| Sculpture Nocturne (Pv Fred) | |
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♠ Arrivé sur Poudnoir : 24/06/2012 ♠ Parchemins postés : 389 Erin Breckenridge
| Sujet: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Sam 30 Juin - 13:45 | |
| Erin prit un livre rouge et le posa en équilibre sur un bleu. Elle fit de même avec un vert et un jaune. Elle relia le tout avec un vieux recueil à la couverture noire et recommença l'opération depuis le début. Elle laissait s'exprimer son instinct artistique. Quand la structure dépassa les 60-70 cm, elle commença a déployer des livres sur les côtés pour former des branches. Il ne lui manquait plus que des feuilles et on aurait pu le confondre avec un arbre véritable. Elle voyait déjà quelques enfants s'aventuraient dans son branchage.
Quelqu'un toussa derrière elle. Elle déglutit. Cela devait être la bibliothécaire. Elle se rendit compte par la même occasion qu'elle se trouvait debout sur une table à côté de sa sculpture. À cette heure-ci il n'y avait personne d'assez fou pour venir travailler. Il devait être 21h passé, tous les élèves étaient dans leur salle commune en train de se prélasser dans les fauteuils et les canapés. Elle aurait aimé être dans la tour des Serdaigle, mais elle avait un devoir d'histoire de la magie sur les tribulations d'un magicien chinois en chine à terminer. Bon, ok, ne nous leurrons pas, à commencer.
Elle se retourna lentement. Très lentement. Si elle dégainait assez vite sa baguette, elle pouvait lui lancer un sort d'oubliette et se barrer très très très vite. Mais quelque chose ne collait dans son plan. Peut-être le regard sévère et la bouche pinçait de la bibliothécaire, qui la regardait en agitant sa baguette. Autre idée, elle lui lançait un sort indésirable et se barrait toujours très très très vite pour aller vivre aux Maldives. Erf. Il ressemblait un peu trop au précédent.
« Dis donc jeune fille... » « Euh.... »
Elle ne savait pas quoi dire. Lui louer les charmes de son œuvre n'aurait sûrement fait qu'accentuer le problème. Elle aurait pensé qu'elle se moquait d'elle. Ce n'était pas du tout le cas, mais son expérience lui avait appris que les adultes aigris par les années préféraient blâmer la jeunesse.
« Vous allez me faire le plaisir de me ranger tout ça ! Et vous allez revenir demain, et après demain, et après demain, et encore et encore, jusqu'à ce que cette bibliothèque tout entière soit IN-PE-CABLE ! Je vais vous apprendre moi, à prendre mes livres pour un jeu de construction ! »
La vieille femme s'excitait et devenait de plus en plus rouge. Elle frôlait l’infarctus.
« Bonsoir Madame ».
Erin se tenait bien droite et son regard pointait par dessus l'épaule de la bibliothécaire.
« Et en plus, vous vous moquez de moi ! Vous allez voir...» « Je ne me moque pas de vous, je ne vous parlais même pas... »
Quand elle comprit qu'Erin parlait en tout franchise, elle se retourna a son tour et son comportement et son humeur changèrent tout aussi rapidement. Sa voix se fit mielleuse, son regard soumis, elle inclina même légèrement la tête en signe de salut.
« Bonsoir Madame l'Inquisitrice ! Quel honneur me vaut votre présence ici-bas ? »
Erin ne réussit pas à retenir son fou rire. Il dura une longue minute. Elle n'arrivait presque plus à respirer et était obligée de se tenir les abdos. La scène était d'un ridicule. Elle aurait donné n'importe quoi pour la revivre une seconde fois. |
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♠ Date de naissance du joueur : 06/11/1986 ♠ Âge du joueur : 37 ♠ Arrivé sur Poudnoir : 11/10/2009 ♠ Parchemins postés : 10112 Pr Frédérique LeeRoy
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Sam 30 Juin - 16:28 | |
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Le Directeur de l’Ordre Nouveau venait tout juste de quitter son bureau. Encore un peu sous le choc de la nouvelle, Frédérique avait pris un repas léger, l’esprit un peu absent. Elle avait besoin de se changer les idées. Elle décida de faire quelques recherches, des recherches qu’elle espérait pouvoir l’être utile. Et la bibliothèque avait dans sa réserve des livres rares mais au combien intéressant. Et justement, il y en avait un qui pouvait, elle l’espérait, l’aider. La jeune Inquisitrice se contenta d’un simple signe de tête pour saluer la jeune fille qui venait en la saluant, marquer sa présence et elle eut un léger sourire en coin d’amusement à la semi révérence que la bibliothécaire venait de lui faire contrainte de cette politesse face à la présence de sa supérieure. Elle ne semblait pas ravie de la voir, à moins qu’il ne s’agisse de l’agacement qu’elle semblait avoir contre cette élève.
« Ne suis-je pas les yeux et les oreilles de cet institut… ? Je me dois donc de me rendre qu’importe l’endroit et qu’importe l’heure ainsi comme bon me semble pour m’assurer du bon fonctionnement de tous… Qu’aurait donc pu faire cette jeune fille pour que vous vous mettiez dans un tel état… », avait-elle commencé plus dans une constatation que dans une interrogation. « Regardez par vous-même madame comment elle traite mes livres ! » « Je ne vois pas de livres abimés… Et sans nul doute cette jeune fille comptait tout ranger avant de quitter les lieux… Nul n’ignore les règles de Poudlard au risque de quelques retenues… et le calme et le respect des ouvrages de cet endroit sont la clé d’un bon travail de recherche… Aurez-t-elle chahuté… ? », continua-t-elle dans un calme qui lui était propre. « Non mais !... » « Aurez-t-elle eu un manque de respect… ? », demanda-t-elle en la coupant sans ménagement avant qu’elle ne puisse répondre plus en détail. « Non mais !... » « Et bien je ne vois aucune raison pour un tel emportement… Tenez, vous allez avoir mieux à faire comme me chercher cet ouvrage dans la réserve… Et bien, laissez nous…! »
Elle l’avait coupé à nouveau dans sa réponse et elle ne lui donna pas le temps de répliquer à ses paroles suivantes. Cette bibliothécaire l’agaçait depuis son arrivée. Mais elle n’avait pas eu le choix de lui attribuer cette place faute de personnel. Elle était fiable aux yeux du gouvernement et elle tenait bien ces locaux. Mais elle n’appréciait pas les jeunes et tout lui était prétexte à punition. Durant les vacances, la jeune femme fera en sorte de régler tout cela et de rendre la bibliothèque plus accueillante et plus accessible. Car il semblait que cette année, les élèves avaient déserté ce lieu. Et en voyant la responsable, on ne se demandait plus pourquoi. L’ayant envoyé chercher son livre, elles avaient quelques instants de répit avant son retour. La jeune LeeRoy s’approche de la construction comme disait la bibliothécaire et l’examina en silence. Cela semblait viser à prendre la forme d’un arbre avec les couleurs des quatre maisons de Poudlard. Intéressant, mais loin d’être le lieu et l’heure de faire de telle création. Elle se tourna vers la Serdaigle et la dévisagea plus en détail avant de reprendre la parole.
« Vous avez sans doute quelques prédispositions pour l’art créatif… Mais je ne m’y connais en rien dans cela… Je vous prie de tout ranger avant que sa colère ne s’abatte à nouveau sur vous et que mon absence ne l’aide à vous mettre en retenue pour seul motif d’avoir laissé exprimer votre imagination… Mais le couvre feu est proche Miss Breckenridge, ne devriez-vous pas être avec vos camarades dans votre salle commune… »
Plus comme une constatation que comme une question, Frédérique trouvait cela étrange de voir une Serdaigle seule à la bibliothèque à une heure pareille…
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♠ Arrivé sur Poudnoir : 24/06/2012 ♠ Parchemins postés : 389 Erin Breckenridge
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Dim 1 Juil - 10:18 | |
| Son fou rire passé, Erin regarda avec un plaisir non contenu la bibliothécaire se faire sermonnée par l'inquisitrice. C'était un peu le monde à l'envers. Comment les hautes instances voulaient-elles marquer leur autorité si elles ne se soutenaient pas entre elles. D'un autre côté, comparer une inquisitrice à une bibliothécaire, c'était faire preuve d'un sens de l'élargissement social beaucoup trop élevé.
Quand la vieille femme se fut éclipsé, elle écouta attentivement le petit monologue de l'inquisitrice et se mit à tourner autour de son arbre en le décrivant du regard, le plus attentivement possible. Elle ne voulait pas en perdre un seul détail.
« Vous saviez parfaitement que je ne comptais pas ranger... pourquoi vous avez dit ça ? »
Elle ne voulait pas croire que c'était par compassion artistique, l'inquisitrice LeeRoy venait elle-même d'avouer qu'elle avait autant de potentiel artistique qu'une petite cuillère. Bien que le nombre de choses que l'on peut créer à partir d'une petite cuillère dépasse largement l'imagination de la masse populaire.
Elle marchait toujours autour de son arbre d'un pas lent et contemplatif.
« C'est une ode à Poudlard. Au temps des celtes, l'arbre était un symbole fort de vie et de connaissance. Surtout le pommier, rajouta-t-elle avec un sourire amusé. C'est assez amusant de voir comment un même fruit peut susciter peur et désire... l'arbre incarne Poudlard, les quatre couleurs ses quatre maisons... et il se dresse fièrement en toute circonstance... même lorsqu'il doit affronter la bibliothécaire... C'est dommage de devoir le démonter... Mais soit... »
D'un coup de baguette et d'un petit wigardium leviosa elle fit léviter les livres et les organisa par tas sur la table à côté. Elle avait arrêté de marcher. Elle les regarda encore quelques secondes, contemplant son œuvre détruite et du même sort les ré-expédia dans leur rayonnage.
« Les livres sont un peu comme... les humains... colorés, plein de fantaisies, de savoir, de sentiments... Mais surtout de miracle. Et je me demande par quel miracle vous connaissez mon nom, madame l'Inquisitrice. »
Elle s'assit sur le coin de la table et posa son regard sur la jeune femme qui était son aînée de plusieurs années.
« Vous êtes impressionnante, mais beaucoup moins... effrayante que je ne le pensais...J'ai un devoir d'histoire de la magie sur un certain Lee au nom qui m'échappe pour demain. Vous vous doutez bien que sans cette contrainte, je serai volontiers avec mes camarades. »
Elle baissa le regard. Erin était quelqu'un d'étrange. D'un peu énigmatique. Toujours la tête dans les étoiles et qui se jouait des mots comme l'aigle joue avec le serpent : dangereusement. |
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♠ Date de naissance du joueur : 06/11/1986 ♠ Âge du joueur : 37 ♠ Arrivé sur Poudnoir : 11/10/2009 ♠ Parchemins postés : 10112 Pr Frédérique LeeRoy
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Dim 1 Juil - 15:19 | |
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La jeune fille s’était mise à rire sans se cacher face à la réaction de la bibliothécaire quand elle découvrit la présence de l’Inquisitrice. Cette dernière n’en fit aucune remarque, haussant un simple sourire en coin à sa réaction. Elle la dévisageait donc et la regardait plus en détail alors qu’elle l’avait écouté avec attention. Ne bougeant pas, elle la regarda tourner autour de son arbre comme si de son regard, elle en caressait chaque parcelle. Elle trouva cette image étrange, et ce qu’elle en constatait peut-être troublante.
« En effet, je n’ignore pas le caractère effronté d’un élève… Ranger ses ouvrages est en dehors de vos priorités… Vous n’échapperez pas à cette règle… »
Alors en effet, pourquoi elle avait fait cela. Elle l’ignorait elle même. Elle l’avait fait voila tout. Mais ce qu’elle savait c’était qu’elle avait été déjà intriguée sur cette jeune fille et qu’elle n’avait eu l’occasion de discuter plus en profondeur avec elle. Elle avait toujours trouvé beaucoup de potentiel mais peu de moyen pour l’en développer. Voir à nouveau son imagination et sa créativité la confortaient sur l’idée qu’elle en avait eu d’elle. Erin avait cessé de marcher autour de son arbre aux couleurs des maisons de Poudlard pour la faire disparaitre et ainsi, ranger les livres qui avaient été déplacé. Elle semblait en être déçue. Mais laissant son œuvre ici, il n’en prendrait aucune valeur. Il n’en aurait qu’à la vue des personnes et une bibliothèque n’était ainsi pas le meilleur endroit pour l’apprécier à sa juste valeur. Une œuvre pouvait être belle sans explication, mais avec la richesse de son explication, elle en devenait admirable.
« J’aime l’interprétation de votre œuvre… J’y vois la richesse de votre culture et de vos recherches… Vous ne cherchez pas à provoquer mais à vous enrichir… Je ne vois en là aucune manière de vous amuser au contraire, vous semblez plutôt chercher à vous exprimer… Non pas en mal, au contraire, mais pour laisser un message… Il n’y a en là aucune matière à vous réprimander comme compter le faire notre bibliothécaire, mais plutôt à vous avertir… A l’avenir, exprimer vous avec d’autres matériaux si vous ne voulez pas avoir des ennuies… Ou bien prenez vos propres livres, autre que scolaire, pour réaliser quelques créations… »
Frédérique était vraiment intéressée par le potentiel et la richesse que pouvait offrir la jeune Serdaigle. Durant ses cours, elle ne semblait pas montrer de grandes qualités propres à sa maison, mais à présent, elle comprenait mieux pourquoi le choixpeau l’y avait mis. Une idée germa dans son esprit. Quand on se voulait proche de ses élèves, à leur écoute, disponible et compréhensive, on se donnait les moyens d’être tout cela. Et là, l’idée semblait la convaincre.
« Poudlard aurait besoin de quelques esprits comme le votre… Attentionnés à son institution, à ce qu’elle exprime, à sa symbolique… Je pourrais vous accorder une salle pour laisser libre court à vos envies… Et à l’exprimer avec d’autres qui le souhaiteraient… L’enseignement est rigide, pleine de règles… Mais l’esprit à besoin d’évasion, de développement… Si vous le désirez aussi… Je cherche depuis quelque temps à render mon bureau plus vivant, plus parlant, plus à l’image que je vois de Poudlard… Il n’est que fade et lugubre… »
Peut-être un peu comme à l’image d’elle-même, pensa-t-elle à ce moment là. Autant que dans l’art, elle n’avait aucun gout en décoration. Elle y mettait un fauteuil par ce qu’il y avait eu besoin d’un fauteuil. Elle l’avait choisi vert parce qu’elle affectionnait cette couleur mais cela s’était arrêté à cela. Cuir, tissu, peau animal, elle n’en savait rien. Elle était loin de la parfaite ménagère qui parcourait les catalogues de décorations du monde de la magie. Elle n’en avait ni le temps ni l’envie. Et l’atmosphère qui entourait ses quartiers s’en ressentaient. On y trouvait aucune vie. Un peu comme elle. Pourtant, de la personnalité elle en avait. Mais peut-être manquait-elle d’originalité et de diversité. Fade et lugubre. « Je n’ai pas pour but d’être impressionnante ni effrayante… Je me veux proche des élèves tout en ayant leur respect… Vous enseignant les Sortilèges, je n’ai pu oublier votre nom… Je mets un point d’honneur à connaitre chacun d’entre vous… Vous étiez déjà une élève surprenante… Pas spécialement brillante mais pas non plus désintéressée… Vous appliquiez ce que je vous demandais tout en le développant dans quelques fantaisies… Un devoir d’histoire de la magie sur un sorcier dont le nom vous échapperez… Il est neuf heures du soir… J’ai bien peur de devoir vous renvoyer dans votre salle commune et compromettre ainsi votre devoir… »
La bibliothécaire ne revenait toujours pas. Elle lui faisait perdre un temps précieux bien que la compagnie de cette jeune fille n’était pas désagréable. Elle sentait bien qu’elle l’avait dérangé et elle-même n’avait pas le cœur à de grandes discutions. Pourtant elles restaient là, toutes deux, l’une insistant pour travailler, l’autre devant patienter jusqu’à que son ordre fut exécuté. A ce rythme, cela pouvait durer un moment...
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♠ Arrivé sur Poudnoir : 24/06/2012 ♠ Parchemins postés : 389 Erin Breckenridge
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Dim 1 Juil - 20:59 | |
| « Effronté ? À mon avis, qui n'est pas si humble je vous l'accorde, le terme est un peu fort... »
Elle porta une oreille attentive aux propos que portaient l'Inquisitrice. Il était intéressant de comprendre pourquoi les gens pouvaient parfois faire preuve de compassion, ou le contraire. Pourquoi parfois ils miment de ne pas voir ce clochard affamé dans la rue, mais qu'ils ont à cœur le sauvetage d'un chat coincé dans un arbre. Pourquoi ils rejoignaient les idéaux d'un parti qui tuait des centaines d'innocents mais qu'ils avaient pitié d'une simple élève qui se risquaient à une retenue. Elle-même, elle ne comprenait pas pourquoi elle agissait de cette manière, comme si l'important n'était que détail. -et vice-versaille ?-...
« Je ne peux pas prévoir quand l'inspiration me vient... Et l’œuvre n'est plus spontanée si elle doit attendre que je retourne dans ma tour. Elle perd sa magie. Et j'aime cette magie sans baguette. »
Cet arbre avait poussé sans retouche, il n'était le fruit d'aucune réflexion. Prendre le temps de la réflexion c'était user la qualité. Il valait mieux prendre le risque de rater mais y aller d'un seul jais.
« L'initiative de cette salle est tout à votre honneur. »
En vérité, elle pensait que c'était une forme d'entrave. On voulait l'empêcher de créer là où elle se trouvait, on lui limitait son terrain de jeu. D'un autre côté, ce qu'elle créerait dans cette salle aurait la certitude d'y rester en sécurité et d'être à la portée des autres. Mais ne serait-elle pas plutôt sujette aux moqueries lorsqu'ils verront ses œuvres ? Elle savait qu'elle ne faisait déjà pas parti des élèves les plus appréciés. Elle était trop étrange, trop décalé. Le monde ne la comprenait pas, mais elle ne comprenait pas le monde. Elle s'amusait parfois à penser qu'elle n'était pas de cette planète. Elle savait que les moldus cherchaient activement une autre forme de vie dans l'espace au-dessus de nos têtes. Peut-être avaient-ils raison et qu'elle venait de cet ailleurs. Peut-être pas. Mais si c'était le cas, on l'avait abandonné une première fois ; donc cette perspective n'était pas plus heureuse qu'une autre.
Erin sourit, amusée.
« Je me veux artiste madame, non décoratrice. Je ne peux prétendre à faire de votre bureau un lieu à votre image. Premièrement, je ne pense pas en posséder les capacités, et en plus, je ne vous connais pas assez pour ça... Je ne sais rien de l'image que vous avez de Poudlard. »
Mais Poudlard était un lieu sombre et lugubre. Il était fort et fier mais terrifiant. On y apprenait la magie noire, l'art de faire mal et de détruire. On inculquait aux élèves comment faire souffrir. Ce n'était pas seulement immoral, c'était incurable. Les âmes étaient de plus en plus perverties, de plus en plus jeunes. Irrécupérables.
« Fade... et lugubre... Aussi grande soit la renommé de ce château, on ne peut nier qu'il manque de joie, de gaieté, et de réconfort. Il est sombre. On y apprend la magie noire. On y apprend à faire mal. Savez-vous ce que c'est d'être amoureux madame ? On voit l'autre comme son égal, peut-être même comme meilleur que soit. Jamais on n'oserait porter la main sur lui et on lui pardonne toutes ses erreurs. On s'en fiche alors de savoir de quelle famille il vient, on oublie ses ancêtres. Si Poudlard veut retrouver sa joie, il faudrait que ses habitants réapprennent à s'aimer... »
Erin était bohème. Elle croyait fermement qu'un jour tout s'arrangerait et rentrerait dans l'ordre. Que les sociétés avaient des cycles de renaissance et de destruction et que la seule solution qui s'offrait à eux était l'attente.
« Cependant... À Poudlard, une aide sera toujours apportée à ceux qui la demandent... alors si vous y tenez vraiment...Pourquoi pas. »
Elle haussa les épaules et leva la tête pour regarder le haut plafond de la bibliothèque. Si elle sautait assez haut, elle pourrait y marcher peut-être ?
« Elle est mécontente, que vous m’ayez défendue, elle va mettre un temps à vous ramener ce livre... Livre sur quoi d'ailleurs ? Si je ne fais pas ce devoir ce soir, je vais me retrouver à récurer les trophées dans la salle du même nom durant toute la semaine prochaine... » |
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♠ Date de naissance du joueur : 06/11/1986 ♠ Âge du joueur : 37 ♠ Arrivé sur Poudnoir : 11/10/2009 ♠ Parchemins postés : 10112 Pr Frédérique LeeRoy
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Lun 2 Juil - 22:15 | |
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Elle sourit en coin, ravie que ses propos furent été écoutés d’une oreille attentive et critique. L’élève ne semblait pas faire parti de ceux que l’on pouvait juger d’emporté. Elle avait un sens critique réfléchi. Elle aurait pu s’emporter ou au contraire ne rien en dire. Mais elle avait choisi de donner un avis sans pour autant le développer. Un avis simple, aussi simple que ce qu’elle avait pu juger d’elle durant ses années d’enseignement.
« Le terme est parfaitement approprié… J’ai été à votre place il n’y a pas si longtemps que cela… »
Il y avait exactement 9 ans, neuf longues ou trop courtes années. Pour elle, tout s’était enchainé à une vitesse qu’elle n’avait pu contrôler. La vie était un enchainement d’acte et d’action, d’heure et de minute, de jour et de nuit, mais pour arriver à si peu de choses mais à la fois à de nouvelles choses. On ignorait ce qui pouvait se passer, mais on savait que l’on ne pouvait pas revenir en arrière. Quoi faire alors ?
« Je vous propose non pas seulement une salle pour exprimer uniquement votre créativité, mais aussi pour les exposer et en discuter librement avec vos camarades… En ces heures, nous avons besoin d’union, de cohésion… Je vois en vos talents et vos interprétations, une belle manière de rassembler ceux qui n’osent pas laisser court à leurs inspirations… J’ai appris durant ma scolarité que les études étaient une chose, mais les mettre en avant d’une manière ou d’une autre était encore plus enrichissante… Et puis j’aime l’innovation et la nouveauté… Poudlard en aurait bien besoin… »
La jeune Inquisitrice savait déjà exactement où placer cette salle. Quelques sorts et elle sera adaptée à cette nouvelle idée. Elle rêvait de voir Poudlard s’enrichir de ce genre de richesse. L’art. Musique, création, scène. Elle se souvenait de cette élève qui lui reprochait de voir Poudlard comme une prison. Elle y avait malgré tout longuement pensé. Il fallait un peu d’imagination, un peu de plaisir dans cette école. Et ils n’étaient pas en âge de prendre du plaisir dans les affres de l’amour ou dans l’art de la mort. Ils faillaient des choses à leur portée qui en plus de les enrichir, leur permettrait d’être, dans un milieu encadré malgré tout, pouvoir développer de nouvelle aptitude, ou en faire accroitre d’autres.
« Ai-je parlé de décoratrice… Non, je n’exprimais que l’idée de le rendre plus vivant, plus parlant, plus à une image innovante et jeune de Poudlard comme je le verrais… En effet, vous ne connaissez ni ma personne, ni ma vision de cette école… Mais si j’ai pu voir une chose intéressante, en votre arbre, je suis certaine que vous pouvez faire d’autres choses dans cette même optique… Soit je la validerais pour mon bureau ou une autre pièce de Poudlard, soit vous la maintiendrez dans votre pièce de création… Vous voyez que vous commencez à rejoindre ma vision… Joie, gaieté, réconfort… Il manque la passion et la vivacité que cet endroit avait connu autre fois… Un club d’art… Je trouverais cela intéressant… »
Alors qu’elle imaginait toujours cette salle qu’elle pouvait créer, la jeune Breckenridge reprit ses propos et la toucher en plein cœur. Elle eut une inspiration saccadée, comme si on venait de lui donner un clac dans le dos. Sans aucun mouvement physique à cela, son regard devint brillant. Son léger sourire amusé à l’idée qu’elle venait d’avoir s’était assombri. Aimer. Oui elle avait aimé. Elle avait été aimée en retour. Mais peut-être pas aussi fort que ce qu’elle avait cru. Pas aussi fort qu’elle avait espéré. Elle avait donné deux amours, bien distincts, bien différents, mais bien réels et surtout douloureux. Deux amours forts et puissants. Deux amours qu’elle pensait ne jamais perdre. Deux amours auquel elle avait cru. Elle l’avait perdu. Daniel, son fils. Mandy, sa compagne. L’amour maternel, l’amour passionnel. Elle avait tout donné, elle avait tout perdu. Disparus, comme si leur existence n’était que souvenir. Peut-être est-ce pire que la mort. Peut-être…
« Détrompez-vous jeune fille… Ne jugez jamais sans savoir… On peut apprendre la Magie Noire, faire mal, tuer même, tout en sachant aimer, donner l’amour et espérer la recevoir en retour… Les enseignants et l’équipe de direction n’ont pas été choisi pour leur seul capacité à suivre le gouvernement, mais aussi pour ses qualités envers des enfants et la nouvelle génération que nous espérons voir s’élever et prendre peut-être un jour notre place en perpétuant les valeurs qui nous ont été propres… »
Elle avala péniblement sa salive et avança vers une étagère afin de lui tourner le dos. Elle caressa les couvertures des livres du bout des doigts comme si cela avait le charme de la détendre, de l’apaiser. . Son unique point faible, l’amour. Son talon d’Achile. Elle maudissait avoir une telle faiblesse. Elle voudrait n’avoir jamais eu de cœur. Mais ainsi prendre le risque de ne les avoir jamais connu, de ne pas les avoir fait entrer dans leur vie. Non, mais pourtant.
« A la bonne heure… Je suis ravie que ma proposition vous plaise… Nous pourrons en rediscutons pour la rentrée prochaine… Votre retenue semble attrayante… Les trophées ont besoin d’un petit coup de neuf… »
Frédérique fut ravie de ce changement de sujet. Elle pouvait ainsi chasser sa nostalgie qui n’avait sans doute pas été visible pour la jeune fille. Elle était du genre à se montrer forte, surtout aux yeux des gens. Et cette petite pointe d’humeur, pas trop tout de même, relevé de l’ironie de cet instant à discuter avec elle. Car oui, pour elle tout était une belle ironie à ses yeux. Une belle moquerie qu’on lui avait faite. Elle ne se laisserait plus avoir, oh non ça jamais plus.
« Je ne l’ai jamais apprécié et je crois qu’elle n’a jamais aimé non plus l’élève que j’étais et qui a pu être élevé à un rang au dessus d’elle… Mais elle travaille ici depuis des années et semble être loyale… Si elle met trop de temps, je saurais lui montrer que je n’apprécie pas un tel comportement de sa part… Pour le livre, il est trop complexe pour une élève… Il a pour but de secourir une personne qui m’est chère… »
Erin n’en saura pas plus. La jeune LeeRoy n’allait certainement pas lui en dire plus. Elle avait usé d’un peu trop de curiosité à son gout. Il ne fallait pas user des bonnes choses. Elle avait été bien aimable de la secourir de cette si désagréable bibliothécaire qu’elle aimait contredire dès qu’elle le pouvait, mais il ne fallait pas non plus abuser de ses bonnes grâces. Et puis cette jeune fille était à la fois sensée, mais tellement étrange...
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♠ Arrivé sur Poudnoir : 24/06/2012 ♠ Parchemins postés : 389 Erin Breckenridge
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Lun 2 Juil - 23:02 | |
| Erin sourit, apaisée. L'inquisitrice lui tournait le dos. Elle avait donc gagné une bataille. Il y avait cependant quelques détails à éclaircir. Il est évident qu'aujourd'hui les gens parlent avec tant de sous entendus qu'ils voient parfois dans les phrases les plus simples des attaques ou des piques agressives. Rien de cela pour elle. Elle n'utilise la parole qu'au second degré, ce qui la rend bien plus révélatrice qu'on ne voudrait bien le penser. Elle laissa échapper un petit rire.
« Excusez-moi si mes propos vous ont blessé, mais vous vous méprenez... Je ne supposais pas et jugeais encore moins, je ne faisais que vous poser une question... je voulais juste savoir si vous aviez aimé... »
Elle avait eu sa réponse. Elle ne voulait pas en savoir plus. L'être aimé n'avait qu'une importance minime à ses yeux à côté du sentiment engendré. Tout le monde méritait d'être aimé, mais tout le monde ne méritait pas d'aimer. C'était l'ultime récompense. La dévotion totale de son être à un autre, un don obtenu grâce au sacrifice ultime. La liberté en mourrait.
Elle rit à nouveau. Décidément, elle ne regrettait pas d'être venue. Cette soirée était des plus amusantes.
« Eh bien, si ma future retenue est si attrayante que cela, je me permets de vous inviter à l'accomplir avec moi ! »
Elle n'était pas arrogante. Pas provocatrice. Pas méchante. Elle se contentait de répondre et de rire, comme une enfant ; mais avec beaucoup plus de recule qu'une enfant. Elle semblait analyser tout ce qu'elle voyait, vouloir s'imprégner de l'essence de tout ce qui l'entourait et en faire quelque chose … de plus grand ? Cependant la grandeur était encore loin. Peut-être ne l'atteindrait-elle jamais. Sa vie serait-elle définie comme une course éternelle vers un idéal qu'elle n'atteindrait jamais ? Une vie ordinaire, en somme.
Erin tourna la tête vers Frédérique. Elle avait arrêté de rire et n'affichait plus qu'un léger sourire. Elle ne savait pas ce qu'il se passait dans la tête de cette inquisitrice mais elle était visiblement mal à l'aise. Elle lui tournait le dos, faisait à présent de longues pauses dans ses phrases. Son discours était plus vif auparavant. Elle garda sa réflexion pour elle parce qu'elle savait que les gens n'aimaient pas qu'elle leur fasse remarquer ce détail. Elle avait tenté plusieurs fois, pour débloquer une situation, mais sa manœuvre avait à chaque fois eu l'effet inverse de celui escompté.
Elle quitta Fred du regard et agrippa son regard à une des fenêtres de la bibliothèque. Les motifs qui formaient le verre lui faisaient penser à des cartes de chocogrenouille.
« Ma mère a une collection de cartes de chocogrenouille, anciennes, très anciennes. Certaines ne paraissent plus aujourd'hui. Comme celle d'un certain Dumbledore. C'était lui le directeur, quand vous étiez élève non ? Ou alors vous faites plus jeune que votre âge... Je me demande comment était Poudlard à cette époque. Aujourd'hui tout va si vite. Je ne compte même plus le nombre de personnes que j'ai connu à la tête de cette école... Le nombre de professeurs que j'ai eu en cours... C'est comme si les gens avaient perdu tout repères. Ils cherchent, ils ne trouvent pas, ils sombrent dans l'oublie. Ça ne vous fait pas peur à vous, tout ça ? Ce monde qui s’accélère... Moi, j'ai peur, je crois. »
Sa voix était des plus sérieuses mais son corps semblait désobéir. Elle balançait tranquillement les jambes et jouait avec les manches de sa veste tout en faisant le récit de l'instabilité des institutions, tout en racontant des morts et des disparus... Oui, Erin Breckenridge était étrange... Mais c'était peut-être parce qu'elle comprenait trop bien le monde, et qu'elle ne savait pas comment l'affronter. |
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♠ Date de naissance du joueur : 06/11/1986 ♠ Âge du joueur : 37 ♠ Arrivé sur Poudnoir : 11/10/2009 ♠ Parchemins postés : 10112 Pr Frédérique LeeRoy
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Mar 3 Juil - 21:58 | |
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Frédérique ne voyait pas en quoi cela la préoccupait de savoir si elle avait aimé. Oui elle avait aimé, elle aimait. Elle ne voyait pas ce que cela changeait. Ce que cela changeait pour elle. Si elle ne se trompait pas, la jeune fille n’avait que 16ans. Que pouvait-on savoir à cet âge là. Que pouvait-on juger. Analyser. Comprendre. Aimer, s’était un tout. Cela ne s’expliquait pas. Cela se vivait. On ne le préparait pas, on le ressentait. Non, elle ne voyait pas ce que cela pouvait bien faire pour une élève quel qu’il soit si elle, l’Inquisitrice de Poudlard pouvait aimer.
« Blessée… ? Nullement… Et puis, je crois que vous avez eu votre réponse… Comme si une si jeune personne comme vous pouvait se préoccuper qu’une personne comme moi puisse aimer… Vous êtes bien trop jeune pour connaitre les affres de l’amour, leur tourment, leur passion, questionnement, extase, l’oublie et le réconfort... Je vous défie d’aimer et nous en reparlerons si vous le souhaitez… »
En effet, elle la défiait d’aimer véritablement, de cette passion dévorante mais si douce. Pour certains cela arrivait tôt, pour d’autres plus tard, pour quelques uns jamais. Il n’y avait pas de loi, pas de limite de temps, pas de distinction. Encore moins d’enseignement. Elle se retourna et dévisagea la jeune Breckenridge. Elle n’avait pas aimé, cela se ressentait. Elle était désireuse d’amour, elle l’attendait, elle l’espérait. Comme tous, elle méritait un amour véritable. Elle méritait ce qu’on qualifiait similaire au bonheur. Bonheur pour les uns, malheurs pour les autres. L’amour. Donc ainsi retournée, un léger sourire en coin au coin de la lèvre, elle l’avait écouté l’inviter à faire sa retenue avec elle. Parfaitement effrontée mais pas déplacée. S’en était presque délicieux. Peu oser provoquer un membre du personnel de Poudlard, et rare était ceux qui en plus de s’approcher de l’Inquisitrice dans le cadre d’une retenue osaient la taquiner. Personne ne l’avait plus fait depuis ses années d’études. C’était un peu comme une autre époque quand elle y regardait de plus près. Une autre époque pour une personne encore bien jeune.
« Ma présence vous ennuierait bien plus que votre retenue croyez-moi… Je ne voudrais pas gâcher votre plaisir de voir briller ses ravissants trophées grâce à vos bons soins… »
La jeune femme émit un petit rire d’amusement, presque malgré elle, non retenue, spontané. Elle riait peu, elle n’avait aucune opportunité à rire. Quel amusement dans sa vie, dans son travail, dans ses taches. Elle aimait ce qu’elle faisait, elle y prenait du plaisir, mais elle n’avait pas de moyen de rire. Le bonheur ne poussait pas toujours à la gaieté. Surtout si il était obscurci par tout autre chose. Bien trop de choses.
« Quand j’étais en première année, je collectionnais aussi les cartes de chocogrenouille… On trouvait bien plus de celle représentant ce vieux fou que les autres bien plus rares et si convoitées à mes yeux… J’ai eu les mêmes professeurs tout le long de ma scolarité, sauf en ce qu’on appelait les Défenses contre les forces du mal, appelé à présent Défenses Absolues… Cours intéressants mais bien trop restreint… Je venais tout juste de quitter le château quand les règles sont devenues plus strictes… Je regrette que cela n’avait pas été mise en place avant… Il y avait plus de fantaisies que d’enseignement à cet époque… J’apprenais bien plus dans les libres que durant les heures de cours… Je trouve malgré tout regrettable d’avoir à renouveler année après année l’équipe d’enseignant… Si au moins la mort justifiée un tel renouvellement, mais cela n’est guère le cas… »
On qualifiait la jeune LeeRoy de femme enfant, à qui on ne parvenait pas à donner d’âge. Si jeune physiquement, mais vieillit par la vie et le monde. Mais elle l’était de moins en moins et en voyant Erin, elle voyait déjà la femme enfant qu’elle deviendrait. Qu’elle était peut-être déjà. Si jeune et pourtant si attentive aux tourments de la vie, les états, les sentiments, les épreuves l’inquiétaient. Elle s’interrogeait sur tout, elle s’impatientait, elle désirait. A la fois curieuse et apeurée, elle semblait avoir un sens particulier que les jeunes de son âge n’auront jamais. Particulièrement intelligente de par l’analyse qu’elle faisait de tout ce qui l’entourait, qu’il s’agisse du vivant ou non, elle semblait avoir des réflexions proches de la philosophie, de la recherche. Plus profond qu’une simple curiosité, elle était attentive à tout et surtout en était particulièrement sensible.
« Le monde est en sans cesse mouvement… Départ, arrivée, retour… Cela ne cessera jamais… N’ayez crainte, nous sommes en ce monde pour laisser notre marque… Le seul souci est de poser cette marque qu’à notre départ… Il y aura en ce monde toujours une personne pour perpétuer votre souvenir… Toujours une, croyez moi… »
Tout en disant ses derniers propos, elle s’était rapprochée pour s’assoir face à elle, peut-être un peu plus détendu qu’un peu plus tôt, plus à même à l’écoute et à lui répondre. Une chose qu’elle voulait faire depuis sa nomination à la tête de Poudlard et qu’elle faisait régulièrement quand elle était encore professeur de Sortilèges. Elle retrouvait peu à peu le gout à la tache première qu’elle s’était donnée...
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♠ Arrivé sur Poudnoir : 24/06/2012 ♠ Parchemins postés : 389 Erin Breckenridge
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Jeu 5 Juil - 21:59 | |
| Elle était jeune, elle le savait et ne le niait pas. Elle avait encore énormément de choses à apprendre de la vie et des autres. Mais on apprend à tout âge et il est fou de juger quelqu'un sur le nombre de printemps qu'il a vu passer... surtout qu'Erin était née en hiver. En Décembre. Un mois froid et calme, mais bercé par les musiques de ces fêtes. Thanksgiving, St Nicolas, Noël... Il y avait un grand esprit familial qui se tissait entre tous les hommes. Ils oubliaient -pour la plus part- leurs différents et jouaient la carte du rapprochement. Erin avait toujours pensé qu'elle ressemblait à son mois. Mais elle oubliait parfois que c'était courant celui-ci qu'on subissait les pires tempêtes de neige. On prenait parfois la route, confiant d'arriver à bon port, mais le ciel se faisait subitement capricieux, le temps devenait maussade et le vent se mettait à souffler pour soutenir les gros flocons glacés qui tombaient. Décembre était mesquin. Mais fidèle à lui-même.
« Vous semblez sage... alors vous ne devez pas ignorer que l'âge n'est pas un critère suffisant pour établir le jugement d'une personne... Si je ne m'en préoccupais pas, pourquoi prendrais-je la peine de vous poser la question ? »
Erin aimait la pâleur du soleil le matin sur les fenêtres de la salle commune. Elle aimait la fraicheur de la pluie, la noblesse de l'automne, le chocolat, le jus de citrouille. Elle aimait ses parents, son chat, le quidditch, ses amis. Elle aimait créer des choses, comprendre, apprendre. Oui, Erin aimait. Elle connaissait l'amour. Mais pas l'amour dont parlait LeeRoy. L'Amour avait de multiple forme. Et il était bien trop grand pour n'être consacré qu'à une seule personne. Car alors, il y avait le risque de confondre l'Amour et la folie...
Jamais encore on ne lui avait parlé de Poudlard ainsi. Sa mère y peignait un lieu magnifique où elle avait passé les plus belles années de sa vie. Tous les adultes qui lui en avaient parlé jusqu'à présent semblaient converger vers cette idée. Mais l'inquisitrice dépeignait un tableau bien plus sombre. Peut-être était-ce de l'orgueil car elle ne voulait pas avouer qu'elle réussissait moins bien qu'un « vieux fou ». Ou alors elle disait vrai... Ce n'était pas en fait ce qui choquait le plus Erin.
« Vous ne semblez pas être nostalgique quand vous parlez de votre passé... C'est étrange... Les adultes regrettent leur enfance d'habitude... »
Frédérique LeeRoy n'était décidément pas comme tout le monde... Erin se leva de sa table, un sourire aux lèvres. Elle entendait déjà les pas de la bibliothécaire qui revenait avec le livre tant attendu.
Elle salua l'inquisitrice d'un signe de tête et commença à s'éloigner. Au bout de quelques mètres, elle s'arrêta et la regarda par dessus son épaule.
« Je n'ai pas peur du monde et de ses mouvements professeurs... Je ne crains pas ma mort et la marque que je laisserai ou pas ici bas... Ce que je crains, ceux sont les hommes et leur désir... Bonne soirée et merci... »
Puis elle quitta la bibliothèque... Elle devait se préparer psychologiquement à une retenue future... |
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♠ Date de naissance du joueur : 06/11/1986 ♠ Âge du joueur : 37 ♠ Arrivé sur Poudnoir : 11/10/2009 ♠ Parchemins postés : 10112 Pr Frédérique LeeRoy
| Sujet: Re: Sculpture Nocturne (Pv Fred) Sam 7 Juil - 15:09 | |
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Assise face à elle, elle prenait le temps de détailler ses traits et les expressions du visage de la jeune fille. Elle était très expressive et ne cachait pas ses états. Ils étaient peu nombreux à ne pas se laisser avoir avec une quelconque carapace et à laisser leur sentiments et émotions transparaitre sur eux, aussi bien physiquement que verbalement. La jeune fille était réfléchie et cherchait sans cesse des réponses. Mais il n’y avait pas de réponses à chaque question et chaque question n’amenait pas à une réponse. Elle allait l’apprendre à ses dépends. Elle voulait l’aider, la conseiller comme elle le pouvait. C’était ce genre de jeune qui se perdait avec l’ennemi quand on ne prenait pas le temps de les aider. Elle était une artiste, rêveuse et mystérieuse, mais elle avait sa place dans le monde actuel. Il fallait juste en être accessible et les choses se mèneront comme elles le devront.
En effet, la jeune Inquisitrice était sage. Mais elle n’en était pas moins jeune elle aussi. Elle savait justement mieux que personne que l’âge n’était pas un critère suffisant pour établir un jugement d’une personne. Mais il était important pour juger de l’expérience de la vie et surtout quand il s’agissait de l’amour. Une jeune fille de l’âge de la Serdaigle ne pouvait pas connaitre l’Amour comme celui dont elle avait voulu savoir sur la jeune femme. L’Amour pour une autre personne, inconditionnel, puissant, immortel, irréel, infini. Il y avait toute sorte d’amour, mais il n’y avait qu’un seul Amour. Elle ne pourrait le comprendre que lorsqu’elle connaitra cela. Frédérique ignorait justement pourquoi elle prenait la peine de lui poser cette question, et pourquoi elle insistait malgré tout pour avoir une réponse. Elle ne parvenait pas à voir où elle voulait en venir. Elle se demanda si justement elle n’était pas déchirée par l’amour, un premier amour, pour savoir ce que pouvait en juger les adultes, ceux qui avaient déjà vécu cela. Mais elle n’avait pas l’impression que cela soit le cas. Mis elle n’eut pas le temps de lui demander des précisions. La jeune fille venait de se lever.
La jeune LeeRoy n’était pas nostalgie de son enfant. Au contraire, elle tentait de l’effacer autant qu’elle le pouvait de sa mémoire. Elle y avait trop souffert et elle n’avait commencé qu’à avoir de bons moments, de bons souvenirs que plus tard, vers ses quinze ans. Avant, elle n’avait connu que tristesse, solitude, incompréhension et déchirure. Elle revivait ses mêmes états, à présent, une dizaine d’année plus tard. Elle ne pouvait pas être nostalgique quand l’école qu’elle avait connu réprimé ce qu’elle était déjà à l’école, quand celle-ci voulait la faire changer. Elle était ce qu’elle était, elle en était fière, elle ne voulait pas être une autre.
S’étant ainsi levée, entendant les pas de la bibliothécaire qui devait revenir vers elle pour remettre le livre demandé par Frédérique, Erin choisit de prendre congé d’elle et ainsi ne pas finir son devoir au risque de la retenue qu’elle avait mentionné plus tot. Cette retenue là, elle la méritait. Elle n’allait pas à nouveau la secourir. Restant assise, elle lui fit un signe de tête pour répondre au salue qu’elle venait de lui faire. Elle espérait pouvoir lui parler à nouveau. Ses doutes, ses questionnements, ses peurs, étaient des choses à voir de plus près, à ne pas laisser passer ou perdurer. Sans savoir réellement pourquoi, elle voulait l’aider, la soutenir dans ses projets qui n’allaient pas à l’encontre de leur monde.
La bibliothécaire se présenta enfin devant l’Inquisitrice. Si elle n’avait pas discuté avec la jeune Breckenridge, elle se serait bien plus agacée du comportement de cette femme. Elle se leva d’un mouvement vif et l’incendia, plus d’une manière hautaine et autoritaire que par des cris, pour le temps qu’elle avait pris pour lui ramener le livre. Elle était à la tête de cette école. Il était temps de la respecter. Elle quitta ensuite, d’une allure fière et gracieuse, la bibliothèque...
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