Quand la brebis s'aventure sur le territoire du loup...

Date de naissance du joueur

Dieu, mais d’où provenait ce vacarme tambourinant et, qui plus est, douloureux ? Quel était ce sortilège qui lui tapait contre le crâne ? Dans la langue moldu on l’appellerait « Migraine » survenue, à coup sûr, par une soirée bien arrosée. Des lendemains comme ça, il n’en avait pas connu depuis un certain temps. Il abusait plus des femmes que de l’alcool. Mais d’ailleurs…d’où provenait ce parfum fleuri, sucré et ô combien délectable ? Cet arôme lui embaumait les narines et lui donnait déjà un appétit bestial. Il se réveilla doucement, les yeux endoloris par la lumière qui traversait ses rétines. Il jeta un regard autour de lui n’ayant pas souvenir de cet endroit dans ses plus profonds souvenirs. Il remarqua qu’un poids – léger – pesait sur sa taille, il y jeta un œil et aperçu un bras. Un bras fin, délicat dont l’extrémité se terminait par de ravissants ongles entretenus. Il redressa un sourcil aussitôt suivi d’un sourire chafouin. La mémoire lui revenait en même temps que le peu de souvenir qu’il gardait du décor. Après tout, à choisir entre le souvenir d’une nuit passée avec une si agréable personne et le souvenir d’une pièce, Antonin préférait le premier choix. D’ailleurs c’est ce que son appétit avait choisi de retenir.

Délicatement, il se détacha de la créature blonde endormie à ses côtés et s’apprêta à se lever en direction de la salle de bain lorsqu’il entra en collision avec un deuxième corps. Il souleva la couverture et découvrit une magnifique colonne vertébrale dont une chevelure ébène recouvrait presque la totalité. Il se souvenait de s’être entretenu la veille, dans la journée, avec une jolie brune du nom de…de..ah ! Lily Boyd. Mais si il se souvenait bien, cette dernière s’était montrée réfractaire face à ses avances. Il fit pivoter doucement la jeune femme afin de contempler son minois mais ne reconnu pas Lily. Certes, la jeune femme à ses côtés était ravissante mais pas autant que pouvait l’être la sorcière indocile de la veille. Comme elles semblaient toutes deux sereines, la respiration calme, posée. Elles dormaient à point fermé, ce qui arracha un sourire victorieux à l’homme. Il jeta un coup d’œil au réveil et s’extrailla aussitôt, avec regret, de ces draps de rêve qui devaient encore se souvenirs de leurs ébats…

Le libertin se dirigea enfin, discrètement, vers la salle de bain où il prit une douche bien méritée. Etrangement, il dénicha un rasoir. Il accorda un regard à la porte qui, en réalité, était destiné aux deux femmes endormies. Elles devaient certainement avoir l’habitude d’accueillir des hommes ici. Il haussa les épaules tout en souriant puis procéda au rasage. Une fois cette tâche accomplie, il ramassa son costume un peu éparpillé aux 4 coins de la chambre et, qui plus est, était dans un sale état. Il esquissa une moue contrariée. Il n’avait plus le temps de passer chez lui en prendre un nouveau, ça l’aurait foutu en rogne de trouver sa femme dans les bras d’un autre, dans SON manoir. D’ailleurs, c’était une affaire qu’il lui faudrait régler tôt ou tard. Ça n’avait que trop durer, et la clémence du Russe avait ses limites. Il se munit de sa baguette et, en quelques tours de poignets, rétablie le costume dans son état original. Chose qu’il n’avait peu coutume de faire, il préférait aller découvrir les nouveautés aussi bien au niveau vestimentaire que pour la clientèle, chez Mme Guipure. Rhabillé, il accorda un ultime regard aux deux succubes étendus dans les draps.

- Mesdames, bonne journée à vous.

Puis il quitta l’appartement, descendit les marches, passa la porte de l’immeuble et déboucha dans la rue. Par chance, il ne se trouvait pas loin du Ministère. Il était à quelques ruelles du bâtiment et n’avait donc nullement besoin de transplaner. Il emboîta le pas, la tête haute et le regard aussi fier que dur. Il tapota sa poche intérieure de manteau et s’arrêta net lorsqu’il s’aperçut qu’il avait laissé ses précieux cigares à l’appartement. Il leva son visage vers le ciel, exaspéré, et laissa ses épaules retomber lamentablement.

- Oh merde !

Finalement, il s’infiltra dans un cul de sac et procéda au transplanage qui le reconduisit aussitôt à l’appartement. Une des deux femmes – la brune – s’était réveillée mais n’avait pas quitté le lit. Il lui adressa un sourire et saisit la boîte délaissée sur le comptoir, perdue entre un cadavre de bouteille de Wisky et une autre de Vodka. Il pinça le bout de son chapeau imaginaire et retransplana. Il se munit d’un cigare dont il coupa l’extrémité et rangea soigneusement sa boite dans la poche intérieur de son imperméable – à la Colombo xD. A l’aide d’une allumette, qu’il grata contre le mur, il embrasa le cylindre havane et inspira la première inhalation avec délectation. Il reprit la route rassuré et satisfait.

Arrivé à destination, il coupa le petit brasier au bout de son cigare et rangea le restant dans sa boîte. Il pénétra dans le bâtiment, salua comme à son habitude la jeune secrétaire, et se dirigea dans son bureau. Il posa son manteau au crochet derrière son fauteuil et, comme il l’avait présagé, Jane pénétra quelques minutes après lui dans le bureau. Elle lui déposa la liste des participants avec le dossier du premier membre. Il consulta la liste et un nom lui sauta aux yeux ; le premier : Lily Boyd. Un sourire à la fois sadique et empli de perversité anima ses lèvres. La secrétaire, mal à l’aise, se permis de couper court aux fantasmes malfaisants du commissaire.

- Je vais voir si elle est arrivée Monsieur Dolohov.

Le Russe ne releva rien trop occupé à s’attaquer de nouveau à la lecture de son dossier. Ne l’avait-il pas prévenu qu’ils se retrouveraient ? Jubilant, il délivra un léger rire contenu alors que ses yeux dévoraient une fois de plus les lignes précieuses qui étalaient l’histoire de la jolie « résistante ». La secrétaire revint, accompagnée de Lily. Elle l’invita à entrer, Dolohov redressa aussitôt son regard vers la sorcière dont il avait commencé la connaissance la veille. Un sourire vainqueur aux lèvres, il l’invita à prendre place. Jane quitta la pièce. Il attendit qu’elle soit bien installée pour se caler confortablement dans son fauteuil, un index barrant ses lèvres qui lui donnait l’air de réfléchir.

- Bonjour Miss Boyd. Avez-vous bien reçu mon cadeau ? En vue de votre expression, je suppose que oui. Je vous avez dit que l’on se reverrait, peut-être n’imaginiez vous pas aussi rapidement ? Je suis désolé, on ne choisi pas qui l’on va interroger ou non.

Ce qu’il disait était juste. Or, Antonin était un « mauvais coucheur » (drôle de jeu de mot ) et il aimait que les atouts lui soient en main. Bien évidement, il s’était arrangé à ce que Lily Boyd soit inscrite sur sa liste. Se baser sur les chances du hasard ne l’inspirait pas trop…Ca l’aurait contrarié qu’elle passe avec un autre commissaire surtout après lui avoir assuré qu’elle serait sa « victime ».

- Je vois que vous vous dîtes « Sang-mêlé ». Prouvez-le moi.

Lui demanda t-il, les doigts entrecroisés entre eux et le menton relevé dignement. Un sourire sadique et imposant s’étala sur ses lèvres, trop heureux de voir l’air déconcerté de la jeune femme.