Tout allait vite, très vite. Nelson avait bien connu des assauts du temps où il était auror : il savait que c'était toujours comme ça. Simplement, il savait aussi qu'autrefois, ce n'était pas lui dans la position de l'assiégé. Ils étaient en difficulté, oui. S'il n'avait jamais rechigné à participer à une mission, celle ci, dès le départ, il l'avait trouvée dangereuse et peut-être un peu mal organisée. Mais les risques, ça faisait forcément parti de l'engagement qu'il avait pris lorsqu'il avait décidé de rejoindre l'Ordre du Phénix, Nelson le savait. Sa vie était tranquille : d'une certaine façon, cette situation d'urgence ne lui déplaisait pas tant que ça. Il ne paniquait pas, il vivait cela de façon un peu détachée, pour l'instant. C'était le calme avant la tempête, ou alors ils étaient dans l’œil du cyclone, là où tout est calme, alors que sur les bords, le monde s'effondrait.

Il observa que pour l'instant, personne ne paniquait, et tout le monde avait l'air sur la même longueur d'onde. Parfait. Il n'y avait rien de pire qu'un groupe qui n'était pas d'accord et se disputait sur la stratégie à suivre. Plus dispersés ils seraient, plus ils paniqueraient, moins ils s'écouteraient, et plus ils auraient de chance de se faire massacrer la gueule. Puisqu'ils étaient d'accord, Nelson lança au groupe :

« Bon, je crois qu'on a plus le choix, de toute façon : le chat est entré dans la cage aux lutins, à présent. On a plus qu'à sortir, et faire masse. Ils vont nous attendre, je pense, mais on peut s'en sortir en cognant suffisamment vite et assez fort. Une fois en bas, on trace jusqu'à la sortie la plus accessible sur le moment et on se tire de cet enfer. » Pourquoi avait-il l'impression de filer des instructions ? Il n'était pas le plus âgé pourtant, ou quoique ce soit : l'expérience du terrain parlait pour lui, il était vrai. Mais Northanger n'aimait pas cette situation où il fallait décider d'urgence et où il se trouvait à devoir prendre les choses en main. « Bonne chance, tout le monde. On va s'en sortir, c'est juste un mauvais moment à passer. » Un très mauvais moment. « Bon... » Il posa la main sur la poignée. « A trois, on sort. »

Et une poignée de secondes après, ils étaient dans l'escalier. Les puristes les y attendaient déjà, les sorts fusèrent en un rien de temps. Rapidement, tout le monde se retrouva coincé.

« Il faut les repousser, avancez le plus possible ! » Vaine consigne, il ne restait plus qu'à se battre. Nelson eut le temps de voir Juliet affronter Adrian Rosier. Le type de l'autre fois. Le type dont il avaient parlé. Pas le temps d'y penser, il verrait plus tard. Wally et lui se retrouvèrent rapidement coincés contre Drago Malefoy et un de ses acolytes. « Oh, tiens, une fouine. » Il avait entendu surnommer comme ça le chef du parti puriste au qg : ce dernier n'avait pas l'air très à l'aise, à se battre comme ça. Peu importait à Nelson : il lança un bombarda sur Malefoy, qui fut projeté en arrière dans l'escalier. Un peu minable, comme échange de sorts. Il ajouta à l'intention de Wally, qui bataillait contre l'autre puriste et qui ne réussit pas à l'atteindre. « J'avais espéré mieux, venant d'un mangemort, j'en ai connu de meilleurs duellistes que lui. Pourquoi est-ce qu'on me donne toujours ce qu'il y a de plus ridicule ? »

Très calme, Nelson évaluait la situation : son humour et son coté sarcastique, résurgence de son comportement imbuvable et flegmatique de sa jeunesse, lui permettaient de ne pas perdre pied. Et puisqu'il avait l'esprit clair, il cherchait une issue, à voir s'ils pourraient repousser ou non les mangemorts ou s'il fallait, de suite, se faire hara-kiri.

Spoiler:

Il y avait quelque chose de rassurant dans l’idée qu’elle n’était pas la seule à être blasée par cette situation. Elle ne venait pas à des événement du parti Puriste pendant ses jours de congé pour le plaisir de gérer la sécurité. Elle le faisait déjà bien assez quand il y avait des évènements au Ministère. Non, vraiment, elle n’était pas ravie. Adieu verre de champagne, bonjour les robes abîmées, les cris, la panique, sans compter les journalistes à gérer par la suite et le mécontentement du parti. Heureusement, elle était accompagnée par Adrian, malheureusement, on ne pouvait pas dire qu’il se soit réellement remis de sa soirée de la veille puisqu’il semblait encore quelque peu éméché. Elle s’abstient de tout commentaires, elle savait qu’on pouvait compter sur lui en cas de combat et c’était toujours mieux que de voir Drago paniqué. Théo avait l’air plus que motivé pour faire leur peau aux merlinistes et par extension Blaise aussi. Anne se promit de garder un oeil sur le garçon, il avait beau être majeur, elle savait qu’Aaliyah les maudirait tout s’il arrivait quelque chose à son fils. Elle soupira encore une fois, elle n’avait vraiment pas la vocation d’une baby-sitter.

Ils avaient bien fait de rester à leur poste puisque les merlinistes arrivèrent. Comme prèvu, ils voulaient probablement forcer le passage pour atteindre les cheminées encore active ou tenter de transplaner dehors. Ils étaient une dizaine et elle reconnu au moins une tête dans le tas, la très célèbre Augusta Londubat. Elle se tourna vers sa collègue, Maria, qui se trouvait à ses côtés et murmura :

- Avec moi, on ne sera pas trop de deux pour la ralentir.

Se tournant vers son adversaire, elle s’adressa à elle :

- Eh bien, je vois que le chat est entré dans la cage aux lutins, à présent.

Sans tarder, elle lança un sort qui toucha la vieille dame de plein fouet. Sa collègue fit de même, mais sans succès. Leur adversaire n’avait pas vécu aussi longtemps pour rien, tout le monde savait que c’était une adversaire redoutable.

Spoiler:

Theodore Nott écarquilla de grands yeux lorsqu’il comprit que Drago, à quatre pattes, La surprise ne dura pas très longtemps pour autant… il avait l’habitude… ces Malefoy et leur foutue lâcheté !  L’ancien Serpentard pensa un instant que s’il avait du lui-même offrir une gifle à son compagnon de route, elle aurait été sans doute dix fois plus violente. Il chassa cette pensée de son esprit afin d’être le plus efficace dans la bataille à venir ; pas besoin de commencer par douter de ses camarades avant d’attaquer. Theodore acquiesça doucement à la remarque de Rosier.

- Bordel il a raison, si on meurt à cause d’eux, JE te tuerai !

Le jeune sorcier avançait en caressant sa baguette magique, longue et magnifique, qui représentait tout ce qu’il avait de plus précieux avec l’ancien chaudron de sa mère qu’Hypérion avait eu la gentillesse de lui laisser. Bois de sapin, très résistante et assez rigide, 25,6 cm. Un brin de Sombral l’avait évidemment choisi, comme ce genre de baguettes choisissait généralement des sorciers qui avaient connu la mort. Cette alliance était parfaite pour la bataille mais demandait beaucoup de contrôle et de concentration, ce qui n’était pas tous les jours faciles.

Vif, Theodore comprit aussitôt les graves enjeux de ce qui se passait à ce moment-là et de ce qui se passerait par la suite. La presse magique devait déjà être attroupée dehors, ou ne tarderait pas à arriver. Les héros ou les anges déchus seraient honorés ou châtiés. Les combats s’annonçaient violents. Pour avoir osé pénétrer l’enceinte du bâtiment de Force Puriste, les terroristes devaient être entraînés, féroces et puissants, un bataillon d’élite sans aucun doute ! Ils avaient  probablement choisi les meilleurs parmi leurs troupes au cas où les duels s’imposeraient à eux.

Les éclairs et les explosions fusèrent, de la poussière assombrissait un peu plus l’atmosphère déjà embourbée. Le but était de les arrêter net dans leur progression vers la sortie… puis d’en capturer un ou deux ; Theodore ne prit pas le temps de regarder s’il y avait des visages connus parmi leurs adversaires. Proche de Zabini, une obscure anonyme fonçait sur eux, accompagnée d’une seconde personne dont il entrevoyait à peine le visage. Theodore en profita pour clamer haut et fort « Confringo ! » et une explosion sépara le couple. Les flammes vinrent lécher les corps des deux cibles, et elles furent obligées de s’arrêter, puis le tapis de l’escalier prit feu ; il fallait les faire reculer. Son ancien ami de Serpentard le suivit également dans l’action mais rata son sortilège, l’éclair rouge se fracassant contre un mur.

- Blaise, merde !

Nott avait la rage qui montait dans chacun de ses membres, son bras droit se crispait sur sa baguette.

Spoiler:

En y pensant, il y aura eu de quoi paniquer. Non, vraiment. Qui aurait pu prévoir qu’ils allaient se retrouver coincer dans le QG puriste alors que la mission était si simple. Bon d’accord, elle aurait pu le prévoir parce qu’elle avait trouvé que c’était une mauvaise idée dès le départ, mais ce n’était peut-être pas le moment d’en parler. Ils avaient d’autres chats à fouetter. Heureusement, elle n’était pas seule. Cette simple pensée la réconfortait. Elle était entourée de sorciers et sorcières qu’elle connaissait, estimait et qui étaient de bons duellistes. Ca n’était pas la garantie qu’ils sortiraient vivants de ce traquenard, mais ça augmentait leur chance. C’était loin d’être négligeable. Elle connaissait Augusta de réputation et même si elle n’avait pas assister à la bataille de Poudlard, elle avait entendu parler de ses exploits. Sonny, ancien aurore et parrain de feu son mari était un excellent duelliste et Alexa ne déméritait pas. Son amie était d’ailleurs peut-être un peu nerveuse. Quelques instant plus tôt, oubliant que Jule était sous polynectar, la jeune femme avait failli l’attaquer avant de se reprendre. Il fallait dire que le changement d’apparence était flagrant. Qui aurait pu croire que sous ses dix centimètres de moins, ses cheveux crépus et sa peau foncée se cachait Juliet ?

Le plan d’action était défini, ils foncèrent tête la première au rez de chaussé, ça ne servait à rien de trainer. Plus ils tardaient à engager le combat, plus vite les forces puristes pourraient rejoindre l’endroit et les empêcher de s’enfuir. Quant aux renforts, mieux valait ne pas en espérer de leur côté. Pour, elle, s’enfuir sans être démasquée était impératif. Sa potion ne durait qu’une heure, tout comme celle de Sonny et elle ne voulait pas que son identitée soit dévoilée, sinon elle perdait tout couverture. Elle restait au côté de son acolyte du moment, le très charmant Eric Smith tandis que les combats s’engageaient de part et d’autre. Juliet aurait dû faire de même, mais elle s’arrêta en attendant la réflexion de Smith.

- Rosier et Mulciber ! Viens, on va se les faire.

Prise d’une véritable panique, Juliet blanchit et il lui fallut un moment pour se rappeler qu’elle était sous polynectar. Même avec ça, elle ne sût répondre que très faiblement.

- C’est évident, elle déglutit et ajouta encore plus bas. Quoique potentiellement problématique.

Elle aurait dû attaquer, vraiment, mais elle n’arrivait à rien. Et voilà que Smith la pressait.

- Mais putain Lewis, dit-il en utilisant son nom de femme mariée pour ne pas la trahir, tu fous quoi ?

Elle foutait quoi justement ? Elle ne savait pas, mais il fallait qu’elle se ressaisisse. Elle tenta un sort, mais elle échoua lamentablement. Elle savait qu’il était inévitable qu’elle se retrouve contre Adrian un jour, mais ils ne s’étaient plus vus depuis qu’il l’avait embrassé. Etrangement, elle ne se sentait pas capable de se battre contre lui. Son partenaire, voyant que quelque chose n’allait pas, l’écarta et commença lui-même le duel contre Rosier, le touchant sévèrement en pleine poitrine.

Spoiler:

Peut être qu'une bonne claque suffisait à remettre les idées en place de Drago. Même si le fils Malefoy ne valait pas mieux que son père en terme de lâcheté, se faire secouer les miches par ses acolytes eu au moins le mérite de le faire se relever. Il toucha sa joue rougie par la baffe - sans doute méritée, même si ça l'avait vexé - d'Anne. Il appréhendait beaucoup ce qui allait arriver. Pour quelle foutu raison ces intrus s'étaient introduit dans le Siège ? Pour une fois qu'ils ne faisaient rien de mal et ne s'en prenaient à personne, ils n'étaient quand même pas venu secourir les petits fours ? Même s'il était paniqué, il trouvait cette intrusion ridicule et sans aucune utilité. Ces trolls en boîte pouvaient remballer, Lord Voldemort n'était pas ici.

Secoué par les menaces de ses compagnons, Drago fut bien obligé d'admettre qu'il allait lui aussi devoir se battre. Fort heureusement, ils furent rejoins par Gregory Goyle, qui traînait souvent près de Drago lors d'événements de ce genre. Le puriste estimait qu'un garde du corps n'était jamais de trop, et en voyant la situation tourner à leur désavantage, il n'avait pas eu tord. D'un simple regard, Drago lui fit comprendre de ne pas le lâcher d'un pouce.

Cette fois, malgré sa nervosité et la sueur qui perlait sur son front, il était prêt à participer au combat. Il n'avait dans tous les cas pas le choix, l'Ordre allait débarquer d'un moment à l'autre. Il mit la main à sa poche intérieure pour en tirer sa baguette, mais elle était vide. La respiration sifflante, il la chercha en tapotant chaque fibre de son vêtement. Il ne l'avait plus. Il était parvenu à se ressaisir, mais le voilà face à un nouveau problème : comment pouvait-il combattre sans baguette ? Il se retournant, les yeux exorbités. Où, quand et comment avait-il bien pu l'égarer ? S'il y avait bien un moment où il ne devait pas la perdre, c'était maintenant.

Derrière lui, la porte s'ouvrit violemment, et aussitôt les sorts fusèrent. Il devait absolument aider les autres, repousser cette vermine et au mieux, les capturer. Soudainement, Goyle le poussa, lui évitant de se prendre un sort perdu dans le dos. Dans cette bousculade, son pied fit rouler un objet fin. Il poussa un soupir de soulagement en retrouvant sa baguette, qu'il avait sans doute perdue dans sa crise de panique. Aussitôt qu'il s'en empara, il se retourna et fit face à deux hommes de l'ordre. Inconnus, mais pas pour autant impressionnés par les deux anciens Serpentards. L'un d'eux se moqua allègrement de Drago, qui lui lança un regard noir. Si la panique était encore présente il y a deux minutes, ce gars là était parvenu à le rendre furieux.

Il leva aussitôt sa baguette pour lui faire comprendre à qui il avait à faire, mais l'homme fut plus rapide, envoyant Drago valser dans le décor. Goyle échappa au sort de son compère, se précipitant pour aider Drago à se relever. Le blond avait été mit hors de lui, l'autre pensait n'avoir à faire qu'à un gamin : Drago allait lui montrer. Rapidement remit sur pattes, il envoya son sort d'un coup vif vers une table.

▬ Oppugno !

Aussitôt, le meuble s'élança de lui même vers ce vieux fanfaron irritant, tombant avec force contre lui. A côté de lui, Goyle ne perdit pas son temps à lancer un Maléfice de Flagrance au deuxième, qui le brûla instantanément.

▬ Bien joué Goyle ! Le félicita-t-il d'un sourire triomphant.

Le regard mauvais, il s'approcha du gars sans doute sonné, se penchant au dessus de lui d'un air rieur et mauvais.

▬ A votre place, je prendrais le temps de réfléchir à qui vous avez affaire, ça vous permettra peut être d'agir de façon moins stupide. Vous savez, tout homme s’enrichit quand abonde l’esprit, et dans votre cas ce ne serait pas un mal, ricana-t-il, pas peu fier d'avoir rabattu le bec de cet idiot.

Se retournant, il observa les combats, espérant que ses camarades s'en sortaient eux aussi

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