Matthew n'en reviendrait pas avant un moment. En même temps, il avait su aligner tout les bons éléments pour y arriver. Il avait réussi à déployer en classe un avada kedavra, abattant l'énorme araignée qui lui faisait face, en un éclair verdâtre mortel. De quoi se réjouir, mais pourtant, Matthew n'avait pas de sourire sur le visage, pas même après avoir entendu le professeur ajouter 100 points à Gryffondor. Impassible, il acquiesça de la tête, doucement, quand le professeur Bröm lui dit qu'il devait rester après les cours, qu'il avait à lui parler.

Le reste du cours, après se tour de force, se passa sûrement normalement et les gryffondors assit en compagnie de Matthew le félicitait et lui serrait les épaules. Le jeune homme n'esquissa qu'un faible sourire formel, reprenant son sérieux pour écouter normalement. Il sentait aussi que certains élèves le regardaient avec un drôle d'air, de temps en temps. Peut-être qu'il suscitait la jalousie maintenant, encore plus que jamais. Peut-être inspirait-il la crainte aussi, ou l'admiration. Il ne saurait le dire, mais il avait l'impression que dès que les portes de cette classe s'ouvriront, la nouvelle de son exploit se répandrait comme une traînée de poudre partout dans le château de Poudlard.

Le cours prit fin et chacun se leva. Ses camarades lui dirent qu'il fallait aller fêter ça, mais Matthew déclina, disant que le professeur voulait le voir. Ils se dirent donc tous à la prochaine et il attendit patiemment, rangeant ses affaires, que tout le monde ait quitté la salle de classe avant d'approcher le professeur. Il avait laissé ses affaires là où ils étaient, se disant qu'en ressortant, il ne fallait pas qu'il les oublie. Il avait l'air calme. Pour être bien franc, il se demandait encore s'il devait son succès à la chance, à une habilité naturelle ou si réellement, il avait su appliquer se qu'il avait appris. C'était peut-être une combinaison de tout ça. Le professeur de son côté, semblait songeur, selon son habitude.

-Vous disiez vouloir me voir professeur?

Il ne savait pas trop comment s'annoncer, mais il avait senti le vieux magicien plutôt fébrile tout à l'heure. Après tout, il avait abattu lui-même l'araignée et on le voyait pas souvent transmettre des points à coup de centaines. Inutile probablement de rappeler à se point-ci que le professeur Bröm est un des mages que Matthew respecte le plus et un des professeurs dont l'enseignement a toujours eu une certaine influence sur lui. Et plus le Gryffondor performe en matière de magie noire, plus il est attentif, plus il arrive à performer encore davantage. Aujourd'hui, il avait atteint un premier sommet semble-t-il.

Léon regarda les élèves sortir un à un, plus rapidement qu'ils n'étaient rentrés un peu plus tôt, l'heure du repas est souvent très attendue, d'autant plus pour des individus en pleine croissance.

Restant tranquillement à son bureau, il l'avait rejoins pour donner le devoir approprié à la leçon, Brom regarda avec un oeil attentif le jeune Gryffondor qui était face à lui. Le garçon, plutot beau, assez grand et plus qu'habile avait su attirer l'attention du vieil homme lors de cette leçon, il voyait enfin un élève digne de la matière enseignée à ce cours, il savait que Kingson avait tiré profi des attaques de Magies Noires lors du cours qu'il avait préparé avec miss LeeRoy, des duels de Sorcellerie vraiment étonnants pour des gens si peu expérimentés.

Léon trouvait la situation coquasse, dans sa jeunesse il avait éccopé d'une entrevue avec Albus Dumbledor justement pour l'invers de Matthew, à l'époque utiliser aussi parfaitement la Magie Noire était tout bonnement scandaleux, il avait outré le directeur qui faillit le renvoyer, mais une chance avait été laissée à Léon à l'époque. Un beau souvenir.

Kingson avit un talent indégniable en Magie Noire, il était cependant freiner par les autres élèves, il ne fallait pas se voiler la face, aucun d'eux ne pourrait réussir un Avada Kedavra, même sous la contrainte.

Brom réfléchissait sur ce qu'il ferait de cet élève, lui donner des cours particuliers pouvaient être une solution, ainsi le professeur pourrait en faire une Mage accompli mais l'idée de s'opposr au régime de son maître en favorisant ouvertement un élève de Gryffondor était très mauvais pour ses affaire, et dieu sait que léon aimait bien plus ses affaires que la réussite de Matthew.

Au fil de ses pensées, le professeur ne remarqua pas qu'il était déjà seul avec l'intéressé, et que plusieurs minutes s'étaient déjà écoulées depuis la fin du cours, bien que l'adolescent soit patient, il brisa le silence, ne comprenant pas pourquoi on le retenait sans lui parler.

Vous disiez vouloir me voir professeur ?

Les yeux azur passèrent du vide à la fixation du jeune homme. Brom eut presque besoin de retenir un sursaut tant sa concentration fut intense quelques temps plus tot et son inattention grandissante lui avait donner l'impression de solitude.

Il leva sa baguette magique et la porte de la classe se referma, s'embrasant de flammes bleutées, comme d'habitude. D'un second geste élégant, Brom toucha le sol de la point de l'ustensile magique. Un fin filet lumineux parcourut le sol avant qu'un siège de pierre, parfaitement adapté à la morphologie de son élève, ne se créé pile face à Brom, au bureau de professeur.

D'un geste de la main, il invita le gryffondor à venir le rejoindre et à s'assoir, bien qu'en pierre, un parreil fauteil était d'un confort plus qu'acceptable. Léon frappa dans ses mains et un elfe de maison apparut dans un grand crac sonore, une bouteille de vin et un verre à la main. Il servit son maître tout en lui demandant ce qu'il désirait manger avant de voir qu'il n'était pas seul avec le vieux professeur.

Brom rompit le silence :

Voulez-vous manger quelque chose monsieur Kingson? Nous allons sans doute parler un bon moment et je ne voudrais pas me montrer discourtois en me rassasiant devant vous alors que je vous prive de dîner en vous retenant ici. Demandez ce que vous souhaitez, mes elfes vous prépareront le plat et la boisson de votre choix.

Léon sentait que son élève était plutôt étonné par le changement de comportement du Professeur. Il était plus rigoureux quand il enseignait, plus sec, offrir quelque chose par simple courtoisie ne collait pas avec sa manière de donner cours, preuve qu'il attachait de l'importance à son parraître devant les élèves.

Il attendit donc que son élève eut demandé quelque chose à Machinsse avant lui aussi de comander un bon plat à la créature qui promit de les servir dans une vingtaine de minute. Léon but une gorgée de vin, il avait la gorge sèche d'avoir parler des heures durant devant les pensionnaire de Poudlard, désormais il était plus à l'aise.

Vous vous doutez bien que je ne vous ai pas retenu uniquement dans le but d'avoir de la companie à ma table ce soir...

Léon fit une légère pause, il aimait suciter la réflexion chez son interlocuteur, ça facilitait l'utilisation de la Légilimancie pour prévoir le comportement de l'individu par la suite.

Ce que vous avez réussi aujourd'hui était de la grand Magie, j'espère que vous en avez conscience. Vous pouvez être assez fier de vous, et je ne vous ai sans doute pas assez félicité pour cet acte. Mes propres choix limitent ce que je peux faire ou non.

Léon espérait naturellment que Kingson fasse le rapprochement sans qu'il n'aye a être plus explicite, il ne voulait pas critiquer la politique actuelle alors qu'il était un partisant reconnu du Seigneur des Ténèbres. Léon émettrait des nuances que le Lord ne reconnaissait pas, alors qu'il était évident que le Choixpeu pouvait faire des erreurs de jugements évidentes.

Mais je tiens également à connaitre vos impressions, vous avez passer un cap aujourd'hui, vous avez tuer un être vivant par magie pour la première fois de votre vie, il ne reste qu'un pas avant d'ôter une vie humaine et la psychologie élémentaire est de mise pour que vous ayez consciences de ce qu'un tel pouvoir permet et implique.

Quel effet celà vous fait-il de savoir que vous pouvez tuer ?

Léon reprit son verre et le termina. Il fixa droit dans les yeux Kingson tout en se reservant d'un coup de baguette magique, la bouteille versait seule le liquide rouge, seul le bruit du vin brisait le silence.

Le professeur Bröm était stoïque, plongé dans ses pensées et Matthew se faisait patient, mais il finit tout de même par prendre la parole et à poser une question. Aussitôt, le professeur porta son attention sur le jeune étudiant, qui se gratta la tempe un instant. Croisant ensuite les mains derrière son dos, il se tenait droit, suivant des yeux la baguette du professeur qui ordonna la fermeture de la porte. Après quoi, il assista à la formation d'une chaise en pierre devant lui et il s'écarta un peu, étonné par l'apparition de la forme rocheuse, qui d'ailleurs, semblait être faite pour lui. Sous l'invitation du directeur des Serdaigles, il s'assoya à la chaise, le remerciant au passage. Matthew connaissait bien les règles de la politesse après tout.

Après quoi, les mains sur les accoudoirs du fauteuil, il observa l'elfe de maison préparer le repas de son maître et pour quelqu'un ne venant pas du monde magique, même s'il y passait la majorité de son temps depuis maintenant sept ans, cela reste toujours un certain étonnement. Ici, il se sentait toujours un peu comme un extra-terrestre, un être de l'extérieur, se qui ne l'empêchait jamais de s'émerveiller, tout comme il n'avait que très rarement des excès de confiance. Lui, il n'avait pas eu de parents sorciers, il n'avait aucune base. C'est à force de travail, de persévérance et de détermination qu'il a réussi à se rendre là où il est aujourd'hui. Tout cela pourrait d'ailleurs bien se retrouver menacer à tout moment, mais Matthew croit qu'en prouvant sa valeur, il réussira à obtenir un certain degré de considération. Perdu à son tour l'espace d'un instant dans ses pensées, ce sont les paroles du professeur de magie noire qui le ramène sur terre.

-Oh euh... dans se cas, je ne refuse pas l'offre. Je ne suis pas très difficile alors, je prendrais la même chose que vous, sans le vin bien sûr. Un verre d'eau, ça ira.

Il avait esquissé un petit sourire en mentionnant le vin. C'est certain que si le professeur mange quelque chose d'inmangeable, comme de la chair humaine, il passera son tour, mais il doutait que le mystérieur professeur ait des goûts aussi étrange, pour ne pas dire autre chose. En tout cas, cette rencontre était bien différente de celle qu'il avait eu précédemment avec la professeur LeeRoy. Elle s'était fait proche, à un point où s'en était gênant et ses paroles ambigües laissaient place à interprétation et quand Matthew avait voulu des précisions sur se qu'elle attendait de lui exactement, elle l'avait mis dehors de sa classe en l'accusant d'être un jeune imbécile qui ne sait pas se qu'il veut.

Il écoutait donc attentivement le professeur, soutenant son regard. Visuel de nature, il regarde les gens dans les yeux quand on s'adresse à lui. Il en a toujours été ainsi et ce n'est pas lui qui est du genre à regarder le sol pendant qu'on lui parle. Il commença par poser une question, dont la réponse allait sûrement de soi et le jeune homme acquiesça, signe qu'il se doutait bien qu'il n'était pas ici pour discuter de la pluie et du beau temps. Matthew pense alors que d'une façon ou d'une autre, ça concernera son avenir, à court ou à moyen terme. Il ne se fait pas d'illusion non plus et ne prend rien pour acquis, selon son habitude. Pour être franc, tant que le professeur Bröm ne lui fait pas des avances, ça devrait bien aller.

Le professeur expliqua qu'il avait accompli un exploit, se qu'il qualifiait être de la grande magie. Il alla même jusqu'à reconnaître qu'il ne l'avait sans doute pas assez félicité. En même temps, Matthew avait l'habitude de ne pas être couvert de félicitations. Après quoi, il aborda plus directement le pourquoi de sa présence. Matthew réalise bien le potentiel qu'il a et qu'il a réussi à abattre quelqu'un et plus encore, il sait que tout à l'heure, ce n'est pas une araignée qu'il aurait voulu tuer, mais un être humain. C'est justement pourquoi il ne sautait pas particulièrement de joie. Il était encore tirailler, d'une part, par sa quête de reconnaissance, par sa volonté de prouver sa puissance et sa valeur, et d'autre part, par cette espèce de bonne conscience qui vous dit que tuer son prochain n'est pas forcément un acte bénéfique. Il avait donc bien conscience du fait que la ligne est mince entre tuer une monstrueuse araignée et un être humain. Il aurait presque souhaité, doit-il avouer, qu'un être humain soit à la place de cette araignée. Une rage sourde grondait en lui et s'était manifesté sous une nouvelle forme. Pensif, il réfléchit deux ou trois secondes avant de répondre.

-Honnêtement, c'est encore très récent et puis... il y a d'autres moyens de tuer en dehors du avada kedavra. Ici même, dans se cours, on a appris plusieurs sortilèges qui peuvent même faire subir des actes pire que la mort à celui qui les reçoit. Je ne dis pas que le fait de tuer est "banal", loin de là. Alors, je crois que je vis assez bien, et depuis un bout de temps, avec le fait que oui, si nécessaire et si on m'y pousse, je suis prêt à tuer, sans hésitation. Maintenant, j'ai acquis une capacité de le faire efficacement, c'est certain, mais pour moi, lancer un avada kedavra reste avant tout, comme vous l'avez dit, un exploit magique, que je n'aurais pas atteint sans votre enseignement. Sauf que...

Il savait qu'il ne disait pas tout et Matthew était de nature une personne plutôt honnête.

-L'effet que j'ai ressenti en lançant se sortilège c'était... je trouve pas vraiment de mots. Je sentais que j'avais le contrôle, et je sais pas comment l'expliquer... On nous apprend à fermer des portes à coup de baguette, à faire léviter des objets, mais cette fois, j'avais la mort au bout de ma baguette et ça, c'était réellement nouveau. Pour moi, c'est un peu le vrai sens de la magie peut-être. Se surpasser et atteindre une puissance que peu de personnes peuvent égaler. Je dis pas que je suis maintenant le plus puissant des magiciens, mais enfin, j'imagine que vous me comprenez.

Il se passa une main derrière la nuque. Il avait parlé longtemps et pour une question qui était simple. Sur le coup, il avait failli répondre "oh bah... je sais pas trop", mais finalement, il en avait dit un peu plus. Matthew savait maintenant qu'il pouvait tuer son prochain, s'il le voulait et, plus nouveau encore, qu'il n'aurait pas aucune hésitation à le faire s'il le veut vraiment. Et oui, il peut vraiment vouloir la mort de quelqu'un, c'est un sentiment qui peut l'habiter.

Matthew fronça quelque peu des sourcils en apercevant se qui lui était servi comme repas, mais en y goûtant, c'était bon, alors il ne se soucia pas trop de se que c'était principalement. De toute façon, il n'était pas très difficile au niveau de la bouffe. Tant que ça bouche un coin, ça lui va.

Le jeune homme mangeait, puisque le professeur ne parlait plus et disons que manger occupe l'esprit et la bouche. Occupé l'esprit empêche d'angoisser inutilement et occupé la bouche empêche de dire d'autres stupidités. Sûrement qu'il en avait trop dit, il aurait sans doute dû taire ses sentiments, mais en même temps, peut-on vraiment mentir à un sorcier de la trempe de Léon Bröm? Celui-ci prit d'ailleurs la parole à son tour alors que le jeune Gryffondor mangeait avec appétit. Le professeur expliqua alors en quoi utiliser l'avada kedavra est particulier et à quel point il sait imposer le respect en quelque sorte. Le jeune homme écoutait avec attention le professeur, comme il le faisait d'ailleurs en cours, mais la proximité de l'élève et du professeur obligeait sans aucun doute l'écoute.

L'expert de la magie noire expliqua ensuite que la puissance n'était qu'une question de point de vue. Matthew a toujours cru que c'était un cumul d'éléments du type: force, savoir et pouvoir inhérent. Le professeur semblait plutôt croire que c'était une question de perception et autrement dit, désormais, des gens pourraient bien avoir la perception que Matthew est puissant, puisqu'il a incanté un avada kedavra, le plus puissant des sortilèges oubliés. Il allait même jusqu'à dire que se sortilège le définissait. Comment le définit-il? C'est la question qui lui vint en esprit. Est-ce que ça fait de lui quelqu'un comme... celui dont on taira le nom?

Pensif, il allait poser sa question quand le professeur reprit, alors il se tut et reprit une bouchée de son repas. Il avait donc ressenti la suprématie et maintenant, le professeur jugeait qu'il fallait calmer l'enthousiasme qu'il avait pu ressentir. N'est-elle pas une bonne chose? Est-ce que l'adrénaline, l'énergie ne permet pas à quelqu'un de se dépasser? Il voulait même freiner sa volonté de se dépasser. Pourquoi? Là, Matthew ne le suivait plus. On voulait maintenant le freiner? Pourquoi? Le professeur posait justement la question.

-Honnêtement professeur, j'ai du mal à comprendre. Je viens de réaliser un exploit que vous même avez qualifié de grande magie et si j'y suis arrivé, c'est à force d'effort, de détermination et de volonté et maintenant, vous me dîtes qu'il faut me freiner dans tout cela? Pourquoi? Les seules raisons que je peux voir, c'est parce que je progresse peut-être top vite et que... puisse que vous faîtes référence à des effets secondaires, peut-être que l'un d'eux pourrait me consumer si je continues si rapidement.

Matthew continuait d'être franc. Il sait bien que la pratique de l'art noire a des conséquences, le professeur et d'autres l'ont dit, mais ils n'ont jamais vraiment dit qu'elles étaient ses conséquences exactement. Jusqu'ici, la magie noire à apporter à Matthew plus de force et de puissance qu'il n'aurait jamais cru posséder. Aujourd'hui, il a lancé un avada kedavra, ce n'est quand même pas rien et alors qu'il atteint un sommet inégalé, on lui demande gentiment de redescendre la montagne. Pourquoi? Quel jeune homme de dix-sept ans ne voudrait pas rester au sommet pour se gonfler de fierté et se penser l'égal des grands. La fierté n'est pas quelque chose qui se contrôle facilement à cet âge.

Matthew sentait bien que cet entretien était une occasion à saisir et cette fois, il ne comptait pas bousiller sa chance, d'autant plus que déjà, rien que le fait de se faire expliquer la situation était déjà plus bénéfique et moins déplacer que de se faire "simili-séduire" par quelqu'un en position d'autorité sur lui. Le jeune homme n'avait pas peur du professeur, contrairement à d'autres. Comme beaucoup, il le trouvait intriguant, mais l'admirait aussi, d'une certaine façon, comme on admire ceux qui ont consacré leur vie à un art et vraiment, rien que le fait de se trouver ici le faisait presque jubiler, même s'il ne le montre pas trop. Il lui aura fallu six ans avant de tombées dans les bonnes grâces d'être professeur et d'être respecté, parfois même, craint, parmi les élèves, mais c'était bien la preuve que tout travail apporte sa source de mérite.

Le professeur le regardait toujours et Matthew n'avait pas le regard fuyant, mais il ne défiait pas non plus son interlocuteur du regard. À quoi bon? Le professeur de magie noire lui dit alors qu'il était meilleur que les autres élèves, se qui maintenant, relevait plutôt de l'évidence, sans être prétentieux. Il lui dit ensuite que s'il cherchait des réponses à des questions trop hautes, il tomberait rapidement. Là, l'élève crut comprendre se qu'il voulait dire. Il ne le prit pas comme une menace, mais comme une mise en garde d'ailleurs. Maintenant qu'il avait atteint un premier sommet, avant de faire comme Icare, il devait consolider les bases, et ce, de la bonne façon. Autrement dit, Matthew avait passé à un niveau de magie supérieure et cette fois, les méthodes habituelles ne lui suffiront pas. Il avait besoin d'être guidé dans ce nouveau segment. Passer à la cour des grands implique bien quelques changements. À la nouvelle question, l'élève répondit simplement:

-Je crois, oui.

Il n'avait pas mangé toute son assiette, la majeure partie du moins l'était et maintenant, le jeune homme n'avait plus vraiment faim, plus intéressé par la tournure que prenait la conversation que par la nourriture. En revanche, le professeur ne s'était pas privé et le jeune homme jeta un regard à l'assiette de se dernier.

-J'ai déjà passé beaucoup de temps à perfectionner les fondamentaux, je veux dire, c'est bien la raison de la présence des élèves à Poudlard non? Nous apprenons les fondamentaux, puis nous les perfectionnons, ajoutant de plus en plus de connaissances en plus. J'imagine par contre que l'enseignement de base qui est donné ici ne suffit pas, puisqu'il est donné pour le commun des sorciers.

Est-ce qu'il s'excluait du commun des sorciers? Absolument. Combien de sorciers lancent un avada kedavra à l'âge de dix-sept ans? Il lui semble qu'ils sont assez rare et si une puissante forme de magie existe en lui, s'il a un don, autant le développer, mais de façon prudente, comme le suggère le professeur.

-Par contre, je dois bien reconnaître que tout ça me dépasse un peu. Encore hier, j'étais loin de croire que j'étais capable d'un tel exploit. Si je dois freiner mes ambitions pour parvenir à devenir un sorcier accompli, alors je le ferai sans hésitation et, professeur, j'ai assez de respect envers vous pour écouter vos conseils.

Non seulement écouter, mais les suivre, c'est se que cela sous-entendait. Matthew avouait donc qu'il était un peu dépassé par tout ça, et le mot "assez", voulait dire beaucoup ici, par rapport au respect. Est-ce qu'il écouterait les conseils de tous les professeurs? Sûrement pas, mais du professeur Bröm, ou du professeur Sorel, certainement. D'ailleurs, Matthew se demande comment se dernier réagira quand il apprendra qu'un des élèves de sa maison a lancé un avada kedavra avec succès. En attendant, toute son attention est portée vers le professeur Bröm.

Brom savait ce jeune homme intelligent, c'est pour celà qu'il ne disait rien explicitement, l'implicite étant tellement plus beau pour voir la capacité des gens à comprendre ce qui se passe et où ils sont.

Kingson avait fait une démarche logique dans son esprit, il s'était exclut de la majorité des gens, il s'était vu tel qu'il était, sur le côté. Brom n'était ni dupe ni ignorant, il savait que ce garçon était condamné à mort si il passait une entrevue de Commission du Sang au Ministère. Celà n'était à ses yeux pas acceptable, c'était gâcher du talent et du temps de travail.

Avec une matière première comme ce garçon, il y avait de nombreuses choses à faire. Maintenant que la moitier de la démarche avait été faite par l'élève, le professeur reprit la parole.

En effet, Poudlard est là pour celà mais pas seulement. Nous sommes là pour vous aiguiller dans la vie, pour vous amener à faire les bons choix pour réaliser de grandes choses dans vos domaines de compétence.

Mais pour ce faire vous devrez être reconnu comme un sorcier. Et celà je le sais pausera des problèmes.

La plus fondamentale des choses que vous devez obtenir c'est un statut stable et officiel. Je ne pourrai pas vous aiguiller si vous n'obtenez pas un Statut Sang décent.

Brom prit une pause, il ne voulait pas que le garçon se fasse des illusions, il avait déjà une Disciple et il ne comptait pas éduquer un deuxième Mage Noir en même temps.

Je ne pourrai pas moi même vous amener de suite à acquérir une plus grande puissance via des leçons particulières. Mais je ne peux pas me résoudre à l'inaction dans votre cas.

Certes il vous est important d'acquérir les bases de Poudlard, et qui plus est, il est encore plus important que vous puissiez y rester.

Faute de pouvoir vous instruire comme la décence l'exigerait, je vais vous offrir mon témoignage en votre faveur lors de votre Commission du Sang. J'attesterai personellement que vous êtes dignes de porter une baguette.

Je ne connais pas vos parents et vos grands parents et je m'en fout un peu pour être honnête, mais je connais fort bien les interrogateurs, et eux savent ce que je peux faire ou non.

Le vieux Professeur esquissa un léger geste vers la Marque des Ténèbres en terminant sa phrase. Il était connu dans le Ministère pour celà, et avec celle seule distinction au bras gauche, il avait autant d'autorité qu'un Directeur de département.

Il est naturel que vous pouvez refuser, je ne suis pas là pour vous obliger à quoi que ce soit, mais sachez que mes conseils ne vous parviendront pas en dehors de cette école.

Brom sourit un instant, il ne voulait pas parraître brusque, il venait de proposer à se garçon de forcer un interrogateur à le statuer Sang-Mêlé sans preuve. Le Mage Noir n'avait pas peur, il se savait bien mieux placé qu'un interrogateur en cas de fuite. Et à priori, Léon pouvait toujours se cacher derrière l'incompétence de l'interrogateur si les choses tournait mal par la suite. Lui à proprement parler ne risquait rien à rendre ce service au Gryffondor, Kingson était gagnant si il y parvenait et il était autant dans la merde que normalement si le professeur échouait.

Je vous conseille donc de ralentir vos explois pour ne pas attirer l'attention sur vous plus que nécessaire. Le Ministère à des yeux partout, ils sauront tôt ou tard quels sont les meilleurs élèves de l'école et surtout quels sont leurs Statut et leur maison.

Alors que dites-vous de ma proposition ?

La commission du sang pose un problème à Matthew depuis un bon bout de temps. Une fois, il s'est retrouvé sur la liste de ceux qui devait passer, mais la commissaire a été assassiné par la Résistance et depuis, il n'en a plus entendu parler, mais c'est une menace qui reste toujours présente à son esprit. C'est une des raisons pourquoi il se fait particulièrement discret, même de façon large, mais de plus en plus, il était tiraillé entre ses ambitions, son potentiel, et son statut et le fait qu'il devait rester discret justement. Si la vérité devait être découverte sur ses origines, tout ses efforts pour se faire respecter n'auront mené qu'au néant et il ne supportait pas cette idée. S'il le fallait, il préférait encore tuer.

Le professeur Bröm reprit, avec sa pédagogie habituelle. Il expliqua que Poudlard n'est pas seulement là pour enseigner les bases de la magie aux jeunes sorcier, mais aussi, pour les aiguiller, faire en sorte qu'ils accomplissent de grandes choses et qu'ils fassent de bons choix. Ainsi, cela mènera à une certaine renommée chez le jeune Kingson, renommée qui posera alors problème. Le sorcier fronça des yeux. Quoi? Comment ça? En fait, il sait très bien pourquoi justement, mais il est assez surpris de voir le professeur Bröm le savoir. Est-ce qu'il est au courant pour... ses origines?

Dès qu'il se mit à parler de statut et de sang, le jeune homme comprit que c'était sûrement le cas. Posant une main au niveau de son menton, il essayait de rester indifférent, l'air neutre, mais en dedans de lui, il était beaucoup plus nerveux, l'entretien prenant une tournure inattendue. Le professeur expliqua alors qu'il ne pourrait pas le prendre lui-même sous son aile, en quelque sorte, mais qu'il pouvait apporter une certaine aide. Il lui offrait ni plus ni moins un témoignage en sa faveur, lors de la commission du sang. Il disait même ne pas se préoccuper de ses origines. Il voulait simplement faire certain qu'il soit au moins sang-mêlé. Voilà qui était inespéré et inattendu venant de quelqu'un comme Bröm. Matthew lui sera fortement redevable, il en est bien conscient. Le clou du spectacle fut sûrement de voir la marque des ténèbres. La chose qui le condamne est maintenant celle qui le sauve, d'une certaine façon. Il est vrai cependant que le Gryffondor n'a jamais montré de haine ou de "résistance" à l'endroit du régime actuel. C'est déjà bien assez de survivre en se monde, on ne peut pas en plus jouer les héros. D'autant que selon lui, la Résistance est un ramassis d'égoïstes idéalistes qui n'ont que faire du massacre des sang-de-bourbe. Leur priorité ne semble qu'être que de tuer des gens, faire le chaos et en cela, ils ne sont pas si différents de ceux qu'ils combattent.

Avec une figure d'autorité comme le professeur Bröm pour statuer de son statut sanguin, c'est dans la poche comme on dit. Les deux hommes ne le savaient pas à se moment, mais ralentir les exploits ne sera pas un problème pour Matthew, puisque quelques jours plus tard, une fiole éclatait au bal d'Halloween, retirant les pouvoirs de tout le monde, y compris du jeune sorcier. Impossible donc d'attirer l'attention sur soi.

-Je crois que je ne suis pas en mesure de la refuser. Les commissaires ne cessent de dire ou d'annoncer qu'il faut des preuves à l'appui de nos prétentions pour se qui est du statut du sang alors, je crois que si vous faites un témoignage en ma faveur, cela supportera certainement mes prétentions et consolidera mon avenir, d'une certaine façon en tout cas. Le mieux serait sans doute que vous rédigiez un parchemin, que je pourrais présenter au commissaire. À moins que vous ayez autre chose en tête.

À moins d'aller personnellement voir un commissaire et de lui dire: "tu peux écrire dans ton rapport que Kingson est sang mêlé". Cela faciliterait la vie de tout le monde, mais reste à voir si le système peut être flexible à se point. Un parchemin devrait peser assez lourd dans la balance, tout dépendamment des mots qui y sont écrit. Peu probable qu'un commissaire veuille se risquer à contredire quelqu'un comme Bröm.

-Juste une question... Est-ce qu'en échange de cette aide, vous attendez quelque chose de moi?

Nul besoin d'un parchemin, Matthew, je vous accompagnerai à votre audience. De cette façon personne ne pourra dénigrer la valeur de ce qui pourrait être dit...

Le professeur baladait son regard sur le jeune sorcier face à lui. Il venait de montrer que l'influence d'un Mangemort n'avait presque pas de limite. En quelque sorte, il voulait lui montrer qu'un symbole ne faisait pas un homme, mais plutôt le contraire.

La question qui enchaina l'accord de Kingson pour l'intervention était des plus intelligentes, il manquait certes de tact en parlant de la sorte, mais peu importe, celà faisait déjà de longues minutes qu'un Mangemort parlait à un jeune homme dans la mouise et non un professeur à un élève.

Léon ne voulut pas répondre de suite, il ne voulait pas passer pour un manipulateur de plus, pourtant, accorder un Statut-Sang à ce garçon, c'était bel et bien manipuler le système.

Je ne vous demanderai rien, ce coup de pouce vous l'avez acquis il y a quelques heures en démontrant les capacité qu'un véritable sorcier se doit de posséder.

Mais vous comme moi, nous savons parfaitement que vous ne pourrez pas me tourner le dos si je réclame votre aide, ce n'est pas dans votre nature. La seule question est : en quoi aurais-je besoin de vous ?

Brom laissa planer un certain silence sur la discussion, mais il le rompit quelques secondes plus tard seulement :

Je n'ai pas besoin de vous Matthew Kingson, et sauf erreur de ma part, je ne crois pas que ça changera de si tôt. Vous pouvez dormir sur vous deux oreilles, vous ne me devez rien.

N'oubliez cependant pas qu'en intervenant pour vous, je mise une partie de ma réputation sur vos actes, si vous voyez ce que je veux dire.

La menace était tacite, Brom n'hésiterait pas à tuer le jeune homme si il passait du côté de la résistance. C'était certain, comme écrit d'avance. Un Mangemort insulté est encore plus dangereux.

Je pense que tout ou presque a été dit, si vous avez des questions ou des petites demandes je suis tout ouïe.

La porte de la salle de classe était encore parfaitement fermée, le jeune homme n'était pas encore invité à partir, il attendait la réaction du Gryffondor, et surtout il attendait de voir si il oserait ou non réclamer une chose de plus.