Cinquième chapitre d'une vie ;
Quand j’entends ta voix, je suis folle de toi.
Voilà une phrase que j’aurai aimé dire à Kameron. Voici un enchaînement de mots que j’aurais voulu qu’il entende. Mais il n’attendrait plus rien aujourd’hui. Puisque mon tendre amour avait été exécuté. On l’avait tué de sang froid sur les terres froides et reculées de la prison d’Azkaban. C’est un sort que j’aurais probablement subit si je n’avais pas trahi la résistance. J’avais même essayé d’acheter la liberté de Kameron. Mais je n’y étais pas parvenu à temps. J’avais laissé Kameron croupir en prison alors que je vagabondais dans un appartement à Londres. À attendre… mais qu’avais-je attendu finalement ? De l’aide ? J’avais été idiote de penser qu’en trahissant la résistance, je pourrais être libre. J’avais été stupide de croire que j’arriverais à trouver Vincent, Elliot ou John pour les ramener au ministère et ainsi, sauver Kameron. Je les connaissais quand même. Ils ne se laisseraient jamais attrapé vivants… jamais.
J’avais tellement pleurée, tellement criée. Je crois même qu’on m’avait entendu jusqu’en Chine et c’est peu de le dire.
J’ai commis des tas de bêtise dans ma vie, mais celle-là, c’était la pire… j’étais vivante alors que Kameron était mort. Je respirais alors que ma fille avait été bêtement assassinée par ma meilleure amie. Et pourtant, va savoir pourquoi, je continuais de croire n’importe quoi…
Seule, je me sentais terriblement seule. Et j’en souffrais. Je m’étais isolé chez moi. J’ai même commencé à consommer quelques drogues hallucinogènes. Ça me permettait de voir Kameron et Naomi, à mes côtés. Je les consommais de plus en plus et les drogues devenaient de plus en plus dures. Je bousille mon cerveau et mon avenir… mais de toute façon, je n’avais plus aucun avenir.
Pour moi, c’est la fin, je suis si fatiguée. Je ne suis plus rien qu’un cœur blessé. Rien qu’un soldat qui à mener son ultime combat. Jusqu’au dernier soupir, amène-moi. Je voulais, je souhaitais mourir…
Mais j’avais si peur d’abandonner la vie et de m’en aller…
Alors que je fumais encore et encore dans mon salon délabré (car je ne prenais même plus soin de nettoyer), amaigrie et sale, à pleurer et à me morfonde dans mes songes et dans mes hallucinations, une voix m’appela alors.
Loin là-bas, je voyais et Kameron, et ma fille et mon père qui me souriait. À cette image, mon cœur se serra et je tendis la main vers eux. Je pensais qu’ils venaient me chercher, mais je me trompais…
Ils me souriaient. Bien vaillants, ils me regardaient. J’entendis alors la voix de mon père qui s’adressait à moi. N’oublie pas qui tu es. Si tu perds espoir, ton courage va retomber, relève-toi ce soir…
Je n’en croyais pas mes oreilles. Ils me parlaient. Jamais encore ils ne s’étaient adressés à moi. Kameron s’approcha de moi et se mit à genoux devant moi. Sa main transparente vint m’enlever ma cigarette maudite et la jeta derrière moi. Ses yeux bruns percutèrent mon regard de plein fouet, m’empêchant de fuir son regard. Kameron déposa ensuite sa main sur mon genou. Il fut rapidement rejoint par ma fille et mon père qui m’offrirent des sourires réconfortants. Mes yeux vitreux les fixaient, incrédules face à la situation dans laquelle j’étais.
Je vis alors du coin de l’œil la main de mon père se pencher vers moi. Il m’offrait sa main pour m’aider à se lever. Hésitante, je le regardai. C’est alors qu’il me dit :
- Relève-toi ce soir. N’oublie pas qui tu es.
Je regardai Kameron qui hochai positivement la tête et ma fille qui regardait presque suppliante. C’est alors que je fronçai les sourcils avec détermination et j’attrapai vivement sa main.
J’avais encore un combat à mener. Et je devais le gagner…
Je quittai donc Londres. Je suis allée en Californie. J’allais commettre un acte des plus durs. Probablement le plus dur que j’avais commis jusqu’à maintenant. Je me suis dirigée vers la demeure de ma mère. Puis, j’ai levée ma baguette. Je me rappel d’une vague séries d’images, puisque j’étais toujours sous les effets des drogues que je consommais. J’ai effacé et modifié la mémoire de ma mère. Elle n’a jamais eut de fille et n’a jamais connue la magie. Son mari était mort d’un accident de voiture il y a plusieurs années. J’ai ensuite attaqué mon frère lorsqu’il s’en doutait le moins. Il vivait avec ma mère. Il n’avait pas de sœur et ignorait tout de ses pouvoirs magiques. Je lui ai dérobé sa baguette et l’ai conservé…
J’ai ensuite quitté la nouvelle famille Kauffman…
Je n’avais maintenant plus personne chez qui me réfugier. J’ai trahi tout mes amis et je préférais vivre seule. J’allais défendre ma vie maintenant.
Il y a de ça un mois, j’étais allée jusqu’en Roumanie. Il y avait beaucoup d’action là-bas et je pensais que m’occuper l’esprit au combat me ferrais du grand bien. Malgré le fait que j’étais une femme, j’ai combattu aux côté de braves sorciers et sorcières. J’ai tué quelques lycans grâce à l’aide d’un sorcier nommé Markov. Je ne connais pas son prénom, mais il a veillé sur moi et je le considère comme mon mentor. Markov est beaucoup plus âgé que moi, je lui donne environ cinquante ans. Il est aveugle d’un œil ; une blessure qu’il a gagné lors d’un combat face à un lycan. Nous nous sommes souvent retrouvés ensemble, à discuter autour des feu de camps dans les montagnes de la Roumanie. J’ai alors apprit à admirer ses qualités humaines et à en faire un exemple à suivre…
Ce qui était bien là-bas, c’est que je n’avais aucune histoire. Personne ne me connaissait et personne ne me jugeait. Je n’étais qu’un visage sans nom. Qu’une enveloppe charnelle qui défendait son âme. Jamais Markov n’avait cherché à savoir d’où je venais. Il ne me jugeait tout simplement pas puisqu’il ne me connaissait pas.
J’étais la seule maitresse de mes frontières. Je n’avais plus aucune limite…
Au début du mois de Juillet, ça fessait exactement trois mois que je combattais les lycans. Je consommais toujours autant de drogue, devenue dépendante de cet hallucinogène puissant.
Puis, un matin, alors que je me réveillais aux côtés de Markov dans les montagnes de la Roumanie, je m’interrogeai. Qu’est-ce que je fessais là ? Pourquoi n’étais-je pas parmi les miens ? Comment c’était arrivé ?
Un jour en gang, un jour en solitaire, c’était la vie que j’avais depuis que je combattais. J’avais été blessée à plusieurs reprises, notamment une profonde entaille au niveau de ma joue gauche. Une blessure fait par les éclats de pierre qu’y avait été fait par les sorts de mes compares.
J’ignorais pour qui je combattais. Je fessais la justice en quel nom ? Je tuais des lycans pour qui ?
Je voulais m’enfuir d’ici…
Mais quitter les camps, déserté étaient inacceptables. On tuait les soldats qui désertait. J’ai toutefois fit part de mes plans à Markov. Celui-ci m’a épaulé. Tu n’as que vingt ans, m’a-t-il dit, tu as encore une vie à vivre.
Il m’a donc aidé à me sauver…. Laissant derrière moi Markov à qui j’ai promis de lui écrire…
Je retournerai en Angleterre afin d’aller combattre pour moi seule. Plus question d’aider la résistance, pas question non plus d’aider les mangemorts.
Je ne m’inquiétais pas là-bas, je n’étais plus recherchée par le ministère. J’avais combattu les lycans en Roumanie (une chose que le ministère ne pointerait pas du doigt). Je me tenais bien… tranquille.
Mais j’étais probablement recherchée par les résistants. Ma traitrise avait dû être rapportée dans la gazette du sorcier maintenant. Alors donc, je n’avais plus aucun endroit où aller.
Je n’avais confiance en personne et personne ne me fessait confiance non plus.
Comment allais-je défendre ma vie ici ?