Pour une fois que le soleil enivrait Londres, je ne pouvais pas en profiter. J’avais un rendez-vous pour prouver que j’étais un sang mêlé, dans l’espoir qu’on ne me prenne pas pour un sang de bourbe. Je m’étais levé à l’aube pour trouver tous mes papiers. Avec le chaos qui régnait dans ma chambre, il me fallut environ une heure pour tous les trouver. Mon père m’avait toujours répété de garder ma chambre dans l’ordre, mais dans mon désordre je me retrouvais, parfois. Un jour peut-être, j’écouterais mon père et je vais arranger ma chambre. Pourtant mon colocataire était aussi voire plus désordonné que moi.

Durant toute l’avant midi, mes amis Gryffondor n’arrêtaient pas de me parler de leurs entrevues à la commission du sang. Certains d’entre eux me disaient qu’ils étaient terrifiés, d’autres indifférents puisqu’ils étaient sang pur de familles de sorciers connues dans le monde magique. Pourtant je n’avais pas peur, je savais qui j’étais et quel sang j’avais. Je n’avais rien à cacher, sa mère était moldue, et son père un sorcier. Tous les membres de la famille de son père étaient venus à Poudlard, tous étant Pouffy’ d’ailleurs. Du côté de ma mère, je ne savais rien à part qu’elle était une moldue. J’avais peur de ne pas pouvoir donner assez d’informations d’elle.

Je tenais à cœur de profiter un peu du soleil, j’étais parti environ une heure en avance avant mon rendez-vous. Il faisait chaud, et je ne voulais pas porter mon uniforme pour aller à la commission du sang. Un chandail à manche courte noir, et un jean de couleur sombre et j’étais prêt, sans oublier ma baguette. Le soleil contre ma peau, les jeunes femmes aux robes légères, c’était l’été on pouvait le sentir dans les rues de Londres. Arrivé au ministère on me dirigea au sixième étage et on me dit où trouver le bureau de madame Silverleaf étant donné qu’elle n’était pas encore arrivée. On m’indiqua de l’attendre dans son bureau où encore mieux devant son bureau. La seule chose dont on ne m’avait pas avisé était la présence du gardien. Un grand colosse, aussi bête que ses pieds.

« J’ai un rendez-vous avec madame Silverleaf ? Toi ne pas comprendre toi trop bête pour comprendre ?? »

« Jeune insolant ! Montre un peu de respect ! »

« Ça fait au moins dix fois que je te le répète j’ai un rendez-vous ! Mais tu ne comprends rien ! Même avec autant de muscles tu es bête comme tes pieds! »

C’est peu de temps après avoir lancé cette insulte au gardien, qu’arriva un ange me sauver. J’étais certain que j’allais finir par affronter ce gardien. Une jeune femme très séduisante vint me sauver.

« Excusez-moi, il y a un problème avec ce jeune homme ?
_ Mademoiselle Silverleaf … euh et bien, ce garçon dit avoir une convocation pour un entretien de commission, mais ce n'est pas l'heure donc je lui dis de … patienter et revenir plus tard. »

« Tu es Stefan Blackstrom ? »

Je répondais d’un signe de la tête pour confirmer qui j’étais. Je ne lâchais pas du regard le gardien, lui montrant que j’avais raison.

« Il a un entretien avec moi Sebastian, laissez le passer, je m'en occuperais.

_ Bien mademoiselle ... »

« Hein Sebastian j’ai un entretien avec elle ! »

Dis-je d’un ton moqueur. Quant à Sebastian il n’avait pas l’air confiant, il doit être difficile pour l’égo d’avoir tort. Madame Silverleaf m’invita à rentrer dans son bureau, elle me dit d’ailleurs de ne pas me préoccuper du gardien. La sécurité accrue au ministère était très présente, mais au point de ne pas comprendre qu’on a un rendez-vous et qu’il faut arriver en avance c’est un peu stupide. Le commentaire qu’elle me dit me faisant remarquer que j’étais en avance me fit sourire. Elle me proposa du thé.

« Oui s’il vous plaît. Rien de mieux qu’être un peu en avance pour mieux faire connaissance, non ? »

Elle était magnifique avec cette robe bleue claire, et ses cheveux roux. Sa robe laissait entrevoir ses formes de femme avec son décolleté alléchant. Moi qui croyais que toutes personnes travaillant au ministère étaient d’une laideur et surtout d’un certain âge. Je m’étais trompé sur tous les points. Lorsqu’elle se présenta au nom de Laëtitia Silverleaf, je souris. Je me doutais que c’était elle.

« Enchanté mademoiselle Silverleaf…ou madame Silverleaf ?»

L’entretien commença, la belle jeune femme me demanda quelle était la nature de mon sang et si j’avais des papiers l’attestant. Je sorti de ma poche plusieurs papiers le prouvant. Acte de naissance, arbre généalogique, relevé de note du BUSE de mon père et bien plus. Elle m’interrogea au sujet de mes parents et grands-parents.

« Je suis sang mêlé depuis une génération, j’ai quelques papiers prouvant que mes ancêtres sont sorciers. Concernant mon père il est sorcier sang pur depuis plusieurs générations. Mon arrière-grand-père, mon grand-père, mon père et mon oncle ont tous étudiés à Poudlard d’ailleurs ils étaient tous des Pouffy’. »

Dis-je tranquillement pendant que je mettais en ordre les papiers que j’avais demandé à mon père de m’envoyer il y a de cela une semaine. J’étais très à l’aise, c’était peut-être la présence de mademoiselle Silverleaf qui me calmait, ou bien sa beauté. J’attendais ses prochaines questions pour lui donner les papiers, j’avais un sourire charmeur collé aux lèvres.

Les jeunes femmes avaient tendance à tomber sous mon charme assez rapidement, avant même que je dise une seule parole. Le fait d'être Gryffondor n'aidait pas beaucoup, les jeunes femmes appréciaient le courage téméraire des rouges et or. Pourtant je ne pouvais pas me plaindre, rien de mieux dans ce monde qu'être entouré de déesses, toutes plus charmantes les unes des autres. Pour l'instant, aucunes d'entre elles avaient su capter mon coeur entre leurs ailes. La jeune femme qui se tenait devant moi, me fit sourire à nouveau. Elle n'était donc pas mariée, elle avait surement un homme dans sa vie.

«  Excusez-moi, il est rare de voir une aussi belle femme n'ayant pas la bague au doigt . . . »

Dis-je d'un ton charmeur. J'aimais charmer les belles femmes, comment ne pas faire une éloge à leur beauté. Lorsque je commençais à parler de ma famille, je regardait miss Silverleaf, elle avait l'air de connaître les noms que je nommais. Je pris une gorgée de thé, lorsqu'elle me parla de mon père je fut surpris. Je lui souriait, elle aussi était une Pouffy'.

«  Oui c'est mon père, un Pouffy pouff. Vous le connaissez ? Le monde est petit non ? Vous savez après ma naissance, ma mère, une moldue . . . Nous a abandonné, ayant peur ou plutôt étant incappable de supporter le fait que mon père était sorcier ainsi que moi-même. Je . . . Je ne l'ai jamais connue, je ne sais pas de quoi elle a l'air . . . Depuis ma naissance, mon père prend soin de moi, il est toujours là pour moi. . . C'est surement pour ça que vous ne l'avez pas revu depuis un bon moment . »

Lorsqu'elle me montra sa bague de la maison Pouffy' en me tendant sa main. Je pris cette dernière, et en la regardant dans les yeux, j'y déposais un baiser sur sa douce main.

«  Magnifique . . . »

Je lâchais sa main de mon emprise, j'adorais charmer les jeunes femmes. Je la regardais en souriant, tranquillement. Moi qui pensais me faire questionner par un vieux monsieur en colère contre la vie. Jamais j'aurais cru qu'un ange me questionnerait, encore moins de cette beauté. Dire que mon père était dans la même maison qu'elle, qui l'aurait cru. Le monde est petit, un jour ou un autre nous croisons à nouveau certains visages qui ont été de beaux souvenirs, ou de simples mirages. Pourtant un jour ou un autre, nous croisons à nouveau ces visages si famillier, si lointain.

« Je connais bien ta famille, mais tu comprends, la procédure et tout et tout … donc quels métiers exerce ton père et ton grand-père ? Je pense que je connais plutôt bien ta famille pour juger du fait qu'il n'y ait pas de problème niveau sorcier. »

« Oui je comprends. . . Mon grand-père est guérisseur, travaillant à Ste-Mangouste. Mon père quant à lui, il est vendeur à l'apothicaire. Il a toujours adoré faire des potions, encore aujourd'hui il vit de sa passion. Tenez voilà quelques actes de naissance, ainsi que relevé de note des BUSE et de l'ASPIC de mon grand-père. Un arbre généalogique est présent dans ces papiers. »

Elle regardait mes papiers, et notait ce que je lui disais, les formalités. Me proposant encore un peu de thé, de quoi se rafraîchir la gorge après tant d’explications. Cette fois-ci, le ton de voix de miss Silverleaf était moins formel que lors des dernières questions. Ce qui faisait un grand bien, rien de mieux qu'une bonne conversation avec une bonne compagnie.

« Maintenant qu'on a rempli les formalités administratives, parles moi un peu de ta famille comment vont tes oncles et tantes ainsi que le reste de ta famille ? »

«  Mon oncle, il ne m'a jamais aimé. À vrai dire, il me déteste, n'acceptant pas que je sois un sang mêlé. . . Ma naissance brisa plusieurs traditions familiales, à commencer par le fait que je sois un sang mêlé. Le fait d'être un Gryffondor n'aida pas, mon oncle aime les traditions, les changements l'effraie à mon avis. Quant à ma tante Elizabeth, elle va très bien. D'ailleurs, elle vient de donner naissance à un autre petit, quatre enfants c'est beaucoup, mais elle les adorent. Quant à mes oncles et tantes du côté de ma mère, je ne sais rien d'eux, vous comprenez. . . Parlons de vous ? Vos loisirs, vos ambitions, vos désirs et envies . . . » Dis-je cette dernière phrase avec un regard charmeur à son endroit.

Dans ce monde, la beauté et le physique étaient très important pour les hommes comme pour les femmes. Bien que plusieurs voire la majorité disent que l’important est l’intériorité des gens plutôt que le physique. Une belle phrase toute faite pour ne pas paraître superficiel. Pourtant le physique compte un peu voire beaucoup pour certaines personnes, mais tout dépend de la personne. Pour moi, la beauté est un sourire charmeur, un regard inoubliable, une personnalité unique. Voilà la beauté à mes yeux, certains hommes préfèrent les femmes blondes à la poitrine imposante.

Mon père n’était qu’un vendeur de potion, un métier qui le passionne du moins je crois. Je suis certain qu’il aurait fait autre chose de sa vie, si ma mère ne nous avait pas laissé seul. Il serait surement guérisseur, ou mieux encore médicomage. Ma naissance fut selon lui le moment le plus important de sa vie, où tout changea dont lui-même. Mon père avait rapidement appris à ne plus simplement à lui, il avait énormément murit et souffert lors de ma naissance. Ma famille du côté de mon père acceptait ma naissance, sauf mon oncle. Il m’a toujours détesté, me traitant de sang de bourbe, accusant ma mère d’avoir trompé mon père. Pourtant je ressemblais beaucoup à mon père, j’avais simplement le regard de ma mère. Mon père était le seul homme que ma mère avait connu, du moins le premier homme avec qui elle eut des relations.

« C'était à prévoir pour ton oncle, à ce qu'on en disait à la réunion des ex-poufsouffles, il était assez porté sur le sang pur, je pense que c'est ton père qui doit en souffrir le plus. Et puis se prendre pour une maison d'étude, pour être honnête, tu t'en serais très bien sorti là-bas aussi, nos réunions sont surtout un prétexte pour tous se revoir en fait. Et félicitation pour ta tante. »

J’écoutais ce qu’elle me disait elle avait raison. Mon père était celui qui souffrait le plus, ça ne doit pas être facile pour un parent de voir que son propre frère n’aime pas sa progéniture. Je ne savais pas quoi répondre à ses paroles.

« Vous avez raison . . .»

Le soleil commençait à inonder le bureau de miss Silverleaf, enflammant sa chevelure par ses rayons de soleil. De couleur or, roux, ogre dure à décrire comme couleur, mais un mot pouvait dire la beauté de ce spectacle de la nature ; magnifique. De plus elle souriait, on aurait dit que le ciel avait laissé tomber un ange dans ce monde horrible pour illuminer le chemin des âmes perdues. Le silence fut brisé lorsqu’elle reprit la parole.

« L'absence de ta mère ne te pèse pas trop ? Je suis aussi de sang mêlé, j'ai connu mon père, il a vécu dans le monde magique, mais je n'ai pas connu sa famille non plus, déjà que dans la famille, c'était mal vu qu'un moldu s'intègre comme ça. C'est partout pareil, et puis il a du partir, tu comprends pourquoi, je sais ce que c'est, j'espère que ton père le vit bien et toi aussi, car ça ne doit pas être facile tous les jours. »

L’absence de ma mère que dire sur ça ? Que lorsque j’étais enfant elle me manquait ? Que même si elle devait s’en douter qu’elle me manquait, elle ne se montrait pas ? Qu’elle ne souffrait pas de ne pas être avec son enfant à mon avis ? Elle me comprenait du moins un peu, miss Silverleaf avec vécu la même chose. Je souriais discrètement.

« Son absence ne me pèse pas, pourtant elle me suit comme un vent . . . Toujours présent, on le sent parfois et parfois non . . . C’est la même chose pour mon père . . .»

Il est vrai qu’il y a des jours où je trouve cela difficile. Mais à quoi bon souffrir pour une personne qui de son côté ne nous accorde même pas une petite pensée ? Lorsqu’elle parla enfin d’elle cela me fit sourire, et effacer pour un instant mon passé douloureux. Je m’en doutais, la jeune femme travaillait beaucoup. S’impliquant presque cœur et âme dans sa profession. Lorsqu’on aime son métier, on travaille fort pour aller plus loin possible dans sa carrière. Je l’écoutais attentivement toujours avec un sourire accroché au visage. Lorsqu’elle dit ses envies et ses désirs, je lui fis un regard et un sourire charmeur. Elle préférait les bras de Morphée aux miens, comment gagner contre Morphée ? Je souriais d’avantage lorsqu’elle me dit qu’elle était encore libre comme l’air. Lorsque miss Silverleaf me raconta que sa mère parlait beaucoup à mon père surement pour la casser avec lui, je ne pus m’empêcher de rire.

« Vous seriez la plus belle des belles-mères que pourraient avoir . . . »

Quant à moi je n’avais personne à mes côtés, plusieurs prétendantes mais rien de bien sérieux. L’amour n’était pas un jeu selon moi, il ne faut pas courir après au contraire c’est lui qui nous rattrape un jour au moment où on s’y attend le moins. L’amour nous prend pas surprise, la plus belle surprise de ce monde.

« Et toi comment ça se passe à l'école ? Tes Buses ont donné quoi ? Cette année, tu passes les Aspics, ça s'annonce bien ? »

« Très bien, les Buses j’ai eu effort exceptionnel dans la majorité, sinon je les passes tous. Las Aspics quant à eux, il faut que je travaille plus fort dans défense contre les forces du mal, et métamorphose, sinon ça va bien. »

J’étais très exigent envers moi-même sur mes notes. Acceptable était trop peu pour moi, Optimal était mon but que j’atteignais dans certains cours où j’avais d’avantage de facilité. Elle me donna mes papiers, enfin un problème de moins.

« Ah au fait voici tes papiers de sang, tu es donc bien sang-mêlé, désolé, je suis une tête en l'air, il aurait été dommage que tu repartes d'ici sans ce pourquoi tu es venu, donc tu disais ? »

« Merci beaucoup. . . Si vous auriez oublié mes papiers, j’aurais dû me battre avec Sebastien, et dans ce petit oublis j’aurais eu l’opportunité de vous revoir . . . » dis-je en lui faisant un clin d’œil. Me levant de mon fauteuil.

« Nous devrions nous revoir . . . dans un contexte moi formel peut-être que j’arriverais à réaliser un de vos désirs . . . Merci pour tout . . . Au revoir Miss Silverleaf à bientôt . ..»Dis-je en déposant un baiser sur sa main.