Entre traîtres [Tom][Terminé]

Date de naissance du joueur

"Tom"
&
"Kristin"

Tom,
Je ne vous connais pas et vous ne me connaissez pas. C'est pour remédier à cet état de fait et satisfaire ma curiosité que je vous écris. Dans un souci d'éviter d'être lu par n'importe qui, je ne m'étalerais pas. Je vous propose un rendez-vous dans un lieu neutre. Je vous attenderais donc à la lisière de la forêt de Sherwood sur Broad Dr, au croisement, vendredi prochain à 15h. Venez seul.
Amicalement
K. Kreuk

Date de naissance du joueur

Un matin de Novembre froid et gris à Big Ben. L'avantage d'y être tôt le matin, c'est qu'il y avait rarement du monde. Tom étudiait un plan, une tasse de thé posée devant lui, refroidissant à vue d'oeil. Les sourcils froncé, Jugson avait l'air de préparer une stratégie autour de ce plan, plan qu'il avait très accessoirement dessiné lui-même. Des fléches suivaient d'autres fléches. Jugson projetait quelque chose, mais personne ne savait quoi, et les détails de cette idée n'étaient pas bien réglés dans son esprit. Il était si absorbé dans son travail qu'il ne remarqua pas que quelqu'un était entré.

"Eh, Tom, viens voir un peu par ici."

Il se tourna vers son interlocuteur. Francesco Sternavi était le représentant du Parti Révolutionnaire Italien, dirigé par Antonio Cavalieri, un ami de Tom, en Angleterre. Plutôt grand, bien bati, la quarantaine sportive, Francesco était un homme droit et calme sur qui on pouvait compter. D'abord sceptique envers l'ami de son chef, il avait fini par s'habituer à Jugson et même par bien s'entendre avec lui. Tom l'aimait bien lui aussi. Francesco s'installa face à lui, déposa un petit paquet sur la table :

"Antonio a envoyé ça pour toi. Il dit qu'il n'a pas pu en obtenir plus de huit...ça ira ?"

Tom déballa le paquet. Il faisait la taille d'une boite de cigarette, et en contenait bien une. Il ouvrit le paquet, et en sortit une des huit "choses" qu'Antonio lui envoyait. C'était une sorte de cartouche, contenant un liquide vert et fluorescent. Ca venait des meilleurs potionnistes de la résistance italienne-les seuls qui sachent faire ça et en qui Jugson avait confiance. Tom sourit. Franscesco, intrigué, pencha la tête sur le coté et demanda :

"C'est quoi ?"

Tom sourit et rangea la boite dans sa poche.

"Ca, c'est quelque chose qui pourrait bien faire du bruit, Francesco. Beaucoup de bruit.
- Toi, tu prépare encore une connerie...tu veux vraiment mourir ?"

Tom se leva, alluma une cigarette. Non, ce n'était pas une connerie, mais un plan bien préparé, il avait juste besoin de monde pour le mettre à exécution. Il avait l'air profondément déterminé, profondément dur, lorsqu'il adressa un sourire carnassier à Sternavi, avant de tourner les talons :

"Non. Je veux que eux, ils crèvent, nuance."

Puis il s'en retourna à son pseudo appartement. Il y rangea soigneusement la boite, et reprit ses études de plans. Il aurait fallu plus de monde, et il ne pouvait pas compter que sur lui pour ça, ça aurait été de la folie. Seulement voilà, des gens décidés à collaborer avec des traîtres, ça ne courrait pas les rues. Les résistants un peu ouverts d'esprits manquaient. Sauf bien entendu, à taper dans les traitres eux mêmes. Tom décida d'abandonner ses plans pour la journée, et de sortir faire un tour. Il rentra vers le milieu de l'après midi, et trouva un hibou qui l'attendait.Allons bon, qu'est-ce qu'on lui voulait encore ? Il déchira l'enveloppe, et lut le message :

Citation :

Tom,
Jene vous connais pas et vous ne me connaissez pas. C'est pour remédier à cet état de fait et satisfaire ma curiosité que je vous écris. Dans un souci d'éviter d'être lu par n'importe qui, je ne m'étalerais pas. Je vous propose un rendez-vous dans un lieu neutre. Je vous attenderais donc à la lisière de la forêt de Sherwood sur Broad Dr, au croisement, vendredi prochain à 15h. Venez seul.
Amicalement
K. Kreuk

Vous ne me connaissez pas et je ne vous connais pas. Tom eut un sourire amusé. Kristin Kreuk avait été un de ses principaux problèmes pendant qu'il était Ministre, tuant un peu au hasard et de manière imprévisible. Etrange qu'aujourd'hui elle lui envoie des messages signés "amicalement". Cela dit, l'amusement s'arrêtait là. Ca pouvait très bien être un piège. Ou une connerie. Les résistants étaient parfois très étranges, Jugson était bien placé pour le savoir. D'ailleurs il était lui même un peu étrange et inconscient. Sinon il ne serait très certainement pas allé à ce rendez vous. Oh bien sur, Franscesco et Lyna savaient où il allait, mais il avait quand même obéit à Kreuk, et il y était allé, seul.

Curieux contraste que cet homme en costume de ville noir, complet croisé de bon gout, avec la campagne anglaise et la foret de Sherwood. Tom sifflota tout bas, marchant lentement, baguette cachée, mais à portée de main, dans son manteau :

"I met my love by the gas works wall
Dreamed the dream by the old canal
I kissed my girl by the factory wall
Dirty old town,
Dirty old town...

Clouds are drifting across the moon
Cats are prowling on their beat
Spring's a girl round the street at night
Dirty old town
Dirty old town..."

Toujours aussi tranquillement, cigarette à la main, il arriva au croisement. Bon, maintenant que le point de rendez vous était atteint, il n'y avait plus qu'à attendre. Si Kreuk voulait le voir, qu'elle vienne, maintenant.

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"Si j'avais su, je serais venu avec mes talons-aiguilles et j'aurais enfilé une petite robe du soir. J'en ai une très joli en rouge, ça évite que les tâches se voit en cas de problèmes."

"Très classe."

"Tom, donc. Ravie."

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On ne pouvait pas dire que Tom Jugson était un homme prudent. S'il avait été prudent, il n'aurait pas cherché à se battre contre Mulciber, il aurait fui devant Valverde. Seulement voilà, l'ancien mangemort n'était pas exactement homme à fuir. Il avait fui une fois, une fois seulement, et ça avait fait de lui un traître. Mais ça, il ne le regrettait pas. Il était beaucoup plus libre qu'avant, au final, et ça correspondait un peu mieux à ce qu'il aurait voulu être quand il était plus jeune. Jugson empruntait des chemins détournés, mais il finissait toujours par arriver à ce qu'il voulait. Bien sur, être recherché n'avait pas vraiment, voir aucun, avantages. Attaquer d'anciens amis n'était pas drôle. Se battre contre des gens avec qui il avait lutté n'avait rien de drôle, encore moins lorsque ces derniers prenaient l'avantage sur lui. Si Tom Jugson n'avait pas été totalement inconscient, il n'aurait pas cherché à se battre.

Pourquoi est-ce qu'il se battait d'ailleurs ? Peut-être que ce n'était qu'une histoire de vengeance. Qu'il ne se battait que parce que sa famille avait été tué. Tom était incapable de marcher autrement qu'à la vengeance. Il était incapable de se battre contre quelqu'un qui ne lui avait rien fait. A sa manière, un peu tordu, Jugson avait un certain sens de la justice. Buter quelqu'un contre qui on n'avait rien, un inconnu, c'était plus dur que de se venger, Jugson le savait. Il préférait fonctionner à la haine, comme tout le monde. Au moins, ça avait un sens. Jugson ne reniait pas son passé. Il était devenu mangemort entre autre parce qu'il avait fini par se convaincre que le purisme c'était le bien, et il y croyait toujours, mais surtout par vengeance. Vengeance qu'on l'ait enfermé, et qu'on ne l'ai pas écouté. Mais les puristes ne valaient pas mieux que les bourbistes, et eux aussi avaient menti. Jugson se vengeait encore en trahissant. Jusqu'à sa mort, jamais il ne pourrait arrêter de hair quelque chose ou quelqu'un. Il avait besoin de détester. Besoin de se battre. Besoin d'être inconscient. Voilà pourquoi il était là, sans doute.

Observateur, Tom restait prudent, prêt à utiliser sa baguette au cas où. On ne pouvait exclure un piège. On ne pouvait rien exclure, c'était le trmps présent qui voulait ça, tout le monde se tirrait dans les pattes avec un seul mot d'ordre : survivre, et sans se préoccuper aucunement des alliés ou ennemis. Indubitablement, lorsqu'on était un traitre, on savait ça. Kreuk autant que lui-même le savaient, ce qui expliquait pas mal de précautions.

Elle avait un certain humour, la demoiselle. Et elle était plutôt jolie. En d'autre temps, Tom se serait interessé à elle de plus prêt, mais il y avait Lyna, et la mauvaise manie d'être un tombeur qu'il avait pu avoir tendait à disparaitre. Jugson ne trompait les femmes que lorsqu'il ne les aimait pas, or il aimait profondément Lyna. Il eut un sourire aimable pour Kreuk :

" Mieux vaut passer pour un comptable que pour un sorcier...la police magique se borne souvent à regarder les costumes."

C'était du pragmatisme, ni plus ni moins, au final. Le problème, c'est que pragmatisme ou pas, Tom avait une certaine prestance. Et que bon, une cicatrice traversant tout le visage, ça ne faisait pas vraiment comptable non plus, il fallait l'avouer aussi. Il marqua une légère pause :

"Je suis sur que ça vous irait bien, la robe de soirée."

Tom était légérement ironique, mais sincère. Et puis c'était son humour. Il ne fallait pas y voir la moindre tentative de drague, pas de méchanceté non plus, il communiquait toujours ainsi. Il serra la main qu'elle lui tendait avec un sourire. Il ne voyait pas Kristin comme une amie, ile ne la connaissait pas assez pour ça, mais il avait un certain respect pour elle. Les traitres ne courraient pas les rues, et leur histoire était parfois assez semblable. Suffisament similaire pour qu'il se reconnaisse un peu en elle.Il reprit la parole :

"Kristin, alors...de même."

Il marqua une nouvelle pause, tirant une bouffée de cigarette, et demanda :

"Alors...que me vaut cette invitation à venir en pleine foret discuter avec vous ?"

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La police? L'homme n'avait pas du avoir l'occasion de prêté un œil attentif aux moldus qu'il méprisait et négligeait il y a si peu de temps. Autrement, il aurait su que dans un coin pareil, on craignait surtout les promeneurs et occasionnellement les garde-chasse. Il souhaitait passer pour un comptable? Il passerait surtout pour un type un peu fou de se balader en forêt avec un tel accoutrement... Enfin, après tout, c'était son problème, pas le sien. Il était juste à souhaiter qu'ils ne se feraient voir de personne et que, donc, ça ne remonterait pas aux oreilles du ministère. Kristin le dévisagea en haussant un sourcil, se demandant un instant s'il le faisait exprès, donc qu'il se fichait un peu d'elle, ou s'il pensait réellement ce qu'il disait. Mais on change pas du jour au lendemain et Kristin du se rendre à l'évidence : il ne plaisantait pas. Une réalité qui lui fit hausser un sourcil, blasée, mais elle ne fit pourtant aucun commentaire, c'était inutile, d'autres se chargeraient de son éducation ou il apprendrait bien tout seul.

Certes, il avait pas beaucoup de bon sens sur ce coup-là, mais si Kristin s'acharnait à être avoir un minimum d'indulgence pour ce pauvre gars, elle devait au moins admettre qu'il avait le sens des convenances. Cela dit, encore une fois, elle doutait que ce fut très malin pour elle de se balader en robe de soirée, à moins que cette dernière est les manches suffisamment longue pour couvrir la marque des Ténèbres qui courrait sur son bras gauche. Une marque qu'il portait lui aussi très certainement. Et c'était un fait qui rapprochait les deux jeunes gens. Depuis la mort de Lochkart et Lestrange, Kristin se sentait un peu seule dans le rôle de l'ex-mangemorte. Pour une fois qu'elle avait un peu de compagnie... Mais même. Les autres ne comprenaient pas. Ils ne comprenaient pas ce qu'était un double-jeu, pourquoi on pouvait être tiraillé, eux tous si saint et si pur, si irréprochable. Idéaliste et naïfs, ils n'avaient pas l'esprit suffisamment ouvert pour comprendre qu'on puisse trahir et de manière plus générale, qu'on pense autrement que comme eux. Un mode de pensée largement partagé chez les puristes, bien sûr. Sinon, c'était pas drôle. Ils ne comprenaient pas plus cette impression d'appartenir à deux mondes. Quand ils avaient les valeurs humaines et accessoirement la vengeance pour les guider -habilement déguisé sous l'idée de justice- elle fonctionnait à la vengeance pure et simple assaisonné d'une bonne dose de folie. Divisé, partagé, Kristin avait eu nombre de fois l'impression d'être à part vis-à-vis de ces camarades, ne pas se faire comprendre, de ne pas être sur la même longueur d'onde. En vérité, elle avait la singulière impression d'être revenue au temps de Seifer et Dumbledore où elle était mise à part de la résistance pour ne pas être en danger dans son double-jeu. Sauf que là, elle ne risquait rien mais ne faisait pourtant pas partie de l'Ordre.

Un sourire un peu moqueur se dessina sur ses lèvres alors qu'elle lui répondait :

"Très certainement si j'avais l'occasion miraculeuse d'un bal entre mangemort. Mais avec les Hors-la-Loi, j'en doute. Malgré la qualité artistique et magique du tatouage, j'ai pas l'impression qu'il soit sensible à autre chose que ce qu'il représente. Ça met toujours mal à l'aise."

Elle ponctua sa phrase d'un haussement d'épaule comme si elle trouvait ce comportement absurde. Malgré la légèreté avec laquelle elle traitait le sujet, Kristin le prenait avec beaucoup de gravité en réalité. En apposant sa marque sur son bras, le Seigneur des ténèbres l'avait condamnée aussi surement que s'il l'avait tué de ces propres mains. En faisant irruption de leur vie, il avait fait d'elle e qu'elle était devenus. Il lui avait volé son père avant d'éloigner définitivement sa mère d'elle. Il avait défiguré le paysage et le monde. Elle était devenue une meurtrière à son corps défendant et quand elle se regardait dans le miroir aujourd'hui elle songeait qu'au fond, elle était telle qu'ils auraient voulu qu'elle soit. Sauf qu'elle combattait dans le camps d'en face. Toute son action de sa vie dès ses 7 ans, avaient été poussé par cette marque. Ces heures d'espionnage, ces faux meurtres, cette pratique de la légimencie et l'occlumencie surtout, le fait de devenir professeur... Ces vengeances sur ces parents, cette tentative de meurtre sur son bras-droit, sa fuite... Ironie quand tu nous tiens, c'était sa meilleure amie, pure résistante, qui l'avait poussée à franchir le dernier pas pour devenir telle qu'elle aurait du être si elle avait céder dès le départ. Une fois lancée le sortilège de la mort, il n'en avait été que plus facile de passer et repasser le voile noir et de se détruire encore et encore quand on pense qu'on n'existe plus. Son âme était en perdition.

Poli, Tom lui renvoya la politesse en lui serrant la main, faisant étinceler son regard d'une lueur de malice. L'homme avait déjà sa sympathie. Ce genre de chose ne courrait pas les rues car Kristin n'avait pas souvent l'occasion d'être toujours très aimable, mais il arrivait que comme avec Seifer, John ou Raphaël et même Lacey, les gens gagnent sa sympathie instinctivement. Très étonnant quand on savait qu'il était son ennemi peu de temps encore auparavant. Kristin grimaça en le voyant tirer sur sa cigarette et s'arrangea pour ne pas être sur le chemin de la fumée de l'agent de sa futur mort. Avait-elle droit de faire le moindre commentaire quand elle avait été elle-même pas mal porté sur la bouteille, auparavant? Ça se discutait. Curieux avec ça, l'homme demanda, légitimement, ce qui lui valait d'être convoqué ici. Enfin, convoquer n'était pas le mot exact mais c'est ainsi qu'il aurait pu le prendre s'il avait voulu être mal luné. Mine pensive, Kristin lui offrit une réponse :

"La curiosité principalement, l'espoir également et... l'avidité, j'avoue. Je suis resté loin de l'Angleterre un certain temps et mes liens avec l'Ordre sont restés.. inexistant à vrai dire. Alors, j'ai pu lire la version de ton ancien ministère sur ta trahison, mais je serais curieuse de connaitre la vrai version..."

De but en blanc, c'était compréhensible qu'il refuse de répondre quoi que ça aurait un peu déçue Kristin. Mais c'était lui qui avait demandé...

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Résumer ce qui était arrivé à Tom Jugson était...complexe, pourrait on dire. Oui, complexe, parce qu'on ne pouvait pas vraiment aborder le sujet sans en aborder en même temps les causes. C'était une histoire longue et complexe, ou l'ancien ministre lui même se perdait un peu. Parce que tout n'était pas blanc ni noir. Rien n'était figé. Les bourbistes comme les puristes avaient une vision très manichéennes du monde. Il y avait ceux qui étaient dans leur camps, et ceux qui ne l'étaient pas. Les bons et les méchants. Jugson avait été de ceux qui croyaient à ça, mais il avait fini par ne plus y croire. C'étaient des idéalistes. Non, il n'y a pas que vos alliés et vos ennemis. Le monde ne divise pas en gens bien et mangemorts. Il y avait des gens bien chez les mangemorts.

Oui bon, ça restait à prouver.

Mais on pouvait pas nier les qualités humaines de certains. On ne pouvait pas définir quelqu'un uniquement en fonction d'un camp, Tom avait fini par le comprendre. Il y a l'être humain avant tout, l'être humain qui se rebellait et qui disait stop. Est-ce que ça valait vraiment la peine, se demandait Tom, est-ce que ces putains d'idées puristes valent la peine qu'on crève pour les défendre ou qu'on crève parce qu'on est contre ? Tout ça n'avait aucun sens pour Jugson. A l'origine, il n'était pas fait pour ça. Fils cadet d'une famille de puriste, celui qui devait reprendre les ambitions faramineuses de son père, celui qui devait devenir mangemort, c'était Rodger, pas lui. Tom Jugson était destiné à devenir juriste, ou à faire une carrière comme gardien dans l'équipe des Sharks de Liverpool. Il devait reprendre NimbusDone. Ne jamais faire d'histoire. Rester le cadet, en somme. Ne pas faire de vague. Seulement voilà, ça ne s'était pas passé comme prévu. Tom avait bien plus de talent que Rodger. Et c'était lui que son père avait poussé à devenir mangemort. Lui que Henry Jugson avait poussé à tuer de pauvres types qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Tm s'était alors convaincu qu'il était dans bon droit. Convaincu de tuer pour une très juste et très noble cause. Convaincu pour ne pas devenir dingue, pour ne pas se dire qu'il n'était qu'un assassin sans but, la marionnette de sa famille et du purisme. Il avait abandonné ce qu'il était avant. Abandonné jusqu'au souvenir qu'un jour il n'avait pas été un extrémiste pur et dur, qu'il avait été ouvert. Qu'il n'avait pas toujours été un meurtrier.

Lorsqu'il était avec Rachel, il oubliait peu à peu tout ça. Mais bien vite ça revenait, et à nouveau il fallait être le meurtrier, le justicier, se disait il au service du Lord et du purisme. Jugson sombrait peu à peu dans la folie. Et Azkaban n'avait fait qu'imprimer défintivement en lui la marque de cette folie. Comme la Marque des Ténèbres. Lorsqu'il était sorti il avait repris cette vie de marionnette. De son plein gré. Sur de ses convictions, inébranlable, Tom Jugson avançait en conquérant. Le premier choc avait été Malkavian. Il aurait pu en finir, ne pas revenir, tout laisser derrière. Et oublier...mais ça, ça ne s'oubliait pas. Il avait oublié la route, qu'il avait fait au mois d'Aout jusqu'en Italie, sans Rachel, il avait oublié sa défaite, et le rire qui s'arrêtait, mais le reste ? Il ne pouvait pas oublier qui il était. Alors il avait continué. Il ne savait pas, à ce moment là, qu'il pouvait partir.

Au final, ils avaient réussi leur coup. Ils avaient fait de Jugson ce qu'ils voulaient qu'il soit. Mais l'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur est que qui veut faire l'ange fait la bête...

Il avait fallu attendre qu'on le mette dos au mur. Qu'il ne puisse plus reculer. Tom ne reniait pas son passé. Il savait d'où il venait, ce qu'il avait été. Il ne le savait que trop bien, et n'était plus animé que par la vengeance. Uniquement la vengeance. Vengeance d'avoir été trompé. Vengeance d'être devenu ce qu'il ne voulait pas devenir.

En trahissant, il n'avait fait que respecter l'un de ses premiers principes : il nous faut être loyaux envers nous même.

Mais ça, qui pouvait le comprendre ? Lorsqu'on était un traitre, personne ne vous aimait. Personne ne vous appréciait. Personne n'était tolérant envers vous. Ils étaient pleins de préjugés. Si pur, si justes, si manichéens. Si lisse. Déshumanisés. Tom détestait autant les mangemorts que Weasley. Il détestait son mépris, et il détestait les préjugés qu'ils avaient, tous. Il avait envie de leur balancer quelque chose à la figure, de leur gueuler de le faire à sa place, si c'était si facile que ça. Qu'est-ce qu'ils y connaissaient, eux ? C'était si facile, lorsqu'on était sur de soit. Mais dés qu'on voulait sortir de ça...pouf. Plus personne, fini l'ouverture et la tolérance, bonjour le coupage de bras, fin de l’histoire.

Et qui restait sur le carreau ? Inutile de poser la question. Lui. Comme d'habitude.

Les traitres se comprenaient entre eux. Kristin avait, même si Tom ne connaissait pas les détails, similairement la même histoire que lui. Elle, elle le comprenait. Et lui la comprenait à peu près. Comme il comprenait Lyna, comme il comprenait à peu près Light. Enfin ,quand elle ne lui balançait pas de branche...

Jugson sourit à la réplique de Kristin. Oh oui, la méfiance envers les ex mangemorts, il connaissait. Retirant son gant gauche, il leva sa main métallique :

"Pour ça qu'ils les suppriment, alors."

Il avait décidé de le prendre par l'humour, mais Jugson en voulait à mort à Weasley, sans parler de Sheppard. Un jour où l'autre, ils se prendraient un poing dans la gueule. Ce n'était pas tant la marque qui ennuyait Tom, c'était le bras en lui même. Quoiqu'un bras métallique, ça faisait plus mal dans une bagarre...

Le motif du rendez vous l'étonna un peu. Tom tira une autre bouffée de cigarette, le temps de répondre :

"Pas grand de différent avec la version du Ministère, tu sais. Un ami -Crow- avait des problèmes avec Leonheart, je lui ai filé un coup de main, et on s'est fait avoir, parce que Weasley a débarqué. Là, Sheppard et lui se sont dit que ce serait marrant de nous charcuter le bras gauche. Ils ont torturé Crow. Moi, j'ai décidé de collaborer."

Une pause. Il la regarda fixement, sans honte aucune :

"J'ai décidé que le purisme ne méritait pas que je meure. Et c'est à peu près tout."

Il avait décidé d'être loyal envers lui même. Depuis le temps qu'il se devait de l'être. Depuis le temps.

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Il y avait chez Kristin cette marque qu'elle reconnaissait chez Tom et qui la rassérénait. Ce n'était une trace physique, pas quelque chose qui sautait aux yeux chez le sorcier moyen, c'était la marque d'une vie troublé, d'une vie perdue. Kristin était tombé à la croisée des chemins depuis quelques temps. Perdue entre la violence dont elle avait été animé, ce mouvement de destruction qu'elle avait crut indestructible une fois qu'elle ait tuée sa meilleure amie, et la petite voix, raisonnable et indulgente qui tentait de la remettre sur la voie. Mais quelle voie? Shaé avait fait d'elle ce qu'elle aurait du devenir, bien et mal s'y étaient mit à deux pour la forcer à l'acte, alors il était où le chemin dans tout ça? Elle ne pouvait se départir du côté mordant et d'humour à froid qu'elle avait acquis, pas plus que de ces manières séductrices et doucereuses quand elle avait une proie entre les mains. Elle éprouvait toujours ce sentiment de victoire quand elle sentait la peur transpirer à travers chaque pore de la peau de sa victime, désirant en avoir plus, avoir le contrôle mais la mort entrainait toujours une indescriptible déception. Elle n'avait rien avant, elle n'avait toujours rien après. Kristin trouvait qu'elle avait limite plus de mal à gérer sa liberté que sa cage dorée pourtant risqué dans laquelle elle avait habité si longtemps. Avait-elle fait une erreur ou lui faudrait-il du temps avant de pouvoir se mouvoir librement? La question restait ouverte. Sa seule ambition actuellement, c'était de trouver des gens qui partageait sa vision de la vie et espérait avoir trouver en Tom quelqu'un de confiance. Le type de personne qui avait les pieds sur terre, qui n'avait pas foi en l'espoir mais en l'être humain, ce qui était nettement différent à son sens. Malgré toute la retenue dont elle pouvait faire preuve, Kristin ne pouvait toujours pas blairer Weasley, mais elle s'était promise de faire preuve de patience, de compréhension, et de courtoisie si jamais ils se parlaient. Avant d'émettre un quelconque jugement, elle essayerait de comprendre. Elle doutait pouvoir se retenir de lui répondre vertement voir le traiter d'idiot s'il était la même personne qu'elle avait laissé derrière elle, mais on pouvait toujours espéré, n'est-ce pas?

L'amour qu'elle portait à John ne l'avait pas empêché de s'éloigner de lui. Elle aurait aimé attendre de ces nouvelles mais il semblait avoir d'autres choses à faire. Kristin ne lui en voulait pas mais... elle était juste un peu déçue. Elle le serait encore plus si John avait commit la bêtise d'intégrer l'Ordre. Certes, elle ne pourrait pas lui en vouloir, mais se mettre sous les ordres de Weasley l'aurait mit elle-même dans une position inférieure, ce qu'elle ne pouvait guère supporter. Déjà qu'elle avait du mal à le voir comme son égal alors...

Avec une sorte de cynisme qui ne la choqua pas, Tom lui montra son bras... métallique. Surprise, Kristin dévisagea la chose sans la moindre gène.

"Ah... oui, en effet, c'est radicale."

Mais Kristin ne prit pas la peine de lui demander comment s'était arrivé. d'abord parce qu'il y avait des sujets plus importants à débattre et ensuite parce qu'elle doutait que ce soit spécialement un bon souvenir. On ne pensait pas suffisamment à ménager les gens qui avaient vécut, Kristin ne s’embarrassait pas de ce genre de chose. Miranda avait vu sa tante mourir, certes... Mais y avait pire. Shaun n'était pas un homme détruit, il survivrait. Tom, lui, avait tout laisser derrière lui, comme elle l'avait fait avant lui. Le regrettait-il? Elle aurait aimé le savoir. Mais elle avait dit qu'elle le ménagerait... au moins au début. Il prit cependant la peine de lui exposer sa versions des faits de manière très résumé. L'aide qu'il avait apporté à Crow soulignait l'interrogation qu'elle avait : regrettait-il d'avoir trahit? Il n'avait pas l'air de souffrir particulièrement de sa condition, mais ce genre de marque ne laissait pas de trace physique. Tom avait donc croisé Weasley, Light et John... Le nom de Light en lui était pas inconnu, familier mais pourtant pas proche. L'avait-elle déjà rencontré? Visiblement, John avait eu un peu d'action sur le feu mais Weasley... Le grand idéaliste n'avait donc pas hésité à mettre la main à la patte? Avait-il conscience de la contradiction entre ses discours si sympathique et la violence qu'il offrait ensuite? Enfin, peu importait, pas de préjugés, elle attendrait d'avoir d'avoir des explications clairs avant de le condamner.

"C'est vrai? Ron a vraiment eu l'idée de te piquer ton bras? Ça va, il a supporté la chose? Ça lui a plut ou il a tourné de l’œil?"

Voilà exactement le genre de remarque qu'elle devrait retenir si elle souhaitait que Ron et elle ne se mettent pas sur la tronche. Mais il était vrai que Ron serait plus chevaleresque, il ne s'abaisserait pas à la violence... Étonnant comme une telle attitude venant de Seifer lui aurait valut son amitié mais que de la bouche de Ron, ça lui semblait enfantin? Kristin ne comprenait pas. Cela dit... la conclusion de l'histoire de Tom ne lui convenait pas. Trop... baclé. Trahir n'était pas aussi facile qu'il semblait le faire entendre. Simple comme bonjour? Loin de là.

"Crow t'en veux, j'imagine, il s'en est sortit vivant? Et tu crois réellement que le "bourbisme" vaut qu'on en meurt?"

Oui, ce n'était absolument pas la question qu'elle avait souhaité posé au départ, mais elle cherchait la bonne formulation pour pas qu'il comprenne qu'elle pensait qu'il la prenait pour une idiote. Un truc qui serait pas trop tranchant. Mais depuis quand Kristin faisait-elle dans la dentelle...? Ou plutôt depuis quand avait-elle arrêter de faire dans la dentelle...

"J'ai côtoyé un ou deux traitres tu sais, et j'ai appris une chose. La torture aide rarement pour se rallier de bons cœur à nos ennemis d'hier. Il y a deux choix à mon sens, soit tu as toujours fait semblant, comme ça a pu être mon cas, soit tu es tombé amoureux, Lochkart et Lestrange en ont fait les frais. Il y a la troisième possibilité où on percute qu'on s'est menti toute notre vie, mais j'y crois moins. Alors?"

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La vie était une succession de problème. Tom le savait. Il n'avait pas pour habitude de s'en plaindre. Les problèmes existaient parce qu'ils avaient des solutions. C'était comme ça, on n'y pouvait rien, la seule solution était de se battre et de s'en sortir. Seulement voilà, parfois, pour s'en sortir il fallait être radical. Il fallait tout laisser derrière soit. Et ne pas regarder en arrière. Alors oui, Tom était d'accord, parfois c'était dur d'avancer. Mais que pouvait-on faire d'autre à part tomber, se relever, et retomber et se relever, jusqu'au jour où il créverait ? Il fallait avancer. C'était la meilleure chose à faire, et puis agir, se battre. Mieux valait avoir des remord que des regrets. Mieux valait s'en vouloir d'avoir agit que de n'avoir rien fait. Telle était la philosophie de Tom Jugson. Il ne regrettait rien. La vie ne l'avait pas épargné. Jamais. La vie l'avait fait devenir un salaud.Elle l'avait fait devenir un monstre. Un assassin. Un homme qui n'avait plus peur de rien, qui se fichait de ce que les autres pensait. Qui pensait à sa gueule et à celle de ceux qui l'entourait, et qui admettait sans problème que le monde puisse crever si lui survivait.

La vie l'avait fait devenir ce qu'il était. La vie l'avait fait devenir Tom Jugson. Mais c'était passé par ses propres choix. Tom ne regrettait pas sa vie passée. Il savait qui l'avait créé, pourquoi et comment il en était arrivé là. Tom était au fond assez fier de leur parcours. Combien d'hommes pouvaient dire qu'ils avaient fini par comprendre ? Il pouvait être fier de lui, selon sa vision du monde. Jugson ne s'était jamais vu comme quelqu'un de bien. Il était un salaud sans scrupule, et il le revendiquait. C'était ce qu'il était depuis le début. Mais il était un salaud avec un but. Se venger. Il ne regrettait pas la vie qu'il aurait pu avoir. Il avait choisi une route, c'était comme ça, il était trop tard pour revenir en arrière. Mais il regrettait que personne ne lui ait dit qu'il n'était pas forcé de la prendre. Les puristes avaient pris la seule existence sans problème, la seule existence banale et paisible qu'il aurait pu avoir.

Mais au fond, il ne courrait pas vraiment après une existence paisible. Il avait eu ses malheurs et ses doutes. Il ne se dérobait à rien. C'était cette tristesse, cette destruction qui faisait que Tom Jugson était Tom Jugson. Ca, et la colère. Et la vengeance. Crime et folie et révolte et courage. Mais plus d'idéalisme. Plus rien. Tom ne croyait pas au bourbisme. Il n'était pas idéaliste comme Weasley. Il n'était pas empli de bon sentiments comme lui. Ce gamin ne savait pas ce qu'était la guerre. Il ne comprenait même pas pourquoi il luttait. Le monde serait peut-être un peu meilleur sans le régime. Mais on n'arrêtait pas la guerre. Si ce n'était pas lord Voldemort, ce serait un autre. C'était toujours la même boucle. Et ça, Ron ne le comprenait pas. Mais il ne comprenait pas grand chose, de toute façon. Il eut un rire amer, tirant sur sa cigarette :

"Non, tu penses bien. Toujours la même hypocrisie, et la même lacheté..ça le dégoutait de le faire, il a laissé le gros du boulot à Sheppard. Il ne sait pas être cruel. Il ne sais que parler de bon sentiments et de justice."

Et ça ne suffisait pas pour gagner une guerre. Une guerre se gagnait par le sang, via des salauds comme Tom. Des gens réalistes. Pas des types qui parlait de justice. Pas de menteur qui promettaient un monde extraordinaire. Tout changerait. Et rien ne changerait. Tom eut un demi sourire. Il voyait bien que sa réponse, volontairement évasive, laissait sceptique Kristin. Il tira une nouvelle et dernière bouffée de tabac et écrasa son mégot au sol. Il fallait qu'il perde l'habitude de fumer du Mulciberian Gold Tobacco. Ca ne faisait pas assez moldu, même pour Londres, ville cosmopolitaine.

"Crow m'en veut, oui, je pense, parce que j'ai trahi. Je lui ai sauvé la vie au passage, mais je crois que c'est secondaire. C'était pas le but premier de ma trahison non plus."

Il marqua une légère pause, paraissant méditer. Non, il ne croyait pas au bourbisme. Il croyait au purisme, mais moins qu'avant. Et pas au même purisme que ses anciens alliés. Alors en quoi croyait-il ? Pas en grand chose. En lui. Believe in me, cos I won't believe in anything...and I wanna be someone who believe. Tout était dans le paradoxe. Mais Tom croyait en la pitié. Il croyait en sa propre pitié, en sa propre humanité, il croyait au fait que même le pire des salauds peut un jour avoir un réflexe humain et laisser filer sa victime. Certes, c'était rare. Mais parfois ça arrivait, ce genre de miracle. Il secoua la tête :

"Je crois pas au bourbisme. Globalement, je crois pas que les idées qu'ils nous balancent valent la peine qu'on meure pour elles. Je veux bien crever pour sauver quelqu'un. Mais crever pour une idéologie...Je crois qu'on n'est pas obligé de crever pour ça."

Tuer ne posait pas de problème à Jugson. Rien ne posait vraiment problème à Tom si il le jugeait nécéssaire. Mais il ne considérait pas ça comme un fin en soit. Tuer n'était pas drôle. Être tué non plus. Il eut un sourire en entendant Kristin évoquer les trois possiblités...

"Ah, manque de bol, je suis tombé amoureux après, moi. Nan plus sérieusement, j'ai pas mal de raison de me battre et pas mal d'avoir trahi...mais c'est compliqué. Long, aussi. Sur, je voulais pas crever, mais il y avait pas que ça. Mais c'est compliqué. Et c'est du passé, surtout. Il faudrait que je t'explique mon père, et ma famille, ma putain de famille puriste et son sens de l'honneur, et son et Poudlard quand j'y étais, et Venise, et l'Aqua Alta, et une très jolie femme qui s'appelait Rachel Borgia, et des meurtres qui m'ont mené à Azkaban, et mon évasion, et comment je suis devenu mangemort, et puis Malkavian, et puis l'Italie, et puis le PPA, et maintenant ça. "

Il y avait une certaine tristesse, une certaine amertume dans sa voix, mais au fond il ne regrettait rien. C'était cette vie là qui faisait Tom Jugson. Alors il pouvait dire merci à ça. Et continuer. Il reprit :

"Disons que...j'ai pas toujours été le mec que j'étais au Ministère. J'ai pas forcément faits les bons choix. J'aurais pu rester un salaud, rester moi même. Mais je me suis embarqué dans une sale histoire, et ça a donné ça. Au final, je reviens à ce que j'étais, par des moyens un peu détournés et avec un bras en moins, mais j'y arrive. Plus ou moins."

Date de naissance du joueur

"Et ton nouveau bras, tu te l'es fait poussée tout seul par l'opération du saint esprit ou c'est un petit cadeau pour se faire pardonner de Ron?"

"C'est pas le problème, qu'il ne soit pas cruel ou idéaliste. En fait, c'est même plutôt une bonne chose que quelqu'un rappelle le but de cette guerre, je trouve. Elle a pas été déclaré pour des petites vengeances personnelles. Le problème, c'est qu'il soit à la tête de ce qu'il appelle l'Ordre du Phénix."

"Et John? Comment il a vécu ça?"

"J'aime pas rester figé, c'est désagréable de se transformer en arbre."

"C'était quoi le but premier alors? La survie seulement?"

"On n'est pas obligé mais c'est beau, parait-il. Si on est pas capable de mourir pour une cause, il était inutile de prendre les armes pour la défendre... ... Tu te venges de quoi, toi?"

"Tu me prends pour une idiote peut-être, Tom?"

"Et c'est où, exactement, que tu t'es engagé sur la mauvaise branche?"

"Non mais sincèrement, en résumé... Tu as vécu dans une famille pro-puriste, normal, tu en as acquis plus ou moins les opinions. Ton père était très exigeant donc il t'a poussé à aller toujours plus loin pour l'honneur de la famille. Tu es passé à Poudlard, tu as rencontré une femme dont tu es tombé amoureux. Coup de chance ou pas, elle partageait le même type d'opinion et tu as été de plus en plus loin. Suffisamment pour te faire chopper et enfermer. Malkavian... ça me dit quelque chose, une rencontre explosive et déterminante j'imagine qui a du te pousser encore plus sur la voie dans laquelle tu t'étais engagé. Mangemort, tu as décidé de t'impliquer encore plus et c'est par là que tu as fait ton chemin jusqu'à la tête du ministère anglais. J'y connais rien au PPA, mais on dira que ça n'a pas aider. Mon seul point flou dans l'histoire, en dehors de ton histoire d'Aqua Alta, c'est ton "ça". Je me suis planté quelque part?"

"Et c'est qui l'heureuse élue, si je me permettre?"

Date de naissance du joueur

Jugson avait toujours été un salaud. Mais il avait toujours su rire, toujours su se remettre en question, et surtout savoir où étaient ses limites. Il avait adhéré jusqu'à un certain point au purisme. Mais il n'était pas prêt à crever pour. Jugson était un type plutôt normal au fond. Il n'avait rien d’héroïque, il n'avait rien de suicidaire ou de fanatique, au fond. Il voulait vivre. Et qu'on lui foute la paix. Alors il avait trahi. Oui, le but premier, sur le moment, ça avait été sauvé sa peau. Ca n'avait rien de glorieux, mais de toute façon, Tom se fichait de la gloire. Alors, certes, au début, oui, le sentiment d'avoir trahi, d'abandonner tous ses amis, tous ceux qui avaient été ses frères d'armes n'était pas reluisant. Et puis en réfléchissant sur lui même, en réfléchissant sur la situation, sur ce qui se passait, en essayant de donner, tout simplement, un sens à l'existence qui lui restait, Tom avait fini par trouver ce qu'il était. Il s'était souvenu de Meredith, et de Poudlard, et de tout ce qui s'était passé, au final. Au final, il n'avait rien choisi, et il s'était retrouvé dans une sale situation. Au final, il s'était égaré, mais il avait compris son erreur. Il fallait fermer la porte au passé, à présent, et passer à la suite. Et continuer, oui. Comme il l'avait toujours fait. Tom Jugson restait toujours Tom Jugson. Il se relevait toujours. On aurait pu croire qu'il se radicaliserait qu'il deviendrait comme Eris, ou comme Larsen, mais non, il restait Tom. Il suivait sa ligne, qui n'avait rien de droit. Il restait le même, toujours. Rien ne changeait au niveau de sa personnalité. Il combattait toujours et encore. Il se battrait toujours, et rien ne changerait à ça.

Il sourit à la question de Kristin, un peu étonné :

"Je pensais qu'ils en avaient parlé dans la Gazette...je suis tombé sur Mulciber, en septembre. Je m'étais arrangé avec un guérisseur de l'Ordre pour retrouver un bras, et puis ce dingue s'est dit que me l'arracher serait marrant. Du coup, j'ai du me débrouiller pour obtenir un autre bras tout seul. Je veux rien devoir à Weasley, et de toute façon, il ne m'a rien proposé non plus."

Tom n'était pas un idéaliste. Il ne se prétendait pas héroique, il savait parfaitement qu'il avait de nombreux défauts. Il n'était pas meilleur que quiconque dans la résistance, il se battait simplement pour ce qu'il voulait obtenir : vengeance. Comme tout le monde. Tout le monde haissait quelque chose ou quelqu'un, personne ne se battait uniquement par idéologie. Ceux qui le prétendaient s'arrangeaient avec la vérité. Tom le savait, personne ne se battait en ne détestant pas son ennemi. Ou alors, c'était de la folie pure et simple. La réflexion de Kristin arracha un sourire cynique à Tom :

"Parce qu'il ne se bat pas par vengeance, Weasley ? Non, il n'y a plus que les tarés comme Mulciber qui se battent par idéologie pure, maintenant. Weasley veut se venger de la mort de son copain, venger la mort de son frère, venger le fait que sa copine soit une née moldue et ne puisse pas vivre peinarde. Simplement, c'est mieux de se dire qu'on a une grande cause. Mieux de se dire qu'on lutte pour la justice. Quant à l'ordre...je n'en suis pas membre. Très franchement, peu m'importe ce qu'il en fait. Il y a d'autre moyen pour lutter."

Cette manie qu'il avait de vouloir jouer au héros romantique, Tom ne la supportait pas. Et comme il ne devait rien à Weasley puisqu'il n'était pas membre de l'Ordre du Phénix, autant dire qu'obéir à son chef était peine perdue. Tom suivait sa propre ligne, et montait ses propres plans, quoiqu'en dise Weasley. Peu lui importait ce qu'il en pensait. Il ne pouvait pas lui dicter ce qu'il avait à faire.

L'intéret pour Sheppard qu'avait Kreuk l'étonna un peu. A vrai dire, elle avait même franchement l'air préoccupée par ce qu'il disait. D'un coté, elle avait l'air de bien le connaitre, puisqu'elle l'avait appellé par son prénom. La suivant sur le chemin, Jugson médita sur ce fait un instant, se demandant quel lien pouvait bien l'unir à l'indésirable numéro 3. Jugson n'aimait pas beaucoup Sheppard, et c'était assez réciproque. Il n'avait pas une passion pour les traitres, ça pouvait se comprendre aussi, dans un sens.

" Sheppard ? Il s'en est foutu, je pense, ou alors ça l'a fait marrer. Crow l'a foutu en pétard en le rpovoquant. Moi, sur le moment, je l'intéressais pas. Je pense qu'il me hait, et qu'il me buterait s'il le pouvait. Je vais pas lui reprocher non plus, il a quelques raisons pour..."

Tom n'aimait pas non plus beaucoup Sheppard, mais il n'y portait guère d'intéret. Tant qu'ils ne se croisaient pas, ça allait. Mine de rien, il ajouta :

"Tu le connais bien, hein ?"

C'était moins une question qu'une affirmation, poussée par une certaine curiosité.

Juste pour survivre ? Non. Il y avait plus que ça. Survivre en lui même n'était pas le plus important. Non, il y avait autre chose. Sortant son zippo, Tom le fit claquer deux ou trois fois, par pur réflexe semblait il.

"Ca va sembler con, mais... je crois qu'il faut être loyal envers nous même. Bien sur que je voulais pas mourir. Mais je voulais pas vivre non plus comme je l'avais fait avant."

Il avait vécu selon ses putains de principe dix sept ans. La trahison avait été le point de rupture, tout simplement. Le point de non retour. Jugson en avait eu marre. Il avait claqué la porte. Ciao, bye bye, arriverdeci. Il avait dépassé le point de non retour, et tout ce qu'il pouvait faire, c'était avancer, désormais. Continuer.

Tom sourit à nouveau :

"Ah les beaux principes d'une cause qui vaut la peine qu'on meure pour elle...à quoi sert un cadavre, mis à part à pourrir dans un cercueil ? Mieux vaut vivre, c'est plus utile. Quant à ma vengeance...eh bien, je me venge de ceux à cause de qui j'ai choisi de devenir ce que je ne voulais pas être. De Valverde. De Mulciber. De Menroth. Et du Lord. Et puis il ont buté ma famille. Il n'y a plus que moi à porter le nom de Jugson, maintenant."

Les gens ne comprenaient pas la trahison. Mais c'était si facile pour eux. Si facile de ne pas être né dans une famille de sang pur ou de puriste. Kristin comprenait, elle. Bien sur. Comme Lyna. Les traitres se comprenaient entre eux. Il y avait au final bien plus de courage chez eux. Combien de ces résistants qui les haissaient auraient eu le courage de tout plaquer et de trahir ? Combien auraient eu le courage de tourner le dos à leur famille, de combattre tout ce qu'ils avaient appris, tout ce qu'ils connaissaient ? Aucun, va. Voilà pourquoi Tom ne pouvait s'entendre qu'avec des traitres, voilà pourquoi il parlait bien plus facilement à Kristin qu'à un Weasley. Toujours avec ce sourire désabusé, il acquiesça :

" C'est ça, plus ou moins. J'étais le cadet. C'est mon frère qui devait devenir mangemort. Pas moi. Donc durant toute mon enfance, jusqu'à mes dix-sept ans, mon père m'a foutu la paix, à peu de choses près. Oh bien sur, j'étais plus ou moins puriste. Mais j'oubliais plus ou moins ces principes là. En fait, je commençais à me dire que je pourrais me contenter de me foutre des nés-moldus. Je me fichais des mangemorts, du purisme. Je me disais que je pourrais devenir gardien dans l'équipe de quidditch de Liverpool. Et puis mon père s'est rendu compte que mon frère ne ferait jamais un bon mangemort. Le lord avait disparu, mais s'il revenait, alors il s'est dit que moi je serais un bon serviteur. "

Une pause. Puis :

"J'avais dix neuf ans. Et j'ai pas su dire non. Et j'ai commencé à tuer. Et pour pas devenir dingue, pour pas me dire que j'étais juste une marionnette sans but, je me suis dit que je faisais de ma propre volonté, que je défendais la Justice et le Purisme. Et j'ai fini par m'en convaincre. Et par finalement agir tout seul. C'est là que j'ai rencontré Rachel, lors d'un voyage en Italie, à Venise, pendant l'Aqua Alta, la grande inondation qui a lieu une fois par an. Puis il y a eut Azkaban, et ensuite je suis devenu mangemort, puis Ministre. Fanatique de première. Et pourtant j'avais pas oublié Poudlard. Lorsque Malkavian a tué Rachel, je me suis dit que je pourrais tout plaquer. Mais au final, je suis revenu, parce que m'enterrer en Italie était juste pas possible. Et j'ai recommencé avec le PPA. Et j'ai trahi. C'est ça, le "ça". Le ça, c'est le type que je suis maintenant, le type qui se bat contre Mulciber, et Valverde. je me rappelle ce que j'étais plus jeune. Et le décalage qu'il y a eut avec ce que je suis devenu. Je suis devenu ce qu'ils voulaient que je sois. Sauf que moi je ne voulais pas être ce qu'ils voulaient. Et c'est de leur putain d'ambition que je me venge. Et du fait qu'ils aient buté mon fils, mon fils qui avait 6 mois, et mon neveu, qui avait dix sept ans. "

Il y eut un blanc. Ca plombait une ambiance, l'histoire de Jugson. La dernière question fut plus légère. Tom sourit :

"Je pense que tu la connaisse. Lyna Sweet, la nièce de Menroth, qui a trahi aussi, ça te dit quelque chose ?"

Au final, les traitres se regroupaient entre eux. Comme toujours, quoi.

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