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POUDNOIR
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Tu viens de débarquer dans un monde de la Magie subissant la dictature cruelle et sanglante de Lord Voldemort !
Un Monde où tout n'est que pouvoir, les faibles ne survivent pas ou suivent péniblement les forts.

Poudnoir est un forum qui se veut le plus réaliste possible ainsi la violence des combats et l'atmosphère de cette dictature est retransmise le mieux possible.
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Devine qui vient dîner ce soir | Evan

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    | Mangemort ;; Membre du bureau des mangemorts
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    Riyadh Shafiq
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MessageSujet: Devine qui vient dîner ce soir | Evan Devine qui vient dîner ce soir | Evan EmptyJeu 25 Juil - 18:43

Riyadh Shafiq avait toujours eu un don pour mémoriser des informations qui ne le concernaient pas – ou, du moins, qui auraient dû l'indifférer au plus haut point. Dès l'enfance, il avait pris l'habitude de toujours laisser traîner une oreille, l'air de rien ; servi par une mémoire hors pair, il retenait des bribes des conversations qu'il entendait ici et là, généralement sans en avoir l'usage immédiat, mais « on ne sait jamais ». Fort de ce principe du « on ne sait jamais », il avait retenu des dizaines de faits concernant l'un ou l'autre, et il avait pu en tirer parti y compris des années après. Lorsqu'on lui demandait comment il savait cela (« comment ? Tu savais quel était mon vin préféré? ») il répondait vaguement qu'il l'avait entendu, un jour, avec l'air du mec qui n'y attache pas plus d'importance que cela. Mais en général, il aurait pu préciser où il l'avait entendu, dans quelles circonstances et comment cela avait été dit. Sa mémoire était sa grande fierté. Il ne s'était pas passé un jour qu'il ne l'ait faite travailler, avec toute la patience qu'exige le haut niveau, et il se retrouvait avec une véritable machine de guerre à son service.

C'est ainsi qu'il se trouvait savoir que son neveu, Evan Rosier, avait emménagé sur le Chemin de Traverse en compagnie de la fille d'Hypérion Nott. Et, bien sûr, il pouvait localiser l'appartement. Numéro de l'immeuble, étage, porte, tout cela lui avait été dévoilé lors d'une conversation chez Chapman Rosier, quelques jours auparavant. L'information étant toute récente, le Mangemort estimait n'avoir guère de mérite à l'avoir retenue. D'autant que la suite de la conversation lui avait fort donné à penser. Le gamin avait de prodigieuses capacités pour la connerie, semblait-il. Chapman en était inquiet, pour ne pas dire attristé. Son propre petit-fils penchait dangereusement du côté où il allait tomber, et cela sentait le bourbisme à plein nez. À sa sortie de Poudlard, il s'était arrangé pour refuser toutes les opportunités qui s'offraient à lui, préférant aller effectuer un stage à Gringotts, sous les ordres de l'abominable Betty Holmwood. Cette banque était à elle seule un bastion du merlinisme le plus échevelé. Et comme si ça ne suffisait pas, Evan s'arrangeait pour se couvrir de ridicule dès ses débuts dans cet antre de la perdition. Cette fois, Riyadh tenait l'information d'une discussion saisie au vol dans l'ascenseur du Ministère. Un agent du Bureau de Liaison des Gobelins racontait, hilare, que le petit stagiaire de Betty avait provoqué une vache explosion dans le bureau, pas plus tard que la veille. Ignorant tout du lien entre Riyadh et l'apprenti briseur de sorts, il n'avait pas la moindre raison de se montrer discret, si bien que Shafiq avait eu tous les détails nécessaires. À en croire ce brave homme, on se marrait encore, dans les couloirs de Gringotts, et il y avait toujours un plaisantin pour faire « boum ! » au passage d'Evan.

Après une longue hésitation, Riyadh s'était décidé à aller en parler à Chapman. Autant que l'infortuné grand-père l'apprenne par lui. Comme il fallait s'y attendre, l'idée que son nom soit associée au ridicule, qui plus est par la faute de ce gamin écervelé, n'arrangea en rien son humeur.

- Je ne sais vraiment plus...

Plus quoi en faire, acheva Riyadh mentalement. Diverses suggestions amusantes lui venaient, mais on ne pouvait pas se débarrasser ainsi d'un Rosier, fût-il la dernière des pipes. Alors, en bon fils, Shafiq proposa :

- Vous voulez que j'essaie de lui parler, monsieur Rosier ?

Impossible de revenir sur des années d'automatismes, il n'avait pas encore été capable d'appeler son père autrement que « monsieur Rosier » depuis ce fameux soir où Chapman avait craché le morceau. Le vieux ne semblait pas lui en tenir rigueur, même s'il était patent qu'il espérait plus de proximité. Chaque chose viendra en son temps, se disait Riyadh qui ne dédaignait pas les formules toutes faites.

Chapman avait accepté, et c'est ainsi que Riyadh Shafiq s'était retrouvé, le soir même, devant l'appartement de son neveu. Les gosses n'avaient pas trop blindé leurs sortilèges de protection ; rien d'impénétrable, en tout cas, pour un Mangemort honnêtement doué en magie. Quelques formules plus tard, Shafiq s'installait dans le salon, dans un gros fauteuil moelleux, pour attendre le retour d'Evan. Il sortit de sa poche un exemplaire soigneusement plié de Mots Croisés Magiques et un crayon, pour passer le temps, et se mit à guetter les bruits dans l'escalier.


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    | Serpentard ;; 7ème année

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Evan F. Rosier
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Evan F. Rosier


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MessageSujet: Re: Devine qui vient dîner ce soir | Evan Devine qui vient dîner ce soir | Evan EmptyLun 29 Juil - 14:16

A dix-huit heures pétantes, Evan prit ses affaires, se leva de son siège et quitta son bureaux, sous les regards mi-surpris mi-compréhensif des employés présents. A dix-huit heures cinq, il passa les portes de la Banque et se fondit dans la foule de travailleurs qui inondait le Chemin de Traverse aux heures de pointes. Il soupira profondément et ne ralentit que lorsqu'il fut à une distance raisonnable de son lieu de travail.

Quand il avait signé pour son stage à Gringotts, et même quand il en avait parlé avec Betty et Heiz, le premier jour, il s'était imaginé... beaucoup de choses. Et très peu s'étaient avérées vraies. Son job n'avait rien de palpitant. Il n'était qu'un gratte-papier, au final, avec quelques petits avantages. Il remplissait des dossiers de missions auxquelles il n'avait pas assisté, il s'arrangeait pour débloquer les primes - et devait donc constamment se plonger dans l'immense règlement gobelin qui dirigeait la banque - et tout un tas d'autres tâches qui ne nécessité comme capacité que de savoir lire et se servir d'un crayon. Quand il avait la chance de mettre un pied sur le terrain, on prenait grand soin à ce qu'il ne se retrouve pas au milieu du conflit, si conflit il y avait. Il n'était qu'un assistant, pas un futur Briseur de Sort. Et ça commençait à lui prendre la tête.

Mais, pire que tout, c'était l'attitude des employés envers lui. Il fallait dire ce qui était, Evan avait toujours eu l'habitude d'une certaine considération : on lui accordait toujours un respect lié à son statut de Sang-Purs. Plus ici. Ici, il n'était que "Le Bleu". Le nouveau, le plus jeune et, surtout, celui qui c'était démerdé pour faire exploser un coffre le premier jour de son arrivée. Evan avait beau expliquer à tout le monde que non, il ne l'avait pas fait exploser - c'était plus complexe que ça - rien n'y faisait : on ne manquait pas une occasion de se moquer de lui. Au fond, c'était gentillet, ce n'était pas un acharnement systématique, pas un harcèlement, tout juste un léger bizutage. Mais pour l'ego d'Evan, c'était déjà beaucoup trop, et il sentait ses limites se rapprocher de plus en plus.

Tendu, le jeune homme savoura sa liberté retrouvé et tenta de relativiser. Depuis quelques temps, les choses commençaient à se calmer : l'accident se tassait, les gens commençaient à laisser couler. L'ancien Serpentard avait encore souvent de profondes envies de meurtres à l'égard des plus téméraires, mais ça allait mieux. Bientôt, il retrouverait un relatif anonymat qui lui permettrait de respirer et de se concentrer sur autre chose, à savoir se faire accepter davantage sur le terrain. Il faudrait qu'il en touche un sérieux mot à Betty : il était sûr qu'elle pouvait faire quelque chose pour lui. Il fallait qu'il essaye.

Arrivé au bas de son immeuble, Evan soupira une nouvelle fois, lança un regard à la fenêtre de leur appartement et s'arrangea pour se composer une mine parfaitement normale : la lumière était allumée, Faulkner devait déjà être rentrée et le jeune homme s'était arrangé pour qu'elle ne sache rien de ce qui se passait à la banque, alors autant continuer comme ça. Il n'avait pas envie de devoir la supporter elle en plus des autres, merci bien.

Il arriva devant l'appartement, l'ouvrit d'un mouvement de baguette, puis referma la porte derrière lui. Il retira tranquillement sa veste puis décida d'enfin entamer la discussion avec sa collocatrice.

- Yo Faulkner ! T'es rentrée tôt aujourd'hui, me dis pas que tu t'es faite virée quand même ! Qu'est-ce que t'as fichue, tu t'es battue avec...

Le jeune homme s'arrêta net sur le seuil du salon. Ce n'était clairement pas Cassidy qui était là, avachie sur le canapé, encore entièrement vêtue de sa tenue de Quidditch, comme Evan avait déjà eu l'occasion de la trouver. Non. C'était l'intrus le plus inattendu du monde qui se trouvait là.

- Monsieur Shafiq... Aux dernières nouvelles, s'introduire chez quelqu'un sans y être invité, en l'absence des maîtres des lieux, c'est une infraction, déclara le jeune homme, sa baguette commençant à le démanger sérieusement.

Sans savoir pourquoi, Evan se sentit en danger. Il avait brusquement l'impression d'être tombé dans un piège. Qu'est-ce que cet homme faisait là ? Il se rappelait encore parfaitement de la discussion qu'il avait eu avec lui et Drago Malefoy, la dernière fois. A chaque fois qu'ils se croisaient, Riyadh Shafiq tentait de se frayer un chemin dans sa vie, comme si cela allait de soi.

Peu rassuré, le jeune homme fit comme si rien ne se bousculait en lui et se dirigea vers le coin cuisine pour se servir un verre d'eau. Il se tourna ensuite vers son invité surprise.

- En tout cas, je vois que vous appréciez notre appartement. Etant donné que vous êtes installé, vous allez pouvoir me dire ce que vous me voulez, maintenant - car cela m'étonnerait que vous soyez venu pour Cassidy.

Avec une fausse nonchalance, Evan s'appuyer contre le comptoir et attendit. Il n'était pas serein.

Pas serein du tout.
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    Riyadh Shafiq
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MessageSujet: Re: Devine qui vient dîner ce soir | Evan Devine qui vient dîner ce soir | Evan EmptySam 3 Aoû - 22:28

Marrant comme la présence d'Evan Rosier déclenchait toujours un torrent de réflexions chez Riyadh. En général, il s'agissait de considérations sur sa propre incapacité à fonder une famille – à peu près la seule ombre au tableau de son mariage avec Rose. Le jeune couple, malgré de méritoires efforts quasi-quotidiens, n'avait pas encore réussi à mettre au monde un héritier Shafiq x Shafiq. Chacun, leurs familles respectives, pour ne rien dire de Chapman qui était un peu la bonne fée (fée pas la gueule) de ce mariage, s'en affligeait. Un joli petit couple puriste comme ça, tout bien comme il faut, sans enfant, c'était un peu comme le gâteau sans cerise, comme un Weasley pas roux, comme un Avada sans Kedavra. Il n'y avait que quelques collègues Mangemorts, encore plus cons que méchants, pour poursuivre Shafiq mâle de leurs plaisanteries. « Eh, t'es sûr que t'as essayé du bon côté ? » et de se frapper les jambons comme si c'était la blague du millénaire. Riyadh ignorait. Le cerveau n'était pas utile pour se reproduire, cet énorme idiot de Thorfinn Rowle en était la preuve vivante. Il opposait à ces lourdauds un silence méprisant.
Et puis quand il voyait Evan... finalement, il se disait que c'était plutôt pas mal, la vie sans enfant. Faire un gamin, comme ça, sur le papier, ça sonnait bien. Ça faisait de vous un vrai adulte, un vrai sang-pur, ça vous installait dans l'histoire de votre lignée. Donner un héritier à votre nom, à votre fortune, transmettre vos pouvoirs et vos valeurs, oui, ça claquait le cul des mémés, comme programme. Mais personne n'envisageait jamais l'accident de parcours. Le mioche qu'on a fignolé neuf mois durant et qui est en fait un crétin intergalactique. On n'en parlait pas, par superstition, mais ça arrivait. La preuve : Grace Rosier, Mangemort tout ce qu'il y avait de bien, femme de tête, et affligée du gamin qui motivait la présence de Riyadh dans cet appartement. Un gosse parfaitement élevé, selon les principes les plus sains, et qui finissait par se dégotter un stage dans l'antre du bourbisme – Gringotts – sous la direction d'une espèce de guenon aussi extrémiste qu'alcoolisée. Allez donc expliquer à la pauvre Grace que non, ce n'était pas de sa faute si son fils tournait mal. Il était pourtant raisonnablement doué, pas plus bête qu'un autre, mais il avait ce besoin de se singulariser qui finirait par lui jouer des tours.
Riyadh avait pensé tout ça, plus deux ou trois autres trucs, en l'espace de six secondes et demie, le temps que son neveu fasse son entrée dans le salon. L'espèce de petit ton de reproche avec lequel il parla d'infraction aurait mérité des claques par douzaines, mais le bon tonton répondit doucement :

- Quand on laisse sa demeure si peu protégée, Evan, c'est presque comme si on accrochait une pancarte « entrée libre » sur sa porte. Il faudra muscler un peu vos sorts de protection avant que quelqu'un de vraiment mal intentionné vienne vous visiter.

Deux petits mignons agneaux comme vous, héritiers de grandes familles, c'est du gibier recherché par certains malfaisants. Un instant, Riyadh se demanda s'il paierait la rançon forcément mirobolante qui pourrait être demandée pour ce neveu de fraîche date, et préféra classer le dossier sans avoir tranché. Le gamin avait décidément un don pour être odieux. Le voilà qui se servait un verre d'eau sans rien proposer à son visiteur.

- Puisque tu as la courtoisie de me le proposer, Evan, je prendrai volontiers un thé. Sans sucre, sans lait. Tu as raison, c'est tellement plus agréable de discuter au-dessus d'un verre.

Riyadh étira ses jambes et remisa ses mots croisés dans une poche intérieure de sa veste, sans rien dire de plus. Il regardait fixement son neveu, un sourire bienveillant aux lèvres, attendant manifestement que le thé soit en préparation pour dévoiler enfin l'objet de sa visite. C'était le genre d'attitude que les gens, allez savoir pourquoi, exécraient. Et Shafiq était capable de rester des heures à sourire gentiment, sans rien lâcher. Evan comprit assez rapidement qu'il n'avait guère le choix, et repassa derrière son comptoir pour préparer, d'assez mauvaise grâce, un thé pour l'intrus. Riyadh quitta alors son fauteuil pour venir se placer face au jeune homme, à qui il demanda avec sollicitude :

- Comment vas-tu ? J'ai entendu des tas de choses à ton sujet, au Ministère. Pas des plus agréables. On dit que tes collègues te mènent la vie dure. Je sais ce que c'est, à ton âge, d'être la cible de moqueries alors qu'on veut juste faire ses preuves. Je m'inquiétais, c'est pour ça que je me suis... invité chez toi. J'espère que tu ne m'en veux pas, après tout c'est normal pour un oncle de s'inquiéter pour son neveu.

Il avait lâché sa bombe très tranquillement, sans se départir de cette mine soucieuse de gentil tonton un peu gâteux. Chapman et lui-même avaient décidé d'arrêter de surprotéger ce gamin capricieux, en premier lieu en lui révélant que non, ce monsieur un peu insistant n'était pas qu'un simple ami de la famille, histoire de voir comment il prenait la nouvelle.
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Evan F. Rosier
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Evan F. Rosier


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MessageSujet: Re: Devine qui vient dîner ce soir | Evan Devine qui vient dîner ce soir | Evan EmptyDim 12 Jan - 23:10

Il y avait quelque chose chez cet homme qu'Evan n'aimait pas. Mais alors pas du tout. Il ne savait pas ce que c'était, mais le fait de le voir, peut importe le contexte, le dérangeait, ça lui filait toujours une vague sensation de danger un peu sourde, comme si la menace rôdait autour de lui sans jamais se décider à frapper. Pas qu'Evan ait peur, non, loin de là - il lui en fallait quand même plus que ça - mais il n'était clairement pas à l'aise et il se méfiait. Après tout, tout tendait à lui donner raison : Shafiq, la première fois, l'avait coincé dans un bureau en compagnie de Drago pour tenter de le faire entrer au Ministère, plus précisément chez les Mangemorts. Aujourd'hui, il le retrouvait dans son appartement, et de toute évidence il voulait encore remettre toute sa vie en question. Qu'est-ce qui clochait chez ce type ? D'accord, les Sang-Purs formaient une grande famille, mais cela ne justifiait en rien ces intrusions répétées et de plus en plus poussées dans sa vie privée.

Aussi, Evan avait décidé d'être totalement réfractaire à tout ce qui pourrait bien venir de ce type-là. Il serait encore plus un sale gosse que ce que tout le monde disait de lui. Il savait bien que Shafiq tenait un rang particulier au Ministère, qu'il était également un protégé du vieux, que tout tendait à le mettre en garde contre un potentielle rébellion de sa part contre cet individu. Mais, en réalité, plus les choses semblaient pencher en faveur d'un apaisement contraint, plus Evan avait envie de pousser ce cher Riyadh à bout. C'était comme ça, il avait toujours eu un esprit de contradiction, surtout envers les figures d'autorité. Chapman pouvait en attester : plus on essayait de serrer la vis, plus Evan avait envie de riposter.

- J'en prends note. Je ne voudrais pas qu'on puisse rentrer de nouveau dans l'appartement comme dans un moulin, c'est très agaçant de devoir gérer des imprévus en rentrant du travail, maugréa-t-il.

C'était Evan en personne qui s'était chargé d'apposer les sortilèges de protections, et il prenait très mal la remarque de ce casse-pied. Non mais pour qui il se prenait, au juste ?! Sincèrement, l'ancien Serpentard en avait plus qu'assez. Il se détourna un instant pour se servir un verre d'eau, masquant son ressenti, puis fit de nouveau face à celui qui squattait son sofa - la seule personne autorisée à squatter ce canapé plus que lui, c'était Faulkner, et uniquement parce qu'il devait faire preuve de civilité pour que leur collocation marche et qu'elle râlait s'il prenait toute la place.

De plus en plus irrité, le jeune homme haussa un sourcil devant la demande éhontée de son squatteur. Non seulement il s'invitait chez lui, mais il fallait en plus lui fournir quelque chose pour se désaltérer ?! Il le prenait pour qui, pour l'elfe de Maison ?! D'ailleurs, si Faulkner n'avait pas refusé en bloc le fait d'en avoir un, il n'aurait pas eu à gérer toute cette situation : l'elfe aurait mis le gêneur à la porte, et fissa.

Un instant, Evan envisagea sérieusement de faire comme s'il n'avait rien entendu, d'exiger des explications puis de demander à Shafiq de quitter les lieux, et au pas de course, s'il vous plait. Et puis il se posa un instant dans ses pensées. L'insistance dont faisait preuve Riyadh n'était pas normale. Il y avait anguille sous roche, quelque chose clochait. La première fois, pourquoi pas, Chapman aurait très bien pu demander à une personne relativement neutre de faire pencher Evan d'un côté qui conviendrait davantage aux standards de la famille Rosier vue par le vieux. Mais deux fois ? Au vu du résultat précédent ? C'était louche. Pourquoi lui ? Pourquoi cet intérêt ?

Et qu'est-ce qui se passerait s'il refusait ?

Dans le doute, Evan fini par agiter sa baguette sans un mot. Théière et tasses se mirent en branle. Agacé, Evan déposa son verre dans l'évier, puis se retourna ; Shafiq lui faisait désormais face, debout, de l'autre côté de l'îlot de la cuisine. Le jeune homme fronça les sourcils, tendu. La sensation de malaise qui l'habitait se renforça, devenant plus sourde, plus dangereuse. Il enfonça ses mains dans ses poches, baguette à portée de main, s'appuya contre le comptoir. Il avait toute l'attitude du sale gosse rebelle.

- Je vais très bien, répliqua-t-il avec hargne. Et je n'apprécie pas que vous mettiez votre nez dans ce qui ne vous regarde pas. Je gère la situation, je n'ai pas besoin de votre paternalisme inutile...

A vrai dire, tout n'allait pas bien. Evan n'aimait pas son travail autant qu'il l'aurait voulu, son estime de soi en prenait un grave coup et tout cet incident qui refusait de se tasser commençait à lui peser sévèrement. Rien n'était plus comme avant, quand il était à Poudlard, quand il menait sa vie d'étudiant. Le monde réel était bien moins excitant que ce qu'il aurait souhaité. Et puis, en plus de ça, voir Faulkner s'éclater comme une folle dans ce qu'elle faisait l'irritait également. Bien qu'elle rentrât crevée la plupart du temps, à bout de force, elle était toujours ravie de ses progrès. Elle avait déjà une réputation bien faite et montante, alors que lui n'était personne. Il voulait faire son chemin tout seul, sans qu'on puisse attribuer cela à sa famille, mais les choses n'allait pas dans le sens qu'il voulait, et il en avait assez.

En réalité, Evan aurait bien eu besoin d'un figure nouvelle pour le guider. Sa mère avait toujours su l'orienter, mais il se détachait petit à petit de son emprise, souhaitant voler de ses propres ailes, ce qui, il fallait l'avouer, n'était pas quelque chose dont il avait l'habitude. Grace pouvait être une femme très sévère, mais il fallait dire ce qui était : dans sa sévérité, elle avait trop surprotégé son fils, et maintenant, il avait du mal à s'y retrouver, sans ce cocon.

Toutes ses pensées donnèrent un coup de plus au jeune homme, et sa colère augmenta.

- ... Alors maintenant que vous vous êtes assuré que tout allait bien, vous pouvez dispo...

Evan cessa brusquement de parler. Il fallait dire ce qui était, entre le jeune homme et la notion de famille, il y avait un bug, une sorte de dislocation : il n'était pas en accord avec ce que les Sang-Purs attendaient habituellement de leurs membres. Pourtant, Evan avait tout de même un sens du lien, un sens de la famille mais selon sa propre définition. Et n'importe qui ne pouvait pas prétendre être un Rosier. Par n'importe qui, en l'occurrence, il entendait Riyadh Shafiq. Son oncle ? Et puis quoi encore.

Néanmoins... Néanmoins, cela expliquerait énormément de choses. D'abord, ses intrusions à répétition dans sa vie. Cet intérêt qu'il semblait lui porter. Et puis, plus largement, l'éloignement de Chapman vis à vis d'Evan : le vieux ne semblait plus lui accorder autant d'attention qu'autrefois, ce qui permettait au jeune homme de souffler, mais ce qui ne manquait pas également de lui mettre la puce à l'oreille.

Mais, son oncle ? Cela voudrait dire que Chapman avait fauté - et, oui, ça ne pouvait être que du côté Rosier, sinon pourquoi un tel acharnement sur sa personne ? Ce n'était pas un trait caractéristique des Rowle que de fourrer leur nez dans les affaires de tout le monde, contrairement à la branche Rosier.

Evan fronça les sourcils, essayant de trouver un quelconque indice d'une tricherie, d'une forme de moquerie, de duperie dans le visage de son interlocuteur. Mais rien. Riyadh semblait parfaitement serein.

Une brique sembla soudainement tomber dans l'estomac du jeune homme ; il déglutit péniblement.

- Mon oncle, hein ? Eh ben, eh ben, eh ben... Si c'est réellement le cas, le vieux est moins irréprochable que ce qu'il veut bien laisser paraître. Et vous, vous êtes loin d'être aussi légitime que vous ne voulez bien le laisser penser par votre présence ici.

Evan était plus perturbé qu'il ne le laissait voir, et ça, ajouté à la colère qui le hantait depuis plusieurs jours, ne lui donnait qu'une seule envie : affronter Shafiq et le blesser. Après tout, s'il était vraiment son oncle, il n'était qu'un vulgaire bâtard. Le mystère Shafiq s'élucidait, mais à quel prix ? Il aurait mieux valu que son père soit un sorcier lambda, plutôt qu'un Sang-Pur embarqué dans une histoire extra-conjugale. Surtout quand ce type était Chapman - bon sang, qui avait envie de pourrir sa vie pour porter un enfant de ce sale type ?!

- Alors restons-en aux formules de politesse et laissons les familiarités de côté, ok ? Vous avez votre thé, votre petit effet, il serait maintenant... appréciable, que vous répondiez à mes questions, qui peuvent se résumer très simplement...

Le thé se posa sur le comptoir, entre eux deux.

- Vous me voulez quoi, à la fin ? siffla alors le jeune homme.
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    | Mangemort ;; Membre du bureau des mangemorts
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    Riyadh Shafiq
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    Riyadh Shafiq


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MessageSujet: Re: Devine qui vient dîner ce soir | Evan Devine qui vient dîner ce soir | Evan EmptySam 8 Fév - 19:09

On avait du mal à croire, songeait Riyadh gravement, que ce gamin était à moitié Rosier. Dans l’esprit du Mangemort, les Rosier étaient l’une des familles de sang-pur les plus douées intellectuellement - et c’était d’autant plus vrai depuis que lui-même se savait en faire partie.  Car chez les sang-pur, même un puriste devait l’avouer, il y avait le meilleur et le pire. Et dans ce pire, la famille Rowle, dont était issue la mère d’Evan, était renommée pour sa fâcheuse tendance à la crétinerie. Le gamin devait avoir pioché ses gènes du mauvais côté pour avoir la comprenette grippée à ce point. Pourtant, la jeune génération Rowle semblait devoir devenir vaguement moins débile que ses aïeux. Il se murmurait même que les enfants de Thorfinn Rowle, dont la balourdise était devenue proverbiale dans les milieux encagoulés, que ses enfants étaient à peu près normaux. Dans tous les cas, ils savaient tenir leur baguette dans le bon sens, ce qui était déjà un petit miracle.

Dans le cas d’Evan, on pouvait presque voir tourner les rouages de son cerveau tandis qu’il fixait son visiteur d’un regard hargneux. Cela faisait le même effet, parfois, lorsqu’on essayait de discuter avec son oncle Thorfinn, qui n’avait pas, comme le disaient les méchantes langues, le Lumos à tous les étages. On avait envie de lui donner un sachet de glaçons à poser sur son front, tant l’effort était patent. Mais Riyadh, pas soucieux pour un sou de venir en aide à ses contemporains, se contentait de regarder son neveu, toujours souriant, de ce sourire exaspérant dont il avait le secret. “Arrête de sourire, Shafiq, ça donne envie de te péter toutes les dents à grands coups de batte”, lui avait dit un jour l’un de ses prétendus cousins Holmwood-Black. Une belle bande de dégénérés, ceux-là aussi. Ce qui ramenait aux Rowle, et, partant, au gamin qui se débattait manifestement entre l’envie de foutre l’emmerdeur dehors à coups de pied au cul et l’instinct de survie le plus élémentaire.

La vie l’emporta, et enfin, Evan se décida à préparer le thé demandé par Riyadh. Bien, gamin, t’es con mais t’es pas suicidaire. On fera quelque chose de toi. Enfin, on essaiera, ce qui est déjà méritoire. Le Mangemort observait son neveu avec une curiosité tangible, presque animale, guettant chacune de ses réactions à la révélation qui lui tombait dessus. Et il fallait dire qu’il n’était pas déçu. Evan essaya bien de rester impassible, mais pour un homme comme Shafiq, aimant à se repaître des émotions des autres, il n’y avait pas à s’y tromper : le choc était là. Le gosse s’embarqua d’ailleurs, comme pour masquer son trouble, dans des considérations sur la légitimité, pensant vexer Riyadh. Mauvaise pioche. D’une voix douce, le Mangemort répondit :


- Pas légitime ? Mais qu’est-ce que tu appelles légitime, Evan ? Je ne suis pas issu d’un mariage régulier, contrairement à toi, je te l’accorde. Je ne porte pas le nom de mon père. Mais il sait qu’il peut compter sur moi, quoi qu’il advienne. Je ne me cache pas derrière un nom prestigieux tout en crachant sur ceux qui me l’ont transmis.

Les deux hommes étaient diamétralement opposés dans leur rapport à la famille, entre le rejeton Rosier en constante rébellion et l’enfant caché, tout dévoué à Chapman avant même de savoir qui il était. Ils ne pourraient sans doute jamais se comprendre. Riyadh trouvait ce gamin gâté écoeurant. Il n’avait jamais manqué de rien, et aujourd’hui encore, il profitait chaque jour de cette famille qu’il prétendait ne pas supporter. S’il n’avait que son salaire de stagiaire à Gringotts, aurait-il pu emménager en plein Chemin de Traverse ? Shafiq promena un regard attentif sur l’appartement. Sans être luxueux, le logement était d’un excellent standing. Pas exactement ce qu’aurait pu s’offrir un jeune sorcier lambda à sa sortie de Poudlard.

Le thé vint se poser devant Riyadh, qui remercia poliment son neveu. On peut être Mangemort et bien élevé. Shafiq s’absorba dans la contemplation du liquide ambré, soudain songeur, mais sans cesser d’écouter son hôte. Il s’accorda quelques instants, le temps de prendre deux menues gorgées du breuvage, avant de daigner relever les yeux sur son neveu pour répondre à sa question :

- Ce que je veux ? Je pensais que tu aurais compris, Evan. J’aimerais simplement que tu comprennes que tu n’es pas seul au monde et que chacune de tes actions, de tes décisions, a un retentissement sur la famille, que tu le veuilles ou non. Cela peut ne pas te plaire, mais c’est comme ça. Et lorsque tu te rends ridicule dans ton travail, c’est tous les membres de ta famille qui ont à répondre à tes questions gênantes. Y compris ta mère, oui. Si tu crois que ce qui se passe à Gringotts reste à Gringotts, tu te trompes lourdement. Je sais de source sûre que ta mère a essuyé des remarques désobligeantes, d’abord à cause de ton choix de carrière, et ensuite à cause de ce… euh… de cet incident.

Petite pause, petite gorgée de thé, le temps que les mots fassent leur effet, puis Riyadh conclut :

- Tu gagnerais beaucoup à ne pas considérer tous les conseils, toutes les tentatives d’intervention de ta famille comme forcément hostiles ou intrusives. Tu es un grand garçon maintenant, tu dois pouvoir comprendre pas mal de choses. Maintenant, rien ne t’empêche de persister à tout refuser en bloc. Je n’insisterai pas. Mais ne me dis pas que tout va bien, je n’en crois pas le moindre mot.

Reposant sa tasse de thé encore à moitié pleine sur le comptoir, Riyadh sembla amorcer un départ ; une seconde plus tard, cependant, il se ravisa, et ajouta :

- A force de refuser qu’on te tende la main, tu prends le risque, non seulement qu’on cesse de vouloir t’aider, mais surtout qu’on finisse par te considérer comme opposé aux tiens. Et personne ne veut cela, moi pas plus qu'un autre.

Traître à ton sang, en termes diplomatiques. Evan comprendrait, et saurait probablement mesurer les conséquences d’une telle rupture. Riyadh demeura silencieux quelques instants, fixant son neveu avec intensité, avant de murmurer :

- Voilà, j’espère t’avoir répondu.

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MessageSujet: Re: Devine qui vient dîner ce soir | Evan Devine qui vient dîner ce soir | Evan EmptyMar 11 Fév - 13:49

C'était difficile de définir précisément à quel moment Evan avait commencé à diverger de l'idéal que Chapman se faisait d'un Rosier. Enfant, comme Alice, il avait passé du temps chez son grand-père et il s'en rappelait encre très bien de ces journées entières à profiter du jardin sous l'oeil attentif du vieil homme. Sauf qu'aujourd'hui, Evan voyait cette attention comme quelque chose de néfaste. Chapman n'était pas un vieux gâteux qui se contentait de garder les mioches pour faire bon-chic bon-genre : Chapman était dangereux. Dangereux, car il contrôlait tout, et Evan s'en était vite rendu compte. Partout où il allait, l'ombre de ce vieil homme le suivait, lui collait au corps comme une seconde peau poisseuse qui le recouvrait tout entier. Quand il en avait pris conscience, Evan s'était senti étouffer, comme si, brusquement, Chapman avait resserré sa prise autour de sa gorge, l'empêchant de respirer. C'était sûrement à partir de ce moment-là que le jeune homme avait commencé à tourner le dos au patriarche Rosier. La sensation s'était alors apaisée.

Aujourd'hui, pourtant, elle était plus présente que jamais. Riyadh étouffait Evan de la même façon que Chapman le faisait. Même le fait de se trouver sur son "territoire" ne parvenait pas à apaiser l'ancien Serpentard. Il avait l'impression d'être une souris essayant de lutter face à un énorme chat ; chat dont l'unique but était de voir combien de temps il tiendrait avant de baisser les bras.

Acculé, Evan attaqua. Un enfant illégitime, il devait bien y avoir matière à quelques traumatismes là-dedans, non ? De toute évidence, pas dans ce cas précis, ou alors - et c'était bien plus probable - Evan et sa véhémence étaient l'équivalent d'un moucheron : agaçant mais pas douloureux, ni dangereux. Le jeune homme serra les dents.

- Cracher sur mon nom ? Je n'ai jamais nié mon sang, encore moins ma famille, siffla l'ancien Serpentard. Vous me pensez ignorant de mon histoire ? Je sais d'où je viens, Shafiq. Je respecte mon père et ma mère ; mes cousins et cousines sont des personnes formidables. Mais ce n'est pas parce que je porte un nom que je vais jouer au mouton. Vous êtes loyal à Chapman ? Grand bien vous fasse. Si pour vous, être légitime se limite à obéir au bon vouloir d'un vieillard, libre à vous ; je suis ravi d'avoir une vision différente de ce qu'est le respect et la loyauté envers ma famille.

Evan sentit cependant le besoin de se justifier. Etait-ce vraiment l'image qu'il renvoyait ? Il n'avait jamais renié ce qu'il était, son sang, son éducation. Il aimait sa famille plus que tout et aurait remué ciel et terre pour la protéger. Alors qui pouvait dire qu'il reniait son nom ?

- Je suis fier d'être un Rosier. Je ferais tout pour ma famille. Cela ne m'empêche pas de penser par moi-même.

La bouilloire se mit à siffler. D'un mouvement de baguette, Evan la fit se déposer devant son désormais "oncle". Tiens, et étouffe-toi avec, pensa le jeune homme, enragé par la crainte de ce qui se déroulait. Les choses lui échappaient. C'était le cas depuis bien longtemps, mais l'illusion ne se fissurait que maintenant.

Silencieux et immobile, le jeune Rosier écouta Riyadh parler. Shafiq ne l'aimait pas. C'était réciproque. Alors Evan ne comprenait pas son obstination. Chapman lui avait sans doute demandé de lui parler, mais à quoi bon . Ne pouvait-on pas simplement le laisser vivre en paix ?

Au rappel de l'incident de la banque, Evan ne put s'empêcher de rougir - à la fois de honte et de colère. Il enrageait : il avait l'impression d'être un enfant de quatre ans à qui on faisait la morale !

- Ils parlent sans savoir ! s'exclama-t-il, regrettant instantanément son emportement. L'objet qui a explosé était prévu à cet effet ! le premier qui aurait ouvert cette boîte, expérimenté ou non, aurait obtenu le même résultat ! Alors je me fiche pas mal de ce que les gens disent : je ferai mes preuves et ils se tairont.

La mention de sa mère lui laissa un goût amer : les choses n'allaient pas bien entre eux depuis quelques temps. Mais malgré cela, Evan persévérait : il voulait leur prouver qu'on pouvait honorer les Rosier sans faire des courbettes à un vieillard sénile !

- Vous négligez trop l'importance de Gringotts, comme la majorité des sorciers, répliqua Evan, presque méprisant. Continuez à laisser l'affaire à des sorciers lambda et les liens entre l'aristocratie et les gobelins seront bientôt anéantis, déjà qu'ils ne sont pas au beau fixe. Je sais ce que les gens disent, ce que les Sang-Purs disent, siffla Evan. Que je m'enfonce dans un repaire de racailles, de Merlinistes et autres. Qu'ils parlent. Ma famille est assez forte pour les remettre à leur place, et moi je le suis assez pour persévérer.

C'était peut-être égoïste. Très certainement, même, et sur ce point, Evan pouvais comprendre la réaction de Riyadh. Mais si les familles de Sang-Purs n'avaient pas elles-mêmes créées ces sujets et domaines tabous, ils n'existeraient pas aujourd'hui, et on ne lui prendrait pas la tête avec ça.

Evan considéra son oncle. Un Mangemort. Combien de personnes avait-il tué ? C'était de ce genre d'activités dont on devait tirer de l'honneur ? Evan n'en voulait pas, dans ce cas, de leur honneur à la con.

- Que je ne les considère pas comme intrusives ? Apprenez à ne pas vous inviter chez les gens et on en reparle, grommela le jeune homme.

Le jeune Rosier regarda son oncle reposer sa tasse, puis faire mine de partir. Un élan venu de nulle part le poussa alors à agir : Evan s'éloigna du comptoir, s'approcha de la porte, comme pour tenter de bloquer le chemin à Shafiq. Il s'arrêta net. Que faisait-il ? Il aurait dû être ravi de le voir dégager. Il aurait même dû l'y encourager. Son action le perdit un peu plus dans le bazar sans nom qu'étaient ses pensées.

- Et en quoi voulez-vous m'aider ? demanda-t-il, une pointe de réelle curiosité dans la voix. M'aider à agir selon ce qu'on aura décidé à ma place ? Vous pensez les jeunes débiles, incapables de prendre des décisions censées sans l'aide d'un adulte. Vous pensez tout mieux savoir que tout le monde, comme si l'âge vous conférait la science infuse. Alors en quoi pouvez-vous m'aider ? Vous ne faites que poser des ultimatum à demi-mots : suis le chemin qu'on t'as tracé ou on se fera un plaisir de t'étiqueter "traître à ton sang".

Il se recula, une grimace aux lèvres.

- C'est ça votre sens de la famille ? J'ai plutôt l'impression que vous gérez un business : une industrie immense qui produit le même modèle depuis des siècles.

Une soudaine lassitude prit soudain Evan aux tripes. Il soupira, épuisé de combattre, contourna son oncle et alla s'affaler dans le sofa.

- Je ne suis pas un traître à mon sang. Je ne crache pas sur mon nom. Je rendrais ma famille fière et plus grande qu'elle ne l'est déjà. Mais je ne me tâcherais pas les mains de sang pour ça, peu importe de quel sang il s'agit.

Il reposa son regard sur son oncle. Il ne le comprenait pas.

- Pourquoi est-ce que vous ne détestez pas Chapman ? Un enfant sans père, ça a dû faire tâche chez les Shafiq, et ça doit pas être le top encore aujourd'hui. Et tout ça à cause d'un vieux un peu trop chaud... Après, on viendra dire que c'est la jeunesse qui est décadente... Vous lui pardonnez sincèrement cette déviance ? Moi, je trouve ça écoeurant. La loyauté, ça commence avec celle qu'on accorde aux principes qu'on transmet. Comment voulez-vous qu'une famille s'épanouisse avec de tels secrets de polichinelle ?

Cette fois, il n'y avait pas de volonté de blesser, juste de comprendre. Deux visions s'affrontaient ici : Evan prônait une loyauté sans faille à des principes d'honneur comme la sincérité ; Riyadh s'attachait à une image factice de cohésion.

Comment fonder quoi que ce soit sur une illusion ?

Comment faire confiance à des menteurs ?

- Tous des menteurs...
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MessageSujet: Re: Devine qui vient dîner ce soir | Evan Devine qui vient dîner ce soir | Evan EmptySam 7 Mar - 14:31

Quelque chose dans cette conversation avec Evan ne se passait pas comme d’habitude. Il était encore un peu tôt pour que Riyadh se l’explique, mais cette fois-ci, le gamin parlait. D’ordinaire, il était impossible d’en tirer autre chose que monosyllabes, soupirs et roulements d’yeux. Alors bien sûr, on était encore loin de la discussion sereine et encore plus d’un échange complice entre un oncle et son neveu, mais au moins, des phrases complètes étaient prononcées par chacune des deux parties. Un événement suffisamment rare pour être signalé. Riyadh eut un sourire en y pensant, un sourire en total décalage avec les déclarations véhémentes de son neveu, qui proclamait son respect pour sa famille et son attachement à son nom. Bien, petit. Lorsqu’on te titille un peu, tu finis par adopter le bon discours. Et tu sembles sincère. Encore un bon point dans cette conversation - même si tu cherches toujours, à chaque coin de phrase, à piquer mon orgueil. Sans élever la voix, Shafiq répondit, comme s’il corrigeait gentiment une erreur anodine de syntaxe dans la phrase d'un enfant :

-Obéir au bon vouloir d’un vieillard. Il va falloir que tu cesses de raisonner comme un enfant, Evan. Toute famille doit avoir un chef, et ce chef, chez les Rosier, c’est Chapman. Que tu le veuilles ou non. Tu peux réduire ça à “mon grand-père est un vieillard tyrannique”, mais c’est plus profond. Il joue un rôle, il est celui qui fait de son mieux pour le bien de la famille. Penses-tu que l’autorité te semblerait moins pesante si elle n’était pas incarnée par lui ? Après Chapman, un autre prendra sa place, qu’on soit d’accord ou pas. Toi, peut-être ?

Il laissa passer un instant, observant avec un grand intérêt les ongles de sa main gauche, avant de relever la tête et de reprendre de but en blanc :

-Ou moi. Ne fais pas cette tête, tu sais très bien que ce n’est pas impossible. Chapman a choisi de me reconnaître comme son fils, et il l’a fait en présence d’Adrian et de Rose. Il aurait pu me mettre, moi seul, dans la confidence, mais il a préféré avoir des témoins. Tu crois que ça ne signifie rien ? Tu crois que c’est le genre d’homme qui fait les choses sur un coup de tête, sans en peser les conséquences ?

Riyadh termina son thé, pour donner à Evan le temps de réfléchir à tout ce qu’il venait de dire. Comme le jeune homme ne disait rien, le Mangemort conclut :

-Tu as une si mauvaise opinion de moi que tu dois te dire que je suis ravi de cette situation, en bon imposteur sorti de nulle part pour détourner l’héritage des vrais Rosier. Eh bien, crois-moi ou pas, mais ce n’est absolument pas le cas. Je préférerais cent fois que Chapman puisse se choisir un successeur parmi sa famille légitime.

J’ai mieux à faire que d’essayer de mener cette barque branlante que vous vous efforcez joyeusement de couler, aurait-il pu dire pour être tout à fait franc. Riyadh voyait les difficultés de Chapman à se faire obéir des siens, et il savait pertinemment que s’il venait à lui succéder, sa propre autorité serait encore plus contestée. Un bâtard chef de famille ? Ce serait une véritable déclaration de guerre à l’égard des descendants légitimes du patriarche…
Evan affirmait, haut et fort, son ambition de rendre fière sa famille, de faire honneur à son nom. Shafiq, la mine grave, approuva :


-Très bien, je prends note de ce que tu dis. Je ne te cache pas que je suis rassuré de t’entendre dire que tu es fier de ce que tu es et que tu veux le prouver à la face du monde, parce que ce n’est pas l’impression que tu donnes. Néanmoins, je te crois sur parole. Tu ne m’aimes pas assez pour me mentir juste pour préserver ma sensibilité, pas vrai ? Et j’ajoute que personne ne te demande d’avoir du sang sur les mains pour être fier de toi. Pas moi, en tout cas, et ton grand-père non plus.

Tout Mangemort qu’il était, Riyadh lui-même n’avait jamais tué. Il était la terreur bureaucratique, pas nécessairement moins coupable que les exécutants, mais bien plus présentable. Cela lui valait le dédain de personnages sans finesse et sans états d’âme comme Thorfinn Rowle, qui avait tué plus de gens qu’il n’avait de doigts sur les mains pour les compter. Mais sans types comme moi, bien propres sur eux, tu n’existerais pas non plus, Rowle. Et Rose ? Elle non plus ne devait jamais avoir tué, estimait son époux. Ça n’allait pas avec le personnage. En tout cas, il aurait été vaguement humilié que sa femme, dans ce domaine, ait plus d’expérience que lui.

Riyadh n’avait rien dit lorsqu’Evan s’était déplacé comme pour l’empêcher de partir, mais il avait bien remarqué l’incongruité de la situation. Cinq minutes auparavant, le gamin l’aurait, s’il avait pu, passé par la fenêtre pour qu’il dégage au plus vite. Et voilà qu’il le retenait, et qu’il posait des questions sans même chercher à offenser. Pris au dépourvu, Shafiq garda le silence durant une longue poignée de secondes, essayant de mettre de l’ordre dans ses propres idées.


-Le détester pour quoi ? finit-il par lâcher d’une voix rauque. M’avoir donné la vie ? Il a toujours été là pour moi, alors qu’il aurait pu nous abandonner complètement, ma mère et moi. Tu sais qu’il était là, un peu par hasard, quand j’ai acheté ma baguette magique, et aussi quand j’ai pris le Poudlard Express pour la première fois… Tu choisis de voir ça comme une sordide histoire de coucherie, de vieux trop chaud, mais est-ce que tu t’es dit que c’était peut-être une histoire d’amour ?

Après les révélations de Chapman, Riyadh avait interrogé sa mère, et il était ressorti de ses déclarations qu’elle était follement amoureuse de Rosier lorsqu’ils avaient conçu cet enfant - et qu’encore aujourd’hui, elle portait le deuil de cet amour impossible. Elle avait refusé les prétendants ultérieurs, qui, en échange d’une grasse dot assurée par Rosier, auraient été tout prêts à légitimer le bâtard. Quant à Chapman, impossible de savoir s’il avait aimé cette adolescente, ou s’il l’avait simplement cueillie comme un agréable passe-temps. Ce n’était pas le genre d’homme à qui on pouvait parler d’amour. Riyadh sentit le besoin de poursuivre son explication. Il ne s’était jamais confié à personne à ce sujet, et il était curieux qu’il le fasse pour la première fois face à un adolescent peu enclin à sympathiser avec lui.

-Eh oui. Tu dois trouver ça incroyable, de mettre dans la même phrase “Chapman” et “histoire d’amour”, et pourtant. Tu sais, quand on est dans ma situation, on se pose des tas de questions. Et si ma mère avait été violée par une bande de brutes épaisses ? Si elle avait tellement bradé son honneur qu’elle ne se souvienne même plus de laquelle de ses aventures je suis né ? J’ai passé ma jeunesse à retourner toutes ces interrogations. Elle n’a jamais répondu à mes questions, alors tu comprends que la réponse de Chapman était la meilleure que je puisse recevoir. Ou la moins mauvaise, si tu préfères, conclut-il, vaguement gêné d’avoir ainsi étalé ses sentiments.
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MessageSujet: Re: Devine qui vient dîner ce soir | Evan Devine qui vient dîner ce soir | Evan EmptyLun 16 Mar - 9:23

Un regard extérieur à la situation pouvait aisément se demander comment Evan avait pu développer un tel sentiment de révolte envers Chapman. Objectivement, le vieux n’était pas quelqu’un d’agréable et, pire, c’était un tyran ; en ce sens, on pouvait comprendre cette tentative de rébellion d’un gamin qui cherche un peu de liberté. Or, Evan avait grandi avec une éducation particulière, des pensées particulières, dans un format particulier. Selon toute vraisemblance, il n’aurait pas dû tourner ainsi. Et pourtant, c’était bien le cas. Il refusait Chapman. Il le rejetait de tout son être.

De là à dire qu’il le détestait, c’était peut-être un peu fort, mais il ne voulait rien avoir à faire avec lui. C’était peut-être parce que le vieil homme faisait ressortir chez Evan tous ses doutes, toutes ses faiblesses : à y regarder de près, Evan n’était qu’un gosse de riche avec quelques prédispositions mineures. Il était encore bien naïf même s’il se donnait des airs d’adulte ; il était encore bien faible même s’il se débattait comme un beau diable. Chapman, lui, avait du vécu. Evan n’était qu’un pion sur son échiquier d’une stratégie redoutable.

En quelques sortes, Evan craignait Chapman parce qu’il le voyait comme un rival ; il rejetait le modèle qu’il s’acharnait à suivre. Et face à Riyadh, cette réalité remontait à la surface. Evan ne la reconnaissait pas, n’était même pas conscient de ce désir d’égaler, voire de surpasser, le vieux. Il se pensait en total opposition avec lui alors qu’il ne faisait que prendre des chemins détournés pour marcher dans ses pas.
Mais il n’était pas prêt à admettre de telles choses. Aussi rejeta-t-il en bloc les paroles de Riyadh.

- Moi, reprendre la tête de la famille ? J’ai déjà passé mon tour, merci bien, affirma-t-il. Et peut-être qu’un changement serait bénéfique, en effet, c’est ce que je pense. Chapman tente de jouer la carte de la famille, mais il siège seul. Décider à la place des siens, c’est le rôle d’un chef de famille ? Je suis d’accord pour une direction, mais pour une qui soit équitable. La valeur de la famille ne passe pas par une vision étriquée.

C’était qu’il campait sur ses positions, le bougre. C’en était presque à se demander où est-ce qu’il était allé piocher toutes ces idées d’égalité, de partage du pouvoir, de communication. Peut-être bien l’influence de Lys ; autrefois, il s’en fichait assez, pour tout dire, de qui faisait quoi tant qu’il pouvait mener sa petite vie. Enfin, ce n’était pas tellement le sujet ici. Mieux valait ne pas trop penser à elle dans un moment pareil.

Evan écouta attentivement Riyadh. Lui à la tête de la famille ? Evan ne le concevait pas. Oh, il n’avait rien contre Riyadh, dans le fond – même si sa tendance à le coller de trop près l’agaçait prodigieusement. Mais un bâtard à la tête des Rosiers ? En toute objectivité, même si Chapman le reconnaissait, Riyadh resterait illégitime : il y aurait toujours une tâche quelque part.

Un autre détail qui le secoua, se fut la mention d’Adrian. Quand Riyadh prononça son nom, Evan fronça les sourcils, clairement troublé. Il savait bien qu’Adrian était revenu auprès de Chapman, qu’il était finalement toujours dévoué au vieux. Mais de là à s’impliquer dans ce genre de plans ? Evan se rappelait la conversation qu’ils avaient eu après cette soirée désastreuse chez le vieux. Il avait eu l’impression de trouver un écho dans le malaise de son cousin, malaise qu’il partageait : celui d’un modèle trop grand et de cette sensation d’être voué à l’échec.

Il conserva le silence un instant.

- Chapman est intelligent, je ne lui ai jamais retiré ça. Il est stratégique et froidement logique. S’il agit de cette façon, il a ses raisons, je suppose. Je ne les partage pas. C’est trop étrange, soupira-t-il.

A vrai dire, l’entrée de Riyadh dans l’équation remettait beaucoup de chose en question. Trop pour Evan. Il avait l’impression que des centaines d’informations bouillonnaient dans sa tête et il ne parvenait pas à bien y faire le tri. Il était encore jeune, n’avait pas toutes les cartes en mains pour saisir la complexité de la situation, mais il la percevait. C’était insuffisant. Il ne pouvait pas se prononcer davantage.
Ecoutant Riyadh, Evan haussa un sourcil surpris quelque peu décontenancé.

- A vrai dire, je n’ai pas de réelle opinion sur vous. Tout ce que je sais, c’est que vous me portez beaucoup d’attention et que vous aimez bien apparaître là où je ne vous attends pas. Vous êtes assez imprévisible. Et, pour tout vous dire, pour ce qui est la succession Rosier… Vous n’êtes objectivement pas le premier choix, sans vouloir vous vexer.

C’était logique. Amener Riyadh à la tête de la famille, ce serait rejeter toute la légitimité des Rosiers. Alice et son père seraient sûrement les premiers à s’indigner. Morgan aussi, à bien y regarder. Et puis ce serait toutes les autres familles de Sang-Purs qui attaqueraient de toutes parts.

Evan avait beau être un peu la tête de mule de la famille, il était quand même au courant de certaines choses. Il tenait à l’honneur des Rosiers et il savait que Riyadh, aussi doué pourrait-il être, le détruirait.

- J’avoue que l’impression n’est pas ma priorité : ce que je veux, ce sont des résultats. J’ai… peut-être mal commencé à Gringotts, avoua-t-il en détournant momentanément les yeux. Mais laisser la banque en dehors de notre champ d’action pour des questions de milieux politiques, j’avoue ne pas être d’accord avec cela. Et puis, quand j’aurais la chance de partir en mission, je me forgerai une expérience à l’étranger. Il faut bien que les Rosiers sortent un peu d’Angleterre.

Il n’ajouta rien sur les derniers mots de son désormais « oncle ». A quoi bon ? Le terrain était beaucoup trop glissant. Chapman ne le lui demandait pas ? N’avait-il pas forcé la main à Adrian pour le faire entrer chez les Mangemorts ? Peut-être qu’on ne demandait pas à Evan d’avoir du sang sur les mains, mais on avait obligé son cousin à en avoir. C’était du pareil au même.

Perdu dans ses réflexions, Evan agit sans se rendre compte de son acte. Riyadh ne pouvait pas partir maintenant. Il venait mettre son cerveau en ébullition puis il tirait sa révérence ? Hors de question. Evan n’était peut-être qu’un gamin à leurs yeux à tous, mais il estimait avoir le droit à des réponses : il avait des questions à poser, des choses à dire, et il avait l’occasion idéale.

Mais avant tout, il fallait cerner l’énigme « Shafiq ». Evan avait beau être un rebelle, la notion de bâtard n’entrait pas dans le champ de ce qu’il pouvait comprendre. Dans une famille honorable, c’était une tare. L’enfant ne pouvait jamais accéder à un véritable statut. Lui qui cherchait depuis toujours à se faire remarquer ne pouvait pas imaginer pire situation : ne jamais pouvoir être reconnu de façon pleine et totale. Riyadh aurait beau faire, les gens ne changeraient jamais totalement leur regard sur lui. Même s’il réussissait, on dirait toujours qu’il était très doué « pour un bâtard ».

Rien que d’y penser, Evan se sentait pâlir, la nausée le prenant aux tripes.

Il écouta Riyadh. La compassion n’était pas le fort d’Evan, c’était certain, mais en écoutant le témoignage de cet homme, il sentit quelque chose lui serrer la gorge. C’était léger, mais c’était là. Il plaignait Riyadh et son avenir.

Quand son oncle se tut, Evan ne parla pas tout de suite. Le silence s’étira quelques temps, puis le jeune homme agita sa baguette. La théière remplit une nouvelle fois la tasse de Riyadh, en plus d’une nouvelle pour lui-même.

Evan but une gorgée.

- Je comprends.

C’était suffisant. Que dire de plus face à cette brèche qui ne se fermerait jamais vraiment ? Evan préféra accepter la confession de Riyadh sans jugement. C’était sûrement déjà difficile pour lui pas la peine d’en ajouter en longues et interminables paroles.

- Je suppose qu’à partir de maintenant, vous allez faire partie de mon cercle familiale, donc. Décidément… Je vais avoir droit à une garde rapprochée ? ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie. Si c’est le cas, essayez de prévenir avant de venir. Si vous étiez tombé sur Faulkner, elle aurait sûrement réduit la moitié de l’appartement en cendre en essayant de vous éliminer, termina-t-il en haussant les épaules, réprimant un léger sourire en coin.
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