mieux de ma forme, voyez-vous. Pansy est partie étudier à Salem, le saviez-vous?
-N...Oui ! Parfaitement, je l'ai eue par hibou la semaine dernière! Vous savez que beaucoup de chambres sont disponibles dans le manoir ce soir?
-Hum... certes, mais il est encore tôt. Et puis, ce n'est pas l'alcool qui m'empêchera de ren...
-Accepteriez-vous de... éventuellement, prendre un verre avec moi, là-haut?

Folle, elle le frappa fébrilement de son sac à main avant de s'en retourner, fulminante. Elle n'appréciait visiblement pas d'être dragué par un jeune garçon qui, évidemment, se foutait ouvertement d'elle. Encore une famille sur laquelle Hypérion pouvait faire une croix. Néanmoins, ce n'était pas comme s'il ne savait où il avait frappé, Pansy Bulstrode avait été un coup horrible. Une étoile de mer au cœur de ses draps, Hypérion avait eu l'impression de pénétrer une huître. Rien d'intéressant à en tirer. Il reprit place à côté d'Anne qui avait nécessairement tout entendu, il haussa les épaules avant de rallumer une cigarette et d'en tendre une la jeune sorcière.

- Apparemment c'est elle qui ne veut pas de moi. Quel dommage, je rêvais de gagner mon coup. Et toi, des vues quelconques?
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Anne Fraser
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Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion Empty
MessageSujet: Re: Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion Du passé, on ne retient que le goût du verre || Hypérion EmptyVen 11 Nov - 17:53

Souvent, la première rencontre entre deux personnes est déterminante. On a rarement connu des cas où deux personnes ne s'apprécient pas de primes abords et finissent par reconnaitre leurs qualités respectives à force de temps et de patience. Ce genre de récit n'était bon que pour les fictions qui peuplaient les romans moldus. En général, soit on avait un atome crochus avec l'autre, soit on trouvait au minimum un peu d'intérêt pour celui-ci. Évidement, même à treize ans, Anne n'était pas si naïve que ça, elle savait qu'on entretenait bien souvent des relations par obligation plus que par plaisir personnel. Il fallait souvent composer avec des gens pour lesquels on n'avait pas le moindre intérêt ou pas la moindre estime. C'était d'ailleurs plus souvent ce genre de personne qu'on fréquentait que celles qui nous intéressaient vraiment. Ce n'était pas un aspect inhérent au monde sorcier. Ce principe était valable aussi bien dans le monde moldu, probablement même encore plus que dans le sorcier quand on faisait partie de la noblesse. On ne pouvait pas vivre dans le genre de famille dans lequelle ils vivaient sans en être conscient. Néanmoins à son âge, l'adolescente estimait pouvoir encore choisir ses fréquentations par goût plutôt que par besoin social. S'il n'y avait pas eu quelque chose - qu'elle ne pouvait bien évidemment pas définir - qui l'avait attiré d'une façon où d'une autre chez Hypérion, nul doute qu'elle aurait simplement discuté avec lui quelques minutes avant de trouver quelque chose de plus intéressant à faire.

Heureusement pour Anne, si la puberté avait déjà commencé à la frapper de plein fouet, elle n'était pas encore dans cette phase détestable par laquelle passe tous les adolescents. Le besoin d'impressionner ses aînés ne l'avait pas encore pris et elle pouvait donc tenir une conversation sans ressentir le besoin de se mettre en avant ou de tenter d'impressionner Hypérion. Évidement, du haut de ses dix-sept ans, il y avait quelque chose d'exotique chez le jeune homme. Les années qui les séparaient lui conféraient une aura particulière et lui donnaient une certaine autorité. Il avait un charisme naturel, la chose se sentait dès qu'on lui parlait, il n'était pas du genre à passer au second plan et inconsciemment la jeune fille était attirée par ce genre de personnalité.

- On sait d'où on vient. Il est sûrement préférable de pouvoir évoluer dans des milieux qu'on n'apprécie pas tous en étant à l'aise dedans. Après tout, c'est l'obligation de n'importe quel sang pur qui se respecte, répondit-elle avec le sourire.

À cette époque, le purisme n'avait pas la quote qu'il aurait en 1999, néanmoins, les sang pur restaient des sang pur et qu'ils soient merlinistes ou puristes, ça n'empêchaient pas la plupart d'entre eux de s'estimer au-dessus du lot. Ça ne se traduisait pas toujours par un dégoût prononcé pour les nés-moldus ou les sangs mêlés, mais plutôt par la certitude qu'étant supérieure parce que plus pur, ils se devaient de montrer l'exemple et d'être irréprochable. C'était l'attitude qu'abordaient les grands-parents d'Anne et c'était dans cette optique qu'elle avait été élevée. Ce genre de mentalité n'était pas étranger à l'adolescente et, dans le fond, ne différait pas réellement de la façon dont elle avait été élevée dans le monde moldu. C'était une pression énorme à mettre sur le dos d'un enfant dès sa naissance et pourtant, ils y étaient tous habitués si bien que ce qui pouvait paraître étrange à des outsiders n'était en réalité que le quotidien pour eux. Des années plus tard, Anne trouverait que c'était justement cette façon d'être éduqué qui faisait d'eux des êtres supérieurs et à part, bien plus que la nature de leur sang.

Pour le moment, bien loin de ce genre de considération, elle n'était qu'une adolescente prise dans une conversation bien plus tendancieuse que prévu. Hypérion, n'y allait pas par quatre-chemins et en le regardant, Anne se disait qu'il avait vraiment tout du serpent, rien d'étonnant à ce qu'il ait été réparti dans la maison de Salazar.

- Je ne doute pas que certain trouve la jeunesse plus intéressante pour sa naïveté, ce retour en arrière qui permet de perdre un peu le sens des réalités, mais soyons honnête, en règle générale, la seule chose que la différence d'âge sublime dans une relation, c'est l'état du compte en banque. Compte tenu de ma position, ça serait de particulièrement mauvais goût.

Jeune certes, mais assez lucide, voir déjà trop cynique sur l'état des relations humaines. Anne pouvait être incisive si elle le désirait. Sa situation à elle était très claire et en tant que jeune fille et seule fille de sa fratrie de cousin, elle avait déjà eu droit à un laïus particulièrement sec de la part de sa grand-mère sur sa valeur, ce qu'elle représentait sur le marché matrimonial et ce qu'on attendait surtout qu'elle ne fasse pas. Le sujet dériva sur le Quidditch ou Anne, avec la vantardise qui caractérisait n'importe quel joueur de Quidditch asséna un "Je mérite toujours les éloges", sur le ton de l'humour pour passer finalement à des anecdotes d'Hypérion sur la façon dont on pouvait s'amuser en soirée, sans compter quelques remarques bien senties sur son cousin Matthew.

- Je vois que tu es, en effet, doué pour te créer des distractions. Suis-je celle de la journée où as-tu déjà une autre idée en tête ?

Elle goûta le vin qu'Hypérion lui avait proposé, il était meilleur que le précédent, comme quoi le goût et l'exigence n'étaient pas une question d'âge simplement de caractère et d'éducation. La discussion revient sur le mariage et Anne sourit gentiment tout en pensant qu'il ne pouvait pas être plus loin de la vérité que maintenant. Certes, il était probable que certaine famille la regarde déjà d'un bon œil, l'envisageant comme un parti intéressant pour les prochaines années, mais quant à se marier véritablement, il ne fallait pas y penser. Prudence Parkinson portait très bien son nom et une chose avaient été mis au clair dès qu'Anne fut assez grande pour le comprendre. Le mariage n'était pas une option. Elle était une sang-mêlé dont on avait trafiqué le statut de sang. Se marier avec un moldu n'était pas acceptable et avec un sorcier non plus. C'était le revers de la médaille, la découverte de ses pouvoirs lui avaient procuré une joie immense, ouvert un nouveau monde plein de possibilités, mais il y avait des conditions pour pouvoir y rester. À treize ans, ne pas pouvoir, se marier et donc ne pas avoir d'enfant ne lui semblait pas un problème. C'était même plutôt un soulagement de savoir qu'elle n'aurait jamais à s'occuper de ça. Bien entendu, elle ne pouvait pas savoir que 20 ans plus tard, son avis sur la question aurait probablement évolué. Aussi, elle ne put pas s'empêcher de répondre à son compagnon :

- Que de compliments, je n'ose pas imaginer ce que tu diras de moi dans dix ans si ça continue comme ça. Je suppose que tu as raison, on me scrute et on m'envisage probablement comme un bon parti ou non, mais qui sais, il se pourrait bien que je te surprenne en arrivant à échapper au nœud coulant qui nous attend tous. Tu n'auras qu'à observer, j'ai le sentiment que c'est le genre de chose que tu aimes bien faire.

Il la laissa un moment, s'attaquant à la femme plus âgée dont ils discutaient cinq minutes plus tôt. Ses avances furent un échec et il retourna sans se démonter auprès de sa jeune compagne qui lui offrit un sourire un peu moqueur.

- Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est dommage, je ne me suis pas encore lassée de ta compagnie et je serais contrariée si je devais partir à la recherche d'une autre personne intéressante dans cette réception. Sois charitable et reste encore un peu en ma compagnie.

Elle déclina la cigarette, si elle buvait, elle ne fumait pas, pas encore en tout cas et certainement pas en public.

- J'ai bien des vues, mais probablement pas celles que tu imagines. Tu connais probablement Ruppert Shafiq. Il est en sixième à Serdaigle. C'est un garçon intéressant, mais plus que ça, on dit que son père a un poste assez important au sein des Mystères, il n'en sait pas grand chose lui-même, mais il adore s'en vanter. Or, son père m'aime beaucoup et j'ai bien l'intention de me servir des contacts que j'ai pour me faire un joli réseau et une carrière à ma sortie de Poudlard.

Quand d'autres adolescents commençaient à penser aux garçons, Anne, elle, ne voulait pas être une potiche. La magie lui avait ouvert un monde de possibilité. Celui où elle ne pouvait pas simplement être un joli ornement dans un salon, mais également une sorcière dont le nom compterait. Si Anne savait que sa filiation lui ouvrirait toujours des portes, elle avait bien l'intention d'en ouvrir elle-même et de faire son propre chemin. Le Choixpeau ne s'y était pas trompé et avait tout de suite vu son ambition.

- Anne, je te cherchais.

Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui lui parlait, elle avait tout de suite reconnu la voix de sa grand-mère. Elle posa son verre sans se presser sur une petite table basse à proximité du fauteuil où ils étaient assis et se leva pour parler à sa grand-mère. Prudence Parkinson, déjà âgée à l'époque était une sorcière aux visages austères et aux traits fins qui auraient probablement été plus beaux si elle n'avait pas eu l'air aussi sévère.

- Grand-mère, je te présente Hypérion Nott. Hypérion, ma grand-mère, Prudence Parkinson.

Prudence tendit sa main et jeune homme et le jugea du regard.

- Enchantée de vous rencontrer, je connais bien votre grand-père. Un homme de principe. Je voulais te présenter un ami,
dit-elle en se tournant vers sa petite fille, mais puisque tu es occupée, ça pourra attendre. S'adressant à Hypérion, elle dit. On dit que vous êtes un jeune homme particulièrement observateur monsieur Nott. J'ai entendu beaucoup de choses à votre propos. Que pensez-vous de ma petite fille jusqu'ici ?

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