La jeune LeeRoy l’écoutait. La détaillait. L’écoutait à nouveau. La déshabillait du regard. Avant de porter encore son attention à ses mots. On aurait dit une lionne affamait qui regardait sous toutes ses angles la pauvre gazelle qui ne fuyait pas sous son regard. Elle adorait cela. Mais plus elle la regardait, plus elle se disait que ce n’était pas la première fois qu’elle l’avait désiré. Mais elle ria intérieurement, sans rien laisser transparaitre à l’extérieur. Elle avait désiré et eut tellement de femmes et jeunes filles depuis ses 15ans qu’elle devait confondre.

« Cela est bien dommage… Pour ma part, je m’intéresse à chaque rumeur, à chaque histoire, chaque individu qui mérite mon attention… »

Comme pour son histoire qui était intéressante, et intrigante. Pour qu’une famille est un conflit de ce genre, il y avait des puristes et des bourbistes. Après il s’agissait de déterminé qui faisait partie de quel clan. Elle n’aurait pas de mal à le savoir. Et peut être que la jeune LeeRoy ne se sentait pas en danger par l’appartenance de la jeune femme car elle se sentait, elle se savait plus puissante. En un sortilège ou deux, elle la mettrait à genou. Un dernier et elle périrait.
Un passant, on ne pouvait ainsi déterminer si il était Moldu ou Sorcier, ralentit pour observer les jeunes femmes. Alex le foudroya du regard, son interlocutrice n’eut juste qu’à lui lancer un regard noir. On ignorait qui des deux le fit fuir, était-ce de leurs regards ou le fait d’en avoir reconnu l’une des deux, mais en tout cas, il continua son chemin sans demander son reste. Il était ainsi évident que le lieu n’était pas approprié pour une discussion poussée et dévoilant des informations primordiales.
La jolie blonde se montra bien plus curieuse sur l’amusement de la brune sur la particularité de son prénom. Un prénom nous collait à la peau jusqu’à la fin de la vie. Il s’attachait à nous comme nos baguettes. On pouvait sentir si cela nous allait ou si il fallait faire quelque chose pour ne pas en être prisonnier toute la vie. Mais alors qu’un prénom autant androgyne que le leur deux, on aurait imaginé des femmes masculines, rustres, grandes et costauds. On se rendait compte que l’on était en présence de deux femmes minces, voir fluettes, sans aucune force physique réelle, et aux traits magnifiquement fins et féminins. Mais leur prénom leur allait comme un gant.

Frédérique haussa enfin un sourire bien plus cordial, plus ravissant, plus charmeur que jamais quand cette jeune femme d’à peu près son âge, accepta l’invitation. Elle fut surprise. Soit cela cachait quelque chose. Soit elle était tout aussi intéressée qu’elle. Elle opta pour la seconde solution, voyons le manque de doute ou de trop grande détermination d’Alex. Entre les vieillards ou les adolescents, il arrivait bien peu souvent de pouvoir passer un moment avec quelqu’un dont les points étaient aussi proches.

« A notre prochaine rencontre je pourrais vous éclairer plus en détail sur l’amusement sur votre prénom… Entre autres choses…
Dernier étage, Tour Est du Tower Bridge, à minuit, l’endroit y sera désert… Il n’y aura aucun risque d’être importunées et d’avoir des oreilles qui traineraient comme dans un bar ou autre lieu de passage… »

Comme pour qu’elle entrait en contact direct afin de nouer l’accord tacite entre elle deux, Frédérique lui tendit sa main droite, à moitié recouverte de sa mitaine en dentelle noire qui recouvrait tout son avant bras, dissimulant la brulure qu’elle avait eu lors de sa première mission officielle pour le Seigneur des Ténèbres. Tant de choses pouvaient se révéler dans une simple poignée de main. Il n’y avait jamais de mauvais choix, car tout choix pouvait être détourné. Il n’y avait que de mauvaises rencontres. Et la sienne, jusque là, ne pouvait que lui être bénéfique.
Il valait mieux pour la SDF qu’elle continuait à accepter la proposition et, ainsi, cette poignée de main. Car sinon, la Mangemorte ferait tout pour la retrouver si elle avait la brillante idée de disparaitre de la circulation. Mais Frédérique ne la soupçonnait pas, pas encore. Un refus ou une disparition de sa part lui ferait naitre le doute. Et si avec un tel doute elle menait son enquête et qu’elle découvrait la vérité, elle pourrait tout mettre en œuvre pour qu’à leur prochaine rencontre, celle ci le paie, quitte qu’une enfant de plus devienne orphelin…

Une poignée de main pouvait en dire long sur les personnes, chacun d’entre eux étaient différentes et personne n’avait la même main. On pouvait y lire des messages aussi bien négatifs que positifs, selon le point de vu où l’on se plaisait, selon le caractère, les tendances, les gouts, le sexe, l’âge. Il y avait d’abord la texture de la main en question. Grasse, sèche, potelée, menue, chaude, froide, petite, longue, rêche, douce, irrégulière. Présence des ongles, plus ou moins longues, plus ou moins pointues. Tout se jouer dans ces conditions sur le toucher et le ressenti.
La poignée de main de la jolie blonde était forte. Aussi forte, dure et résistante que celle de la maitresse des sortilèges. Il était certain que ces deux femmes étaient des être décidés et fermes et au tempérament spontané et actif. Leur volonté était clairement imposée. Elles semblaient sur d’elles et ne montrant qu’une méfiance dissimulée par l’envie de montrer leur puissance. Leurs qualités et défauts n’étaient pourtant en rien les mêmes, mais leur caractère semblait curieusement similaire.

Poignées de mains données, l’accord fut pris. Alex ne pouvait plus faire marche arrière. On ne faisait pas faux bond à l’Inquisitrice. Cette dernière était particulièrement satisfaite de sa trouvaille du jour. Sa matinée s’était trouvé des plus ennuyeuses. Sa soirée allait en devenir agréable. Il fallait que cette jeune femme se mette un minimum présentable et on aurait presque cru à un rendez vous galant. Sans les bougies et tout le tralala comme l’on disait. Elle n’était pas du genre à faire dans les grands numéros. Elle charmait, prenait, jetait. Il fallait ensuite avoir ses faveurs si l’on désirait la revoir ou entrer dans ses contacts. Et jusque là toujours, elle ignorait le clan de la miss Carroll.

« C’est cela… A tout à l’heure… »

Alex lui avait répondu en miroir au sourire qu’elle lui avait lancé. Elle jouait pleinement à son jeu et cela lui plaisait. Elle se montra ensuite, d’un autre sourire, cette fois ci éclatant, ravie de lui serrer la main. S’était à se demander si elle ne le prenait pas comme un honneur d’avoir cette marque de la part de la plus grande dame de Grande-Bretagne. Elle n’en voyait pas d’autres explications. Elle n’en chercha pas d’autres non plus. Au fait d’elle, elle se demandait ce que leur attendrait l’étrange soirée qui se mettait en place. Même si la réponse lui avait été évidente quand à son déroulement, quand elle reposa ses yeux sur son allure, elle s’en reposa la question. Elle ne craignait rien, le danger ne viendrait pas de Alex mais de LeeRoy. Cette dernière sourit à la petite fille, d’un air tendre et affectueux, lança un sourire à sa mère cette fois ci sensuelle et provoquant avant de reprendre son chemin, tournant au coin d’une rue...