Le membre 'Lyna Sweet' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Sorcier Adulte' :

Résultat :

Contre toute attente, elle lui parla, plutôt bien même, il écouta la plaignante.

" Tu fais ça pourquoi ? Te sentir bien ? C'est pas parce qu'une voix te le dit plutôt ? .... Une voix qui ressemble à la tienne, et que tu crois être la tienne.... tu te laisses manipuler... tu penses être fort, mais en te laissant tomber à cette sombre partie de ton esprit, tu deviens.... faible."

Il ne bougea pas, tenant sa baguette, même si elle n'était pas pointée sur Lyna, il écouta son petit discours avec un petit sourire.
Qu'est ce qu'elle essayait, de le raisonner, de lui dire qu'il devait lutter contre une folie présente en lui, celle même qui définissait son être, celle qui faisait son nom.

Elle prit l'option de s'exposer, risquée compte tenu de la situation. Derrière son petit bout de métal, elle avait l'air fringante la gamine qui voulait jouer les moralistes, étrangement, elle semblait à l'aise avec le sujet, comme si elle parlait pour elle.
Ça devait être ça, elle se projetait sur lui, au fond, ce n'était pas lui qu'elle voulait convaincre, mais elle, rien de plus.
Elle voyait qu'elle allait mourir et tentait une dernière fois de vouloir se comprendre, sans pour autant y réussir, si elle vivrait, elle comprendrait après y avoir réfléchis.

"Malkavian... tu as besoin de tuer pour être toi ? Écoute ton cœur, pas ton esprit. "

Là c'était un bel échec, un rire de la part de son interlocuteur qui fit non de la tête avant de répondre.

« Tuer … n'est rien. Si j'écoutais mon coeur, tu serais morte … »

Ce coeur saignant et pleurant à chaudes larmes la disparition de sa famille, un coeur qui n'avait jamais été ouvertement aimé, un coeur de fausse pierre, un semblant, une façade.
Son esprit, si torturé soit il, n'était pour lui que le seul refuge qu'il avait trouvé, quand certains ne complaisaient dans les bras d'une autre, lui se morfondait, seul.
La solitude avait fait de lui quelqu'un d'étrange, on avait jamais été vers lui, il avait beau être gentil, aider les autres, non, on le disait fou, ça suffisait à éloigner le commun.
Le Reste ? Oh, rien de bien grave, on voulait l'étudier, le torturer, ou même s'en débarrasser, il n'était qu'humain après tout.
Un peu trop au goût de tous.

Pas de pitié pour un monstre, avouer en avoir serait être pointé du doigt, accusé de complicité, et voilà le cercle infernal, ne cherchez pas plus loin.
Au delà du désespoir, il y avait l'incompréhension, le sentiment d'exclusion transformé en solitude et après … plus rien.
Pourquoi personne ne l'écoutait ? Une détresse, il n'avait trouvé comme moyen d'expression que la violence, et le voilà embarqué dans une guerre qui n'était pas la sienne, parachuté ici pour avoir voulu retrouver sa famille, triste histoire de circonstances.
Si Roxel n'avait pas été là bas, jamais il n'aurait été pourchassé par autant de monde, mais il ne pouvait le nier, c'était uniquement de sa faute.

Et l'autre qui stressait comme une malade, elle ne trouva rien de mieux à faire que de le désarmer, pour plus de tranquillité ? Peut être, mais quand on est assassin, on a plus d'un tour dans son sac.

"On a toute la nuit Malkavian.... Je peux courir, mais à quoi ça servirait ? Je sais que toi, en revanche, tu peux changer..."

Encore un rire, celui là plus dément, moins retenu, il lui répondit tranquillement et sans signe particulier.

« Toute la nuit, du moins ce qu'il en reste … toi courir ? Avec cette jambe, tu n'irais pas plus loin qu'un manchot sur un champ de bataille. Si nous avons toute la nuit, discutons ... »

Il écarta très lentement un pan de sa robe, en tira par la crosse son flingue, qu'il présenta, toujours en joug par la demoiselle, il le prit bien en main, et appuya sur un petit bouton, le chargeur tomba par terre dans un petit bruit.

« Maintenant que tu es rassurée ... »

Il s'avança sur le rebord de l'immeuble et s'assit gentiment, il avait l'étrange envie de converser avec elle, il aurait été plus simple de tenter une feinte, de récupérer la baguette, et de continuer la chasse, mais c'était fini, il n'y avait plus de jeu.
La tuer n'aurait pas été un problème, ni même une gène, nan, cette demoiselle là valait le coup vraiment, c'est ce qu'il pensait.
Ses jambes balançaient dans le vide alors qu'il fixait celle qui se cachait derrière son bout de métal, discutait elle pour se sauver ou par envie ?
Il n'hésita pas à lui demander.

« Si tu négocies ma parole juste pour ta vie, si tu veux vraiment parler lâches ta baguette, sinon barres toi ... »

Au moins c'était clair, à elle de voir ce qu'elle voulait, elle n'avait pas l'air méchante, ni même trop acharnée à le voir mourir, au contraire, elle semblait chercher le dialogue, tant mieux pour elle.
Contre toute attente, ce fut son choix, elle ne bougea pas, posant sa baguette bien en évidence devant elle, en cas de soucis elle pourrait s'en servir, et elle était à la vue de Tremere, ce qui lui suffisait.

Qu'est ce que tu fais ? Tues la, elle t'a vu ! Elle semble vouloir comprendre … comprendre quoi ? Elle est comme eux, elle n'arrivera jamais à te comprendre, tu lui as peut être fait peur, mais en aucun cas elle ne te cernera.
Je lui laisse une chance, par principe, tu n'as pas changé crétin ! … on ne m'a jamais donné de chance, pas une, alors je ne veux pas reproduire ceci, elle m'a l'air digne de pouvoir échanger.
Tu fais la même erreur qu'avant, je te croyais plus fort, tu n'as donc rien compris toi non plus ! À quoi t'attendais tu ? On ne change pas un être ainsi, mais tu ne dois pas considérer ceux qui te chassent; ils te veulent du mal, je m'en fous … si je ne laisse pas les autres me parler, qui m'aidera ?
Tu n'as pas besoin d'être aidé, tu es celui qui a tout réussi, on ne t'a pas coincé, alors pourquoi tenter ça ?
Je ne veux pas … non tu me comprends … tu t'ouvres une plaie déjà soignée, celle qui est ton talon d'achille, tu leur laisses une chance de t'abattre, comme je lui en laisse une de me comprendre.

Dire que Malkavian était un humaniste serait mentir, non, il considérait juste l'humain il était humain, un peu trop comme lui disait Luxra, élever un gosse sans sentiment l'avait rendu un peu moins stable sur le plan émotionnel, celui qui n'avait jamais été aimé, on ne lui avait jamais dit 'je t'aime', même les quelques plaisirs charnels qu'il avait eu ne l'avait pas conforté sur son idée.
Les sentiments étaient sa grande faiblesse, personne ne lui avait dit quoi que ce soi, dans un monde de sang, de violence et de meurtres, il n'y avait pas de place pour un coeur saignant et à vif, maintenant qu'il était libre, sortit de ce monde atroce, il fallait qu'il s'en sorte sur ce plan.
L'émotion, un mot fort et complexe, qu'il ne savait pas expliquer.

Il n'avait jamais rien compris de ce temps, et pourtant, Malkavian avait pensé que tout ce qu'il faisait pour le clan apportait le bonheur de sa famille, tout ce qu'il voulait c'était les rendre heureux, au final, il s'était aperçu que non, ça paraissait normal à tous.
Il avait accepté de porter le lourd fardeau du meurtre, du vice, pour qu'ils en profitent, il s'était sacrifié, avait envoyé son âme pour l'enfer pour eux … maintenant, il comptait bien comprendre ce qu'il avait loupé.

Quitte à tout perdre et tout pleurer, il aimerait juste comprendre, savoir ce qu'on avait à lui dire, et enfin être lui.
Le diable se réjouira de le voir, lui qui recommandait directement ses victimes, l'arroseur arrosé.
Seul sa famille avait de la valeur, aucune estime de lui, il avait négligé ces sentiments pour les autres et maintenant qu'il avait l'occasion de s'en sortir, il la saisissait.

Fixant Lyna Sweet dans les yeux, il lui dit …

« Je t'écoute ... »

Puis son regard se baissa.

Alors c'était ainsi ? Il en rigolait ? Hé bien... elle était finie. Bah après tout, était-ce un mal ? Non. Un bien... au moins certains se porteront mieux une fois qu'elle sera disparue. Cette vision lui faisait un mal au ventre qu'elle connaissait bien... une sensation d'envie et de refus.... très paradoxal, à son image. Malkavian semblait très décidé à passer à l'acte... semblait ne reculer devant rien. En temps normal, c'est une qualité, mais pour le coup, Lyna examinait ça comme un défaut. Et puis sa chance légendaire l'avait encore une fois trahie. Avait-elle été trop naïve ou sotte pour sortir cette nuit ? Pensait-elle n'avoir aucun soucis jusqu'au domicile de Larsen ? ... Conneries. Elle le savait bien, elle s'en doutait. Sur ce palier, regardant la rue s'étendre à ses pieds, elle le savait que quelque chose allait se passer, mais si fière, si arrogante, ne voulant pas donner raison à cet idiot , elle était partit... Comme dirait son grand-père : "On ne peut pas échapper à son destin Lyna... fais tes choix, mais assume les. Rien n'est pire que la déception ." , il y avait une grande part de vérité dans ses dires... comme dans beaucoup d'autres choses qu'il balançait à la volée dans le manoir.

** Lyna... dans quelle situation as-tu atterris encore ? .... **

"Ah tais toi toi, laisse moi tranquille."

Elle était si concentrée sur son agresseur, si droite et acharnée à lui parler, qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait parlé à haute voix... Malkavian la regardait bizarrement. Elle sourit, non pas gênée, mais plutôt contente. Pour une fois cette saleté lui avait servie. Elle attendit encore un peu... l'homme rigola encore une fois, et lui annonça une destinée qui n'allait pas arriver tout de suite... peut-être plus tard. Il retira un objet métallique de sa robe, fit tomber un boitier qui était contenu dedans. Elle en avait déjà vu, le nom lui échappait, mais elle savait que c'était une sorte de baguette magique pour les moldus qui leurs servaient à tuer... un Avada Kedavra portable... original, mais bien inutile. Il s'approcha du rebord séparant les deux toit, s'assit et laissa ses jambes s'agiter au dessus du vide. Il la fixait, comme auparavant, mais il semblait préoccupé avec autre chose. Pourtant elle était seule et aucun bruit ne leur parvenait si ce n'est ceux des voitures au loin. Il lui demanda de poser sa baguette à son tour ou de partir rapidement, elle n'hésita pas plus longtemps que deux secondes et posa le bout de bois fétiche à quelques centimètres devant elle...

"C'est vrai que j'aurai du mal à courir vite, mais rien n'est perdu d'avance hum ?"

Le reste de la nuit ? Elle ne se rendait pas compte... après tout il lui semblait une éternité qu'il lui courait après, une éternité qu'elle n'était plus dans son monde tout beau, mais dans le "vrai" monde, celui où règne loi du plus fort, violence et peur. Un monde qui lui semblait étrangement familier alors qu'elle n'y fut rentrer que cette nuit... le temps de chasse lui donna plus de peur que toute sa vie entière... et elle n'en trouvait pas l'origine. Au bout du compte ce n'est pas Malkavian qui inspirait la peur... c'était autre chose, plus profonde, et Lyna ne décelait pas son origine, elle-même ou la façon d'agir du meurtrier ? Le décrypter lui était littéralement impossible.... complexe, impénétrable... la parfaite couverture hum ? C'est ce qu'il devait se dire à longueur de temps. Malgré ce qu'elle avait dit, il fallait qu'elle retire quelque chose... il était très fort. Fermer son esprit de cette façon, un coup de maître. Elle, sur ce côté là, était bien faible.

Il attendait.... mais quoi? Qu'elle s'approche ? Elle n'était pas assez en confiance pour ça, quoi de plus normal lorsqu'un type vous poursuit pour vous tuer hum ? Alors oui la situation avait légèrement changée, mais rien ne l'empêchait de sauter l'espace, de lui attraper la gorge et de la serrer jusqu'à effacer la lueur vivante des yeux de la jeune femme.... mieux valait qu'elle reste un peu en retrait, pour le moment. Puis, d'un voix totalement différente de celle prise auparavant, il lui demanda de parler sur ce qu'elle avait à dire... puis baissa les yeux comme pour mettre toute son attention auditive sur les cordes vocales de Lyna.... Que devait-elle dire ? A vrai dire elle n'en avait aucune idée. L'idée de départ était de gagner du temps, mais au fur et à mesure, elle s'était.... "vue" dans ce type là. Il était spécial c'était clair... peut-être plus qu'elle, certainement, mais ils n'étaient pas très différent.

"Hum.... heu.... Je pense que tu es... pas ce que tout le monde pense. Je... je parle peut-être sans connaître la situation exacte, mais, moi même je suis pas.... enfin j'ai quelques problèmes, haha... et j'essaye de les cacher.... toi c'est le contraire.... et pourtant personne ne semble les voir."

Elle marqua une pause, difficile de trouver les mots dans un moment pareil et dans une langue étrangère. Mais, Lyna était une fille intelligente, et elle se débrouillait bien sincèrement. Il y avait à redire sur son allemand, mais quand même, elle était plutôt contente de son minuscule discours. Elle avait baissé les yeux et fixait sa la lame de ventilation qui ne s'arrêtait pas de tourner sous la grille qui retenait ses mains de se faire découper en petites rondelles. Un sourire aux lèvres, un sourire euphorique, nerveux, presque joyeux, elle en oubliait la situation délicate ou elle était et continuait :

"Tu peux rire... mais je crois surtout que tu n'es pas habitué au contact humain.... depuis quand as-tu parlé à quelqu'un... amicalement, amoureusement, enfin... dans le but d'être sympathique ? "

Elle entrait dans un lieu inconnu, elle avançait des propos plus pour elle que pour lui, et espérait qu'il soit un minimum comme elle, qu'il puisse recevoir ses commentaires.... Elle continuait, avec toujours une arrière pensée pour elle.

"Tu n'es pas seul.... enfin, ça dépend de toi."

Elle relevait son regard sur lui. Elle le fixait avec des yeux ronds... elle n'avait plus cet air grave, elle était... elle-même ? Depuis combien de temps déjà cela ne lui était pas arrivé ? Bien des années...elle ne s'en souvenait même plus. Elle attendait une réaction, si il y en avait une. Après tout, qu'est-ce qui le retenait de rire un bon coup et de nier tout ce qu'elle venait de dire à son sujet ? Qu'elle preuve avait-elle pour le contredire ? Aucune... si ce n'est son impression. Très peu fiable venant d'elle.

Elle commença à s'exprimer, son allemand n'était pas top, mais suffisant pour être compris, il n'avait rien à redire là dessus, lui n'aurait pas fait mieux en anglais.
Ainsi elle commença un court monologue, composé de question à sens unique et de remarques peut être erronée.

"C'est vrai que j'aurai du mal à courir vite, mais rien n'est perdu d'avance hum ?
Hum.... heu.... Je pense que tu es... pas ce que tout le monde pense. Je... je parle peut-être sans connaître la situation exacte, mais, moi même je suis pas.... enfin j'ai quelques problèmes, haha... et j'essaye de les cacher.... toi c'est le contraire.... et pourtant personne ne semble les voir. Tu peux rire... mais je crois surtout que tu n'es pas habitué au contact humain.... depuis quand as-tu parlé à quelqu'un... amicalement, amoureusement, enfin... dans le but d'être sympathique ? Tu n'es pas seul.... enfin, ça dépend de toi. "

Pas ce que tout le monde pense ? Bien sûr qu'il ne l'était pas, un vrai monstre comme lui aurait utilisé un Avada Kedavra au lieu d'un diffindo sur sa proie, elle se comparait à lui …
C'était possible qu'ils aient des similitudes, mais delà à se comparer l'un à l'autre, c'était un autre registre, ces problèmes ? Elle n'en avait pas autant que lui, sa vie venait d'être sauvée, basta, c'était tout ce qu'il y avait à comprendre. Peut être avait elle compris …
Ces problèmes, ceux que tout le monde voulait ignorer alors qu'il ne dépendait que de son nom, on lui avait craché au visage sans chercher à pouvoir résoudre ceci, et on ne l'écoutait pas.
Il avait beau s'expliquer, montrer du doigt le soucis, mais non, personne ne le voyait pas, pourquoi donc ? Si celle la l'apercevait, c'est que ça devait être à la portée de tous, de plus en plus d'interrogations.

Lorsqu'elle prononça son début de phrase, 'tu peux rire' … bordel pourquoi elle ? Qui était elle, pourquoi raviver des souvenirs plus que douloureux, savait elle ? En fait non, comme si le hasard l'avait poussé à alimenter un feu que l'on voulait éteindre, pourquoi lui refaire penser à sa famille maintenant, ceux qu'il aimait en silence, sans pouvoir le dire.
Le contact humain ? Humain ? Humain ! Humain … elle ne comprenait pas.

Lui depuis quand avait il parlé à un humain amicalement ou amoureusement ? Jamais.
Son début de vie n'était que haine envers ce qui était charnellement parlant que sa soeur, et un désintérêt au niveau de la famille qui le reniait presque, puis vint Durmstrang, que dire de là bas … il n'avait pas d'amis, un ou deux contacts dont il taisait le nom, mais jamais, jamais il ne s'était ouvert à un humain.
À certains vampires oui, sa vraie et seule famille, il y avait bien ses cousines qui savaient, Christie à coup sûr, Erzam, même si ne voulait pas l'admettre, eux ils savaient.
Il les avait aimé, mais pourquoi en doutait il maintenant, loin des yeux loin du coeur ?
Non il en était convaincu, alors pourquoi douter, où était le soucis ?

Il les aimait bien plus qu'eux n'auraient pu lui rendre, à l'époque un sourire lui suffisait comme récompense, maintenant libre et loin d'eux, il avait cette sensation de vide, il n'éprouvait rien d'autre que le regret du temps passé. On l'avait trop couvé, nourri d'un amour et d'un bonheur illusoire qui se dissipait au fur et à mesure qu'il les quittait, à quoi bon vivre en coquille vide ?
Quitte à mourir, autant que ça soit pour eux, c'était ce qu'il se disait avant chaque mission, maintenant, ça n'avait plus de sens mourir pour lui, mais qui était il ?
Un problème d'identité, il ne s'était toujours défini que par rapport au clan, il ne vivait que par lui et pour lui, si on en avait fait une arme c'était uniquement pour servir, pas pour le faire vivre, et pourtant il avait aimé ça. Qu'avait on fait de lui …
Étaient elles complices de son être déchiré, de son esprit torturé, étaient elles de mèche avec toute cette machination, on l'avait abreuvé d'un bonheur qui peut être n'était rien.

Il ne regardait pas Lyna dans les yeux, se muant dans un silence sourd, témoin d'une grande introspection, toutes les bases de sa vie venaient de trembler, pourquoi …
Il se demandait bien ce qu'il se passait.
Tout ces moments de bonheur, étaient ils faux, comme une photo de famille où tout le monde sourit, une photo qui brulait sous ces yeux, sa croyance commençait à vaciller, en plus de lui ôter sa famille, on tentait de lui enlever les derniers liens qu'il avait avec elle, troubler sa vision parfaite du passé heureux.
Lui qui s'était sacrifié, qui avait signé un allez simple pour l'enfer pour le bonheur de ses cousins, peut être l'avait il fait pour rien, elles complices de cette machination …

Pourquoi leurs visages ne s'illuminent plus dans ma tête, pourquoi ce sourire paraît il si faux désormais ? Pourquoi l'auraient elles fait … pourquoi elles, elles étaient mon seul bonheur, le dernier sourire dans l'ombre, la seule et unique chose à laquelle je me raccrochais dans ce monde obscur, j'obéissais pour elle, pour que tout s'arrange, pour leur bonheur, m'aurait on manipulé ?
Je n'avais pas vu leurs visages, pas d'adieux, comment savoir si elles jouaient ou pas la comédie, pourquoi elles … pas elles. Mon entrainement, ses câlins, cette camaraderie, tout était faux alors ? On ne m'aimait pas, même eux n'avaient pas le moindre sentiments, ce n'était que la mascarade …
Plus aucuns sens, on m'aurait duper, mais pourquoi elle là, cette pétasse qui venait d'avoir la vie sauve joue à la bonne fée avec moi ? Elle est avec eux, elle ne m'aidera pas, elle ne pourrait rien faire …

Un doute à propos de sa famille, ce doute qu'il mit de coté pour se concentrer sur elle, essayait elle de l'embobiner, d'en faire un brave agneau ? Comme eux l'avaient peut être fait, on ne voulait que le manipuler !
C'est vrai, pourquoi est ce qu'elle l'aiderait ? Ils étaient de camps différents, n'avaient aucuns liens, pas un, se voyait elle en lui, c'était elle …
Il réfléchit un instant alors que le silence durait un peu plus, au rythme infernal du vent sur le tissu étendu derrière celle qui venait de faire germer un doute dans l'esprit tortueux de Malkavian.
Il en vint à s'expliquer, sur elle.

« Pourquoi me dire tout ça, en essayant de m'aider moi, vous vous aider vous … vous voyez en moi la déchéance de ce que vous êtes, ce n'est pas moi que vous aiderez en me parlant c'est votre âme que vous cherchez à sauver. Inutile de le nier, vous avez peur de moi parce qu'en fait, c'est de finir ainsi, vous craignez d'en venir à ce que je suis et ça vous répugne ! »

Oui c'était tout à fait ça …

« Ça me rend malade, si vous ne m'aviez pas croisé, jamais vous ne serez venu à moi, n'essayez pas de me faire croire que vous pouvez m'aider, ni personne d'autre de ce régime ! Qu'est ce que vous serez en mesure de faire hein ? Vous êtes les esclaves de la machination, vous êtes ce que j'étais autrefois, asservi … Vous ne pourrez m'aider pour la même raison qu'aucune autre personne ne le peut, parce que vous ne comprenez pas. »

C'était ça, son lien avec le clan, les autres avaient vu comme lui, et ils le comprenaient, ce n'était pas une histoire de machination, même s'il faudrait garder à l'idée cette théorie, nan, c'était un soutien dans la folle malédiction qui pesait sur ce clan.
Ça avait beau paraître mignon ou cucul, c'était une solidarité dans l'adversité, on était venu à lui.
Mais elles n'étaient pas les seules à l'avoir fait, à avoir dépasser l'idée du monstre.
D'autres l'avaient fait, Meredith … et la petite Luna … elles, elles étaient venues à lui, peut être que c'était ça sa nouvelle famille.
Il y avait un début intéressé, mais peut être qu'il y avait aussi autre chose, il le saurait, en attendant, c'était le seul soutien qu'on lui témoignait.

« Où était ceux qui voulaient me faire changer quand j'en avais besoin ? Où étaient les grands hommes de votre régime quand les autres en avaient besoin ? J'ai vu des choses qui vous effrayeraient, venant de votre régime, jamais vous n'avez vécu en proie, peut être que cette petite expérience de la traque vous permettra de mieux comprendre ce qu'endure chaque hors la loi … »

Il releva la tête, aucune expression sur son visage.

« A quoi pensiez vous quand je vous ai traqué comme une bête, que vous restait il ? Rien mademoiselle, vous étiez seule, personne ne vous a aider, imaginez, ou essayez de le concevoir pour une existence, que chaque heure, chaque minute, chaque seconde que vous passez sur cette putain de terre soit comme celles que vous avez vécu ! »

Là, elle comprendrait où il voulait en venir.

« Ne cherchez pas d'excuses, dire que quelqu'un l'a mérité serait nier le fait de transformer l'humain en monstre, en animal, vous tenez à avoir une réponse sur la dernière fois que j'ai parlé sympathiquement à un humain, et bien la réponse est simple c'est ... »

Un doute envahit son esprit, pourquoi leurs visages se remplaçaient par ceux de Luna et Meredith ? Pourquoi … avait il été amical avec elles ? Qui étaient elles au fond … la trace d'une éventuelle manipulation disparut de sa passer pour laisser place à une réflexion.
Les deux, cette gamine et cette inconnue, avait il de la sympathie pour elles, oui peut être bien, ça serait elles qui l'aiderait.

« Vous avez raison, je ne suis pas seul … mais ce n'est pas ceux de votre camps ... »

La résistance serait peut être sa nouvelle grande famille, deux personnes l'avaient accepté, peut être reproduirait il les mêmes sensations.
Une embrassade au retour d'une mission périlleuse, des blagues de mauvais goûts, des rires inutiles et qui pourtant faisaient du bien, un doux baisé échangé par deux êtres par passion.
Peut être que ça, on lui donnerait peut être une famille, elle ne remplacerait jamais la vraie, mais elle pourrait s'en rapprocher.
Une illusion d'un bonheur retrouvé, pourquoi souriaient elles ? Elles n'étaient pas si différentes que ça les unes des autres …
Elles ne pourraient pas le comprendre, mais était ce important ? Il ne savait pas.

On en revint à la réalité, un toit, une brunette qui ne savait pas trop où elle en était, lui assis au bord de ce gouffre, peut être avait il compris qu'il était temps pour Tzimisces Malkavian de mourir, un autre Malkavian renaitrait peut être, qui sait, peut être Kremere Matavian … cette pensée pour Luna le fit sourire, perspective d'une avenir heureux, incertain, mais potentiellement heureux.
Il ne laisserait pas cette occasion filé, il apprendrait à les connaître et peut être se lierait il à cette potentiel nouvelle famille.
Tremere fixa Lyna dans les yeux et lui sourit, ce n'était pas le sourire d'un tordu sadique à tendance psychotique et aux pulsions sanguinaires, nan, c'était un sourire amical.
S'il pouvait, il aiderait cette inconnue.

« Vous cherchez à m'apporter de l'aide, peut être pour vous aider, je ne sais pas ce que vous cherchez, moi je l'ai trouvé, enfin je pense … que cherchez vous ? »

Cette dernière question raisonna dans la nuit de Londres, éclairée par quelques lueurs, perspective d'un futur pas si loin que ça.

« Pourquoi me dire tout ça, en essayant de m'aider moi, vous vous aider vous … vous voyez en moi la déchéance de ce que vous êtes, ce n'est pas moi que vous aiderez en me parlant c'est votre âme que vous cherchez à sauver. Inutile de le nier, vous avez peur de moi parce qu'en fait, c'est de finir ainsi, vous craignez d'en venir à ce que je suis et ça vous répugne ! Ça me rend malade, si vous ne m'aviez pas croisé, jamais vous ne serez venu à moi, n'essayez pas de me faire croire que vous pouvez m'aider, ni personne d'autre de ce régime ! Qu'est ce que vous serez en mesure de faire hein ? Vous êtes les esclaves de la machination, vous êtes ce que j'étais autrefois, asservi … Vous ne pourrez m'aider pour la même raison qu'aucune autre personne ne le peut, parce que vous ne comprenez pas. »

Elle baissa la tête... il avait raison sur le fait qu'elle s'aidait elle même plus qu'autre chose... Lyna n'est pas le genre de fille très forte psychologiquement. Et... et sentir cette autre personne en elle, l'autre facette de sa personnalité, c'était une déchirure. L'autre était elle.... la vraie Lyna, celle qui se fout royalement du regard des autres, celle qui rit aux éclats avec son ami... celle qui est heureuse de vivre. Pourquoi fallait-il qu'elle la mette de côté, tout le temps ? Pourquoi fallait-il qu'elle oublie se qu'elle était ? Pour paraître la parfaite sang-pur fanatique et cruelle, à l'image de sa mère. La jeune femme arrogante et hautaine qu'elle n'était pas. Au final, savait-elle ce qu'elle était ? Même pas... elle prenait cette autre voix pour une étrangère, une inconnue qui ne connaissait pas sa peine, alors que c'était d'elle même, le plus profond d'elle même, qu'elle refusait de croire... se laisser envahir par l'idée d'être le parfait miroir de ses parents.... voilà une vie bien triste. Devait-elle se prendre en main ? Sûrement... mais comment ? Elle avait confiance en elle, et en elle seule. Personne ne pouvait parvenir à transpercer ce mur qu'elle mettait dans chacune de ses rares relations. Une personne avait réussit.... et elle, tout ce qu'elle trouva à faire, ce fut de le décevoir au plus haut point. Qu'était-elle au fond ? Un être sans avenir ? Sans but, sans rien ? A voir... elle ne se laisserait pas abattre comme ça.

"Chassée, je n'ai jamais été c'est vrai... et peut-être m'as-tu fait le plus grand bien, mais seule, je l'ai toujours été. Repoussée, mise de côté, oubliée, ne crois pas que je brille de mille feux dans "mon monde"."

Elle laissa une courte pause. Ravalant sa salive, ravivant de mauvaises expériences passées. Revivre la majeure partie de sa vie n'est jamais agréable lorsque l'on est dans le cas de Lyna.... Elle devait avoir tout pour plaire : la famille, l'influence, l'argent, la beauté, l'intelligence... mais non, quelque chose vint tout gâcher, un je ne sais quoi qui décida de l'envoyer à Serdaigle. Elle était fière de sa maison... mais tout aurait été plus simple à Serpentard.

"Sûrement. Beaucoup sont emmenés dans cet engrenage infernal qu'est notre société aujourd'hui... mais ne juge pas trop vite, tout le monde. Je ne t'aurai pas trouvé, c'est vrai... mais pourquoi l'aurais-je fait ? Ton nom je le connais grâce à mon voyage en Roumanie, tes crimes, je n'en connais pas un. Je n'aurai pas pu te trouver. Mais maintenant c'est fait. Et je ne peux pas t'aider c'est vrai..."

Elle laissa une nouvelle pause. Effectivement, que pouvait elle lui faire ? Entrer dans son esprit ? Pfff, une pratique bien peu courante pour un sorcier, de part la complexité de la chose, et le peu de résultats que cela engendrait. Elle n'en était pas capable. Ce type là l'intriguait. Il lui ressemblait sur certains points, était le contraire sur d'autres, elle voulait savoir pourquoi.

"Effectivement je ne veux pas devenir comme toi... mais de toute façon je ne pourrai pas. Tu l'as dit toi-même, être chassée, et chasser, ce n'est pas ma vie, je ne suis pas faite pour ça... je n'en ai pas envie. Avoir peur que je devienne comme toi ? Oh que non... je me sens déjà bien partit pour être quelqu'un que je ne veux pas être, et, pour moi, c'est bien pire que d'être toi."

Devenir une simple esclave de ce rôle, de cette Lyna Sweet qui n'en était une que par le nom. JAMAIS. Elle devait se le prouver. Prouver à elle même qu'elle n'était pas n'importe qui. est-ce qu'elle oserait ? Peut-être... peut-être pas.

"Mon camp ? Quel est-il ? Tu-sais-qui ? Haha... non. Je ne crois ni en lui, ni les résistants. Je ne crois que en moi. Qui d'autre que nous-même nous connais vraiment ? Tu vois de quoi je veux parler j'en suis sûr ... Je n'ai pas enduré ce que tu as dû endurer, mais ma vie n'a pas été rose et fleurie comme tu sembles l'imaginer, et personne n'était là pour me dire où aller, pour me dire quoi faire. J'ai fait mes choix toute seule, je dois rien à personne... comme toi. "

Avait-il des comptes à rendre ? Lyna en doutait fortement. Elle le voyait mal retourner chez son patron en lui apportant la tête d'un type sans nom quelconque pour lui. Malkavian était le genre d'homme solitaire qui se pavanait de pays en pays, sans but précis, jusqu'à avoir une cible, et recommencer indéfiniment ce cercle vicieux. Alors peut-être ne voulait-il pas s'en sortir, mais encore une fois, elle en doutait. Tuer n'était pas une vie, juste une façon d'oublier ce que cela veut dire.

Il n'était pas seul... étaient-ils plusieurs à sillonner l'Europe en quête de victime ? Le monde peut-être... Non, il évoquait ça avec un autre air. Elle ne saurait pas dire quoi, mais c'était pas quelqu'un comme lui. Cette personne, ou ces, devaient être différents. Oui... Finalement, elle prit un peu d'assurance. La situation lui semblait moins tendue... et puis au pire, elle mourrait rien de bien terrible... hein ? Alors elle se déplaça. Son mollet lui tirait douloureusement. Elle s'avança jusque sur le rebord du toit où elle était perchée, se mit dans la même position que Tremere et laissa ses jambes se balancer.

Il proposait son aide... en avait-elle besoin ? Aucune idée. Elle était désemparée depuis bien longtemps sur ce point là. Devait-elle accepter cette offre et essayer... d'avancer, simplement ? Y arriverait-elle au moins ? Pas sûr. Elle sourit à son tour, les yeux baissés, regardant ses mains.

"Je...Je ne sais pas. Je suis sensible à une psychose paranoïaque et schizophrène... et puis bon... j'ai jamais eut à me battre, c'était le petit déjeuner dans le lit quand j'étais petite haha... maintenant c'est plus pareil, j'ai vécu une certaine misère pendant 2 ans et quelques mois... mais je ne sais pas où est ma place. Je ne sais pas où me ranger."

Elle leva les yeux, avec un sourire franc, elle essayait surtout de se rassurer.

"Je crois que je me cherche."

... Formidable...

"Chassée, je n'ai jamais été c'est vrai... et peut-être m'as-tu fait le plus grand bien, mais seule, je l'ai toujours été. Repoussée, mise de côté, oubliée, ne crois pas que je brille de mille feux dans "mon monde". Effectivement je ne veux pas devenir comme toi... mais de toute façon je ne pourrai pas. Tu l'as dit toi-même, être chassée, et chasser, ce n'est pas ma vie, je ne suis pas faite pour ça... je n'en ai pas envie. Avoir peur que je devienne comme toi ? Oh que non... je me sens déjà bien partit pour être quelqu'un que je ne veux pas être, et, pour moi, c'est bien pire que d'être toi. Mon camp ? Quel est-il ? Tu-sais-qui ? Haha... non. Je ne crois ni en lui, ni les résistants. Je ne crois que en moi. Qui d'autre que nous-même nous connais vraiment ? Tu vois de quoi je veux parler j'en suis sûr ... Je n'ai pas enduré ce que tu as dû endurer, mais ma vie n'a pas été rose et fleurie comme tu sembles l'imaginer, et personne n'était là pour me dire où aller, pour me dire quoi faire. J'ai fait mes choix toute seule, je dois rien à personne... comme toi. Je...Je ne sais pas. Je suis sensible à une psychose paranoïaque et schizophrène... et puis bon... j'ai jamais eut à me battre, c'était le petit déjeuner dans le lit quand j'étais petite haha... maintenant c'est plus pareil, j'ai vécu une certaine misère pendant 2 ans et quelques mois... mais je ne sais pas où est ma place. Je ne sais pas où me ranger. Je crois que je me cherche."

Un joli monologue, elle croyait en ce qu'elle disait, du moins, Tremere en avait l'impression. Elle aussi, elle était perdue.
Mais elle était réaliste, elle savait que sa déchéance était passée, elle se reprenait en main, enfin elle essayait, elle voyait en Malkavian le fond du fond, ce qu'elle serait si elle s'abandonnait à une folie certaine, elle commettrait des fautes, deviendrait une proie, serait traquée à son tour, et elle ne comprenait pas que certaines fois, il n'y avait pas de raison à ça.
Il se devait d'intervenir sur les sujets qu'elle abordait.

« Crois tu que j'ai eu le choix d'être traqué ? Crois tu que je l'ai choisi ? On ne m'a pas laissé le choix, avant Rowel, il y en a eu d'autres, mais jamais on ne m'a chassé, je n'ai jamais compris pourquoi on me traquait. Ce n'est pas une question d'envie, on te pousse à devenir une proie, après on cherche des excuses, la folie en est une à leurs yeux, ton tour viendra si tu ne veilles pas. »

Il le savait, ça il le savait, dès qu'on vous colle l' étiquette folie, on vous enterre, vous devenez bon pour l'hôpital psy, vous devenez du jour au lendemain un monstre, un truc qui ne se contrôle plus et qu'il fait enfermer, dur image de la psychiatrie.
Mais Lyna n'avait pas la tête à ça, peut être pas encore, elle le dissimulait et avait sans doute su le faire, mais ça devait lui devenir oppressant pour qu'elle s'ouvre comme ça à un inconnu, réputé pour être instable, elle voulait l'avis d'un pro ?
Puis il aborda le passage concernant ses croyances, mauvaise pioche, elle fonçait droit dans le mûr, il devait la corriger.

« Tu dis ne croire en personne, sauf en toi, et pourtant tu es ici, tu te cherches, tu ne sais pas qui tu es, tu n'as pas confiance en toi parce que tu es une étrangère pour toi même, et après tu voudrais me faire croire que tu crois en toi, foutaise, tu n'as même pas idée de ce que tu es ! »

Rien de plus, elle disait croire en elle alors qu'elle se cherchait, discours incohérent, oui, elle se cherchait des excuses, elle n'assumait pas ce qu'elle était ou ce qu'elle avait fait, elle regrettait sans doute, ça sentait celle qui s'était dégoutée d'elle même et qui ne savait plus qui elle était pour la simple et bonne raison qu'elle répugnait à se savoir différente de ce qu'elle voulait être.
Elle le disait, elle avait toujours tout eu, quand elle a du se démerder seule, quel drame ça devait être, son petit monde rose s'était écroulé et voilà la dur réalité qui prenait son dû.
Se cacher derrière une fausse raison ne l'aiderait pas, bien au contraire, elle lutterait contre elle même au lieu de s'avouer ainsi, au lieu de s'accepter.

« Pourquoi tu te cherches une excuse ? Cette voix dans ta tête, c'est toi, ne cherche pas plus loin, tu veux une excuse pour ton comportement, parce que tu as des troubles, tout de suite une excuse, tu n'assumes pas ce que tu as fait … tu te caches derrière une pathologie dont tu ignores tout.
Tant que tu ne verras pas la chose en face, que tu n'admettras pas que cette petite voix n'est rien d'autre qu'une partie de ta personnalité, tu seras dans cet état d'incompréhension.
En essayant de la faire taire, c'est une partie de toi que tu ignores, pas étonnant que tu te cherches puisque tu ne sais pas ce qui compose ta personne ! »

Il avait été incisif avec elle, si elle ne se bougeait pas, elle tomberait dans la spirale infernale, le tourbillon de la déchéance qui l'emmènerait plus bas que terre, un pied dans la tombe.

« Si tu n'admets pas ce que tu es, on te traquera, tu seras traitée comme une bête, comme je le suis, on te pointera du doigt en disant que tu es folles, un monstre qui ne comprend rien, réagis, pendant que tu le peux encore, conseil de connaisseur, parole du Seigneur. »

Il connaissait bien ce coté de la folie, pour cause, il avait vécu la même chose que Lyna, mais en accéléré et n'avait rien pu faire, il l'aiderait, du mieux qu'il pourrait et qu'elle voudrait, il savait son sort peu enviable.
Elle pouvait encore s'en sortir, il suffisait juste qu'elle en parle, si possible avec un connaisseur.
Son coté bienfaiteur, il lui tendait la main que personne n'avait tendu pour lui, il rompait le système, libre à elle de la prendre ou non.

« Qui de nous deux est le plus seul ? »

Il laisse un silence avant de sourire et de continuer.

« Je n'attends pas de réponse, tu ne sais pas où te ranger hein ? Et bien je vais te dire, viens vers ceux qui t'acceptent, même si c'est intéressé, c'est le début de l'acceptation de ce que tu es, j'ai trouvé des gens qui son prêts à m'aider et à faire des choses pour moi, à toi d'en trouver. »

Son regard se fit plus perçant, l'heure tournait, le vent aussi.

« Tu ne sais pas qui tu es pour la simple et bonne raison que tu n'arrives pas à t'en sortir seule, que tu l'admettes ou non, tu as besoin d'aide, tout comme j'en ai besoin, tout comme tu sais qui en a besoin, seul on peut faire beaucoup de choses, assassiner un haut dignitaire, cramer une baraque, peut être même butter une légende, mais il y a un moment, où on aura besoin de quelqu'un d'autre.
Je conçois que tu répugnerais à te faire aider, moi non plus je ne l'ai pas compris avant ce soir, et j'y réfléchirais encore après, mais ... »

Il ne finit pas sa phrase, le vent emporta le dernier mot, pas besoin de dire la suite, ça ne la regardait pas et il n'était pas intime, ça ne servait à rien de lui raconter une vie déjà passée et sans doute sans intérêt autre que de faire souffrir celui qui s'en souvenait, comme pour s'accepter lui, il ne deviendrait pas comme eux.

« Ne deviens pas ce qu'ils voudraient que tu sois, je ne veux pas être comme eux, je ne veux pas enterrer les autres sans raisons, c'est pourquoi je te tends la main, tu peux me rejoindre, je t'offre la possibilité de prendre l'ascendant sur ce que tu considères être de la folie ..."

Dans toute l'Europe de l'Est, on connaissait le sang des Malkavian, on les considérait comme une famille de fous, et pour cause, ils l'étaient vraiment.
Le temps passer avec sa famille vampirique lui avait permis de mieux cerner les différentes pathologie, chaque membre du clan réagissait différemment, certains arrivaient même à la dissimuler, pour d'autre c'était plus difficile, les troubles obsessionnels compulsifs n'étaient jamais très facile à cacher, les crises d'hystérie non plus, mais la pathologie pouvait être plus douce, c'était le cas d'Erzam, bien qu'il fut connu pour son coté folie, il souffrait d'une pathologie différente, il pensait qu'il était le seul de son clan à ne pas être fou, il l'était, mais juste un peu moins, c'est pourquoi sa descendance avait une relation particulière avec le sang.
Mais tout ça, elle ne le savait pas.

« Je ne te demande pas de rejoindre la résistance, ni un quelconque ordre, parce que je ne fais partie d'aucun des deux, je comprendrais que les ouïs-dire sur moi te feront décliner mon offre, au moins je t'aurais proposé. »

Il avait beau faire une offre, si elle ne l'acceptait pas, il ne pourrait plus rien pour elle, c'était son choix, il ne pouvait pas la forcer, elle n'avait pas encore donné de réponse, il lui expliqua donc en quoi il était le mieux placé pour l'aider.

« Tu te cherches, mais tu veux trouver quelque chose, et visiblement tu n'es pas l'image de ton désir, est ce là une folie que de nier son être ? Je ne pense pas, j'ai vu des fous pire que toi. C'est de famille, nous avons ça dans le sang, pas un n'y échappe, et pour avoir toujours vécu dans mon clan, je peux te dire que tu n'es pas plus folle que les hiboux que l'on possédait. »

Il s'allongea le long du rebords du toit, insouciances et repos, le principe du rêveur, Tremere s'étira un peu avant de poursuivre.

« La folie, tout le monde s'imagine qu'elle vous fait perdre la raison, qu'on ne peut pas vivre décemment avec, ceux là ne savent rien. Demandez à un aveugle de différencier deux nuances de vert, vous aurez le même résultat. Ceux qui bavent tel des chiens enragés sur la folie, sont ceux qui n'y connaissent rien, et Dieu sait qu'ils sont nombreux, ce n'est pas toujours un handicap, elle est parfois douce, parfois violente c'est vrai. Surprenante, toujours, créative et imaginative, toutes folies à une cause miss, il suffit de la trouver pour prendre l'ascendance, je ne dis pas que c'est un remède miracle, on ne guérit pas un pathologie psychiatrique, mais on peut la soumettre. »

Il se releva pour la regarder dans les yeux, pour mieux distinguer si oui ou non, elle avait ce petit grain, bien que ce ne fut pas très important, elle avait besoin d'aide, c'était tout.

Au loin, on apercevait les débuts de lueur d'un soleil égaré, il ne tarderait pas, il avait du boulot, tout ne dépendrait que de la réponse de sa proie du soir, une fois qu'il l'aurait, il bougerait, seul ou non.

Devenir une proie... pourquoi ? Pourquoi chercher à se compliquer la vie ? Pourquoi chercher à nuire à autrui sous prétexte qu'il n'est pas "comme nous" ? Après tout, est-ce que les filles chassent les garçons ? Est-ce que les sorciers chassent les moldus ? ...... Mauvais exemple. Bon, mais c'est toujours pareil... la société d'aujourd'hui nous pousse à se croire aux normes... mais quelles sont-elles ? Normes du Seigneur des Ténèbres ou de la magie dite "pure" ? Allez... comment savoir ? La folie, au final, n'est rien comparé à l'état dans lequel est notre monde, notre pays... notre communauté. Lyna était bien déterminée à ne pas se résoudre à être une simple proie pour d'autre... Non. Elle était plus forte que ça n'est-ce pas ? Elle pouvait se battre ? Hein ? Qui étaient-ils pour lui dire qui être ?

Elle... non... enfin, non elle ne cherchait d'excuses.... non elle... Elle croyait en ses choix, simplement, elle ne savait qui devait-elle croire : son esprit et ses préjugés, ses convictions subjectives, ses ambitions sociales, ou son intégrité psychologique... elle-même en somme. Cette voix ? Oui, elle le savait bien qui c'était. Depuis longtemps elle le savait. C'était comme si, depuis toujours, elle l'avait sut et qu'un beau jour elle s'en était rendue compte. Oui, cette voix c'était elle. Une personnalité tout à fait atypique qu'elle fut contraint d'abandonner à son entrée à Poudlard. Elle aurait pu la garder, oublier les dires de sa famille, de moins ne pas y faire attention... mais tout le monde n'est pas capable de ça. Pas à onze ans.

"Je... "

Elle ne trouvait pas les mots. Elle ne savait pas quoi répondre, après tout, il n'avait pas tord. Il avait même raison, et c'était déchirant. Entendre la vérité, y'a-t-il pire châtiment ? Entendre ce que l'on est vraiment, ce que l'on se cache, d'un voix qui n'est pas la nôtre, d'un être qui n'est pas nous, la souffrance, elle est là. Beaucoup ne savent pas ce que "endurer", "souffrir", "enrager" veulent dire... et elle en faisait partie. Jusqu'à ce moment précis où il prononça les quelques mots les plus durs de la vie de Lyna après ceux de William lors de sa sixième année "Tu me déçois Lyn..." et qu'il était partit... sans jamais revenir.

** Tu vois bien que Will avait raison... tu déçois tout le monde, tu n'es plus rien Lyna... avoue le. Excuse toi. Pardonne toi.

Arrête... Arrête...

Tu n'arriveras à rien, il vient de te le dire ! Si tu m'oublies jamais tu ne t'en sortiras... je ne suis pas une inconnue, je suis toi ! Ecoute moi et laisse moi revenir là j'aurai toujours dû être ! **

Pendant ce temps, Malkavian continuait son discours, et il avait raison. Il fallait la résonner assez pour qu'elle en prenne conscience de ses actes, et de sa personnalité. Après tout, n'était elle pas issue d'une famille de sangs-purs pour rien. Fierté, être unique... tout devait être fait pour ne pas paraître faible et fier de sois même, ainsi que de sa famille... alors pourquoi ne pas profiter de cette "faculté" apprise depuis son plus jeune âge ? User un peu de ce que sa famille lui avait transmit pour, peut-être, apprendre à devenir elle même, enfin, et se vanter comme telle, et plus cette affreuse personne qu'elle se forçait à jouer jour après jour ?

** Ta soeur, ta mère, ton père... qui te ressemble là dedans ? Pose toi cette question...

Pourquoi m'inflige tu ça ? Qu'est-ce que je t'ai fait ?

Tu m'as mise au placard !

Et tu pouvais pas y rester ? Je... Merde ! Qui te dit que je veux être toi !

Lyna... Tu as toujours su que c'était ça ta vie... être différente. Pourquoi avoir été envoyée à Serdaigle après une famille de serpents ? Pourquoi avoir un ami né-moldu pour seul compagnon alors qu'on a une famille de fanatique du sang ? Jamais tu n'as été comme les autres Sweet ou Menroth... détache toi.

C'est faux... c'est faux.... c'est FAUX !**

Son regard était devenu celle d'une terrifiée. Elle fixait toujours ses mains, mais celles-ci s'étaient misent à trembler. Des larmes commençaient à monter, mais ne coulaient pas. Bientôt elle ne vit plus rien, le liquide rendant floue sa vision. Elle écoutait à la fois la petite voix et Malkavian, qui n'en finissait pas de lui décrire des réactions populaires, des visions différentes, des vérités. Il lui proposa son aide... son aide ? Une aide ? De sa part ? Tremere Malkavian ? C'était.... inattendu. Enfin, toute cette nuit était inattendue ! Elle sortait comme tout le monde d'un repas entre amis... qui au final avait mal tourné, mais rien d'alarmant : prise pour une cible, poursuivie, et finalement, se dévoilant à un parfait inconnu, un hors-la-loi, meurtrier apparemment multi-récidiviste... qui finalement lui proposait de l'aider pour surmonter cette folie... elle leva la tête immédiatement, une lueur d'espoir derrière le liquide, qui avec le mouvement, coulait sur ses joues :

"Je te suis."

Pas plus pas moins, elle ne voulait pas attendre plus, elle ne voulait pas hésiter plus. Elle voulait du résultat. Etre contente de la vie qu'elle a... Ne plus rester seule.

On commençait à apercevoir un bout de soleil, le temps s'annonçait estival, il devait être cinq heures du mat', dans ces zones là, le soleil était derrière lui, mais il voyait sur le visage en larme de la gamine devant lui, elle avait accepté un pact tacite avec le diable, elle ne savait pas dans quoi elle s'était engagée, mais elle le suivrait.
Comme prévu, une fois qu'il l'aurait aidé, dès qu'elle jugerait le travail accompli suffisant, il demanderait son butin, il ne savait pas encore quoi, mais nul doute qu'il l'exigerait, ce n'était pas dans le genre du hors la loi de donner comme ça un service, une baguette en plus pour son œuvre, il inventerait un nouvel être, façonnerait à sa manière, un sang dûment acquis.
Il avait en tête une nouvelle pratique de la magie de sang, il testerait sur Lyna, si ça marche, il ne lui suffirait que d'un peu de sang de chaque victime pour la tuer, du travail pour arriver à ce résultat.

Il ne devait pas tarder, mais avant, il faudrait tirer un trait sur un passé désastreux.
Étrangement, pour commencer, il lui demanda son nom, Lyna Sweet ? Inconnu, il reprit son petit glock, et avec un sourire le pointa sur la jeune femme, l'air déconcertée, elle ne s'attendait pas pas à ça la petite, piégée, la ruse, encore une fois c'était le chasseur qui gagnait, il avait mené sa barque jusqu'au bout, usé du stratagème le plus redoutable, prendre quelqu'un par les sentiments, et ça avait fonctionné, elle avait lâché sa baguette, abandonnait toute protection pour s'ouvrir à un inconnu, il était doué pour la manipulation, même s'il n'aimait pas l'utiliser.
Affichant un sourire déplaisant et narquois, peut être ne comprenait elle pas qu'elle avait été piégée.

« C'est ainsi que meurt Lyna Sweet, très belle fin n'est ce pas ? »

Il se releva, son arme était toujours pointée sur la belle, il ramassa le chargeur qu'il enquilla de nouveau à l'intérieur, elle s'était bien faite avoir la miss, quel air fin.

« La chasse n'est finie que lorsque le chasseur tue sa proie, qu'il lui ôte la vie, c'est le principe, tuer ou être tué. »

Il recula encore et encore, jusqu'à arriver à sa baguette de l'autre bout du toit, il l'avait encore en ligne de mire, parfait tireur, au moindre mouvement, la vie de miss Sweet prendrait fin plus tôt que prévu, il arriva à sa baguette, et la prit, deux armes désormais pointées sur elle, adieu la miss.
Il se rapprocha d'elle à nouveau, jusqu'à arriver au même endroit, le bord de l'immeuble.
Dans son dos, apparaissait le soleil naissant, on avait l'impression que dans l'aurore, il avait des ailes d'ange, une aura de lumière derrière lui, un ange déchu.

Penchant la tête, son expression profonde de bonté, il était passé en un instant de confident à agent de la mort, c'était ça la folie la vraie.

« Dis toi que c'est la folie qui t'as tué ce soir, rien de plus ... »

Il pointa sa baguette sur elle, attendant une réponse qui ne vint pas, alors il se décida, et dit d'une voix calme pleine de sang froid.

« Glacius ... »

Une plaque de glace se forma à coté de celle qui avait fermé les yeux au moment de la sentence, il lui sourit.

« Aujourd'hui, Lyna Sweet est morte sur le toit d'un immeuble moldu, un nouvel être est né. »

Il rangea sa baguette, prit à pleine main son pistolet, et tirant le dessus, ôta la balle engagée, puis il la balança à la miss.

« En souvenir de celle que tu n'es plus et pour que tu te remémores le moment où elle a trépassé. »

Il prit la direction de la cage d'escalier, une fois passé la porte il s'adressa une dernière fois à elle.

« Penses à soigner ta jambe, et n'oublies pas ce que je t'ai dit, nous nous reverrons, je l'espère … adieu Lyna Sweet ... »

Il descendit les escaliers, le sourire pendu aux lèvres, il l'avait aidé, elle le comprendrait bien assez tôt, quand elle verrait ce qu'il avait fait pour elle, elle se serait trouvée.
Rabattant son capuchon, rangeant tout son petit matos, celui de l'adorable tueur à gages, il repartit direction la cabane, il avait un entraînement avec Luna de prévu, l'anglais ce coup là.
Il ne se retourna pas pour voir s'il était suivi, il savait que l'autre était en train de se demander ce qu'il avait fait devant elle.

Franchissant la porte de l'immeuble, puis celle de l'appartement, il s'étendit sur le canapé poussiéreux, en repensant à cette Lyna Sweet, elle était perdue, maintenant, il n'y avait qu'elle pour accepter la main tendue, elle avait vu la mort en face, et maintenant, elle le comprendrait sans doute.
La soirée avait été divertissante, la chasse à l'homme lui plaisait toujours autant.

C'était très amusant, tu t'es bien joué d'elle, pas tant que ça, elle va me suivre, tu es doué, elle te fait penser à elle n'est ce pas … oui, mais en différente, elle ne sait pas.

D'un coup de baguette, il fit sauter le plancher, et fit léviter une statuette moche, la prenant en main, il se retrouva dans la pièce principale, Luna dormait encore … Malkavian sourit en la voyant, elle, elle aurait plus besoin d'aide.
S'enfonçant dans les ténèbres de ce fameux couloir, il referma la porte derrière lui, personne n'entendrait rien, du fond du couloir on entendit un cri et un bruit de chaînes.

Le chasseur avait gagné.

Le membre 'Tremere Malkavian' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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