Château de Dunrobin - Maleficus Serpens et la famille

Date de naissance du joueur

Maleficus était propre, bien habillé, bien coiffé.

8h30. Dunrobin Castle, Scotland.

Spoiler:

Cela faisait un jour que le jeune orphelin était arrivé d’Ashton Court. Il devait se préparer à accueillir les premiers invités aux oraisons de ses parents, c’était dans ce but qu’il s’était réveillé tôt, s’était lavé puis habillé dans l’espoir de ne pas avoir à affronter trop de quolibets de la famille. Au petit-déjeuner, il avait longuement parlé des préparatifs de la journée avec ses deux frères ainsi que de la polémique reformation de l’Ordre du Phénix, dont Alexander Serpens se serait sans doute passé. En effet, le jeune étudiant en commerce international était connu – dans la sphère familiale, bien entendu – pour ne pas être fidèle à son sang, mais il n’avait pas fait de dérapage assez important qui lui vaille de mourir. Or, avec l’affaire des lettres ensorcelées il y avait de quoi penser qu’Alexander signe le règlement de l’Ordre et les soupçons ne se dissiperaient pas avant longtemps. Le sujet fut donc plus rapidement traité à coup de « Sales Sang de Bourbe ! » ou encore de « Immonde », et ça s’était arrêté là. Ils avaient ensuite énoncé les différents hommages ou mentions de leurs parents dans la Gazette.

9h00 sonna à l’horloge dorée du salon. Les premiers arrivants s’étaient annoncés pour 9h30. Maleficus, suivi de ses deux frères, se leva de sa chaise en bois recouverte de velours rouge et soudain un hibou grand duc au plumage noir arriva en trombe dans la pièce. Jeremias détacha une lettre à l’aspect officiel de sa patte et la lut dans sa tête avant d’annoncer que Larsen Menroth – Maleficus fut très attentif après l’énonciation de son nom, étant donné l’importance du Mangemort sous le nouveau régime et qu’il était un de ses exemples en matière de Magie – s’excusait de son absence à la cérémonie, pour cause de déplacement, et qu’il nous présentait ses plus sincères condoléances.

Maleficus sortit de la pièce tandis que son frère renvoyait un mot à Menroth et abreuvait l’hibou en eau plate. Il arpenta les couloirs mal éclairés de Dunrobin. Le château était mille fois plus grand qu’Ashton Court, le manoir déjà surdimensionné de Bristol. Cet endroit avait une histoire particulière, parsemée de meurtres et autres sombres anecdotes pourtant fascinantes. En effet, il avait été récupéré par les Stuart – dynastie en ascendance de Maleficus – lorsqu’un ancêtre de sa mère avait mis sous sa domination le clan des Sutherland, qui était mi-moldu mi-sorcier, à travers mariages – dans le but de faire disparaitre le nom de famille « Sutherland » – et divers assassinats. Cependant, ces mariages respectaient le sang sorcier et les ancêtres anti-bourbistes se débrouillait pour garder leur indéniable pureté.

Le jeune Serdaigle était fier de parcourir ce haut-lieu magique. Il se rendait dans un petit salon qui se trouvait face à la mer et qui avait pour utile capacité d’accueillir confortablement les invités. Il poussa une puissante et lourde porte de chêne massif, sous le regard impérieux de « Camelia Beatrix Endoloris Stuart, née Wallace » dans un immense portrait accroché près de cette porte.

La « petite » pièce était richement ornementée et quelques elfes aux gestes pressés s’affairaient à nettoyer, astiquer, décorer, préparer des plateaux, des amuse-gueules et du thé, autour d’une large table aux couleurs sombres. En arrière se trouvait une épaisse cheminée, pierres noires apparentes et blason familial à sa tête.

9h15. Maleficus s’assit sur une chaise, attendant les premiers membres de la famille. Il regardait autour de lui tout en soufflant puis vérifia sa tenue et sa coiffure dans un miroir d’un coin de la pièce. Deux elfes entouraient la cheminée, prêts également à servir les futurs maîtres.

9h29.

9h30.

9h31. Des flammes vertes jaillirent dans la cheminée et une petite femme rondouillette sortit rapidement de l’âtre, puis son mari, un grand homme plus maigre à l’aspect intelligent. L’hôte était debout.

« Ah ! Maleficus, mon chéri. Prends ça, toi. »

Elle jeta violemment son parapluie contre un des deux elfes, qui le reçut de plein fouet dans ses petits bras maigrelets, avant de sauter dans les bras de son petit-fils. Elle avait une voix de vieille dame enrouée.

« Grand-mère Olivia, comment vas-tu ? »

Elle paraissait aussi heureuse que joufflue.

« Bien triste pour tes parents… De grands sorciers, oui oui oui… M’enfin, ils ont laissés une belle ascendance derrière eux… N’est-ce pas Alfred ? »

« Oui oui. Maleficus, toutes mes condoléances. »

« Merci grand-père Alexander. »

Ils allèrent s’asseoir confortablement sur un riche petit canapé de bois et de velours rouge, près d’une table basse en verre tenue par une structure en or massif. Les elfes apportèrent aussitôt plusieurs plateaux en argent, richement remplis de petits gâteaux ainsi que de thé. Les invités ne se firent pas priés pour se servir.

« Ton oncle et ta tante devraient arriver bientôt. Par la barbe de Merlin ! Vous aussi vous avez reçu ces lettres ensorcelées des Sang de Bourbe ? Quelle infamie, quelle honte ! Une dizaine nous sont arrivées dans la maison l’autre jour, tu sais. Je n’en ai pas cru mes yeux ! Ton grand-père et moi avons sortis immédiatement nos baguettes, tu sais comment nous sommes. »

Effectivement, sur ces mots elle avait sorti sa baguette surmontée d’une tête de mort puis s’était levée et fit une démonstration de ses talents, comme elle en avait l’habitude. Elle avait jeté un sortilège qui ricocha sur un miroir avant d’aller se fondre sur un elfe costaud qui le reçut sans s’en apercevoir dans son ventre reptilien. La Sang Pur éclata d’un rire rauque et aigu.

« Olivia, voyons tu ne vas pas t’en prendre à leurs elfes à chaque fois que nous venons ici, tout de même ! »

Elle se rassit – non sans mal.

« Enfin bon, pas moyen de s’en débarrasser ! I-M-P-O-S-S-I-B-L-E, je te dis! Un brigadier du Ministère nous les a fait disparaître, tu sais. Elles RESISTENT LES ESPEC… »

« Rassis-toi Olivia ! Il se tourna vers Maleficus en poussant un léger soupire. J’imagine que tes frères peaufinent les derniers préparatifs. »

« C’est ça, grand-père. Ils sont dans le parc »

« Bien, bien. Tiens, je crois que tes oncles et tantes arrivent ! »

Il y eut de nouvelles flammes vertes dans la cheminée, un homme musclé en sortit. Puis : une élégante femme aux cheveux blonds. Puis : une autre femme, une baguette rosée à la main. Puis : un homme aux cheveux noirs en catogan. Puis : un adolescent de quatorze ans. Puis : un garçon suivi de sa jumelle, les deux se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Puis : Alexander entra dans la pièce.

« Laisse Maleficus, je m’en occupe. »

Il sortit sa baguette et d’un mouvement ample fit apparaître quelques chaises de plus. Les conversations allèrent bon train, on aurait presque pu douter que dans quelques heures se tiendraient une cérémonie funèbre. Les elfes semblaient débordés et durent remplir toutes les cinq minutes les plateaux d’argent ainsi que les pichets d’alcool et de jus de citrouille. D’autres personnes arrivèrent, beaucoup d’autres. Une vieille dame aux cheveux gris et à l’allure hautaine notamment, du nom d’Andromeda, qui était la grand-mère maternelle de Maleficus.

« Nom d’une gargouille ! Maleficus, mon chéri ! Il fait un temps de bourbe sur Slane, le régulateur météorologique magique est cassé. C’est invivable ! »

« Non c’est vrai, le Ministère nous a beaucoup aidé dans l’élimination des Moldus qui se trouvaient autour de Blair… »

« Ah oui ! Blair est magnifique ! Mais comparé à Dunrobin… Un bel héritage tout de même ! »

« Mon père m’a acheté le dernier Eclair ! Il est génial ! »

« J’ai perdu beaucoup de gallions la semaine dernière ! La France a actuellement quelques problèmes au niveau économique… »

10h45. Le temps passait, les petits gâteaux s’additionnaient. Soudain, un éclair peu discret zébra le petit salon et alla s’abattre sur une image de la prison d’Azkaban où les Détraqueurs qui y résidaient vibrèrent en faisant voler leurs capes. Tout le monde se retourna vers la source du sortilège.

« OLIVIA LAISSE CET ELFE TRANQUILLE ! »

La grand-mère se renfrogna, la plupart des personnes présentes rirent de bon coeur puis les conversations reprirent. Alexander répara le carreau du cadre et retourna auprès des cousins de sa mère.
11h00. Fin des discussions. Jeremias est arrivé, toute la famille est au complet : plus aucune flammes vertes dans la cheminée pour aujourd’hui. Maleficus proposa aux invités de faire un tour du château avant d’aller manger.

La suite dans deux semaines...