Une âme pour deux || Adrian Rosier 1453055880-header-fullhd
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Poudnoir est un forum qui se veut le plus réaliste possible ainsi la violence des combats et l'atmosphère de cette dictature est retransmise le mieux possible.
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Une âme pour deux || Adrian Rosier

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    | Serdaigle ;; 6ème année ;; Membre de FP
    | Serdaigle ;; 6ème année ;; Membre de FP
    Alice Rosier
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    Alice Rosier


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MessageSujet: Une âme pour deux || Adrian Rosier Une âme pour deux || Adrian Rosier EmptyLun 19 Juin - 17:38


« De tous, ceux que je préfère, ce sont les carnassiers. Voraces et arrivistes ce sont les meilleurs politiciens que j’ai connus. ». Alice s’arrêta un instant, le temps de réfléchir à ce qu’elle lisait. C’était dans son rituel littéraire. S’arrêter, prendre le temps, surligner, noter, réfléchir, chercher, puis continuer. Elle prenait parfois un temps fou à finir un livre simplement par sa curiosité bouffante. De qui Dorian Von Breecht voulait-il parler ? Il ne pouvait décemment pas parler dans le vide vu qu’il avait consacré sa vie et son œuvre à traiter de la subtilité du langage et du sarcasme au cœur de la société. Il évoquait nécessairement quelqu’un, mais elle était bien embêtée de ne pas savoir qui. Un texte était toujours plus profond et intéressant lorsqu’on en connaissait les tenants. Breecht réglait ses comptes ici, la question restait de savoir avec qui.
En parlant de compte, la réflexion mena Alice à refermer l’épais ouvrage. Elle avait presque oublié qu’elle avait encore du linge sale à traiter. Heureusement Breecht était toujours là pour lui rappeler la foutue merde dans laquelle elle se foutait régulièrement. D’un pas ennuyé et ennuyant, elle rangea le livre au cœur de l’immense bibliothèque des Rosier, au fond du manoir familial. Le bruit sourd de la reliure en cuir frappant le bois durci de l’étagère résonna dans la salle vide de tous les sons. Elle s’étala sur la table d’étude, et siffla son elfe de maison qui rappliqua sans attendre. Elle lui glissa quelques mots à transmettre et celui-ci parti. Sans s’en rendre compte, elle avait passé plusieurs heures ici, à jongler d’ouvrage en bouquins. Elle se retrouvait maintenant comme saoule de lecture. En quittant la pièce, le soleil de fin d’après-midi lui perça la rétine. Elle râla en se cachant les yeux avant de monter dans sa chambre.

Alice Rosier et son grand-frère Adrian ne s’étaient pas revus depuis quelques semaines, après les festivités Baachus. Elle avait beaucoup de choses à lui dire, mais surtout énormément de vérités à écouter. Adrian était probablement le seul capable de la contenir, de lui faire changer d’avis sur ce qu’elle estimait être la réalité. Il avait l’expérience de la famille Rosier, le passif dur et inconnu d’Alice qu’elle estimait pourtant autant qu’un bel écrit. Elle avait besoin de s’excuser, mais aussi de comprendre. Comprendre ce qui arrivait à sa famille. Pourquoi ces conflits incessants ? Pourquoi cette haine palpable ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas vivre ne serait-ce qu’une soirée paisible comme au début, quand elle était petite ? Elle s’en souvenait encore. Adrian et Morgan se chamaillant, amenant Alice au cœur des forêts avoisinant le domaine pour quelques expéditions nocturnes. Ils lui avaient appris tant, qu’elle n’acceptait pas d’en savoir désormais presque autant qu’eux. Du moins, il semblait qu’elle ne pouvait plus apprendre par le rire et le partage. Simplement par les cris et la douleur. Le déchirement qu’elle ressentait depuis le dernier repas des Rosier laissait un vide blessant au fond d’elle.

Alors, elle devait prendre en main son destin, celui de sa famille aussi. Du moins sa survie. Si personne d’autre ne voulait le faire, elle investirait au moins cette action. Celle de la réconciliation. Enfilant son manteau, elle descendit les marches du hall jusqu’à rejoindre la salle à cheminettes. Alice se rendit immédiatement au chemin-de-traverse où résidait son aîné. Elle n’était pas allée chez lui depuis plusieurs mois. Par manque de temps, par manque d’envie.

La population de la rue marchande la plus connue d’Angleterre la gênait. Elle ne se sentait pas spécialement supérieure, simplement oppressée par le monde. Habituée au calme, à la solitude des grands espaces, se retrouver au milieu d’une foule compacte la rendait quelque peu nerveuse. Elle se précipita dans une des rues annexes pour rejoindre l’adresse d’Adrian. Elle sonna une fois en bas et monta les escaliers jusqu’à l’appartement du bonhomme. Elle ne s’était pas fait d’idées préconçues sur les changements que le lieu avait dû subir depuis ces quelques mois. Son attention se porta bien plus sur le visage de son frère lorsqu’il ouvrit la porte. Petite face à lui, elle levait les yeux, un peu honteuse, un sourire en coin, gênée. Elle le salua avant de l’embrasser timidement puis entra. Jetant quelques regards discrets ici et là, elle analysait la pièce comme l’aurait fait n’importe quelle personne alerte. Il lui indiqua le canapé du salon pour s’asseoir, elle s’exécuta. Restant jambes serrées, les mains entre ses genoux, elle semblait si sage et docile qu’on aurait eu peine à croire qu’elle se soit un jour énervée. Il lui apporta de quoi boire, un énième jus de fruit car tout le monde savait évidemment qu’elle en raffolait, et s’installa face à elle. Elle hésita à embrayer sauvagement sur le sujet tabou mais se retint intelligemment.

A dire vrai, stressée, elle bu d’une traite son jus de fruit, le reposa lentement et d’une voix peut-être timide mais cherchant la rédemption essaya :

- Et… enfin, la dame de la dernière fois, c’est … heu, enfin, c’est ta copine ? très jolie ! Je… enfin, ça a l’air de quelqu’un de tout à fait respectable ! De bien, quoi. Comme toi, enfin, vous avez l’air bien ensemble et puis c’est un… un joli tableau et heu…

Elle avait ses propres échecs. Souvent sociaux d’ailleurs. Elle était souvent bien à côté de la plaque. Adrian la connaissait, mais réagirait-il comme il l’avait toujours fait ? Mystère. Elle préfère dégager les moindres pensées spéculatives et monopoliser la parole. Comment pouvait-on la gronder si elle empêchait tout le monde de parler ?

- Tiens, j’ai vu un truc hallucinant l’autre jour ! Un type d’Islande a mis au point un système magique permettant de prévoir à l’avance les éclosions d’œufs de strongulot à pointes. C’est un vrai fléau chez eux, ils ont du mal à s’en débarrasser, alors avec ce nouveau système, ils pourront anticiper les vagues de naissance et réguler le système biologique. Dingue non ?

Gorge sèche, elle lui sourit doucement. Elle se leva, trop honteuse pour rester plus longtemps. Puis, finalement, soufflante, se replaça au fond du canapé. Elle hésita, mais rien ne pouvait plus combler le vide. Le regard baissé vers le sol, elle formula sans réellement articuler.

- Adrian, je suis désolée. J’ai pas été très correcte et c’est pas cool et… enfin, je m’excuse. Enfin, non, parce que ce n’est pas correct de s’excuser soi-même, alors : excuse-moi.

Honnêtement, elle pouvait difficilement faire mieux.
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    | Mangemort ;; Membre du bureau des mangemorts
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    Adrian Rosier
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MessageSujet: Re: Une âme pour deux || Adrian Rosier Une âme pour deux || Adrian Rosier EmptyJeu 29 Juin - 11:34


Il était sorti du bar en disant qu'il en avait assez du même vieux rock'n'roll, que la musique devait avoir bien plus d'âme que ça. Non, qu'il voulait une vie avec un peu plus de soleil et d'âme, ouais. Ou plus exactement, Tom l'avait gentiment sorti de l'Emerald's alors qu'il débitait son laius. Adrian était habitué, il savait parfaitement, parfaitement, qu'il le méritait. Une fois de plus, il devait avoir trop bu. De son point de vue, on ne buvait jamais trop, mais les tenanciers des établissements qu'il fréquentait étaient rarement du même avis que lui quand il commençait à être ivre mort. Rosier avait l'alcool joyeux et bagarreur un coup sur deux : c'était ce qui posait problème aux barmen, en général, car lorsqu'il commençait à déprimer, on le laissait simplement dans son coin. Aujourd'hui, ça devait être, comme d'habitude, la première hypothèse. Il avait passé une bonne soirée, gagné au casino contre cette vieille corneille de Travers. Il n'avait pas son pareil pour le poker : des années de vie à tricher avec lui même avaient donné une certaine expérience à Adrian en matière de bluff. Il s'était bien marré avec des amis, dont Tom lui-même, et finalement, c'était vraiment en toute fin de soirée qu'il s'était un peu énervé et fait jeter du bar. Il rentra en souriant tout seul de ses propres conneries. Il n'en voulait pas à Sally. Si je devais avoir de l'ego pour ça, je m'en sortirais pas. Sans doute que quelques uns l'avaient trouvé odieux, ce soir là, mais ils n'y comprenaient rien. Vous pensez que je suis odieux ? Attendez demain quand ce sera fini et que je contemplerai le vide devant  moi. Vous préferez ne pas être là, pas vrai ? Oui, je crois aussi.

Il n'avait même pas la gueule de bois lorsqu'il débarqua au bureau ce jour là. Le privilège de l'expérience, globalement, jugea-t-il. La journée se déroula avec une lenteur affligeante, simplement entrecoupée de moment plus amicaux avec les rares collègues qu'il parvenait à supporter – et qui l'appréciaient, ce qui était aussi rare. Parmi eux, il y avait la tante Grace. Ils s'étaient toujours bien entendus, sans aucun doute parce qu'elle était une des seules dans la famille à dire merde au padre, et que pour ça, elle méritait un profond respect.

«  C'était comment ta soirée, au fait ?
- J'ai perdu ma dignité.
- Définis perdre, Ronce. »

Toutes leurs conversations tournaient à ce rythme là. C'était la fin de la journée, ils partaient tous. Il balaya la pique d'un éclat de rire de la main et transplana chez lui, repensant, amusé, à la notion de dignité.  La dignité, c'est pour les gens qui n'ont jamais eu faim, qui n'ont jamais eu peur, jamais été enfermés dans une cellule humide, entourée de détraqueurs et des hurlements de Bellatrix Lestrange. La dignité, j'en ai rien à foutre. Adrian était désabusé, sur ce point là. Il y a des choses importantes. La famille, les amis, la justice. La dignité, non. Faire ce qu'il faut, faire les choix les plus difficiles, parfois, ça implique d'être indigne. Je fais de mon mieux. Je survis. Je traverse les épreuves. Et je suis toujours là. Est-ce qu'il était un type odieux ? Non. Il n'y croyait pas. Il était excessif en tout, mais il n'avait pas d'ego. Ca sauvait le personnage, un peu : ses excès d'alcool, de colère, de provocation, de révolte, étaient toujours compensés par cette sorte d'humilité. Au fond, une étrange compassion, une forme d'empathie le maintenait profondément en lien avec les autres. C'était sans doute pour cela qu'il était bien plus supportable que son grand-père, parce que clairement, Chapman n'était pas un type bien. Non, ce type là n'est pas bon, il est génial. Un génie, oui, mais il ne faut pas le rencontrer. Il leur pourrissait l'existence. Vraiment.

Pour ça, il ne regrettait pas de s'être barré. Oh, ça n'empêchait pas Adrian de se poser des questions, des tas de questions, comme toujours, même s'il était persuadé d'avoir eu raison. Parfois, il faudrait tout mettre au clair, faire une pause. Avoir une putain de conversation avec toi même, Ady.

Alors, oui, je sais. Chaque fois que nous avons une conversation, ca n'est jamais ce que tu veux entendre. Tu sais bien que j'ai raison, pourtant. Mais c'est amusant comme les mots peuvent te blesser, même après toutes ces années. Est-ce que je peux faire une remarque sur la façon dont tu démolis ton monde ? Tu ne peux rejeter la faute sur je ne sais quoi, ton instabilité, Chapman, à chaque fois que j'essaie de le dire. Bon sang, s'ils te blessent, si tu trouve que c'est injuste, il était temps de parler, tu l'as fait, c'est bon. Tu avais raison aussi, Ady. Oui, le réveil n'est pas facile, tu tombes de haut. Tu as peur, pas pour toi, mais pour les autres, parce que je sais bien que partir, c'était te sauver toi même, mais aussi un peu abandonner les autres. Mais, allez, va, parle donc. Peut-être que ça changera ta perception. Tout ces dilemmes, c'est toi qui les a défini. Si seulement tu pouvais voir que ce n'est que ta propre création qui t'apporte cette misère, parce que tu as raison, tu n'as pas à douter. Oh, et puis laisse tomber. Je ne vais pas te soutenir sur ce coup là, si tu n'es pas capable de comprendre que tes décisions sont les bonnes.

Il se réveilla en sursaut : à quel moment en rentrant avait-il décidé de faire une sieste sur son canapé, Adrian ne s'en souvenait pas, mais quelqu'un frappant à la porte, il fallait bien qu'il ouvre. Balayant ce drôle de rêve où sa conscience le traitait d'imbécile, il traversa l'appartement pour déverrouiller la porte, et tomba nez à nez avec Alice. Il savait qu'elle avait dit qu'elle viendrait, mais il commençait à en douter un peu. Chapman tenait bien les rênes du clan et Adrian se doutait que sa sœur ne pouvait pas totalement faire ce qu'elle voulait – si elle le voulait, ce qui restait à déterminer. Pourtant, elle était venue. Et même si la gêne était palpable, elle était là. Tu vois, tu ne perds pas tout le monde. C'est juste lui. C'est juste le Padre.

« Jus de fruit ? »

Il lui en tendit un, et se servit une bièraubeurre. Il n'était pas encore l'heure du whisky, pour l'instant. Adrian retourna s’asseoir avec sa sœur, l'observant jauger l'appartement. Dans son style industriel, grand, lumineux, tout d'acier et de briques, il était agréable. Les plantes luxuriantes qu'il élevait agrémentaient la pièces. On y trouvait des montagnes de livres sur des sujets aussi divers que le quidditch, la politique, ou la botanique, des magasines puristes, d'autres qui parlaient de botaniques, et des courriers et contributions qu'il adressait à ceux ci, des photos de familles, des posters de quidditch, des photos d'Adrian et d'amis à lui. Il ne savait pas bien quoi dire, il pouvait juste écouter. L'évocation de Juliet Birch lui tira une grimace. Il sourit d'un air peu désabusé et corrigea gentiment :

« On ne sort pas ensemble, Juliet et moi, c'est Paul Fawley qui a décidé ça lui-même. Je te l'ai dit, je ne pense même pas qu'on soit vraiment amis. »
Il secoua la tête. « Elle est merliniste, et je crois que de toute façon, elle ne m'aime pas beaucoup. » Il ajouta d'un air un peu rêveur :  « Mais c'est quelqu'un de bien, oui, je crois...»

Qu'elle ne ne l'aime pas était quelque chose qui désolait Adrian, sans qu'il ne sache très bien pourquoi, d'ailleurs. Peut-être qu'il avait été dur, mais en même temps, il n'avait rien demandé à personne, ce soir là, et à force d'être aimable avec tout le monde, avec pour retour simplement de la froideur et des moqueries, il jugeait qu'il n'avait pas eu totalement tort. Mais Juliet n'y était pas pour grand chose. Elle n'a rien fait pour aider non plus. Oui, mais elle n'avait pas à le faire. Peut-être, mais de toute façon, je ne vais pas débarquer à son boulot et m'excuser, elle le prendrait mal, et je sais même pas où elle bosse. Fin de l'histoire. Même si c'était désolant. Tout autant que la gêne qui s'était installée entre eux. Il eut un sourire doux pour sa sœur, pour ses excuses.

« Alice...écoute, vraiment, ce n'est pas grave. »
Il secoua la tête. « Je ne t'en veux pas, et j'aurais des tas de raisons de m'excuser aussi. Ecoute, vraiment, la seule personne contre laquelle je suis en colère, c'est le Padre. Mais ça, c'est entre lui et moi. Ca finira par se résoudre. On y arrivera. » Disait-il alors qu'il savait aussi qu'il ne reviendrait pas, hors de question, parce que sauf grande surprise, son grand-père était strictement incapable d'évoluer. « Je sais que tu ne comprends pas pourquoi je suis parti, et ça va être compliqué à t'expliquer, et tu ne seras probablement pas d'accord, mais ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord qu'on doit forcément être ennemis, toi et moi, tu comprends ? »
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    | Serdaigle ;; 6ème année ;; Membre de FP
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    Alice Rosier
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MessageSujet: Re: Une âme pour deux || Adrian Rosier Une âme pour deux || Adrian Rosier EmptyMer 12 Juil - 17:50

Est-ce qu’Alice y connaissait quelque chose à l’amour ? Elle aurait été tentée de dire que oui, mais par simple orgueil. Elle détestait ne pas savoir quelque chose, et la notion d’amour lui échappait complètement. Pour le moment. Car Alice était une gamine tout à fait capable d’aimer. Mais elle avait grandi dans une famille où l’amour n’avait pas sa place face à la dévotion. Ce qu’Alice croyait être de l’amour, notamment ce qu’elle éprouvait pour Chapman, n’était rien autre que de la peur déguisée. Elle était terriblement dévouée et loyale. Mais elle n’aimait pas. Peut-être aimait-elle Adrian, ou Evan, mais n’était-ce pas plutôt de l’envie ? N’était-elle pas envieuse de leur liberté ? Et Morgan ? c’était probablement ce qui s’en approchait le plus, pouvait-elle se dire. Mais ce n’était certainement pas passionnel. Alors entendre Adrian parler de Juliet, c’était, à ses yeux, surnaturel. Pour une gamine de seize ans, elle ‘navait pas souvent eu ce genre de discussion. Souvent gênée à l’idée d’évoquer cette situation, Alice refusait le dialogue, attendant naïvement l’action du Saint-Esprit. Des dires de Morgan, ce qu’elle appelait Saint-Esprit serait plutôt quelqu’un forçant le dialogue et l’obligeant à changer d’état d’esprit. A voir s’il se présenterait un jour, ce con.

Elle observait son frère, un regard persistant l’habitait. Alice avait toujours eu ce même regard. Innocent et concerné. Petite, on lui reprochait sa curiosité, son observation. Elle ne pouvait pas s’empêcher de comprendre, de voir, d’apprendre. Elle détestait être mise hors du secret. Il fallait bien s’imaginer que chez les Rosier, Alice n’était certainement pas celle qu’on voulait inclure dans les magouilles. De par sa jeunesse, de par son sexe, de par l’esprit protecteur familial ambiant à son égard. Alors, rebelle mais pas suicidaire, elle avait quand même continué à fouiner à droite, à gauche, sans trop se mouiller. Mais jamais elle n’avait pu réellement connaître la vie d’Adrian, ses problématiques, son milieu, ses engagements. Puriste, il l’était, mais jusqu’à quel point ? Dévoué à la famille ? Sûrement, mais à qui ? Et dans quoi baignait-il, tous les jours ? Qui fréquentait-il, en dehors de ses horaires de boulot ? Elle connaissait bien Morgan et ses amis, voyait avec qui Evan s’entendait réellement bien, mais Adrian… le mystère persistait. Alors, après plusieurs mois sans être venue ici, elle en profitait allègrement. Son excuse était toute trouvée, elle pouvait se donner à cœur joie, tout analyser. Mais ce qui l’intéressait le plus, c’était lui. Son visage, ses rides, ses traits, ses yeux, son regard, ses dents. Qui était-il ?

Cette mélancolie lorsqu’il parlait de Juliet était terrible de sens. Merliniste, mais pas vraiment ami. Ça sonnait plus comme un regret sincère. Avait-il merdé ? Ou comprenait-il que la situation empêchait la proximité ?

- Oui… mais tu aimerais, non ? Enfin, tu as l’air perdu par rapport à elle. Enfin, une merliniste… tout de même. Comment l’as-tu rencontrée, d’ailleurs ?

Le merlinisme, c’était un large sujet. Tabou chez les Rosier, encore plus avec Chapman, peut-être aussi sensible avec Alice. Tout ça à cause d’une seule et même personne. Car si Alice était aussi fermée à l’idée du merlinisme, c’était la faute de Kathryn Prewett. La mère de la fratrie Rosier les avait lâchement abandonnés et jamais Alice n’avait pu le digérer. Elle estimait aussi Chapman pour cela. Ce qu’Evan ne comprendrait jamais, ce qu’Adrian ne percevait pas. Seul Morgan comprenait sans le vivre. Encore et toujours lui. Il l’écoutait, en fait. Il ne la jugeait pas, il n’essayait pas de la faire changer d’avis. Il écoutait, simplement. Si elle pleurait, il laissait couler, puis il rigolait. Il se foutait gentiment d’elle, et elle comprenait qu’elle était bien entourée, parce qu’il ne la voyait pas faible. Simplement perdue, un peu trop. Blessée, aussi, surtout. Ce sentiment indescriptible d’abandon répétitif la brisait en deux.

- Non, Adrian, je ne comprends pas. Et tu ne fais pas l’effort de m’expliquer, de comprendre. Pourquoi tu ne veux jamais m’expliquer ? J’ai plus cinq ans ! Et je crois que je ne suis pas trop bête pour comprendre. Si moi je ne comprends pas ton fonctionnement, tu ne veux pas comprendre le mien. Pourtant, toi, tu vois le monde extérieur, tous les jours. Toi, tu vis quelque chose, de différent. Et pourtant, tu te braques autant que moi sur la question. Enfin, je sais pas moi… mais quand j’étais petite, t’étais pas comme ça. Et tu me mettais pas autant à l’écart. Tu ne me parles plus, j’ai l’impression que tu m’évites.

Au fur et à mesure qu’elle parlait, son regard chutait vers son verre, pensive, un peu triste, surtout gênée de devoir se mettre à nue ainsi. Elle n’avait pas beaucoup d’honneur, ni de fierté, elle avait toujours eu pour habitude d’être assez libre au manoir, n’étant pas particulièrement pudique avec ses frères, mais là… c’était psychologique, elle se sentait en danger à s’exposer ainsi. Adrian n’était pourtant pas celui qui lui ferait le plus de mal, mais l’habitude qu’elle avait prise, de se fermer aux autres, aux sentiments et de reporter toute cette perte sur le travail et l’honneur de la famille, l’avait rendu plus sensible au dialogue. Elle n’en était plus aussi capable. Petite, elle avait eu cette envie de parler, pipelette au grand désespoir de Chapman, ils eurent connu des dîners où la seule conversation était entre Alice et son assiette : à voix haute. Joyeuse et volubile, elle avait perdu en couleurs au fil du temps. La Rose devenait pâle.

- Ce n’est pas parce que je ne pense pas comme vous, que je suis comme lui.

Car c’était le triste constat aujourd’hui. On associait, chez les Rosier, chacun à sa pensée et à son référent. Si Adrian était plus proche de sa mère, alors il devenait merliniste. Si Alice aimait Chapman, alors elle était comme lui. Si Morgan ne prenait pas parti, alors il était inutile. On oubliait facilement l’humain derrière tout ça, et ce, peu importe le bord familial, tout le monde avait tort.

- Enfin, je sais pas quoi… où est-ce qu’elle est l’époque où on allait jouer sur des balais dans les clairières du parc ? … C’était les mêmes personnes ?

La Rose pâle était nostalgique car elle croyait fermement qu’il y avait une forme de salut quelque part, cachée dans le passé.
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    | Mangemort ;; Membre du bureau des mangemorts
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    Adrian Rosier
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MessageSujet: Re: Une âme pour deux || Adrian Rosier Une âme pour deux || Adrian Rosier EmptyJeu 20 Juil - 14:23

C'était une famille de cinglés, disait Kathryn, sa mère, et Adrian comprenait ce qu'elle voulait dire par là. C'est vrai, les Rosier ont tout pour vous rendre dingue. Comment on peut décrire cette ambiance, cette atmosphère ? C'est pesant. Lourd. Verrouillé. On ne se dit rien, même quand on se parle. Pas si étonnant que ça explose, de temps en temps. Pas si étonnant, non, qu'il ait fini par partir, car à un moment où un autre, ça devait arriver. Ne pas parler, ne jamais rien dire, c'était bien le gage qu'au final, quelque chose finirait par sortir, mais de façon peu pacifique, et toujours violente. Il n'avait jamais rien à personne de cela, ou rarement. Longtemps, Adrian avait admiré sa propre famille et il ne voyait pas pourquoi, tout simplement, les gens s'en méfiaient ou jugeaient son fonctionnement bizarre. Ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient. C'était son père. Son grand-père. Sa mère. Et il les aimait plus que tout, tous, même si souvent, ils le rendaient mal à ce gosse pourtant affectueux, simplement désireux de bien faire, d'être à la hauteur. Sur ce plan là, Adrian n'avait pas changé, pas du tout. Il n'avait pas envie de se fâcher avec les gens, pas envie d'être rejeté. Il avait toujours eu du mal avec la solitude. Si seulement j'avais pu décrocher un mot, un seul, d'affection, et de gentillesse, tout serait allé pour le mieux. Mais personne, dans la vieille génération, n'en était capable. J'aurais simplement, je ne sais pas. Un signe. Oui, c'était ça, un signe qu'il était sur la bonne voie et qu'il faisait bien.

C'était sans doute le principal point commun qu'il avait avec sa sœur. Exprimé de façon différente, Adrian l'admettait volontiers, mais ils se ressemblaient là dessus, à n'en pas douter. Morgan allait, venait, dans sa vie, avec une facilité étonnante, convaincu d'avoir trouvé la bonne route. Lui, Adrian, faisait simplement semblant d'être sûr de lui même et de son chemin. Semblant de comprendre la vie, essayant de gérer des douleurs, des peines et des angoisses qu'il comprenait à peine. Il ne savait pas s'occuper de lui, de son malheur, sinon en buvant et en l'ignorant, en faisant la fête. L'or, les paillettes, le luxe, le champagne, vous savez, ça donne une sacrée sensation d'oubli. Etre le dernier des minables, on l'oublie facilement quand on est ivre mort. Et peu importe si on a du sang sur les mains du moment qu'on a du champagne dans sa baignoire.

De même, il était bien plus facile de sortir avec des filles lorsqu'il n'y avait aucun enjeu et qu'elles étaient aussi ivres mortes que lui, que de véritablement construire une relation, si par malheur, Adrian était sincère. Tel était le cas avec Juliet Birch, et comme toutes les étapes de la vie de Adrian Rosier où quelque chose était vraiment en jeu, il avait du mal à réaliser ce qui se passait et à savoir ce qu'il voulait globalement. Il était d'ailleurs amusant de voir à quel point il était aveugle là dessus, car même Alice se révélait plus perspicace à ce sujet que lui. Elle frappait par ailleurs très juste, pour quelqu'un qui n'y connaissait rien. L'innocence mène à se poser les bonnes questions, les plus simples, les plus normales, celles, en somme, qu'on évite quand on vieillit,lorsque nos esprits deviennent plus malins et plus lâches, et qu'on veut éviter de regarder la vérité en face. pour éviter de regarder la vérité en face. Du coup, il n'était pas vraiment sûr de savoir quoi répondre. Sa relation avec Juliet, c'était un peu comme une pulsion, quelque chose qui sortait de lui sans qu'il sache bien pourquoi. Un peu hésitant, il enchaina :

« On était tous les deux à Gryffondor, Juliet doit avoir...deux ou trois ans de moins que moi. Quelque chose du genre. Une fois, j'ai du empêcher deux serpentards de l'emmerder. »
Il sourit, partit d'un léger rire : « Tu me connais, je ne pouvais pas laisser faire ça. Et puis on s'est revu à un dîner d'anciens élèves. »

On a joué au billard et on est allé faire un tour dans le Manchester moldu. Je l'ai raccompagnée chez elle parce qu'elle était ivre morte, et qu'elle a vomit sur mes chaussures. Pas franchement le genre de truc qu'il avait spécialement envie de raconter à sa sœur. Ou qu'elle avait franchement besoin de savoir, d'ailleurs. Adrian haussa les épaules :

«  Elle est merliniste, ce que je veux ou pas, ça n'a pas d'importance. On ne peut pas. Ou on ne doit pas, si tu préfères. »

Parce que c'était dangereux, aussi bien pour elle que pour lui. Sans parler des heures innombrables de conflits et d'engueulades qu'il pouvait déjà dire que ça risquait d’entraîner. Même comme ça, ils étaient quasiment infoutus de parler normalement – ce qui faisait la rareté et le prix qu'il accordait à ces moments de paix.

« Ca aurait des conséquences...mais peu importe.  »


Qu'est-ce qui posait problème ? Sans doute d'abord le simple fait de la dangerosité, qu'il évoquait avant. Il était mangemort, et même s'il était un élément problématique, comme aimait à dire le chef, on lui foutrait globalement la paix. Mais à Jule ? Non. Et il ne voulait pas lui attirer d'ennui, tout simplement.

Les idées, aussi, n'étaient-elles pas problématiques ? Oui, sans aucun doute. Adrian n'était sans doute pas le plus extrême des puristes – la seule différence qu'il voyait entre les sang purs et les sang mêlés était une histoire de richesse, et parfois il enviait un peu les gens comme Tom, qui avait eu au moins un père et une mère qui s'entendaient à peu près correctement et dont la volonté n'était pas de l'humilier en permanence. Mais c'était son éducation. La sorcellerie restait quand même supérieure au monde moldu. Donc aux nés-moldus. La question qu'il se posait, lui, relevait des méthodes. Devait-on vraiment humilier les gens ? Les battre, les tuer ? C'était ce qui faisait qu'il parvenait à parler avec son grand-père maternel, Manilius, et avec sa mère. Mais il partageait, contrairement à Alice, une vraie proximité avec sa mère. Ils avaient tous les deux subis les humeurs d'Evan, ses méchancetés, sa voix glaciale. Il avait été le gamin qui accompagnait sa mère à la police magique par ce que son mari lui cognait dessus. Mais il avait été aussi le fils qu'Evan emmenait à la mer avec ses copains, le laissant trainer Tom et Al à la plage sans rechigner.  De ces étés bénis, je me souviens de jours tous identiques où flottait le parfum de l'immortalité. Ce que nous faisions là-bas ? Nous vivions notre jeunesse triomphale. Nous allions dompter l'océan. Nous chassions les filles comme des papillons. Nous allions pêcher. Nous allions nous trouver des rochers pour sauter dans l'océan et nous mesurer à la vie. Evan était un grand avocat. Et de temps je me prenais à l'aimer. Sincèrement.  Il avait admiré son père, pour sa réussite, pour sa capacité à s'imposer partout, et pour l'amour si difficile à obtenir que Chapman lui portait.

Est-ce qu'il pouvait expliquer tout cela à Alice ? Se taire était justement ce qu'elle lui reprochait. Mais Adrian savait qu'il y avait des choses qui lui feraient mal alors il se taisait, et il laissait les choses le détruire lui. Je sais plus où j'en suis de toute façon. Si j'idéalise cette famille ou si je la déteste, si elle va me tuer ou si je la ferais exploser avant. Au fond, parce qu'il ne parvenait pas à se sauver lui même – sauf sans doute avec cette radicale décision, celle de partir – il se disait que peut-être, il pouvait sauver les autres. En s'y prenant mal, sans doute, malgré ses bonnes intentions.

« Quand tu étais petite, je n'étais pas mangemort. Et je n'étais pas passé par Azkaban. »


La terreur que lui avait inscrite dans les veines cet endroit, et encore aujourd'hui son simple souvenir, ne cessait de tarauder Adrian. Comment décrire cette foutue prison ? Infernale ? Glauque ? Flippante ? Non, le pire, ce n'était pas ça. Il lui suffisait de souffler un mot, un seul. Bondé. Revenant à la réalité, il réalisa qu'il ne répondait pas exactement à la question :

« Ca n'est sans doute pas une excuse, je sais. Ce que je veux dire, c'est que ce sont...je ne sais pas. Les circonstances qui ont changé ? Pas nous. Tu es toujours ma petite sœur. Peut-être que je ne suis pas toujours à la hauteur, mais je ne vais pas te laisser tomber. Les années où tu étais petite...ce sont les meilleurs de ma vie. Et j'ai rien oublié. Mais, moi et le padre...» Il se leva et se dirigea vers la cuisine, ouverte sur le salon, à l'américaine. Il revint avec un plateau chargé de victuailles, et de sucreries : « Je peux essayer de t'expliquer, si tu veux. Mais ça va prendre un peu de temps, donc je penses que quelques trucs à manger, ça ne sera pas de trop. Alors par quoi je commence. Maman ? Papa ? Le Padre ? » Il eut un léger rire : « Tout ne te plaira pas. Il y a des choses que tu vas détester, même. Ou alors tu refuseras de me croire. Mais crois-moi : je parles sincèrement. C'est-ce que j'ai...ce que j'ai vécu, ou ce que j'ai eu l'impression de vivre. C'est toujours mieux que le silence. Tu pourras décider toi même, après. »

C'était ça, cette foutue famille. Il y a eu des drames, il y en aura d'autres et il faudra continuer à vivre malgré tout. Les drames sont inévitables. Ils n'ont pas beaucoup d'importance, au fond. Ce qui compte, c'est la façon dont on parvient à les surmonter.
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    | Serdaigle ;; 6ème année ;; Membre de FP
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MessageSujet: Re: Une âme pour deux || Adrian Rosier Une âme pour deux || Adrian Rosier EmptyVen 21 Juil - 16:19


En vérité, Alice était une sœur tout ce qu’il y avait de plus agréable. Elle était sincère, impliquée, joviale, intéressée. Elle riait beaucoup – si l’on sortait du cadre de ces quelques derniers mois où la situation chez les Rosier s’était nettement embourbée – et avait une facilité à discuter déconcertante. Simplement timide et discrète, Alice Rosier que connaissait ses frères n’était certainement pas la même que celle que Poudlard avait eu entre ses murs.
Elle rirait, donc, et son rire était une franche partie de plaisir. Il s’envolait vers des aigus, n’avait rien de particulièrement classe, il était souvent direct, franc et communicatif. Elle avait ce sourire qui s’étendait, ses yeux se plissaient en amande, elle ne savait alors pas retenir beaucoup de larmes, ni même tenir sa tête droite. Oui, le rire d’Alice était un rire amusant ce qui, plus jeune, avait aidé à détendre parfois l’atmosphère. Et celui qui, toutes catégories confondues, avait toujours réussi à rendre hilare la jeune Serdaigle était Adrian. Il avait cette capacité exemplaire à rendre une simple anecdote amusante, drôle, parfois tordantes. Certes en disgrâce depuis Azkaban, cette incroyable qualité revenait de temps à autres sur le devant de la scène. Alors, lorsqu’il évoqua son sens inébranlable de la chevalerie sorcière, elle le suivit.

- Et quel sauveur tu fais ! M’étonnerait que ces deux abrutis s’en soient dignement sortis, hein ?

Elle l’écouta, buvant à courtes gorgées son jus de fruit. Parfois elle se disait qu’elle était coincée entre deux générations. Qu’elle ne grandissait pas, ou, au contraire, qu’elle était déjà trop vieille. Il lui semblait qu’elle ne profitait pas de son âge comme l’entendaient les autres. Jamais d’alcool, jamais de fête, jamais de drogue, jamais de… rien. Elle était l’exemple même de la vie sans faste ni luxure. C’en était dérangeant. Morgan lui disait souvent pour rire qu’elle finirait par tomber dedans et ne plus jamais en sortir. A la manière d’un toxico tardif, elle deviendrait irrécupérable. Elle n’y croyait pas vraiment mais craignait qu’il ait raison. Elle agita la tête, en désaccord avec son frère.

- Tu vois, Ady, c’est ça ton problème. Tu ne veux pas parce que tu estimes que ce que tu veux n’existe pas. C’est pas vrai. Tu es le seul d’entre nous qui a le droit d’exiger quelque chose. Alors, merde, si cette femme-là te plaît, va lui parler, invite-la, fais quelque chose ! Tu vas rester ici à te tourner les pouces ? Qui te retient ? Papi ? Il t’a déshérité, alors maintenant fais ce que tu as toujours voulu faire, au lieu de toujours prétendre vouloir te conformer à quelque chose. Ça te brise tellement.

Non agressive, elle parlait d’une voix calme et posée, presque maternelle. Bien sûr, tous les conflits incombant à la situation du couple Juliet Birch – Adrian Rosier étaient bien étrangers à la jeune Serdaigle. Elle ne se posait pas plus de questions que cela simplement car s’il y avait bien un domaine dans lequel elle était une incroyable novice, c’était bien ça. L’amour.
Mais la discussion vira vite de ton. Evoquer Azkaban était toujours assimilé à un sacré sceau d’eau glacé jeté sur le feu.  Même Alice en ressentait les effets. Mine de rien, elle était plus touchée par la rpison des sorciers que la plupart de ses camarades de classe. Son frère y avait été enfermé, son père également, certains cousins, des amis de famille… être sang-pur et puriste avait longtemps été proche d’être un futur prisonnier. Ou du moins, de part les affiliations que les familles sacrées opéraient, la probabilité d’y être incarcéré grandissait. Aujourd’hui, la tendance d’inversait et c’était plutôt enivrant. Comme une bouffée d’air frais après un long tunnel sans oxygène. On pouvait désormais crier son purisme, son refus du sang-mêlé, ou du sang-de-bourbe, on pouvait montrer son affiliation à Voldemort, personne ne venait y redire quoique ce soit. Si Alice était bien étrangère à cette vie, trop jeune pour l’avoir réellement connue, elle en avait subi les conséquences et rien ne pouvait laisser plus de séquelles que le merlinisme à ses yeux.

- Mais rien n’est fait pour retrouver un peu de stabilité. Rien. Regarde un peu. Tu t’es éloigné de nous, tu ne nous vois plus, tu te bourres la gueule. Et grand bien t’en fasse, tu en as peut-être besoin… mais moi je suis là. Moi j’attends. Moi je peux t’éviter une vieille soirée pourrie au bar à parler à un inconnu. J’suis sûrement pas le comble de l’amusement Elle eût un rire léger en pensant à cette idée - Mais je ne te laisserai jamais. Et tu sais que je peux être chiante. Mieux vaut commencer à changer tes nouvelles habitudes, qui craignent d’ailleurs. Elle laissa un temps de réflexion. Puis repris, une voix nostalgique mais loin d’être triste. ça me manque, tu sais. Tu te souviens quand Morgan devait me garder toute une après-midi parce que tu étais en vadrouille avec Claire Parkinson ? Et tu avais finalement dû nous retrouver parce qu’il avait voulu m’emmener à Londres et on s’était perdus. Elle rirait aux éclats. Si tu savais comme j’ai ri quand tu l’as engueulé. Et puis, ce retour, tous les trois, était vraiment… je sais pas, familial ? enfin, j’avais l’impression d’être intouchable. C’était…

Elle haussa les épaules, prit une sucreries qu’Adrian venait d’apporter et se replongea au fond du canapé. Si Adrian se mettait à tout lui révéler, ça pouvait être carnassier. Elle savait pertinemment qu’il aurait plus raison qu’elle sur quasiment tout. Il aurait une vision si dure par rapport à son ressenti qu’elle aurait du mal à l’accepter. Pourtant, elle voulait l’entendre. Parce que Morgan ne voulait pas en parler et parce que, de toute façon, il s’en fichait pas mal, et qu’elle, dans son ultime espoir, voulait renouer des liens avec sa famille.

Hé bien… allons-y alors. Je ne sais pas tout ce qu’il y a entre toi et Papi, mais j’ai compris beaucoup de choses. Et je connais son caractère. Je sais ce qu’il attend de toi, ce que tu essayes continuellement d’atteindre et sa déception perpétuelle. Je sais. C’est pas si différent pour moi.

Chapman était un homme dur, un grand-père exigeant. Alice ne pouvait pas concevoir le décevoir : et pourtant. Elle n’avait que ce mot à la bouche, que cette affreuse impression. Elle croyait le décevoir sans discontinu, tous les jours, malgré tous ses efforts. Parfois elle se demandait si c’était simplement dû à son sexe ? ou à son âge ? Son caractère, sûrement. Elle ne semblait pas être comme son père. D’ailleurs, qu’en aurait-il pensé, lui ? C’était l’une de ses plus grandes peurs et frustrations. Son père. Vaste sujet. Elle ne savait de lui que ce qu’on avait bien voulu lui raconter – Morgan et Donovan s’étendaient largement sur le sujet – mais elle ne l’avait, pour ainsi dire, jamais connu. Qui était-il ? Se serait-elle bien entendu avec lui ? Aurait-il été fier d’elle ? Ce manque de reconnaissance persécutait la gamine de jour en jour. Et pourtant, elle aurait peut-être pu en avoir. Peut-être car si sa mère n’avait pas déserté, Alice aurait pu connaître un monde plus agréable. Aujourd’hui, la haine qu’elle lui portait était indescriptible tant Alice ne savait plus si c’était une colère immense, ou une profonde peine. Elle avait peur de la rencontrer comme l’envie de la démolir.

Tu ne me parles jamais de Kathryn.
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MessageSujet: Re: Une âme pour deux || Adrian Rosier Une âme pour deux || Adrian Rosier EmptyLun 28 Aoû - 17:04

l y avait une constante chez Adrian Rosier : il avait toujours su raconter les histoires. En réalité, oui, c'était un excellent conteur, quand il n'était pas ivre mort, et qu'il se donnait la peine de parler de son passé, ou des histoires qu'il avait entendu. Même la botanique pouvait, si on prenait le temps de l'écouter, devenir passionnante. Il était pédagogue et drôle : sans doute, si on l'avait laissé faire, aurait-il fait un bon professeur, mais le malheur avait voulu qu'il choisisse la mauvaise matière. Les histoires et l'humour, de toute façon, n'avaient que moyennement leur place au sein de la famille Rosier. On pourrait tellement être autre chose, sincèrement. On l'était, à un moment, où on était à deux doigts de l'être. C'est déjà arrivé, je le sais, je l'ai vu. Il ne perdait pas espoir, totalement, jamais. Pas tant qu'il arrivait à faire rire Alice et qu'il parvenait encore un peu à comprendre Morgan. Pas tant que l'oncle Donovan venait ronchonner et lui montrer de vieilles photographies de lui et son père et lui parler de quand il était gosse, quand ils allaient voir des matchs avec sa mère et Evan. Pas tant que Kate reste aussi bavarde. Il avait lui aussi ce défaut, en peut-être moins marqué. Mais la contrepartie de ce défaut était sa capacité à raconter les histoires et à faire rire. Et tant qu'il pouvait faire rire et tirer un sourire à quelqu'un, Adrian se disait que rien n'était perdu. Tant que je ne suis pas tout seul sur cette terre. Et tant qu'à ne pas être seul, autant que ça soit avec Alice. Il se mit à rire de bon coeur, lui aussi.

« Oh, si, ils s'en sont bien sorti. Selwyn est président du Magenmagot et l'autre, Wilkes, est au bureau des mangemorts. On l'appelle demi-cerveau, par contre, comme quoi tu vois, tu peux réussir dans ce monde en étant simplement une brute épaisse et en faisant du mal aux gens. »


Une brute épaisse qui tuait des gens à coup de pelle. Le bureau des mangemorts était un sale endroit que Alice n'avait pas forcément besoin de connaitre. Plus tard, oui, mais pas forcément pour l'instant. Cependant, pour l'instant, le sujet revint de nouveau vers Juliet, et redevint gênant pour lui. Il adressa un sourire à Alice.

« Ca serait bien, si c'était aussi simple. Il ne s'agit pas de ce que je veux faire, Alice. Ni même une question d'apparence sociale. Ca ne se fait pas, certes. On a pas les mêmes opinions politiques, d'accord, elle est sang mêlée, d'accord. Rien que ça ça suffit, et il n'y aura pas que le padre pour le dire. » Il secoua la tête, lui sourit gentiment. « Il y a des gens et des choses bien plus dangereuses sur terre que Chapman Rosier. L'opposition merlinisme-purisme, même si tout le monde aimerait bien faire croire qu'elle n'est plus que politique, est dangereuse. C'est la guerre, là dehors, la guerre rentrée et qu'on planque, mais la guerre quand même. Et la guerre, ça tue des gens. Je veux pas...je veux pas qu'il lui arrive un truc à cause de moi, parce qu'elle m'aura fréquenté, ou je ne sais pas quoi. Je suis mangemort, Alice. Imagine les conséquences, si tu peux. »

Qu'est-ce qu'il aurait aimé revenir aux jours bénis où il croyait lui aussi que tout était possible. Avant que son père ne décède, Adrian avait sans doute la même naiveté que Alice. Il aurait probablement dit la même chose. Fonce, vas-y, ce n'est pas si grave. Mais il ne pouvait plus faire ça, une part de lui savait que c'était impossible. N'en restait pas moins qu'au fond, s'il avait pu, il aurait quand même donné beaucoup de choses pour être avec Juliet Birch. Il est dans la nature d'espérer des choses impossibles, c'est vrai.

Peut-être était-ce pour cela qu'il ne parvenait pas à tout dire à Alice, qu'il avait mis autant de temps. Personne n'a besoin de savoir que ce qu'on espère tous, ça ne va pas se réaliser, et que la vie ne sera jamais parfaite. Voire même qu'elle sera moche, ou sanglante. Comment on explique ça ? Comment on dit ça à une gamine de dix-sept ans ? Il la voyait toujours comme une petite-fille. Ca se trouve, elle avait un petit ami, des ambitions, mais non, rien à faire. Alice était toujours le bébé qu'il tenait dans ses bras alors que leur mère s'en allait. Il n'était lui même qu'un gosse, mais il s'était juré de la protéger. Le monde était moche, il l'avait broyé lui. Il ne le laisserait pas broyer sa sœur, jamais. A l'occasion, il était sûr de lui avoir menti, au moins par ommission, mais comme sa mère avait un jour dit, il n'y avait rien de honteux dans le mensonge qu'on profère par pitié.

« Je sais, je sais ce que tu veux dire. »
Il rafla un chocogrenouille, et jeta un œil à la carte avant d'engloutir la bestiole en chocolat avant qu'elle ne se décide à sautiller partout dans son appartement. « Encore une carte de Malefoy Senior. Je sais pas si c'est vraiment nécessaire de se mettre dans l'air du temps en faisant ça, franchement. » Il sourit : « Ca n'a pas disparu, tout ça, tu sais. J'ai pas oublié non plus. »

Il évitait délibérément le sujet de l'alcool et il ne pourrait pas toujours reculer.

« Je sais bien qu'il faudrait que je calme. Je sais bien. Mais tu sais, je ne suis pas de très bonne compagnie dans ces moments là... »
Il secoua la tête. Pour Adrian, évoquer ça, c'était évoquer la honte, la peur, le passé, tout ce qu'il essayait d'enfouir sous un rire et quelques pintes de bières. Pourtant il ne pouvait pas mentir sur ça à Alice : à vrai dire, c'était même la seule personne avec qui il pouvait se permettre d'être honnête. « Mais bordel, je peux pas rester, tu sais, là, tout seul, ou même avec le padre, au manoir, avec tous les tableaux qui te regardent et papa qui me juge en permanence. Je déteste ça.  Pour ça que je sors. C'est idiot, mais ça permet de tenir le choc. Un peu. »

Est-ce qu'il pensait ce qu'il disait ? Adrian n'en savait rien, rien du tout, mais il n'avait pas de mots à mettre sur sa tristesse. A force il ne savait plus pourquoi il était triste. Parce qu'il ne pouvait plus se sauver lui même ? Ou parce qu'il n'arrivait pas à sauver les autres ? Il secoua la tête, sourit finalement :

« Mais si tu veux venir ici, tu es la bienvenue. Et ne dis pas que tu n'es pas drôle. Tu es ma sœur, la  question ne se pose même pas. »


Tu n'as rien d'un héros et elle n'est probablement pas si joyeuse que ça, et bien entendu, vu votre famille, vous n'allez pas vivre heureux pour toujours, ce n'est pas pour les Rosier. Mais c'est déjà bien d'être en vie, c'est déjà bien d'essayer. C'est normal d'avoir peur, d'être effrayé, c'est une part de l'être humain. Ce qu'il savait pour les autres, pour Alice, il avait du mal à se l'appliquer à lui même.

La conversation dériva sur sa mère. A nouveau, il jugea qu'il fallait être honnête. Alice et Kathryn ne se parlaient pas, ou très peu. Il sourit de nouveau en l'entendant dire que lui n'en parlait jamais. En réalité, il en parlait assez souvent, mais Alice n'avait jamais voulu vraiment entendre, malgré ses efforts, et souvent malgré ceux de Kate, pour les réconcilier. Lui n'avait pas ce problème là, contrairement à Morgan et Alice. Mais il fallait dire aussi qu'il était le plus vieux, le plus proche de Kate.

« Je peux essayer. Je vais devoir parler de papa, aussi, et ça ne te plaira pas. »


Il se leva, tira un vieil album photo d'une étagère, l'ouvrit à une page qui ne comptait que des photos en noir et blanc. Une d'elle était une photo de mariage, harmonieuse, joyeuse. Il la désigna à Alice.


« Ca, c'est eux. Je crois avoir compris, de toutes leurs histoires, qu'ils s'aimaient beaucoup à Poudlard, et que comme ils étaient sang purs, Chapman s'est dit que c'était une bonne idée de les marier. » Cela lui tira une grimace : aucun mariage du vieux n'avait réussi. «  Ca s'est vite dégradé. Maman voulait son indépendance, et pour papa, c'était non. Elle a toujours été forte tête, tu lui ressembles, là dessus, vraiment. » Il tourna les pages de l'album. « Et puis, papa buvait. Plus que moi. Et il avait des maitresses. Alors maman a commencé avoir des copains, sur le côté, mais il ne supportait pas, alors il la cognait. C'était sa solution à tout, vraiment. Il me le faisait aussi, si j'essayais de défendre maman, ou si j'avais une mauvaise note, ou simplement si je n'agissais pas comme il voulait. » Il haussa les épaules : « Toutes les cicatrices ne viennent pas de mes combats. Faut pas s'y tromper. Je l'aimais. Il était fort et solide, et d'une certaine manière, il était droit. Parfois, on allait à des matchs de quidditch, maman et oncle Donovan l'y trainait de force. Toujours avec les Flèches d'Appleby. Et on pouvait croire qu'il s'emmerdait, mais de temps en temps, je tournais la tête vers lui et je le voyais sourire, un tout petit peu. Parfois, ça allait presque bien, comme ça. Mais souvent, beaucoup moins. »

Maintenant, Adrian en parlait sans honte, avec détachement. Mais l'onde de choc de l'éducation de Evan Rosier se ressentait encore aujourd'hui dans ce qu'il était.

« Je sais que Morgan ne t'en a jamais parlé, je ne pense pas qu'il sache, tout simplement. Maman a menacé de le tuer s'il s'en prenait à lui. Je crois que c'est la seule fois où papa a eu peur d'elle. »


Adrian avait pardonné à sa mère depuis longtemps, parce qu'il comprenait pourquoi elle était partie.

« Maman...je suppose qu'elle n'en pouvait plus de cette vie, et que c'est pour ça qu'elle est partie. Elle était trop jeune pour avoir des enfants, et même se marier. Mais je sais qu'elle s'en veut. C'est pour ça qu'elle essaye malgré tout de se racheter avec tous ces diners et ces cadeaux. »
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MessageSujet: Re: Une âme pour deux || Adrian Rosier Une âme pour deux || Adrian Rosier EmptyMer 30 Aoû - 12:01


Alice ne connaissait rien d’autre que la guerre. C’était devenu une habitude. Elle n’avait pas connu le front, ni le champ de bataille, ni le sang, ni les cris. Mais la guerre des Sorciers avait frappé sa famille sans crier gare. Elle savait. Elle la vivait, quotidiennement. « Hé Rosier, famille de tarés » ; « Rosier, vous êtes tous des monstres chez vous non ? Ton père c’était un bel enculé ! » ; « A quand que ton grand-père nous gaze tous, Rosier ? ». Tous les jours, elle héritait d’un poids de guerre, tous les jours elle récupérait ce que ses prédécesseurs laissaient derrière eux. Elle n’était pas dupe. Chapman n’était pas un tendre, son père ne l’était pas non plus. Elle n’adulait pas son paternel pour ses exploits personnels qu’on qualifiât d’atrocités humaines. Elle n’adulait pas son grand-père pour le raciste qu’il était. Alice était tout, sauf stupide. Naïve et parfois aveugle, certainement, mais elle savait faire face à la réalité quand elle était évidente.

Elle écoutait son frère évoquait le conflit dans lequel il était, presque par dépit, impliqué. D’une certaine façon, le monde des sorciers étaient bien plus impitoyable que celui des moldus. Les liens étroits et sentimentaux entre les deux camps n’avaient semble-t-il pas leur place. Bien sûr qu’Alice n’y trouvait aucune logique. Mais Alice était une jeune puriste au cœur sincère. Elle avait cette faculté héritée d’on-ne-sait-trop-où, à avoir de l’empathie pour autrui. Elle n’était pas communicative et n’en venait pas à se lier d’amitié avec beaucoup de gens, mais elle était foncièrement incapable de détester quelqu’un sans aucun grief à son égard. La haine n’avait de sens pour Alice que si elle était justifiée. Et c’était encore une ligne floue à ses yeux que la notion de haine. Haïr quelqu’un existait-il réellement ? Elle haïssait sa mère. Mais n’était-elle pas plutôt infiniment triste ? Déçue ? Désespérément seule ? Rien n’indiquait que la haine était réelle, qu’elle prenait du sens.
Etrangement, il y avait cette théorie folle qui laissait sous-entendre qu’en ayant vécu toute sa vie dans la haine des autres, par sa famille et son éducation, Alice en était finalement l’opposée exact. Adrian avait hérité des attentes que la haine familiale avait créées. C’était triste à voir.

    - Oui, oui, je comprends.


Que pouvait-elle dire de plus ? Somme toute, son frère avait raison. C’était foutre des vies en l’air que de continuer à croire l’impossible, réalisable. Juliet était une merliniste au sang-mêlé, probablement engagée dans des causes plus en marge. Se lier à Adrian c’était un risque de pris pour un bienfait relatif. Un bienfait qui ne prendrait aucun sens si tout s’effondrait autour.
Alice voulut se jeter dans les bras de son frère. Son cœur était en peine, à le voir ainsi. Il n’était jamais pathétique aux yeux de sa sœur. Elle se sentait brisée, impuissante, agacée en le voyant démuni face à la vie. Elle idolâtrait son grand-frère encore plus qu’elle adulait Evan Rosier Senior. Adrian ne s’en rendait sûrement pas compte, Alice n’était pas une jeune femme démonstrative. Mais l’image qu’elle gardait de son mangemort de frère était un tableau magistral et héroïque d’un homme à qui la vie ne souriait jamais, sans jamais réussir à l’abattre. Adrian, malgré l’alcool, malgré le désespoir, malgré ses débauches, ne lâchait jamais prise. Il continuait à se battre pour ce qu’il croyait être un idéal. Il voulait convaincre, on ne lui permettait pas d’en avoir l’occasion.

    - C’est tout comme. On ne fait plus rien ensemble, c’est vraiment trop bête. Et puis maintenant que Morgan travaille avec la Brigade d’intervention de Manchester, je le vois encore moins. Ça nous coûterait tant que ça de prendre un week-end entre nous ? Moi j’en ai besoin.


A vrai dire, l’idée venait de lui passer par la tête, c’était sorti sans réfléchir. Mais ce n’était pas un mauvais plan, se dit-elle. Après tout, ils étaient tous responsables et rien ne pouvait les empêcher de partir pour la côte, dans le manoir familial, pour y récupérer le voilier. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas pris du temps avec ses frères, excentrés de tout, où tout était encore possible. Si Alice avait probablement perdue pied, socialement parlant, c’était peut-être car, tout à coup, sa vie avait pris un tournant inespéré. Adrian s’était éloigné drastiquement du reste de la famille, Morgan, fidèle à lui-même, ne donnait aucune nouvelle, Chapman ne faisait plus attention à elle – plus autant qu’avant tout du moins – et elle s’était retrouvée seule, à prendre conscience du manque d’amis crucial qu’elle s’était infligée à elle-même.

Elle accepta sa proposition. Si elle pouvait venir voir plus souvent son frère chez lui, elle n’hésiterait pas. Elle n’aimait pas forcément loger autre part que le manoir londonien où elle avait grandi mais elle s’accommoderait de ce genre de détail superflus.

    - Arrête de penser que tout ne me plaira pas. Je suis pas non plus une folle dingue, je sais que c’était pas un ange.


C’était parfois usant de se voir toujours rabaisser au stade de la gamine qui adulait sans concession ses proches, incapable de voir les défauts des autres. Elle n’envisageait pas certaines choses, trop naïve pour cela, mais elle n’était pas dupe pour autant.
Elle prit le livre entre ses genoux, observant les photos que lui désignait Adrian. Son père, à l’époque, lui ressemblait affreusement. Le visage plus dur néanmoins, il semblait plus difficile d’accès. Alice observa sa mère, en détail. Elle la croisait de temps à autres en réception, mais l’évitait soigneusement. De fait, elle n’avait jamais trop pris le temps de l’observer réellement. Les cheveux blonds, le visage mince, les yeux perçants… c’était le portrait craché d’Alice, avec quelques années de plus.
Elle parcourait les images, vivantes de quelques secondes. L’époque semblait heureuse et contrastait avec les dires de son frère, qu’elle admettait véritables. Elle ne remettait pas en cause ce qu’Adrian affirmait. Ça ne la laissait pas indifférente, loin de là, elle eût quelques mouvements de recul, d’étonnement. Elle ne savait pas bien si elle était plus choquée que son père batte sa femme, ou qu’elle ait supporté ça plusieurs années.
D’une certaine manière, elle comprenait qu’elle soit partie. A vrai dire, ce n’était même pas ça qu’elle remettait en cause.

    - Morgan ne veut pas en parler parce que ça le rend triste. Et parce qu’il ne veut pas ressasser les mêmes problèmes. Je lui demande rien. C’est tonton qui m’aide plutôt à y voir plus clair sur les parents.


Elle sourit. Sur une photographie, Kathryn et Donovan posaient, fiers, jeunes, Adrian sur les épaules de leur père. Le mangemort était coiffé d’un chapeau ridicule, honorant l’équipe des Flèches.

    - J’ai du mal à croire que papa aimait le Quidditch au point de mettre ce truc ridicule sur la tête. Ou alors c’est toi qui l’a forcé ?


Alice ravala quelques larmes. Comme à chaque fois qu’on évoquait sa mère, elle sentait sa gorge se nouer et son timbre de voix vriller. Cette fois-ci, elle fit tout pour contenir sa tristesse et essaya de ne rien laisser paraître. Si le récit d’Adrian faisait sens sur bien des points, renvoyant au destin tragique des Rosier, Alice ne comprenait pas tout. Elle continuait de fixer les photographies, tournant les pages, une à une.

    - Et donc ? C’était une solution réellement envisageable de se casser sans emmener avec toi tes trois enfants ? Enfin, merde, Adrian. Non, je peux pas accepter qu’on oublie que Morgan avait sept ans, et moi-même pas un. Pourquoi elle est partie sans nous ? Elle nous aimait pas ? Je n’ose même plus ouvrir les lettres qu’elle envoie à Noël. Enfin … je sais pas. Je dois sûrement trop me plaindre. Je n’ai pas eu sa vie. Mais je… enfin, j’ai l’impression que je ne compte pas. Elle n’a jamais essayé. Jamais. De me récupérer. Elle ne me connaît même pas, Adrian. Pas d’un centième.


Elle souffla. Elle avait ce sourire un peu gênée, l’impression d’en faire un peu trop. Elle était parfois un peu pathétique, à l’image de son aîné. Elle se leva, rejoignit la cuisine et se servit un nouveau verre.

    - Excuse-moi, c’est un peu ridicule de dire tout ça, je suppose. C’est juste que... enfin je ne comprends pas.


Elle lui adressa un sourire en coin.

    - C’est quoi le plan maintenant, Ady ? Où est-ce qu’on en est ?



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    | Mangemort ;; Membre du bureau des mangemorts
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    Adrian Rosier
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MessageSujet: Re: Une âme pour deux || Adrian Rosier Une âme pour deux || Adrian Rosier EmptyMar 3 Oct - 18:16

Vous savez, je sais pourquoi on passe. Pourquoi je passe, moi. Je sais qu’on a l’air dingues, mais essayez donc de rester dignes, vous, lorsque vous avez Chapman et Evan Rosier sur le dos en permanence. Les souvenirs de Adrian, ce n’était presque que violence et trahisons, moqueries et mépris. L’impression que c’était bizarre le titillait en permanence. Aux yeux du monde, ils étaient sans doute à plaindre, et lui pouvait bien passer pour une loque pleurnicharde. Adrian avait des moments où il était en accord total avec ce que les gens disaient, où les Rosier ne lui paraissaient pas être autre chose qu’un poid, ou un vide, oui, un vide comme un trou noir qui le bouffait en permanence. Il aurait pu mettre de la distance et parfois il voulait le faire. C’était pour cela qu’il s’était tiré si jeune et qu’il ne voulait plus revenir, plus jamais, pour cela aussi qu’il avait tourné les talons malgré les menaces de Chapman. Mais il ne pouvait pas partir si loin que ça, se débarrasser d’eux. La conscience d’être un Rosier, et qu’on le ravalait toujours à ça, Adrian s’en foutait. Il n’avait aucun attachement à son nom, aucune ambition particulière et aucune mission quasi-divine à accomplir sur terre, contrairement à Chapman. Il tentait juste de vivre sa vie du mieux possible, et malheureusement ou heureusement, selon le point de vue, en s’attachant aux gens. Il ne pouvait pas partir, ou plutôt si, mais ça ne changeait rien, parce qu’on avait beau mettre des kilometres entre soi et les siens, ils vivaient tout de même avec nous. Parce qu’on ne se contentait pas de vivre dans un monde qu’on traversait indifféremment, on portait un monde en soi.

“ Il faudrait plutôt que vous preniez un week-end avec moi, tu sais.”
Adrian s’attaqua à une patacitrouille. “ Je me fous de son avis, il râlera de toute façon, mais le padre m’a interdit de séjour, et je me risquerais pas à aller me castagner avec lui, il a beau être vieux, il va gagner.”

Il pouvait bien frimer, comme ça, mais la vérité, c’est qu’il avait peur, affreusement peur, de Chapman, autant qu’il pouvait le détester. Autant qu’il pouvait l’admirer, au fond, parce qu’il se rappelait aussi de temps plus heureux où le vieux avait été moins dur. La mort de Evan en 81 et de Joséphine, peu après la sortie d’Azkaban de Adrian avait rendu leur grand-père aigri, encore plus qu’il ne l’était au départ. Avant ça, il avait un peu lâché les rênes des affaires. Evan gérait à sa place. Quant à Adrian, il aurait du avoir du temps pour apprendre à gérer les affaires familiales, mais il n’en avait pas eu. On fait ce qu’on peut. Ce n’est pas assez. On me le dit, on me le martèle. Jamais assez. Mais comment vous dire ? Je ne crois simplement pas à la même chose. J’essaie, je m’adapte, je tente. On le fait tous. C’est comme ça qu’on survit, moi je suis juste très bon là dedans. Vous ne me croyez pas, hein ? Je sais bien que non. Mais c’était vrai, pourtant. Il avait beau être violemment affecté par la violence du monde dans lequel il évoluait, ça faisait des années que personne n’avait vu en public la détresse de Adrian Rosier. Il se taisait, souffrait en silence parce qu’il jugeait que pour lui c’était foutu et que puisque c’était trop tard, alors il fallait bien qu’il sauve ce qui pouvait l’être. C’était à vrai dire la seule raison pour laquelle il avait tenu un moment cette position d’héritier : parce qu’il pensait que peut-être, il faudrait donner un tour plus libéral à cette famille.

“ Mais oui, si tu veux. Ca nous fera du bien à tous.”
Il sourit, et ajouta tendrement : “ Je vais pas te laisser tomber, petite, tu sais. T’auras qu’à venir à la maison après les cours, si tu veux, le Ministère c’est moins loin que Poudlard, quand même. Je t’aiderai pour les préparations à rendre, si tu veux.” Il lui fit un clin d’oeil et plaisanta : “ Je serais atrocement sévère, pas de diner si tu ne finis pas.”

Et il s’en sortait plutôt bien. On ne l’appelait pas bouboule princière pour rien, Adrian : il avait toujours été gourmand, et lorsqu’il était parti de chez Chapman pour prendre son appartement, il avait décidé que ce n’était pas une raison pour se laisser mourir de faim. Après quelques temps d’expériences culinaires ratées et bien ratées, puisqu’avant ça, il avait toujours eu un majordome et des elfes de maison à son service, Adrian pouvait raisonnablement dire qu’il savait faire à manger. Il aimait même plutôt cuisiner, une discipline qui lui rappelait aussi bien la botanique que les potions, deux matières qu’il avait adoré à Poudlard.

Mais comme le quidditch, la botanique, les potions, tout ça, ça ne plaisait pas à la famille. On en revenait à elle, toujours. On dirait une hydre, voilà, une hydre. On croit avoir gagné et puis elle revient, sournoisement et tchac ! elle vous chope par derrière et vous bouffe tout cru. Toute votre vie tourne autour de ça. Toute sa vie était régie par la mort de Evan Rosier. Et il ne voulait pas que ça soit le cas de Alice. Elle avait une chance de connaitre autre chose, sa petite soeur, parce qu’elle n’avait pas connu ce père là, qui n’avait rien à offrir que le spectacle de la brutalité. Elle s’épargnait une relation compliquée, faite d’admiration et de dégout, de crainte pure et de culpabilité. Adrian s’en réveillait encore la nuit.

Pourtant, il voyait bien la fascination que Alice avait pour ses parents. Il ne comprenait pas, pas vraiment : au fond, c’était simplement le même désir d’avoir une famille plus soudée et plus heureuse, comme lui, parce que c’était ce qui leur manquait à tous, mais Adrian, lui, n’avait aucune rancoeur envers sa mère et aucun désir de chercher à connaitre mieux son père.

“Oncle Don’ adulait papa, tu sais. Je suis pas bien sûr qu’il ait été très objectif.”
Il sourit à son tour en regardant les photos : “Il y a des jours où ça allait presque bien. Des jours, voire des semaines, et après tout recommençait. Ils avaient beaucoup de choses pour eux, pourtant, mais c’est cette foutue guerre, on en revient toujours à ça, qui a eu raison d’eux.” Il n’avait jamais cru au fait que Evan était un salaud de base. Malgré sa détestation de son père et la terreur et la douleur, même si c’était naif, il ne voulait pas croire qu’un type capable d’être si brillant et si drôle pouvait être entièrement un connard. “ Oncle Don’ avait du lui mettre ça. J’étais tellement gros, nom d’un dragon, regarde pas ça, je vais finir par me dire que je méritais ce satané surnom.”

Rondouillard, empoté, gentil, et à Gryffondor. Tout ce qu’il ne fallait pas être chez les Rosier, je l’étais. Mais il fallait dire qu’il y avait beaucoup de choses qu’il ne fallait pas être chez les Rosier et que ce qui était acceptable était plutôt limité. Il ne dit rien, laissant Alice parler, l’écoutant évoquer le départ de leur mère, et la prit gentiment dans ses bras :

“C’est rien, c’est rien tu as le droit d’être en colère.”
Ils l’étaient tous, pour des raisons différentes, mais presque toutes justifier. “ Je sais que tu lui en veux, et elle s’en veut aussi. Ca n’excuse rien, mais elle a essayé, tu sais. Elle est venu, à mon dix-septième anniversaire. Chapman n’a même pas voulu qu’elle entre. C’était navrant.” Il secoua la tête. “Je crois qu’elle a fini par se dire que c’était mieux pour nous, parce qu’elle était toujours en voyage, des choses comme ça. Je sais pas bien, en fait, Alice, mais je t’assure qu’elle n’a rien contre toi, et que si elle avait pu faire autrement, elle l’aurait fait.” Il ajouta doucement : “Tu veux venir la voir ? Je serais là. Ca se passera bien.”

Elle lui demanda ce qu’il comptait faire. Comme d’habitude, improviser. Ce n’était pas vraiment une réponse géniale, alors Adrian se contenta de répondre à court terme :

“On trouvera bien, et on trouvera ensemble. En attendant, va falloir qu’on décide ce qu’on fait maintenant. Tu veux rester dormir ici ? Y a un bon duel à la radio. Je ferais un truc à manger.”


C’était loin d’être parfait, mais il ne pouvait pas proposer mieux. Mais c’était mieux que rien.
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