L’automne avait chassé un été de plus. Malgré les pluies, l’hiver et le vent qui allaient s’abattre sur eux, on n’oubliait jamais les soleils d’avant. Ces derniers rayons de soleil caressaient les façades grises du Ministère de la Magie. Bientôt ils ne seront plus que des souvenirs. Bientôt l’on fuirait les rues pour ne pas subir les averses. Bientôt on regretterait ses rayons de soleil auxquels l’on ne portait pas attention quand justement, ils étaient bien là.
La rue était très fréquentée par les passants, moldus ou sorciers, pressés ou trainants, travailleurs ou touristes.

Debout, sur le trottoir, tournant le dos à l’une des entrées secrètes menant au Ministère de la Magie, Frédérique regardait l’environnement qui l’entourait. Elle trouvait désolant de devoir se cacher à ses ignobles Moldus. A ses yeux, ils devaient eux se cacher à eux si ils ne voulaient pas subir le châtiment qu’ils méritaient. Les sorciers leurs étaient supérieurs. Les sorciers devaient s’imposer dans tout ce pays comme la race suprême, la race à suivre, la race à sublimer. Ils devaient les servir, eux qui détruisaient cette pauvre planète avec leurs technologies nocives. Ils perdaient tant de temps de vie à des activités nuisibles à l’espèce humaine. Il perdait du temps et semblait courir sans cesse après lui.
Un homme passa devant elle et l’avait bousculé au point de la faire reculer. Elle avait passé sa main à la poche de son pantalon noir pour en extirper sa baguette mais elle arrêta son mouvement en percutant une autre personne derrière elle qui grogna en lui demandant de faire plus attention. Ignobles créatures, quand la Terre sera débarrassée de votre espèce, elle respirera bien mieux. Elle sera soulagée de ses maux et elle sera libre. Elle eut un haut le cœur et du s’adosser au la façade pour prendre le temps de respirer tranquillement.
Elle devait se rendre sur le Chemin de Traverse non loin de là et l’ayant plusieurs fois pratiqué à pied, elle savait que cela n’était pas trop loin. Il n’y avait pas d’accès magique direct. Elle devrait le suggérer justement pour éviter de subir la vision de ce monde déplorable.

La jeune LeeRoy se redressa quand soudain, des voix, fortes pourtant, transpercèrent la tumulte de la rue. Des enfants, un groupe d’enfants, parlaient presque tous en même temps, telle une cacophonie, mais douce cacophonie. Les uns après les autres, ils passèrent devant eux. Arrêt sur image, son souffle si fit court. Quatre ans pour la plus jeune, six ans pour le plus âgée. Ces visages encore poupons, ces joues roses, ces yeux rieurs. Elle eut la gorge nouée. Ils étaient moldus tous, jusqu’au dernier. Elle aurait pu les maudire, elle aurait pu en avoir un même dégout. Mais rien de cela ne vint en elle.
Son regard s’était arrêté sur une petite fille. On ne pouvait dire qu’elle ressemblait à son Daniel, vu que ce dernier était un petit garçon, mais implicitement elle lui ressemblait. Pas tant dans son physique, bien évidemment. Mais son regard était le même, son sourire qui faisait plisser le coin de ses yeux. Elle eut mal au cœur. Chaque jour sans lui, lui faisait plus mal que toutes les blessures. Chaque jour sans lui n’était pas normal, sans rien de lui c’était contre nature.

Ne lâchant toujours pas cette petite fille du regard, elle revoyait la dernière fois qu’elle avait vu son fils. Il y avait trois ans. Son époux était revenu d’une mission et voulait passer un peu de temps avec sa petite famille. Elle, elle devait se rendre à une librairie de sorciers, non loin de là. A part s’occuper de son fils, du foyer, elle n’avait pas d’autres activités que la lecture et ses entrainements en solo aux Sortilèges. Et à son retour, sa maison était en flammes, son mari avait été assassiné, son fils avait disparu.
Des millions de secondes, instantanés de bonheur, effacés disparus en un battement de cœur…

Ne prêtant pas attention aux diverses parasites Moldus, voitures, téléphones portables, vélo, Frédérique ne cessait de regardait la petite fille qui lui rappelait implicitement son fils d’à peu près le même âge. Elle ne la regardait pas avec colère, ni envie, ni malveillance mais plutôt avec tristesse. Il était assez rare chez cette femme froide, hautaine, forte et fière de montrer une quelconque faiblesse, ne serait-ce que dans son regard. Mais ne sortant presque pas de Poudlard, elle ne croisait pas d’enfant et n’avait pas l’occasion si forte d’avoir le souvenir de Daniel la rappeler à sa dure réalité.

Elle allait faire un pas vers elle, juste pour échanger quelques mots à cette enfant qui venait de quitter le groupe d’enfants de son âge, et dont elle ne semblait finalement pas en faire partie. Mais une femme vint la rejoindre, ce qui la fit se redresser et reprendre doucement ses esprits qui était partis bien loin, si loin.

A ce moment là, et étonnement elle ne l’avait pas remarqué jusque là, elle se rendit compte de la présence du gros chien au coté de cette toute petite fille. Les chiens étaient des animaux familiers à tous les Moldus, quand il ne s’agissait pas des chats, mais ces derniers préférés la compagnie des sorciers, comme si ceux-ci parvenaient mieux à les comprendre que les premiers. Les Moldus affectionnaient diverses animaux de compagnie, tous plus répugnants et loufoques les uns que les autres, apportant très peu d’avantages et énormément d’inconvénients. Oiseaux bruyants, reptiles froid, rongeurs stupides, mammifères galopants qui ne leur servaient plus de montures de transport depuis de nombreuses années déjà. La jolie brune avait un chat, un chat d’un pelage noir de gés qui était tout aussi indépendant que sa maitresse et qui tout comme elle, ne revenait à son domicile que pour se blottir au coin d’un feu de cheminée après une journée des plus chargées et des plus riches. Pour elle, un animal n’était pas à enfermé. On n’enfermait que les traitres, que les impurs. Un animal était un être à part, loin des créatures à qui ils n’appartenaient pas.
Elle ne comprendrait jamais les mœurs des Moldus.

La jolie blonde, qui l’avait donc rejointe, avait un étrange accessoire autour de son cou d’où en sortait une chanson, si on put dire, dans une langue qui lui était inconnu, mais dont l’accent la rappelait les intonations de De SaintClair. Ses vêtements n’étaient pas de première fraicheur et son sac ne ressemblait pas à ceux qu’elle avait pu voir avant. Elle ne savait rien des SDF ni de leurs conditions. Chez les sorciers, cela avait une tout autre connotation. On laissait rarement un sorcier seul dans la rue sans se poser des questions et encore moins avec un enfant. Soit il s’agissait d’un impur qui avait perdu tous ses biens et qu’on n’avait pas encore arrêté et qui voulait se fondre dans la masse. Soit il s’agissait d’un sang-mêlé égaré qui devait être mis sur le droit chemin et pour cela qui n’attendait qu’un peu d’aide. Ainsi ces gens ne restaient que peu de temps dans la rue. Pour cette femme avec son enfant, elle préféra opter pour la seconde solution tant qu’elle n’en savait pas plus.
La dévisageant ainsi, elle eut l’impression de la connaitre. L’Inquisitrice avait une bonne mémoire, à court terme. Si quelque chose avait été jugé inutile ou inintéressant par sa mémoire, elle l’oubliait tout simplement. Mais là, un doute subsistait. Elle l’avait déjà vu quelque part. A Poudlard peut-être. A Poudlard surement. Elles devaient avoir le même âge. Elle l’aurait immédiatement reconnu si elle avait été à Serpentard. Mais pour les autres, à moins qu’il ne s’agisse d’un de ses amants ou amantes, elle n’en aurait que peu de souvenir. Et avec un si jolie visage et si agréable physique, elle, elle ne l’aurait pas oublié.

« Vous avez une charmante enfant vous savez… Vous… voyagez… ? »

Soutenant son regard, alors qu’elle l’avait un instant foudroyait du regard avant de se raviser rapidement, elle tenta de fouiller dans sa mémoire mais rien ne vint. Elle faillit lui demander simplement si elle était Moldu. Car suivant sa réaction elle comprendrait à qui elle aurait affaire. Peur, ignorance, surprise. Et vu son changement d’expression elle comprit que cette jeune femme l’avait reconnu. Elle était donc une sorcière. Elle n’avait pas besoin de plus de détail pour deviner cela, ce qui la fit sourire en coin appréciant l’importance qu’elle avait dans le monde de la magie. La surprise qu’elle en avait lui suffisait. Frédérique avait toujours été brillante dans les domaines où elle s’en donnait la peine. Ses études, les Sortilèges, son travail. Manipulatrice, elle avait été Moldu, elle se serait rapprochée de deux emplois sans en être experte, comme agent secret ou espionne. Car elle amadouait qui elle voulait, et charmait quand elle voulait obtenir ce dont elle désirait. Si on lui résistait, elle se mettait immédiatement à douter d’eux, sur eux. Car dans ce monde sombre, ce qui semblait mal pour les uns, n’était qu’un amusement pour les autres.
La blonde la salua d’un signe de tête respectueux avant de s’adresser à la petite fille, avec un langage des signes exprimant le mutisme de cette dernière. Elle, elle n’y comprenait rien. Assez choquée déjà de voir une nouvelle personne souffrir d’un handicape pareil, elle exprimait au fond d’elle le même dégout qu’elle avait eu pour Evy Green, la première fois qu’elle avait été face à elle. Mais elle n’en laissa rien transparaitre, à nouveau droite et belle, imposante et noble qu’elle savait être quand elle se tenait face à un autre sorcier.
Donc ainsi son visage ne lui était pas étranger, mais il semblerait qu’il en était de même pour son visage à elle…

L’Inquisitrice s’était rapprochée de la mère et l’enfant afin de leur parler sans être dérangée par les passants qui affluaient en peu moins dans la rue. Elle observa avec plus d’insistance la première qui avait changé à plusieurs reprises d’expression sans raison apparente. De nature méfiante, même si l’enfant avait cette part d’innocente, on ne pouvait en dire de même de la mère. Et pour l’heure, le doute s’installait.

« Je ne connais pas Newcastle… Mais je suis étonnée que vous ayez décidé de venir à Londres dans des conditions si… pauvres… Cela n’est guère tolérable pour un sorcier… »

La jeune femme ne voyageait pas, sauf importance particulière. Le Ministère, Poudlard, la demeure des Lee, la demeure de Léon Brom. Elle ne prenait pas le temps de s’intéresser à leur paysage, à l’environnement. Elle n’était pas du genre à faire du tourisme. Elle avait bien autres choses à faire. Elle se demanda donc si ces deux personnes voyageaient pour le plaisir, par contraire ou pour une autre raison des plus intéressante. Cela éveillait sa curiosité mais aussi, son intérêt. Et intérêt qui ne relevait pas que pour le physique agréable de cette jolie blonde. Car loin de la voir comme une rivale, elle pouvait la voir, comme bien d’autres, comme une proie attrayante. Mais elle ne se montrait pas bienveillante avec elle que pour ses petites plaisirs.

« Une surprise de me rencontrer… Pourquoi donc… ? Quand cette charmante enfant enseignera dans mon établissement, elle vous vantera ma proximité… Mais j’ignore votre nom… et celui de cette charmante enfant… »

Frédérique sourit en coin appréciant être ainsi reconnue et reporta un instant son regard sur la petite fille, sans arrière pensée déplacée ou méchante. Elle n’avait pas pitié pour elle. Sa mère menait la vie qu’elle pouvait vouloir, cela ne l’intéressait que peu de ce coté là. Elle la trouvait véritablement charmante. Ni impolie, ni déplacée, bien élevé et silencieuse. Il fallait que son mutisme ne l’aidait guère pour ce point là. Alors que la blonde prenait sa fille dans ses bras, elle la regardait avec un regard tendre, de la mère qu’elle était et que les choses de la vie l’empêchait de l’être pleinement. Car pour elle, elle retrouverait Daniel. Elle ne perdrait jamais espoir.

« M’aider… Peut-être… Dites moi… vous qui voyagez avec une enfant si jeune justement… vous avez du redoubler de vigilance avec cette histoire d’enlèvements d’enfants relatés dans nos journaux… »

A part au sujet des enfants Moldus ou Sang-de-Bourbe, elle s’inquiétait pour les enfants sorciers, surtout les plus jeunes. Depuis l’enlèvement de son fils, elle avait mené de très nombreuses recherches. Elle savait, grâce à ce détestable Sheppard, que ces maudits Résistants étaient derrière tout cela. Ceux qui se disaient bons, n’étaient pas bien meilleurs que sont qu’ils disaient méchants. Les Puristes, aussi vils pouvaient-ils l’être, ne touchaient pas aux enfants. Ce n’était ainsi pas le cas de tous…

L’Inquisitrice était véritablement intriguée par la provenance de ces deux personnes. Elle avait des élèves qui venaient de tout Angleterre, qu’importe la contrée. Mais elle ne s’y était guère intéressée jusque là. Là c’était tout autre chose. Elle s’était intéressée par le cas de cette enfant qui lui rappelait son fils et par conséquent, elle s’intéressée au cas de sa mère qui l’éveillait quelques soupçons sans qu’elle ne le sache réellement pourquoi. Ce qui pour l’heure, ne l’inquiétait pas, bien trop préoccupait à la scruter de la tête aux pieds.

« Il y a dix ans, je voulais voyager, tout quitter, découvrir de nouveau univers, d’autres contrés de sorciers… Mais la sécurité de ce que l’on connait déjà a été le plus fort… Et voyez comme cela m’a réussi… Une situation familiale compliquée… ? Détrompez-vous, rien ne peut m’ennuyer… surtout si cela me permet de profiter la charmante compagnie d’une si jolie femme que vous êtes… compagnie agréable d’une enfant aussi, mais cela est différent… Que fuyez-vous… ? Vous connaissez sans nul doute mes connaissances… Une aide charitable dans cette situation vous serait la bienvenue… »

Frédérique pouvait avoir un gros défaut. Pour tenter de découvrir qui était une personne, elle parlait un peu d’elle. Et sa vie était déjà, malheureusement, connue du grand public. Comme toute personnalité, on avait décortiqué toute sa vie. Toute. Même si personne ne s’en intéressait. Mais elle ne se cachait d’aucune rumeur, d’aucune histoire. Elle ne niait aucune de ses aventures, aucun de ses meurtres. Elle ne s’était jamais cachée, même quand elle était étudiante et qu’elle était déjà proche des idées du Seigneur des Ténèbres.

« A Londres, vous risquez de croiser de nombreuses personnes… J’ignorais que j’étais une telle personnalité aux yeux des sorciers… Que dit-on sur ma personne… ? »

La jeune LeeRoy se doutait qu’elle ne lui dirait aucun mal sur elle. La vérité était toujours mieux à dire que des multitudes de mensonges. Et les mensonges nous rattrapaient toujours. Mais nous n’étions pas dans un film d’espionnage et la brune n’était pas non plus experte dans une agence secrète. Elle se disait juste qu’aussi agréable il était que d’avoir des compliments d’une étrangère, on pouvait se dire qu’il y en avait des sens cachés. Mais elle ne se posait pas vraiment de questions à ce sujet pour l’instant.

« Cela viendra pour les pouvoirs de votre fille… Soit elle saura comment gérer tout cela seule… Soit vous saurez instinctivement comment le gérer vous même… J’aurais été pareil si… j’avais été dans votre cas… »

La jolie blonde lui révélait ses doutes sur sa fille, comme si elles étaient bonnes amies. Elle pensa à nouveau à son fils. Elle aurait du avoir ses même doutes, elle aurait du avoir ses craintes. Mais elle ne parvenait pas à les avoir. Elle ne parvenait pas à s’en poser des questions. Trois ans que son fils grandissait loin d’elle, vivait loin d’elle. Si il était encore en vie, mais elle ne s’y ferait jamais à l’inverse. Et l’inverse était inconcevable, inacceptable.

« Louve… ? C’est adorable… Alex vous dites… C’est amusant… »

Fred, surnom que personne n’avait jamais osé lui donner, émit un léger sourire en coin. Alex avait un surnom qui sonnait aussi masculin que le sien. Alors que l’on connaissait son mépris pour la gente masculine, son prénom androgyne reflétait ce qu’elle était. Elle se demandait si cela était la même chose pour elle. Et si c’était le cas, cela en devenait plutôt intéressant. Très intéressant même pour la prédatrice qu’elle était. Elle pouvait ainsi faire, une pierre deux coups. Comme les aider et s’aider. Pourquoi pouvait-elle s’en priver quand on se retrouvait d’une sorcière aussi jolie qu’elle.
Mais la conversation s’était dirigée vers une direction inattendue, bien qu’inconsciemment, l’ancienne maitresse des Sortilèges voulait, à travers cette enfant et sa mère qui voyageaient, savoir si elle avait rencontré des personnes ayant vécu les mêmes enlèvement qu’elle, ou si elle avait entendu des informations qui pouvaient l’aider. Entre mère, on se comprenait, et qu’importe leurs convictions, l’on s’entraidait. Un enfant en dépendait et cela pouvait faire baisser des frontières.

« Nous avons d’autres journaux… Ne les lisez vous pas… ? Surtout que cette affaire est… troublante… Des enlèvements d’enfants sorciers à Londres mais aussi dans tout le pays… Faites attention… C’est arrivée à nombre d’entre nous… »

Soupirant et passant une main sur sa nuque, celle qui semblait être la femme la plus puissante du pays, aussi bien par son rang, ses fonctions que sa force magique, pouvait avoir des secrets et des mystères tout aussi troublants et déstabilisants qu’une autre personne du pays. Ses ennuis étaient l’affaire de bon nombre de famille, de femmes à qui l’ont avait aussi froidement assassiné leurs époux pour avoir l’enfant. Car il était bien plus cruel de faire souffrir une mère qui voit disparaitre son enfant, qu’un père. La douleur puis la vengeance en était bien plus vile et douloureuse…

Frédérique déshabillait du regard la jolie blonde et aurait voulu en faire de même autrement que par le regard, mais elle savait se tenir, elle savait en jouer, elle savait en faire un jeu. Mais la rue ne prêtait pas à ce jeu, donc elle pouvait faire en sorte de la déstabiliser au point de rendre sa vulnérabilité une faiblesse pour l’une, une force pour l’autre. Haussant un sourire en coin, à la fois rempli de charmes et froideur, elle se disait que si elle sortait cette petite famille de leur misère, elle pourrait par la même occasion, passer un moment agréable avec la mère. Mais elle pouvait tout autant avoir ce dernier point sans qu’elles ne désirent être secourues. Elle se moquait au fond de l’aider au fond. Elle avait posé son regard sur cette enfant pour l’aider elle, qu’elle ne subisse pas une séparation déchirante. Mais le reste, n’était qu’un plus.

« Suivez plus attentivement l’actualité belle enfant… Et faites attention à votre fille… »

Jouer la protection et le charme. Il s’agissait de deux domaines dont elle était maitresse, après les Sortilèges bien évidemment. Et pourtant elle voulait réellement l’aider pour sa fille. Elle aurait voulu qu’on secoure son fils. Trois ans et son cœur continuait à mourir. Elle ne posait toujours pas la question du clan qu’elles pouvaient affectionner. Dès qu’elle regardait cette enfant, elle voyait Daniel et ses réflexions se brouillaient. Et dès qu’elle reportait son regard sur cette jolie jeune femme, de son âge sans nulle doute, d’autres pensées prenaient plus. Peu de place pour des réflexions sur puriste, bourbiste, hors la loi ou mangemort.

« J’avoue que le nom de votre fille pourrait être amusant… Mais seul le votre m’a interpellé… »

En réalité, la prédatrice qu’elle était avait été interpellée par Alex dès le moment où elle avait posé les yeux sur elle. Une part d’elle lui hurlait de se méfier. Tout en elle transpirait la traitre, la moldu, l’impur. Mais elle ne parvenait pas à entendre cette part obstruée étrangement par l’enfant qu’elle tenait dans ses bras. Et une autre part lui disait de l’aider, en même temps qu’elle aiderait cette enfant, et d’en restait proche. Mais la jolie Inquisitrice en resterait fidèle à elle-même. Une fois obtenue ce qu’elle voulait, elle s’en désintéresserait.

« Interessant… Dommage… Je m’attendais à mieux… Des rumeurs, des histories, des choses croustillantes… Je ne me contenterais que du rapport des journaux… »

Elle haussa un autre sourire en coin et n’écouta qu’à moitié le long discours de la jeune femme sur ses soucis avec sa famille. Elle avait tout retenu, pour ne pas paraitre distraite si elles devaient en reparler. Sa propre histoire lui revenait mais elle ferma rapidement les yeux comme pour chasser chaque état, chaque ressenti qu’elle pouvait en avoir à ses souvenirs. Elle maudissait sa famille, elle méprisait ses parents. Elle réprimait la malédiction qui semblait la hanter. Mais contrairement à elle, elle ne se livrerait pas à cet instant.

« Votre histoire est assez malheureuse et par des points nous nous ressemblons… Mais nous en sommes différentes par d’autres points… »

La petite, sourde et sans nulle doute muette, avait un peu plus tôt autant qu’elle le pouvait, tenté de rassurer sa mère qui avait montré dans sa prise dans ses bras se rassurer elle-même. Heureusement finalement que la petite n’entendait ni ne comprenait la conversation. L’Inquisitrice ne lui avait pas souligné cette information pour les paniquer, mais pour les mettre en garde sur un sujet qui tourmentait toutes les familles de sorciers, de sang-pur ou non, bien que finalement, les enlèvements ne se faisaient que chez les puristes. Et ignorant ces points là, elle ne pouvait rien conclure à leur sujet.

« Je serais peinée si nous ne nous revoyons pas… plus tranquillement… Je pourrais vous donner plus d’informations sur ces enlèvements… Mais pas en pleine rue, vous pouvez comprendre… »

Chasser le naturel et il revenait au galop…